Cette année la Baronne et le Gaubs ont décidé d'aller faire un petit tour en Italie du Sud, en Calabre. Pourquoi la Calabre ? Aucune idée ! Peut-être que comme c'est la pointe de la botte italienne, ça fait un peu pays du bout du monde !
Le plus court pour nous depuis le Sud-Ouest, c'est le bateau depuis Barcelone vers Civitavecchia. Du coup, pour descendre vers le sud on est obligés de passer par Rome et Naples, ça tombe plutôt bien car aller en Italie sans passer par là, c'est comme manger du saucisson sans un bon coup de rouge !
Et voilà, on est rentrés. Sains et saufs et ça, ça tient du miracle !
D'habitude je vous fais un compte-rendu au jour le jour mais là, ce seront juste quelques impressions histoire d'expliquer à ceux qui ne connaissent pas ce pays... comment dire... particulier !

ROME : C'est beau, c'est grandiose, c'est historique. Il faut bien trois jours pour en voir l'essentiel, Vatican compris. Bon, il ne faut pas être agoraphobe, il y a du monde ! Partout ! Et bien sûr plus spécialement dans les endroits touristiques, Colisée, Forum, Fontaine de Trevi, etc. Les proportions de la population mondiale ont l'air d'être respectées, il doit y avoir environ deux millions de chinois dans la basilique du Vatican, très impressionnante au demeurant. Le denier du culte que payait ma grand-mère a été bien placé ! La Baronne trouve la Basilique plus petite que la cathédrale de Clermont-Ferrand, mais on peut mettre ça sur le compte d'un coup de soleil, peut-être...
Bien entendu pas question de bivouac sauvage dans le coin, à moins de se poser à 30km. Nous avons choisi le "Camping Roma", le plus proche du centre, cher mais excellent. Après, c'est train, bus, métro avec en prime le deuxième jour une grève complète de tout ce joli monde, ce qui nous a musclé les gambettes (2 km à pieds pour rentrer le soir !).
NAPLES : C'est moins beau, moins grandiose, pas trop historique à part le musée, incontournable. Par contre, à coté il y a de quoi faire : Pompei, Herculanum, et bien sûr le Vésuve. Là aussi, mes bivouacs repérés sur Google Earth se sont révélés inaccessibles ou inexploitables. Par chance, il y a juste en face de l'entrée du site de Pompei quelques campings, nous avons choisi celui nommé "Pompei" (original, hein ?) pas cher et très bien. Et il y a à 200 m un Carrefour Market ouvert 7j/7 et 24h/24 ! Pour le Vésuve, il y a un excellent bivouac tout au bout de la route qui y monte, à l'emplacement du départ de l'ancien funiculaire, sur le parking de la petite gargotte tenue par Giovanna et son neveu Luigi. Giovanna parle très bien français (et anglais, et allemand...). Luigi, lui, ne parle que napolitain, c'est à dire que lorsqu'il s'adresse à toi tu as l'impression qu'il va t'égorger et même en suivant les mouvements supersoniques des ses mains on comprend rien. Mais il est aussi gentil que son labrador Andy et nous a indiqué l'endroit le plus plat du parking, nécessitant quand même de caler la voiture. On est sur les pentes d'un volcan, faut pas l'oublier !
LA CALABRE : Enfin le sud, en liaison directe par l'autoroute (péage 2,00 € de Naples à Regio di Calabria !). La côte est bien bétonnée, les bivouacs très difficiles. Donc rien de génial à conseiller. Dans l'arrière pays c'est plus facile, beaucoup plus sauvage, avec deux parcs nationaux où il est facile de trouver des coins sympas.
Nous ne nous sommes pas trop attachés à trouver des pistes, nous étions en mode camping-car pour cause de nouvelle voiture pas encore entièrement équipée tout-terrain, mais ça semble assez compliqué d'en trouver. En tout cas sur la côte, on peut oublier ! A part un bivouac sur la plage en face de Messine, avec la Sicile à portée de main, on n'a pas beaucoup gouté au sable !
Et maintenant quelques infos en vrac :
PAYSAGES ET ENVIRONNEMENT : Parfois très beau, toujours très sale ! Il faut regarder haut et loin, pas à ses pieds. Les Italiens pratiquent intensément le tri sélectif avec partout des poubelles de toutes les couleurs, mais elles sont rarement vides et du coup ils font le tri sélectif à coté, par terre ! Dites-vous que le moindre endroit où vous pourrez stationner, c'est à dire au moins l'emplacement d'une voiture, ce sera dans l'équivalent d'une décharge à ciel ouvert. Et ça vaut pour les villes, les parkings en bord de route, et même les plages.
INFRASTRUCTURES : A part dans les très grandes villes les supermarchés sont rares. Pour l'eau, on trouve facilement des fontaines dans les petits villages de montagne, pas sur la côte. Les cimetières sont toujours fermés, donc pas d'accès au robinet salvateur ! Pour l'essence, il y a un très bon maillage de stations, mais c'est assez compliqué de comprendre comment ça fonctionne. Il y a parfois des automates mais qui n'acceptent que des billets et la plupart de celles qui acceptent la carte, on doit payer au préposé ! Donc, la nuit, ça peut être difficile. Mais on s'en fout la nuit on dort !
LES ROUTES : 90% du réseau est dans un état lamentable. La seule route potable que nous avons empruntée est l'autoroute pour remonter vers le nord, et encore pas partout ! Que ce soit en ville (surtout !) ou en campagne, le revêtement est complètement défoncé. Nids de poule innombrables, parfois rebouchés mais non lissés, ce qui fait que pour éviter un trou vous allez forcément vous taper une bosse ! Les rapiéçages sont faits à base de béton, ou de goudrons de différentes couleurs, sans doute suivant la disponibilité du moment, et souvent sur un ancien rapiéçage qui a foiré. Pourquoi chercher des pistes alors qu'une nationale va te procurer les mêmes douces sensations ? La signalisation est très aléatoire (attention : routes indiquées en bleu, autoroutes en vert !) et les coins intéressants sont indiqués sur panneaux marron, juste à l'intersection, très rarement avant. Nombreux demi-tours assurés ! Les bas-cotés sont toujours bien protégés par des glissières de sécurité, sans doute grâce (ou à cause) de la façon de conduire des locaux (voir ci-après !)
LA CIRCULATION : Alors là mes amis :





Voilà, c'est résumé.





Seuls ceux qui ont déjà pratiqué peuvent comprendre... Si vous voulez, le principe est simple: dès que l'Italien a mis le moteur en route, il doit rouler, et rien ne doit l'arrêter.
- Un stop ? Pour quoi faire ?
- Un cédez-le-passage ? Quel passage ?
- Une priorité ? Une quoi ?
- Un feu rouge ? L'autre n'est pas encore au vert !
- Croisement impossible : on parie ? (Il y en a une qui n'aurait pas dû parier, voir plus loin...)
- Dépassement : Où ça un virage ?
- Ligne continue, zébras... C'est que de la peinture !
- Clignotants ? Ça use la batterie ! Pas le klaxon, par contre...
Donc, si vous avez l'impression que la voiture qui arrive au stop à droite ne va pas s'arrêter alors que vous arrivez dessus à 90 km/h... Ben ce n'est pas une impression.
Ne surveillez pas le feu pour savoir quand il passera au vert, ça va de toutes façons klaxonner dans le dixième de seconde qui suit.
Ne vous arrêtez que si vous êtes vraiment persuadé que c'est le seul moyen de préserver votre vie mais n'attendez jamais un merci, un geste de la main ou même un regard.
Ne prêtez aucune attention à ce scooter conduit par cet homme en costume, avec sa femme en robe légère à l'arrière qui tient les sacs des courses et sa petite fille de 4 ans debout entre ses genoux, tous sans casque. Même si vous avez l'impression que là, c'est sûr, vous allez les tuer. Ils gèreront toujours mieux que vous.
N'essayez jamais de suivre un énorme bus sur une route côtière de trois mètres de large dans une succession de virages sans aucune visibilité, vous n'y arriverez pas et il va facilement vous semer.
En Italie on roule avec les feux de croisement, c'est obligatoire. Allumez-les, vous serez un des rares à le faire.
Par contre, ne stationnez jamais sur un passage piéton ou sur un emplacement handicapé, c'est très mal vu. Sur le trottoir ou en travers sur la chaussée, pas de problème.
Bref, il faut faire comme nous en avons l'habitude, nous grands voyageurs. Il faut s'adapter et ne pas essayer d'imposer nos ridicules habitudes de peuple civilisé. Fondez-vous dans la masse, adoptez les rites du pays. Donc foncez, klaxonnez, ne vous arrêtez pas bêtement à une intersection. Une pensée émue pour cette belle italienne au volant de son magnifique BMW X4 noir qui ne savait pas que son rétroviseur était beaucoup moins solide que le coin avant gauche de ma cellule Sigma. Je ne me suis bien sûr pas arrêté, trop respectueux des coutumes locales.

Voilà nos impressions sur l'Italie du Sud. D'habitude quand on rentre d'un voyage on a le sentiment, toujours le même, que c'est passé trop vite et qu'il faudra y retourner. Curieusement, cette fois, ça ne nous l'a pas trop fait !
Allez... Quelques photos vite fait :

Rome, le Colisée

Le Forum

La basilique St Pierre, Vatican

Incontournables Gardes suisses !

Monument Emmanuel II. Belle meringue !

Le port de Naples. En arrière plan le Vésuve

Transport familial

La côte calabraise

Amalfi

Une rencontre dans le parc national de Sila

Spectacle du soir au bivouac
Gaubs
