Baltic tour - Août 2014

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euro6
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Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Bonsoir,

cet été, nous avons entrepris un tour de la Baltique centré sur les pays baltes.
En fait, nous avons écourté la boucle en ôtant des pays riverains de cette mer la Russie (nous étions déjà allé plusieurs fois à Saint-Petersbourg) et la Finlande (à elle seule objet d'un voyage en 2012).
Ce fut pour moi l'occasion de retourner dans ces pays 15 ans après un premier voyage en solitaire et sans moyen de transport perso (juste autostop, bus, train et avion) qui m'avait permis de découvrir les trois capitales baltes.


Lorraine

Dimanche 03 août 2014, départ de Rouen vers Amiens, Reims, puis Metz où nous arrivons peu avant 16H00. Il nous reste deux heures pour visiter le Centre Pompidou Metz. C’est un peu court, mais nous pourrons tout de même profiter des différentes expositions.
D’abord le visionnage d’un petit quart d’heure de "The clock", le mythique film évènement de Christian Marclay qui n’est diffusé que pour la troisième fois après Venise où il remporta la Biennale de 2011, puis au Centre Pompidou Paris la même année. Il s’agit d’un film d’une durée de vingt quatre heures composé de courtes scènes extraites de films divers dans lesquelles apparait l’image d’une horloge indiquant l’heure. Chaque minute qui passe est illustrée par une image correspondant à l’heure du moment en cours.
Le film est diffusé synchrone avec le temps réel. C’est un travail de recherche et de montage hallucinant de plusieurs années pour un résultat unique ! La salle, plongée dans le noir total est meublée de canapés où les spectateurs peuvent s’installer confortablement pendant la durée qu’ils souhaitent. On peut accéder à la salle de projection, sortir, revenir comme on le souhaite. Il n’y a pas de narration, juste une succession d’images et de très courtes scènes choisies parmi la multitude d’images animées produites dans le monde, films, publicités, clips,… Le temps s’inscrit de minute en minute au même rythme qu’il s’écoule. Cela faisait longtemps que je voulais voir cette œuvre incroyable. Je ne suis pas déçu !
Une exposition intitulée « Décennie » retrace les années 90 qui nous paraissent soudain dater d’un siècle alors que ce fut notre environnement il y a seulement vingt ans.
L’exposition « Formes simples » est très intéressante et s’attache à présenter un répertoire de formes radicales, organiques, non géométriques, épurées et abstraites, dans l’art au début du vingtième siècle, inspirées par la nature ou issues de l’imagination des scientifiques ou des artistes. A travers une sélection d’œuvres parfois poétiques, cette exposition multi-forme et didactique est accessible à tous.
Au troisième niveau, on peut admirer l’installation in situ réalisée par Daniel Buren constituée essentiellement d’un immense miroir horizontal qui reflète l’architecture de l’incroyable charpente de bois dessinée par Shigeru Ban pour ce musée à taille humaine.

A 18H00, nous devons quitter les lieux et nous nous rendons à une demie-heure à l’est de Metz dans le petit village de Butoncourt pour une nuit calme dans le camping rural de Bois Sacker.

Allemagne

Le lendemain matin, un solide petit déjeuner nous met en forme pour attaquer les cinq heures de routes et d’autoroutes qui nous conduisent jusqu’à Kassel, au centre de l’Allemagne. A 16H00 nous arrivons chez nos amis que nous retrouvons après plusieurs années. Après le goûter, direction le lac tout proche pour une baignade. Nous passons la soirée ensemble autour d’un repas préparé au barbecue sur la terrasse de l’appartement. Cette nuit, nous laissons la voiture dans la rue et occupons la chambre d'amis.

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Petit déjeuner à l’allemande avec les œufs, les petits pains aux graines diverses et les confitures maison. Nous partons pour une balade dans le parc du château où trône la fameuse monumentale statue de Hercule qui est emblématique de la ville de Kassel. Ce parc, propriété du land de Hesse, fut entièrement créé artificiellement dès le 18ème siècle et représente à merveille le romantisme allemand. Les fausses ruines et les cascades sont placées dans une forêt savamment arrangée pour un résultat étonnant. Depuis le socle de la colossale statue de Hercule on bénéficie d'une vue imprenable sur la ville.
Ce soir, nous partons ensemble chez "Lohmann", le restaurant typiquement allemand au centre ville. La spécialité servie ici est le schnitzel, la fameuse escalope de veau panée proposée sous différentes variantes correspondant en fait à différents accompagnements ou sauces. Le plat est consistant, mais très bon. La bière de Kassel aussi ! Le lieu rappelle les cours ombragées des auberges alsaciennes du Kochersberg, aux alentours de Strasbourg, où sont servies des tartes flambées sur des tables de bois. L’ambiance y est très conviviale.
Les activités de cette journée en Allemagne nous ont procuré une saine fatigue qui nous envoie directement au lit ce soir.
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Au réveil, le ciel est gris. Le petit déjeuner s’éternise toute la matinée, à refaire le monde tous les trois rassemblés autour de la table chargée de victuailles.
Les nuages laissent enfin passer les rayons de soleil, et nous quittons Kassel et nos hôtes en se promettant de se revoir avant quatre ans !
Sur les bons conseils de nos amis, nous faisons halte à Weimar, sur notre route vers l’est. Cette ville, c’est bien sûr la célèbre République de Weimar, mais c’est aussi pour moi le lieu du Bauhaus originel ! Nous visitons bien sûr le Bauhaus Muzeum où sont présentées, dans une seule salle, quelques pièces, dessins, maquettes, sculptures, meubles de l’équipe de professeurs et d’étudiants regroupés autour de Walter Gropius entre 1919 et 1925. En 1925, le Land de Thuringe ayant basculé à l’extrême droite, le collectif décide de quitter la ville pour s’installer à Dessau que nous avions visité en 2011 avec nos deux enfants. Nous visitons également le bâtiment qui accueillait l’école d’origine du Bauhaus, et qui abrite toujours aujourd’hui une école d’architecture.
Nous nous installons à la terrasse d’un restaurant de la rue la plus passante (celle qu’arpentent les plus remarquables passantes…). Je suis étonné par le nombre de bébés et bambins qui parcourent ces rues dans des poussettes ou sur les épaules de leurs parents.
Après ce brunch/spectacle, nous recherchons l’endroit conseillé par la stagiaire de l’office de tourisme, un petit camping de campagne retiré à l’extrémité d’un chemin peu avenant. Suffisant pour la nuit. On nous confie que nous sommes les premiers français à venir ici depuis le début de la saison estivale.
Cette halte à Weimar fut une bonne idée. L’idée suivante s’impose plus qu’elle ne surgit dans nos têtes. Nous nous dirigeons cette fois plein est vers la Pologne. Il se trouve que, contrairement à ce que nous prévoyions en fonction de la carte routière, le GPS choisit un trajet au plus court qui passe par Berlin plutôt que par Dresde et Wroclaw. Et cet itinéraire passe précisément par… Dessau ! Impossible de ne pas s’arrêter à nouveau au Bauhaus. Avec la visite de la veille, nous aurons cette fois la totalité de l’histoire, depuis Weimar de 1919 à 1925, puis Dessau jusqu’à 1933. Donc, après de longues heures d’autoroute, nous faisons enfin une confortable pause dans ce haut-lieu de l’histoire du design européen. Le splendide bâtiment d’abord, qui reste extérieurement le même que celui visité trois ans plus tôt, magnifiquement restauré. L’intérieur a sensiblement évolué, faisant beaucoup plus de place au tourisme culturel, comme cette boutique qui occupe désormais toute une aile d’un étage du bâtiment alors qu’elle était auparavant réduite à une salle assez exigüe de l’entresol. De même, la cafétéria a investi les espaces extérieurs avec quelques tables sur le parvis près de l’entrée.

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Nous ne ferons pas la visite du bâtiment déjà connu de nous, mais une exposition du photographe Henri Cartier Bresson nous intéresse. Il s’agit d’un travail sous forme de photos réalisées lors de la "libération" de la ville de Dessau par les alliés (essentiellement des américains), ainsi qu’un film intitulé "Le retour" sur le rapatriement en France des soldats, des travailleurs du STO et des déportés retenus à l’est.
Aux deux maisons de maîtres déjà visitées s’ajoutent depuis le printemps de cette année deux nouvelles maisons détruites pendant la seconde guerre mondiale et reconstruites d’après les archives, désormais ouvertes au public. Nous retournons voir ces lieux investis en ce moment par une équipe de designers en résidence qui tente de renouer avec l’esprit design du Bauhaus… Quel bonheur de se retrouver là !
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Manard
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Manard »

Bonjour Francis,


Merci pour le début du reportage de votre voyage, je vois que vous avez visité plusieurs lieux historiques qui ne sont pas si lointains.

Je te souhaite une bonne journée

Bernard
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Pologne

Mais nous devons reprendre la route et continuer notre voyage vers l’est. Nous franchissons l’Oder à Francfort vers 19H00, et stoppons notre course à Poznan, en bivouac sur un parking de zone d’activités sportives nautiques, faute de mieux.

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Réveil plus matinal ce vendredi 08 août qui nous permet une rapide balade dans la vieille ville de Poznan avant que les touristes ne déferlent. La grande place carrée de la vieille ville, au milieu de laquelle trône l’hôtel de ville, entourée de bâtiments aux façades décorées et colorées, rappelle le rynek de Cracovie.

Notre parcours vers l’est s’arrête peu avant Lodz pour une pause mémorielle dans le hameau de Chelmno. Cet endroit insignifiant n’a rien d’attirant, si ce n’est une magnifique église fièrement posée au milieu de quelques maisons rurales. A proximité immédiate se trouvent les ruines d’un ancien château, ou plutôt un grand manoir, dont il ne reste de visible aujourd’hui que quelques pierres qui dessinent au sol le plan du bâtiment disparu. Cet endroit fut un des six camps d’extermination du peuple juif installés par les nazis sur le territoire de l’actuelle Pologne (Auschwitz, Belzec, Chelmno, Majdanek, Sobibor, Treblinka). Ce fut le premier camp à utiliser les gaz pour tuer les hommes. Ici, pas de Zyklon B (produit d’ailleurs, principalement dans une usine à Dessau…, ainsi qu’en France…), mais des camions dont les gaz d’échappement étaient dirigés dans la caisse qui transportait les personnes condamnés à une mort par asphyxie pendant le trajet qui les conduisait depuis le château jusqu’à la forêt où les corps seront enterrés dans d’immenses fosses communes.
A l’emplacement du château, seul un simple panneau présente quelques documents et commentaires, sans qu’aucune signalisation ne permette de le trouver depuis l’autoroute qui passe à un kilomètre, ni même depuis la route qui passe à trente mètres. A quatre kilomètres d’ici, la distance nécessaire et suffisante pour étouffer la centaine de personnes enfermée dans la caisse du camion à gaz, se trouve le lieu de mémoire de Chelmno. Un immense monument et quelques plaques commémoratives saluent la mémoire des centaines de milliers de personnes tuées ici, dont la totalité des 70 000 juifs du ghetto de Lodz, la grande ville la plus proche. Dans cette forêt dense, loin des regards, les trois immenses fosses communes sont matérialisées au sol chacune par un rectangle de plusieurs milliers de mètres carrés de gravier bordé d’un rang de pierres qui sont justement en cours de réfection par une équipe d’ouvriers suant sous le soleil au-dessus des restes de ces milliers de corps martyrisés.

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Les visiteurs ne sont pas nombreux. Seulement trois voitures, avec la notre, pendant plus d’une heure.
Nous quittons ces lieux plein nord pour rejoindre la côte et la ville-port de Gdansk.
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Jaclim
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Jaclim »

Bonjour Francis,

Nous voici partis pour une belle escapade touristique et culturelle comme tu sais si bien nous les proposer. :super:

Ta photo de la forêt du parc du château de Kassel m'a immédiatement rappelée celle de Buçaco au Portugal (centre) ! Même végétation luxuriante, mais je suppose que les espèces exotiques que l'on rencontre à Buçaco sont incompatibles avec le clilmat du Land de Hesse.
Très intéressante visite de Weimar et du Bauhaus. Et même si je ne partage pas ton engouement pour ce dernier, je peux le comprendre. Mais Weimar est vraiment une ville riche historiquement et culturellement, d'ailleurs classée au patrimoine mondial de l'Unesco, comme je viens de le découvrir en me penchant sur son histoire. C'est ce qui est bien dans les comptes rendus, c'est qu'ils donnent envie d'en savoir davantage !

Merci, Francis !

Pendant que je relisais mon message tu as posté la suite. J'y cours !
Jaclim

S'il n'y a pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème.
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

A l’heure un peu tardive à laquelle nous arrivons, il ne reste plus de place au camping N°218 de Gdansk (choisi sur les conseils de Archibal). Mais le gérant nous propose tout de même un endroit uniquement accessible à notre véhicule, au-delà de la zone réservée aux tentes, sur un monticule sableux qui a déjà piégé plusieurs voitures les jours derniers.
Nous positionnons sans problème la voiture et quittons aussitôt l’endroit pour rejoindre la ville par le bus T8 qui nous amène directement près du centre historique. La ville est bondée de promeneurs qui envahissent les jolies rues du quartier ancien. C’est l’époque de la foire Saint-Dominique qui semble être ici l’évènement commercial majeur qui attire une foule bigarrée et dense autour des divers étals des marchands. Les quelques rues du centre ville sont prises d’assaut pas des hordes bruyantes qui emplissent également les terrasses et nous abrutissent. Un peu secoués par la visite du camp de Chelmno cet après-midi, fatigués par le long trajet de la journée, et abrutis par la foule, nous ne profitons pas vraiment de cette ville superbe. Le temps d’une bière dégustée en terrasse pendant que la foule s’éclaircit à mesure que la nuit avance, et nous reprenons le dernier bus pour retrouver la cellule sous les pins.

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Nous passons cette nouvelle journée à arpenter les rues de la vieille ville de Gdansk, avec pour objectif premier de visiter le port ainsi que les lieux historiques des évènements de 1981 avec Solidarnosc.

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La fameuse grille bleue vue dans tous les documentaires et dans le dernier film d’Andrej Wajda est toujours là, avec le poste du gardien et une cantine (transformée en « club »). Les locaux du syndicat hébergent aujourd’hui un musée de l’histoire du mouvement depuis les premières manifestations des années 1970 jusqu’aux années 2000. Une collection de belles photographies illustre magistralement quelques moments clés de ce combat (de l’église contre le communisme…). La salle de réunion est également conservée telle qu’elle fut utilisée pour les séances de travail et de signatures des accords historiques. Un énorme bâtiment couvert d’une peau d’acier Corten est construit à proximité. Ce sera le futur centre européen des solidarités qui ouvrira en septembre prochain.

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A l’arrière de ces lieux préservés, une friche industrielle entoure les quais où quelques chantiers navals fonctionnent encore au ralenti. Deux navires sont là, en réparation sur des docks flottants rouillés, et quelques ouvriers s’affairent sans hâte.

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Voici donc les fameux chantiers navals de Gdansk. Une zone en perdition repoussée à l’écart des circuits touristiques, et qu’on tente d’effacer jusqu’à sûrement les faire disparaitre afin de libérer l’espace pour les promoteurs immobiliers avides et cupides aux aguets. C’est l’heure de la fin de l’équipe, et une vingtaine d’ouvriers se précipite hors de la zone fermée pour débuter leur week-end. Les derniers bâtiments encore debout n’ont subi aucun entretien depuis plus de trente ans mais tentent malgré tout de faire bonne figure pour que l’activité perdure. C’est beau et triste à la fois.
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

En déambulant entre les hangars du port, on tombe sur un endroit bizarre, annoncé par un camion noir, un ZIL russe 6x6, et qui s’avère être un lieu d’exposition d’art contemporain. Il s’agit de Alternativa 2014.

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Le hall B90 fut rapidement nettoyé, repeint, et remis en conformité aux normes électriques du moment, pour être investi cette année par Béatrice Fosse, commissaire de cette exposition qui réunit quelques travaux des FRACs et en particulier de celui de Metz. Parmi les artistes, quelques noms me parlent comme Chantal Akerman et Annette Messager !
A l’accueil, une jeune femme parle français et nous fournit toutes les explications sur cette structure, un institut d’art contemporain installé à quelques pas et dont ce hall est une excroissance dédiée aux expositions. Parmi la quinzaine d’œuvres présentée, certaines sont vraiment intéressantes, et toutes sont dignes d’intérêt. J’ai enfin pu voir ici le fameux film culte de Chantal Akerman "Jeanne Dielman, 23, quai du commerce 1080 Bruxelles" dont j’avais entendu parler depuis longtemps déjà. Annette Messager présente une vitrine abritant une collection de dessins et schémas de positions érotiques.

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Plusieurs vidéogrammes et quelques installations, ainsi que deux grandes fresques murales complètent cet ensemble d’art conceptuel. Nous passons un long moment à discuter avec la jeune femme. Elle est polonaise et habite en France depuis douze ans. Elle ne semble pas persuadée, pour le moins, que les changements intervenus dans son pays depuis la chute du communisme soient tous vraiment positifs… Cette visite tout à fait imprévue est particulièrement bienvenue. Nous continuons la visite en enchaînant avec l’autre lieu d’exposition dont les œuvres sont moins convaincantes, moins faciles d’accès peut-être pour des néophytes.

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Dans un tout autre domaine, une exposition est impossible à rater car inscrite sur tous les documents touristiques et même sur les plans de la ville, c’est "Les chemins de la Liberté" qui est censée retracer l’épopée que constitue ce changement de société brutal durant les années 1980 en Pologne. En fait, cet endroit est agaçant et ne fait que dérouler des poncifs éculés et sans objectivité, en présentant la Pologne « d’avant » uniquement comme un enfer sur terre dont les pauvres habitants auraient été sauvés par la religion… Demi-tour dès l’entrée nauséabonde.

Nous quittons ce sous-bois de pin un peu oppressant mais à l’inorganisation plutôt sympathique, pour un tour de la tri-cité Gdansk/Sopot/Gdynia. Une course cycliste empêche la circulation et l’accès direct au port de Gdynia, et nous décidons finalement de continuer notre périple vers l’est, non sans avoir fait une petite pause au parc Oliva et à sa grande église au décor d’opérette.
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pepere63
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par pepere63 »

Bonjour euro6 et merci pour ce récit , dont j'apprécie et le contenu et la forme de l'écriture . J'attends la suite .
Bons voyages .
Aller vers l'idéal et comprendre le réel - JEAN JAURES
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distran
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par distran »

Pareil +1
C'est vraiment très enrichissant !
Merci
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Bonsoir,

et merci pour vos commentaires agréables et encourageants.

Voici la suite...
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

La route suit de loin en loin la frontière russe en progressant vers l’est. Nous nous arrêtons sur la place du village de Pieniezno, près d’une imposante église de brique, pour un déjeuner paisible.
Sur le trajet que nous suivons pour atteindre la région de Mazurie, nous passons au "repaire du loup", la ville cachée où l’Etat-Major nazi dirigeait les opérations de guerre entre 1941 et 1945. C’est également dans cette cité perdue que Adolf Hitler échappa de peu à un attentat perpétré par un officier nazi moins aveuglé que les autres. Le lieu est géré par une société privée qui exige le paiement d’un ticket d’entrée pour accéder à cet endroit qui devrait rester un lieu de mémoire. Nous nous contenterons des vestiges de bâtiments encore visibles dans la forêt alentour traversée de chemins constitués de dalles de béton d’époque toujours en parfait état à ce jour. Une longue piste carrossable nous permet de rejoindre Gizicko à travers la forêt sans rencontrer âme qui vive sur plusieurs dizaines de kilomètres. La Podlachie, cette région du nord de la Pologne, est le territoire de prédilection des quelques 200 000 cigognes qui restent sur la planète.

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Chaque village et chaque ferme possède un énorme nid, généralement juché au sommet d’un poteau télégraphique, pour accueillir un couple de volatiles.

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Nous choisissons un camping hors de la zone trop touristique, situé près de Wegorzewo, sur la rive du lac … Un endroit charmant, suranné, comme figé dans le temps soviétique. L’extrême contraire du camping urbain de Gdansk, dense et bruyant. Parfait pour un repos au calme, à peine perturbé par une horde bruyante et sans-gêne de camping-caristes espagnols agaçants qui aura mis un peu de temps avant de se calmer et tenter de se fondre dans l’arrière –décor du sous-bois.

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Réveil bruyant ce matin… Un hélicoptère survole le camping à très basse altitude et finit par se poser sur une zone encore inoccupée à dix mètres du dernier campeur. Une ambulance est là également et les sauveteurs s’affairent auprès d’une personne en danger (hydrocution ou crise cardiaque… ?). Après plusieurs dizaines de minutes, le patient est finalement embarqué dans l’hélico et l’équipe quitte les lieux. Je ne connais pas le délai d’intervention de cette équipe de secours entre le moment de l’appel et leur arrivée sur les lieux, mais je peux en tout cas constater la quantité de moyens et de personnels mis en œuvre, ainsi que la qualité apparente de leur intervention en un lieu finalement assez isolé et éloigné de tout centre urbain.

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Fini l’urbanisme, vive la campagne !
Nous remontons vers le nord jusqu’à buter sur la frontière de l’enclave russe de Kaliningrad, en empruntant les toutes petites routes rurales et les pistes vestiges d’anciennes voies. Ces chemins carrossables, comme carrelées de tomettes de béton, ou sommairement pavées de pierres rondes, sont finalement assez roulantes et surtout absolument vierges de tourisme. Seuls les agriculteurs, en pleine période de moisson, les utilisent pour charrier leurs trains de remorques de céréales fraîchement récoltées. Nous tentons plusieurs approches, en empruntant des chemins perpendiculaires à la frontière qui tous s’arrêtent à quelques dizaines de mètres de l’enclave russe, sans pouvoir bien sûr traverser la ligne virtuelle qui sépare les deux mondes. Après ces escapades champêtres, nous rejoignons la route secondaire qui passe tout près du point d’intersection des trois frontières russe, polonaise, lituanienne marqué par une borne de granit rose très récemment posée à cet endroit improbable mais pourtant bien réel. Au pied de la borne, la zone marquée au sol qui représente un quartier de cercle appartenant à la Russie est interdite d’accès et de photographie ! Un grillage et un portillon de jardin ferme la clôture du voisin russe. Une large bande de terre sans végétation longe cette clôture sur des centaines de kilomètres. Quelques caméras sont visibles qui semblent scruter cette zone sans vie. Endroit étrange…
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Manard
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Manard »

Bonjour Francis,

Merci pour la suite de ton reportage, la frontière des trois pays est effectivement bien matérialisée, ça me rappelle les anciennes bornes en Alsace qui délimitaient l'Allemagne et la France taillées dans du granit avec d'un coté F et de l'autre D de 40 à 50 cm de haut.

Bonne journée

Bernard
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Jaclim
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Jaclim »

euro6 a écrit :... Au pied de la borne, la zone marquée au sol qui représente un quartier de cercle appartenant à la Russie est interdite d’accès et de photographie ! …
Il est vrai que photographier cette portion du cercle serait de nature à dévoiler des informations d'une grande précision sur le territoire concerné !!! :diable: Image
Rien n'a bien changé ... :nono:

Quant aux cigognes je m'étonne du chiffre de 200.000 que tu donnes, Francis, pour être celui de leur population sur la planète ! A voir toutes celles qu'on croise, ne serait-ce qu'en Espagne et au Maroc , j'aurais pensé qu'elles étaient bien plus nombreuses.
Mais en consultant le site http://www.oiseaux.net/oiseaux/cigogne.blanche.html" , paragraphe "Protections / menaces", je m'aperçois que tu as parfaitement raison.

Vivement la suite du voyage !
Jaclim

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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par charlot »

Bonsoir Francis
Merci pour le reportage " baltic tour " avec de superbe photos :bravo:
A suivre
:gascon:
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Bonsoir,

juste pour compléter ce point sur cet étrange lieu tri-frontières, voici le panneau explicatif apposé à proximité de la borne en granit rose :

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J'avoue, avoir posé le pied sur le territoire russe, mais juste par inadvertance Monsieur le juge !
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Lituanie

Nous passons en Lituanie et traversons une région de lacs pour trouver un endroit pour la pause déjeûner. A l’extrémité d’un village tranquille, une petite zone d’accostage de barques de pêcheurs sera parfaite, avec une jolie vue sur le lac …
Arrivée enfin à Vilnius pour un premier tour de ville sous une chaleur moite de 33°C. Je reconnais difficilement les lieux, quinze après mon premier passage ici. La ville est devenue très clean et très commerçante. Beaucoup de petits bars ont été remplacés par des magasins de fringues de marques et des "clubs". Le temps d’un apéro au pied de la tour … derrière la cathédrale, et nous allons nous coucher dans le camping digne d’un camp de réfugiés (mais néanmoins bien pratique pour ces escapades urbaines).
Nous levons le camp ce mardi 12 août et partons en vadrouille dans Vilnius. Nous débutons par le quartier Uzupis, cette étrange République libertaire autorisée par le gouvernement lituanien, et dont la constitution représente une forme de rêve à elle seule.

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Une multitude de lieux d’exposition d’art et d’artisanat sont concentrés dans ce quartier libertaire qui à tendance à devenir aujourd’hui un peu "bobo". Une terrasse nous accueille pour un repas savoureux, puis nous continuons nos pérégrinations dans les quartiers de la vieille ville où les marchands d’ambre attirent le chaland. Une halte dans une agence de voyage nous permet de réserver notre billet de ferry Klaipeda/Karlshamn pour le retour vers la France la semaine prochaine. Pour finir, une visite du musée d’art contemporain qui sera un peu déceptive car trop absconse pour nous.

En fin d’après-midi nous reprenons la voiture pour nous rendre jusqu’au mémorial de Panierai qui se charge de rappeler le massacre de 100 000 personnes par les commandos Einzatsgruppen entre 1941 et 1944. Ce lieu jouxte une gare de banlieue située à moins de dix kilomètres du centre-ville. Un mémorial, quelques monuments et un tout petit musée (fermé à l’heure tardive de notre visite) s’ajoute aux cinq fosses qui ont servi de lieu d’éxécution. Aucun visiteur, hormis une femme et un petit enfant déambulant entre les monuments et qui s’avèreront être les voisins les plus proches de ce lieu de mémoire. Ce lieu a été choisi par les nazis car il répondait parfaitement au besoin. Les fosses circulaires étaient déjà creusées et devaient servir à recevoir des réservoirs enterrés de produits pétroliers qui auraient été alimentées par trains grâce à la gare toute proche. La proximité immédiate de la gare et la situation isolée dans une forêt dense étaient également des critères de choix cruciaux pour les organisateurs des massacres. Le village est néanmoins si peu éloigné que les tueries ne seront pas sans témoins. Aucune signalisation ni aucune information n’existe qui permettrait un réel travail de mémoire auprès de visiteurs qui sont dirigés vers des lieux plus commerciaux.

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Plutôt que de retourner au « camp » de Vilnius, nous abrégeons notre visite de la capitale lituanienne et nous poussons jusqu’à Moletai, situé à une heure au nord, pour s’installer sur un camping perdu au bord du lac Bebrusai. Là encore, comme à Wegorzewo en Pologne, nous sommes ici en pleine époque soviétique assumée. Tout est d’origine, même le camion qui vient pomper la fosse septique. Deux campeurs lituaniens et un tchèque se partagent cette grande étendue herbeuse au bord de l’eau. Nous assistons in extremis au coucher de soleil sur le lac, puis dégustons un superbe dîner au clair de lune. Malgré la fatigue de cette journée, difficile de trouver le sommeil avec les images et les questions qu’évoque immanquablement la visite cet après-midi des lieux du génocide par balles…

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Le soleil est au rendez-vous ce matin et a invité son pote le vent. Parfait pour sécher une petite lessive pendant le petit-déjeuner. Baignade et séance photo prolongent la matinée dans cet endroit improbable et attachant.
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Re: Baltic tour - Août 2014

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Nous continuons vers le nord en traversant une région de lacs dont le point central est Ignalina. Ce nom est mondialement connu comme étant celui d’une centrale nucléaire du même type que celle de Tchernobyl en Ukraine.

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En fait, cette centrale se trouve à environ quarante kilomètres au nord-est de la ville, à Visaginas, sur la rive du plus grand lac de Lituanie pour assurer son refroidissement. Cette usine électrique a été démarrée en 1981 et la première des deux tranches stoppée en 2004. Suite à l’accident ukrainien, il a été jugé plus sage de procéder à l’arrêt du fonctionnement de cette sœur jumelle. En 2009, la seconde tranche a également été stoppée, malgré l’avis de la population consultée par référendum. Le résultat très majoritaire pour la continuation du fonctionnement a été annulé faute de participation suffisante au scrutin. De plus, cette opération était une condition à l’entrée de la Lituanie dans l’Europe. En contrepartie, des fonds européens conséquents ont été alloués pour les opérations de maintenance et son démantèlement qui doit durer jusqu’en 2026. La production d’énergie est donc terminée depuis cinq ans, mais l’usine continue de tourner avec un personnel nombreux pour assurer les opérations de maintenance des installations et abrite également un centre de recherche nucléaire. Le site est facilement accessible et même visitable. Drôle d’impression de se retrouver au pied de cette gigantesque infrastructure, la centrale la plus puissante à avoir existé (2 x 1500 MW) et dont la dangerosité a finalement été notablement réduite avec la décision de cet arrêt forcé. Nous passons dans la ville nouvelle de Visaginas qui est à la centrale de Ignalina ce que la ville de Pripiat était à la centrale de Tchernobyl, une ville nouvelle longtemps tenue secrète et interdite aux étrangers, construite de toute pièce pour héberger les travailleurs de la centrale. Nous ne sommes qu’à quelques petits kilomètres de la frontière de la Russie et la population locale est ici très majoritairement russophone. La serveuse du bar où nous prenons un café parle uniquement le russe. Nous avons appris à notre retour en France que la Lituanie se méfiait de sa forte minorité russophone qui pourrait bien donner des idées à la Russie, à l’image de ce qui se passe en ce moment en Ukraine…


Lettonie

Nous passons vers 14H00 en Lettonie, contournons Daugavpils pour tenter de trouver un endroit satisfaisant pour la nuit. Nous nous écartons de la route principale pour emprunter une piste roulante (bien plus confortable que le réseau de routes secondaires au revêtement jamais refait depuis plusieurs décennies). Par hasard, nous tombons sur un endroit au bout d’un chemin à peine signalé. Une esplanade herbeuse en sous-bois en bord de lac forme un écrin romantique dans l’environnement général plutôt austère. Seul un couple de hollandais voyageant dans un minibus Mercedes est installé dans cet enclos de beauté. Nous profitons de la possibilité d’utiliser une machine à laver pour faire une nouvelle lessive. Mal nous en prend car durant la nuit, il se met à pleuvoir, doucement mais régulièrement, et il faut se lever à 04H00 pour replier le linge avant qu’il ne soit trempé. J’en profite également pour déplacer la voiture à un endroit plus élevé et plus sûr en cas de forte pluie qui rendrait le sol, gorgé d’eau et affleurant au niveau du lac, vite impraticable.

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Le départ de cet endroit fut encore une fois tardif pour cause de lieu agréable, mais aussi pour laisser un peu de temps au soleil de passer entre les nuages. Après une pause à Aluksne, nous reprenons la piste pour une halte en bord de lac et un repas sur le pouce.


Estonie

Nous passons la frontière de l’Estonie puis rejoignons la petite ville de Voru en passant par les pistes du parc Haanja Looduspark. A Voru il est près de 21H00 lorsque nous nous posons sur l’esplanade engazonnée devant un hôtel qui donne accès aux toilettes et douches. Pour le début de nuit, un spa plus sauna est bienvenu, qui détend le corps et adoucit la peau. Le temps est resté instable toute la journée et pluvieux pendant la nuit.

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Ce matin, rendez-vous pour un massage à 09H30. C’est donc très zen que nous poursuivons le voyage en traversant le parc Karula Rahvuspark par les pistes et un paysage presque vallonné.
Nous arrivons à Valga, ville frontière avec la Lettonie. La frontière a partagé la ville en deux entités, Valga côté estonien et Valka côté letton, en coupant parfois en deux quelques propriétés et bâtiments. Comme partout ailleurs sur les frontières baltes, les bâtiments des postes frontières n’ont pas été démontés, comme s’ils pouvaient un jour servir à nouveau…
A Valga nous recherchons, et finissons par trouver avec difficulté faute d’une signalisation visible, le mémorial du camp de travail Stalag 351 où les nazis ont supprimé les soldats russes prisonniers de guerre. De ce camp, il ne reste strictement aucune trace, si ce n’est les tombes de 300 soldats allemands et une plaque au sol indiquant la disparition de 29000 prisonniers russes dans un petit endroit non entretenu, isolé et non signalé.
Nous allons ensuite déjeûner dans le pub conseillé, plutôt avec raison, par le guide Lonely Planet.
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Lettonie (bis)

Nous rejoignons enfin Riga en début de soirée et débutons notre séjour dans la capitale lettonne par la visite du camp de Salavspils. Mais il faut d’abord le trouver… Entre les indications erronées sur les guides, la signalétique inexistante sur place et les renseignements approximatifs fournis en langue locale par des gens généralement peu empressés de nous diriger vers cet endroit dérangeant, nous parvenons tout de même à atteindre le mémorial impressionnant de ce lieu emblématique du génocide en pays baltes. Alors que le Panierai, près de Vilnius, était un lieu d’éxécutions en masse, Salaspils, en banlieue de Riga, était un camp de concentration. Aujourd’hui il n’en reste rien de tangible, hormis le terrain sur lequel seule la trace au sol des dizaines de baraquements est conservée sous forme de murets. La surface immense est occupée par un énorme mémorial en béton qui abrite également une petite exposition de dessins du camp de l’époque, et surtout par d’immenses statues de béton érigées sur la grande esplanade centrale.

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D’une grande sculpture monolithique en pierre noire, comme couchée sur le sol, s’échappe le faible son d’un battement incessant audible lorsque l’on s’en approche suffisamment et qui rappelle la vie de milliers de gens qui fut interrompue ici il y soixante-dix ans.
Avec ces visites de lieux mémoriels, on prend la mesure de l’ampleur de ce que fut la tragédie vécue par ces peuples nordiques durant la dernière guerre mondiale. Nous constatons que, bien que les monuments existent, aucune promotion n’en est faite et qu’ils restent mal connus, comme si ce pan de l’histoire de ces pays devait rester dans l’oubli ou le tabou. Ici, pas de tourisme mémoriel, on semble préférer oublier et passer à autre chose (ou peut-être un jour à la même chose, faute de mémoire…). Là encore, très peu de visiteurs, quatre voitures seulement dont une qui profitait du parking vide pour des exercices de conduite.
A 22H30 à l’aéroport, nous récupérons notre fille qui est partie hier soir de l’Ile-Rousse en Corse où elle passait des vacances. Après un ferry de nuit et deux vols successifs, elle arrive donc comme prévu pour partager avec nous la seconde partie de notre voyage. Après trois semaines de séparation, les retrouvailles furent animées et emplies d’évènements à se raconter mutuellement durant une bonne partie de la nuit, posés au Riverside Camping tout proche du centre-ville.

Réveil plutôt matinal ce samedi 16 août pour profiter de la capitale lettonne. Un parking gardé situé à proximité du centre-ville abritera notre voiture sans souci de parcmètre à alimenter. La déambulation débute par un parcours parmi les rues comportant les plus beaux exemples de bâtiments "Arts nouveaux" dont la ville regorge. De splendides façades aux détails architecturaux recherchés et à la modénature complexe se succèdent sur des kilomètres de rues qui nous font sillonner les quartiers les plus emblématiques de cette période faste fin 19ème début 20ème siècle.

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La ville est prise d’assaut par une foule compacte qui vient profiter des animations organisées à l’occasion de l’anniversaire de la création de la ville ainsi que des évènements liés à "Riga 2014" pour célébrer la capitale européenne de la culture. Déjeuner sur la terrasse d’un restaurant fameux de la vieille ville, à l’abri de la pluie qui perturbe la fête. Le seul musée d’art contemporain est en ce moment fermé pour cause de travaux.

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Le lieu que je considère être le symbole de Riga, c’est le marché central de la ville, abrité sous quatre immenses hangars aéronautiques désaffectés datant de la présence soviétique. La visite s’impose mais sera gênée par une pluie intense qui nous relègue dans le marché couvert jusqu’à ce que les gardiens nous en expulsent pour en fermer les portes. Une fois la pluie calmée, nous arpentons les rues en se jouant des gouttes et profitons d’un petit café sympa pour une longue pause thé/café. Dans les rues, quelques troupes proposent des animations, et nous tombons en particulier sur un groupe d’acrobates en provenance de République tchèque qui érige sur la place une structure faite d’un empilage savant de poutres de bois assez solide pour supporter le poids de plusieurs hommes.
Le bar "I love you" est un havre de paix pour siroter une bière et une caïpirinha.

Nous nous perdons ensuite dans les rues sombres au prix de longs kilomètres de marche avant de retrouver enfin la voiture et sombrer dans un lourd sommeil après avoir subi le traditionnel feu d’artifice de fin de fête.
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Ce dimanche matin, avant de quitter Riga, nous rendons visite au sempiternel immeuble soviétique dont le modèle a essaimé dans chaque capitale des ex-pays satellites de la Russie. Ici, la tour héberge l’Académie des Sciences, et son 17ème étage est accessible au public pour jouir d’une vue panoramique sur la ville.

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Quelques emplettes de fruits et légumes au marché, puis un rapide passage sur une zone commerciale et artisanale, et le hasard du parcours urbain nous fait passer devant le siège du KGB. Le bâtiment est ouvert pour la première fois au public depuis 1991, dans le cadre de plusieurs interventions artistiques de la manifestation "Riga 2014". Nous ne faisons pas la visite historique des lieux (J’avais déjà pu visiter les dramatiques caves du siège du KGB de Vilnius il y a quelques années, et je suppose que les lieux et leurs histoires sont similaires) mais seulement les deux expositions occupant chacune un étage entier du sinistre bâtiment qui semble avoir été tout récemment débarrassé de son mobilier, mais qui a gardé les revêtements de sol (vieux linoleum rapiécés) et de murs (vieux papiers peints délavés et peinture d’origine).

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Estonie (bis)

Nous remontons la route vers le nord en suivant de loin la côte de la mer baltique, jusqu’à passer une nouvelle fois la frontière de l’Estonie. Une pause à Parnü nous permet de visiter le petit musée d’art contemporain qui propose une intéressante exposition de photographies de Yan Saudek, ainsi qu’une collection d’œuvres photographiques et de peintures d’artistes ukrainiens, en soutien au mouvement de défense de l’Ukraine.
Pause déjeuner près de la plage, puis nous roulons jusqu’au port d’Haapsalu, départ des ferries vers l’île de Hiumaa. Nous arrivons à temps pour le dernier départ de 22H00. Une heure et demie plus tard nous débarquons et tentons un bivouac dans le noir total, a l’extrémité d’une petite route qui se transforme en piste. La nuit fut éprouvante avec une pluie incessante et un vent puissant qui réussira à déclipser le becquet en plastique qui protège le panneau solaire, le laissant claquer bruyamment contre le toit.

Au réveil, nous constatons que nous sommes installés sur le parking d’une aire de camping naturelle. Bien vu !
Par contre, le temps ne s’arrange pas vraiment et la pluie ne cesse que par courts moments avant de reprendre de plus belle. Faute de pouvoir profiter d’un temps clément, nous décidons de réduire le programme et de rouler jusqu’à l’extrême pointe ouest de l’île de Hiumaa où est érigé un phare considéré comme le plus avancé dans la baltique parmi les trois pays baltes. Cette ex-zone militaire soviétique est préservée de toute agression touristique depuis de longues années. Le phare est constitué d’éléments préfabriqués en provenance de France. Au pied du phare, une petite bicoque offre une petite salle avec deux tables à l’abri des intempéries. Nous nous y installons pour déguster un excellent borchtch maison qui nous réchauffe le corps. Nous sacrifions à l’incontournable ascension des 100 marches du phare pour une vision périphérique sur l’immense forêt dense de la pointe ouest de l’île.

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En traversant cette bande boisée pour rejoindre la mer, le bruit indistinct d’une musique parvient à nos oreilles engourdies par le froid. Un campement plus ou moins improvisé est installé sur la plage par des surfeurs, autour d’un camion, d’un tipi et de cabanes de fortune, avec un sound-system assez puissant pour presque couvrir le bruit du déferlement des vagues puissantes sur la côte. Le temps devient exécrable, mais l’ambiance est surréaliste !

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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Jaclim »

Bonsoir Francis,

Vous n'avez pas été très gâtés par la météo durant votre séjour dans les pays baltes; votre fille a dû regretter quelque peu le climat de l'Île Rousse !
Je suis surprise que ces pays qui ont subi les pires exactions, occultent si manifestement les lieux de mémoire.

Ton récit toujours concis et varié tant sur le plan culturel que touristique est très intéressant.
Merci de nous faire partager ce voyage. :amen:
Jaclim

S'il n'y a pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème.
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euro6
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Bonsoir,

la météo fut, comment dire,...partagée...

Sur vingt jours de voyage, du 03 au 25 août ; dix premiers jours d'été (jusqu'à 33°C à Vilnius), dix jours suivant d'automne (de la pluie chaque jour).
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

La météo n’étant pas favorable à l’excursion de l’île battue par les vents et la pluie, nous décidons de repartir par le même ferry qu’hier soir.
Dans l’après-midi, nous arrivons sur le continent pour une pause dans la petite ville de Haapsalu. Les filles se laissent tenter par une séance de massage et un bain de boue prodigués dans le centre de soins thalassothérapiques, pendant que je déambule dans la ville. L’ancienne gare ferroviaire, toute en bois, a été restaurée et est devenue une sorte de musée en plein air de locomotives anciennes. Le restaurant "Central", dans la plus pure tradition soviétique, nous accueille pour un dîner réparateur, puis découvrons à pied les ruelles de cette ville au riche passé balnéaire, entre château médiéval et anciennes constructions de bord de mer joliment restaurés et préservés. Nous passons la nuit au petit camping de Haapsalu.

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Nous quittons cette petite ville agréable de l’ouest de l’Estonie pour reprendre à l’envers le chemin effectué pour venir ici avant-hier. Nous passons à nouveau par Parnü où nous nous arrêtons pour un peu de shopping dans les boutiques de fringues en lin estonien (second producteur de lin après la France), et aussi pour un restaurant italien aux excellentes pizzas.


Lettonie (ter)

Nous sommes en forme pour repasser la frontière lettone et attaquer la longue route qui mène jusqu’à Riga, puis nous traversons la capitale d’est en ouest et continuons en suivant la côte du golfe jusqu’au maximum possible. A environ 21H00, nous trouvons un endroit pompeusement appelé camping mais qui n’est en fait qu’une ancienne aire de stationnement pour accès à la plage sommairement équipée de toilettes sales et d’une douche plus que rustique. Ce sera suffisant pour passer la nuit à l’abri, sans plus…

Pas de problème pour partir tôt ce matin de cet endroit sans charme et rejoindre le cap Kolka. Cet endroit de la côte est le lieu où se retrouvent les eaux du golfe de Riga et celles de la mer Baltique dans une confrontation animée, surtout avec le vent qui souffle aujourd’hui.
Le tourisme commence à s’imposer, même dans ces contrées excentrées, et avec lui l’appât du gain. Le parking permettant d’accéder au cap est payant au tarif de 1.5 € de l’heure ! Parmi les quatre ou cinq voitures qui sont stationnées là, nous sommes les seuls étrangers. Le temps humide et frais y est sans doute pour quelque chose. Pourtant l’endroit vaut vraiment le coup d’œil, avec cette mer forte et ce ciel lourd, ces arbres arrachés par la dernière tempête et qui gisent sur la plage, cette ligne de rencontre des eaux qui forme une crête d’écume jusqu’au petit phare isolé sur son rocher à six kilomètres de la berge, ce décor sauvage qui donne une impression de bout du monde.

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On s’apercevra en repartant du cap qu’il existait un endroit de stationnement libre à moins de 200 m du parking…
On commence notre descente vers la Lituanie en roulant cap sud-ouest. La route longe la côte ouest de la Lettonie, mais sans laisser aucun accès à la mer. Même en empruntant les pistes et les chemins forestiers les moins fréquentés, il est impossible de parvenir sur la dune côtière. Nous réussissons pourtant à traverser ce qui semble avoir été un camp militaire avec des baraquements plus ou moins squattés, pour atteindre la plage immense qui court sur des dizaines de kilomètres sans aucune présence humaine. Avant cela nous nous serons enfoncés dans la bande de forêt côtière jusqu’à un point de demi-tour obligatoire où nous avons bien cru nous ensabler. L’armée soviétique était certainement le propriétaire le plus écologique que ce pays ait connu, puisque toute cette zone fut longtemps interdite aux touristes, et même aux locaux, car réservée à des installations militaires secrètes. La piste qui circule parallèlement à la côte est d’ailleurs connue pour être la plus large du pays car elle servait également de piste d’atterrissage pour les avions porteurs de l’armée.
Frustrés de ne pouvoir aborder la côte, nous déjeunons dans la petite ville portuaire de Ventspils, au restaurant du château qui sert une cuisine rustique dans une ambiance médiévale. La ville fut très riche à une époque récente où l’exploitation d’hydrocarbures devait se développer. En fait l’activité est restée faible, bien en-deçà des espoirs investis, mais les aménagements de la ville ont néanmoins été réalisés. Toutes les rues de la ville sont revêtues de pavés autobloquants ! Le port est d’une taille respectable et bruisse d’une activité non négligeable. Le temps n’est décidément pas de la partie et nous ne pouvons pas nous promener sans subir une violente averse.

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Nous continuons donc notre route vers le sud pour une halte dans la petite ville de Liepaja. La boutique que nous souhaitions visiter est fermée. Quelques kilomètres après la ville nous stoppons le périple pour cette journée dans un camping de bord de mer. Le vent fort forme des vagues puissantes dans une mer déchaînée. Les kilomètres de plage sont déserts, là aussi. Un orage se forme à l’horizon pendant le coucher de soleil.

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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par euro6 »

Lituanie (bis)

Nous continuons la descente de la côte vers le sud pour passer la frontière lituanienne et nous arrêter à Palanga pour la visite d’un atelier/boutique de bijoux en ambre, spécialité de toute la baltique que nous avons pu admirer depuis Helsinki et Saint-Petersbourg jusqu’à Gdansk. Après la séance de shopping, nous poursuivons jusqu’à Klaipeda pour traverser la Lagune et rejoindre la presqu’ile de Courlande, cette bande de sable qui relie la Lituanie à l’enclave de Kaliningrad. Le bac est payant et l’accès à l’île exige le règlement d’un péage également. La route serpente entre les arbres sur une cinquantaine de kilomètres, jusqu’à buter au sud sur la frontière russe. L’endroit est, à raison, hyper protégé car le milieu naturel est très fragile. Le côté mer baltique est absolument inapprochable, à la fois inaccessible en pratique et légalement interdit. Néanmoins, nous bravons l’interdit en nous faufilant de manière subreptice dans la forêt pour rejoindre à pied la plage déserte qui se déploie sur cinquante kilomètres. Côté lagune l’accès est autorisé mais très encadré.

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Un sentier balisé permet d’atteindre le sommet de la dune de sable et de profiter d’un point de vue rare dans ce pays plat. Faute de coin tranquille, la pause déjeuner se fera sur un parking de Juodkrante, avec vue sur la lagune.
Retour dans l’après-midi pour visiter les galeries d’art de la vieille ville de Klaipeda. Un musée d’art graphique propose une intéressante exposition de dessin. Par hasard, nous tombons sur une galerie en train de terminer l’installation avant l’inauguration officielle qui aura le soir même. Il s’agit d’œuvres vidéo, financées en partie par l’Institut français, et dans laquelle on retrouve des images de lieux connus de France, et même de Rouen ! Nous visitons d’autres galeries de ce quartier riche en culture. Une pause café dans un petit café sympa nous permet d’épuiser nos derniers billets de monnaie locale, puis à 19H00 nous quittons la ville pour l’enregistrement sur le ferry en partance pour la Suède.
Le navire largue les amarres et s’engage sur une mer déjà formée. Finalement, la traversée sera plutôt calme dans ce bâtiment de taille moyenne, malgré le très fort vent. Le ferry est chargé presque au maximum, mais transporte une grande majorité de fret et peu de véhicules de tourisme. Le public est donc très majoritairement masculin et essentiellement constitué de chauffeurs qui profitent de cette traversée sans volant pour s’alcooliser parfois plus que de raison. Faute de pouvoir suivre leur rythme, nous allons nous coucher après une bière.


Suède

A 09H00, après une nuit calme, le ferry aborde la Suède en accostant sur le port de Karshamn. Ici, les routes sont confortables et la conduite est moins tendue que sur les mauvais revêtements qui mettent à rude épreuve les amortisseurs de la voiture et ceux de notre dos…
Une halte forcée dans la petite ville de Astorp à la recherche d’une pharmacie nous fait découvrir la situation d’étranger dans le système de santé suédois. Nos cartes d’assurance maladie européenne étaient périmées depuis plusieurs mois, nous sommes donc considérés comme étrangers extra-européens et, à ce titre, non bénéficiaire du système de santé du pays d’accueil. La consultation d’un médecin se monte à une somme de 1400 CS (plus de 150 €). Sans cette consultation et l’ordonnance officielle qui en découle, aucune possibilité d’obtenir les médicaments souhaités à la pharmacie. Cette rigueur honore la pharmacienne, bien sûr, mais nous pose tout de même un problème personnel. Après des palabres et d’hypothétiques calculs au dispensaire public avec l’hôtesse d’accueil, l’infirmière et le médecin, nous abandonnons l’idée et repartons bredouille. Il est bien évident qu’en cas d’urgence extrême nous aurions agit différemment. Ce sera le seul évènement notable de notre passage express dans ce pays jusqu’alors inconnu de nous.
Notre trajet de quelques heures seulement consiste à rallier la ville côtière et frontière de Helsinborg pour passer au Danemark.
Un bac assure la liaison avec Helsingor où nous souhaitions justement depuis longtemps visiter un petit musée réputé. La traversée ne dure que vingt minutes, dans un navire très confortable qui est une sorte d’anti-thèse des navires des pays baltes.
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Manard »

Bonjour Francis,

Merci pour la suite du récit de votre voyage, effectivement à voir les couleurs du ciel sur les photos côtières on se rend compte que cette deuxième partie a été arrosée. Néanmoins vous avez quand même pu visiter des lieux de mémoire, musées,... Coté santé je suis surpris 150 E demandés pour une consultation chez un médecin en Suède, comme quoi avoir sa carte européenne à jour est important.

Bonne journée

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Jaclim
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Re: Baltic tour - Août 2014

Message par Jaclim »

De l'importance d'avoir une carte européenne d'assurance maladie ! 150 euros une consultation en Suède, ça te passe l'envie d'être malade ! 8|
(Petit rappel pour ceux qui l'auraient oublié, cette fameuse carte d'assurance maladie européenne n'est valable qu'un an à partir de sa délivrance).
euro6 a écrit :... Le public est donc très majoritairement masculin et essentiellement constitué de chauffeurs qui profitent de cette traversée sans volant pour s’alcooliser parfois plus que de raison.
Pas sûr qu'une nuit suffise pour dissiper les vapeurs de l'alcool au moment de reprendre le volant !
Jaclim

S'il n'y a pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème.
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