Je vous en avais déjà parlé lorsque c'était en projet, ICI , j'ai donc fait la reco pendant le week-end de Pâques, et je demande au passage à ceux qui auraient voulu m'accompagner de m'excuser, je n'ai pas pu faire cette reco avant et ça s'est décidé le jeudi précédent le départ ! Donc, comme d'hab' un peu à la bourre...
J'aurais d'ailleurs bien aimé ne pas être seul, car on a quand même frôlé la groooossssse galère !

Le trajet prévu était basé sur le roadbook paru en 2010 dans Action 4x4. Je m'étais tracé un track Ozi via Google Earth, en suivant au mieux les indications dudit roadbook, et ma foi ça me semblait assez complet et juste.
Ben non, en fait !

Bref... Rejointe de Saint-Jean Pied de Port pour passer la première nuit, et être frais et dispo pour un départ matinal. Je n'ai pas cherché de bivouac, le camping n'était pas encore ouvert, donc repli vers l'aire de camping-car en centre-ville. Pour 5 euros, vous aurez droit à une place au choix et un coin vidange-remplissage (si vous le trouvez !). Le paiement se fait à un parcmètre, c'est donc comme pour se garer en ville, on paye... ou pas ! Moi j'ai payé, parce que je suis honnête



Voilà donc l'aire... Rien de terrible, n'est-ce-pas ? Mais bon, ça dépanne...

Vue de l'autre coté, on se rend mieux compte de l'aspect "centre-ville" de l'emplacement ! Le bâtiment à droite est une sorte de gymnase qui peut abriter une petite fête de "d'jeuns", comme quand on y était... Le coin vidange-remplissage est à l'arrière de ce bâtiment. Je vous le dis, ça vous évitera de le chercher partout sur l'aire de repos pendant 1/4 d'heure, comme moi !
Le lendemain donc, de bonne heure et de bonne humeur comme il se doit, départ pour la traversée des Pyrénées par une jolie petite route goudronnée qui n'est autre que le chemin de Compostelle ! Autant vous dire que pendant de nombreux kilomètres nous doublerons des quantités de pèlerins, dont certains déjà bien fatigués parce que ça monte vraiment !

La météo n'est pas optimale, le plafond assez bas et ça caille pas mal à cause d'un petit vent bien établi et plutôt glacial. Nous, on s'en fout, on a le chauffage et on profite du paysage...

... des jolies maisons basques...

... et des jolis ponts moyenâgeux, comme celui du village d'Arribe, juste après la frontière qui est invisible, d'ailleurs, car ici on passe du Pays basque au... Pays basque !

Tout se déroule à merveille, on est bien sur la trace, pas de souci... On quitte enfin le goudron pour une jolie piste forestière. Tiens, il reste un peu de neige sur les cotés...

Ah ben oui, il y a de la neige... Et plus on monte, plus il y en a. Et le ciel commence à vouloir toucher la terre. Pas cool...

Les "potoks", petits chevaux sauvages, s'en foutent royalement, de la neige. Quand aux fous en 4x4 sur le chemin, ça ne les émeut pas plus !

Et puis soudain, plus de photos ! Pourquoi ? Hé bien parce que nous sommes sortis de la trace, en suivant pourtant la piste à travers un bois de plus en plus épais. Quand je dis piste, je devrais plutôt dire chemin de débardage, avec tout ce que ça comporte comme énormes ornières et trous, rendus glissants par la neige fondue. Ça frotte dessous, sur les cotés, ça glisse, on avance en crabe, les roues avant dans une ornière et les roues arrière dans celle d'à coté... Un gros quart d'heure de cauchemar, à passer en force en 1ère courte et en arrachant au passage quelques branches. On lève la patte de tous les cotés, parfois je ne vois plus devant tellement on est cabrés, mais il fallait en sortir, pas moyen de faire demi-tour ou marche arrière une fois engagé dans ce piège ! Finalement, nous rejoindrons une piste plus "civilisée", et nous ferons le bilan des dégâts : attache de benne tordue (le cellule a bien tiré sur ses attaches), et une branche de 2,50m de long sur 9 cm de diamètre coincée dans le triangle de la roue avant ! 5 bonnes minutes pour la décrocher ! Par la suite, revenu sur le plat, un fort bruit de ferraille se fait entendre dans la roue arrière droite, mais rien à l'examen extérieur. Je pense à une rupture de mâchoire de frein, ça m'est déjà arrivé. Mais le bruit a vite cessé alors on continue ! Il reste encore trois freins !
Vous comprenez maintenant le manque de photos pour ce passage ! Occupé, le photographe, et le copilote est resté drôlement muet !

On redescend maintenant de la montagne, la piste est plus facile... enfin, au début.

Car on retombe assez vite dans le "musclé ! Sur trois bons kilomètres, la piste descend très fort et le ravinement a fait du joli travail ! Trous, bosses, là encore c'est en 1ère courte et au frein moteur qu'on mettra une éternité à négocier ce tronçon.

Loin devant devant nous un groupe de 4x4, pourtant sans cellule, avance au pas ! On les distingue à peine sur la photo :

Je me dis que ce sont des rigolos mais quand j'arrive au même endroit je comprends :

Cette photo montre l'endroit le plus "facile" car après plus de photos, je n'avais pas assez de deux mains pour tenir le volant ! Là encore, on a joué à la danseuse, en levant la patte allègrement et je me bénis encore d'avoir installé un bouclier sous le nez du L200 car il m'a parfois servi de "ski" pour sauter un gros caillou. Passage vraiment très technique, pour rester dans l'euphémisme, et je ne suis pas certain qu'une grosse cellule puisse passer. J'ai quand même balancé à 25° d'inclinaison (d'après la copilote, moi j'ai pas regardé l'inclinomètre !), et je vous jure que ça fait peur !

Et finalement, une fois sorti de là avec le coeur à 250 pulsations/minute, on arrive dans un joli village où on s'arrête afin de faire un peu dissoudre l'adrénaline !


Le reste du périple se déroulera sans problème. En même temps, après avoir passé par ces aventures, il en faut beaucoup pour trouver la piste difficile. Mais non en fait, c'est très roulant et bien agréable. On rejoint donc tranquillement l'entrée nord des Bardenas et on dégote un petit bivouac bien sympa avant d'entrer dans le parc national (qui est interdit la nuit, comme chacun sait).

Il fait toujours froid et un vent assez fort nous oblige à nous mettre à l'abri entre les murs de la ferme en ruine. Ce bivouac est très sympa, loin de la route et très calme. Dans mon immense mansuétude, je vous en donne les coordonnées : N 42° 20' 32,85" - W 001° 26' 08,92" !

Le lendemain, on attaque les Bardenas, depuis l'entrée nord matérialisée par la célèbre statue du berger.

Je vous passe sur la visite du lieu, j'en ai déjà parlé dans un autre post toujours disponible sur ce forum. Par contre nous n'avons pas pu nous promener sur les sentiers pédestres, interdits pour cause de reproduction des vautours ! En même temps je les comprends, moi non plus je n'aime pas être dérangé quand je me reproduis...

Puis c'est le retour vers la France, avec un petit détour pour saluer les "Mallos de Riglos" :

... avec la nuit à mon bivouac habituel, baigné de la lumière du soleil couchant :

Vous en trouverez les coordonnées dans un autre post sur l'Aragon, également disponible sur ce forum (ben ouais, faut chercher un peu, ça se mérite !). Le voici vu d'en haut le lendemain, depuis un belvédère de l'autre coté de la vallée, avec l'emplacement exact au bout de la flèche rouge. Cette année l'entrée était barrée par quelques bouts de bois, mais il a suffit de les déplacer et de les remettre en partant.

Enfin, la visite du château de Loarre...

... Et un petit crochet par Alquezar, puis retour en France, tranquilles...

Bref, une belle balade bien musclée par moments, que je referai volontiers par temps clair et SURTOUT SEC !
Si quelqu'un est fana, je l'emmène avec moi (surtout s'il a un treuil ou de bonnes sangles !)
Patrice