De retour de notre périple estival. Comme promis, je vous fais donc profiter de nos aventures !
Ce petit voyage réalisé, du 2 au 11 août 2012, nous a permis de visiter le pays cathare, entre Aude et Ariège. Le but était d’emprunter quelques pistes, pour s’amuser un peu et voir d’autres paysages, et le maximum de petites routes en évitant les grands axes. Nous avons essayé, pour la partie que nous avons faite, de coller au plus près du « Sentier cathare », le chemin de randonnée qui relie la Méditerranée à Foix, en commençant par une portion plus au nord qui n’est pas sur ce sentier mais qui vaut le détour. Au programme bien sûr, les célèbres châteaux de la région, qui ne sont pas des « châteaux cathares » puisque construits après la « Croisade contre les Albigeois » !
Tout d'abord, quelques données générales :
Les pistes : De qualité et difficulté inégales, il y en a pour tous les goûts. Le trajet avait été préparé sur cartes puis vérifié sur Google Earth et Street View pour les routes. Nous avons néanmoins été confrontés à de nombreuses interdictions ou barrières qui nous ont souvent forcés à faire demi-tour, sans parler des pistes jolies en vues aériennes mais carrément impraticables. La trace que je vous propose a donc été nettoyée et est parfaitement viable à la date du voyage. Nous avons tout de même emprunté quelques pistes « interdites », c'est-à-dire réservées aux « ayants-droits », mais sans que ça pose problème, des personnes nous ont même dit que c’était parfaitement possible. Dont acte ! Certaines barrières électriques peuvent s’ouvrir, n’oubliez pas de les refermer ! L’état des pistes est variable, certaines sont un peu difficiles pour les grosses cellules ou pour ceux qui n’ont pas l’habitude de « grimper sur les cailloux », mais il n’y a aucun passage en trial, pas de gués à mouiller le capot, et il y a toujours moyen d’éviter une portion compliquée en passant par une route parallèle. Seul un endroit nous a posé quelques problèmes, sur une piste très difficile (voir dans le récit). Mais je ne suis pas un baroudeur de l’extrême, et le L200 avec la Sigma pèse très lourd, je suis pourtant passé partout (avec quelques sueurs froides parfois, faut l’avouer !)
Les bivouacs : Aucun problème particulier pour trouver un endroit tranquille. En bord de piste c’est très facile et on ne traverse aucune grande agglomération, on trouve donc toujours un spot calme, suffit de chercher un peu ! Je n’ai pas d’idée précise sur l’avis des autorités, je ne me suis pas posé la question, mais nous n’avons pas vu l’ombre d’un képi ! Je pense qu’ils sont trop occupés à surveiller les touristes sur les grands axes ! Nous n’avons pas testé les campings, mais il y en a quelques-uns, ils sont bien indiqués sur les routes.
Le ravitaillement : Vous avez le choix entre l’épicerie du petit village avec accueil sympa et prix prohibitifs ou le supermarché de la ville qui n’est pas sur le trajet, mais jamais loin. Nous avons fait le second choix. On trouve également parfois des petits marchés pour les fruits et les légumes. Pour l’eau, il y a très souvent des fontaines dans les villages, facilement accessibles. Sinon, au pire, le robinet du cimetière ! Dans les stations-service c’est moins évident. Payer un euro pour faire la pression des pneus, ils peuvent se gratter, tiens ! L’essence est au même prix qu’en France, mais c’est normal, on est en France !
La météo : Chaud, très chaud même ! Heureusement il y a toujours du vent : vent marin qui voile l’atmosphère et vous assure des photos de paysages pourries, ou Tramontane qui nettoie tout ça. Parfois ça souffle très fort, attention ! Mais ça permet de se brûler la couenne sans s’en rendre compte.
Les gens : Ils sont habitués aux touristes. Rien à dire de particulier, donc. Lors des visites de châteaux, surtout dans les petits, nous avons souvent passé quelques instants à discuter avec les responsables, c’est très enrichissant.
C'est parti pour 414 km (plus 100 km de liaison) dont 110 km de pistes !
Jeudi 2 août 2012 – 1er JOUR – Mise en place
Ça se présentait plutôt mal… Lors des « checks » avant départ, et pendant une semaine, gros problèmes d’électricité ! D’abord, un faux contact dans les longue-portée et c’est tout le câblage à refaire pour cause de cosse brûlées. On refait, en se consolant de ne pas avoir mis le feu à la voiture entière !

Réparations...
Ensuite, le frigo qui ne veut plus fonctionner… Démontage complet, et diagnostic : la carte électronique fait un caprice ! Commande en urgence sur internet, montage de la nouvelle carte (200 € !) et essai : pareil ! Bon… Alors ce n’est pas la carte, et ça confirme que je suis une quiche en électronique. Très bien, j’en aurai une de rechange. Nouveaux diagnostics, nombreux, divers et variés, sans trouver. Juste une idée qui se dégage : le frigo va bien, mais la batterie auxiliaire ne se recharge plus. Câblage refait à neuf, essai de remplacement du coupleur-séparateur avec un vieux dont je ne suis pas très sûr… Pareil ! Bon… Avec tout ça c’est le jour J et donc on part et à Toulouse on verra chez le spécialiste qui va bien. Après discussion avec ledit spécialiste : « C’est sûrement le coupleur qui est mort. Tenez, essayez avec un neuf et dites moi. » Montage du neuf (60 € !)… Ca marche ! Allez, ce coup-ci c’est parti !
Première étape : Lastours et ses quatre châteaux.

Les quatre châteaux
On arrive en fin de journée (tu m’étonnes, avec tout ce bor.. !), et on prend le « passeport » qui nous permettra la visite de tous les sites cathares avec une réduction de VIP (environ 1,00 €, royal !), puis on part à la recherche du premier bivouac. On le trouve à quelques kilomètres, près d’un cimetière (dommage que la réserve d’eau soit pleine !), dans une petite haie d’arbres où on est superbement camouflés.

1er bivouac, bien cachés !
Idéal, et dès la nuit tombée on peut admirer, plein sud et avec de bonnes jumelles, Carcassonne et sa cité illuminée, à 15 km à vol d’oiseau de l’autre coté de la vallée. En attendant, ce soir, blanquette de veau !
Vendredi 3 août 2012 – 2e JOUR – Lastours > Minerve - 52 km dont 13 km de pistes
Ce matin, c’est la visite des quatre châteaux de Lastours. Départ du bivouac pour rejoindre le parking obligatoire et gratuit dans le village, où on se gare à coté d'une petite soeur.

Sur le parking de Lastours, le jeu des 7 erreurs
Puis direction l’entrée de l’ancienne filature qui sera le point de départ de la ballade. Visite d’une petite exposition d’objets retrouvés dans les fouilles du château, avec de fort belles pièces, puis c’est parti pour deux bonnes heures de grimpette sur des sentiers caillouteux, en enchainant les quatre ruines ma foi fort jolies.

Grimpette vers les châteaux

Imprenable !

Trois châteaux vus du quatrième
A la fin du séjour, nous décernerons la médaille d’or à Lastours ! Le paysage est très méditerranéen, bien sûr, et la chaleur aussi. Penser à prendre de quoi boire !
Puis c’est le départ vers Minerve, que nous rejoindrons en grande partie par de petites routes et quelques pistes, au milieu des vignes.

On commence par des pistes tranquilles, dans les vignes...

... puis dans la garrigue.
Le tout est parfaitement roulable pour nos engins, sans difficulté particulière. Juste deux points un peu difficiles : le village de Félines-Minervois est un peu « chaud » à traverser car une ruelle est assez étroite et les bords de la cellule frôlent les volets des maisons. La vigilance est de rigueur. A la sortie de ce village, il faudra également faire une savante manœuvre pour « enquiller » la piste, et prévoir quelques marches-avant-arrière avec l’aide de votre navigateur(trice) dans le rôle du radar de recul. Vous pouvez éventuellement contourner le problème en empruntant un autre itinéraire par le nord du village. La deuxième difficulté, qui n’en est pas vraiment une, est un début de piste pas évident du tout à trouver car la carte à cet endroit n’est pas des plus précises. Au lieu-dit « Mousse », il faut prendre une piste qui descend à gauche, pratiquement invisible si on n’a pas le nez dessus. Cherchez un petit panneau tout neuf marqué « AVV1 », qui semble indiquer les pistes empruntées par les véhicules de pompiers. On trouve en effet quelques panneaux de ce genre avant et après ce point. Fiez-vous à ma trace et pas au sentier indiqué sur la carte qui est faux.
Petits points particuliers sur l’itinéraire : Vous allez passer devant le château de Villeramberet, que vous ne pouvez pas rater car c’est un grand domaine vinicole. Si vous voyez le propriétaire, surtout ne vous arrêtez pas car sinon vous en avez pour une heure, minimum ! J’ai voulu vérifier, à pieds, que l’on pouvait emprunter la petite route qui longe le mur de la propriété, et lui demander si c’était possible. J’ai alors eu droit à un exposé détaillé des pistes du coin, avec les plus beaux endroits et les paysages à ne pas rater ! Il m’a bien évidemment recommandé la petite colline célèbre localement, avec sa jolie forme de sein féminin. Je vous laisse la trouver !
Ensuite, juste après Caunes-Minervois, vous pouvez faire un détour pour admirer l’ermitage de Notre-Dame du Cros, et faire comme nous le plein des bouteilles à la « source miraculeuse » ! Enfin, juste avant d’arriver à Félines-Minervois, vous pourrez faire une halte près d’un superbe moulin à vent, qui pourra même servir d’aire de pique-nique si vous y passez aux alentours de l’heure de l’apéro. Il y a une barrière à l’entrée de la petite piste qui monte au moulin, elle était ouverte lors de notre passage.

Le moulin près de Félines.
Arrivés à Minerve, on rejoint la civilisation et ses inconvénients, il est assez difficile de trouver un coin de bivouac près du village. Nous empruntons une piste dont l’entrée est ornée d’un joli panneau « Interdit aux 4x4 et motos ». Mais comme nous ne sommes ni l’un ni l’autre (n’est-ce-pas ?) nous l’empruntons pour trouver, un peu plus loin, un endroit très tranquille pour la nuit.
Douche, veau à la tomate, et dodo après avoir salué la lune rousse !

Bivouac près de Minerve, et surtout... douche !
Samedi 4 août 2012 – 3e JOUR – Etape de liaison – 100 km par la route
La matinée est consacrée à la visite du village de Minerve.

Le village de Minerve
Il faut stationner sur le parking prévu pour les touristes, impossible d’y déroger, mais ce n’est que 3,00 € pour la journée. De là on rejoint le village à pieds, il n’y a que 200m de marche, mais vous allez marcher beaucoup plus si vous voulez voir de belles choses. Prévoyez de bonnes chaussures, les sentiers sont caillouteux ! Tout d’abord, en descendant du parking vers le village, vous verrez dans un virage un petit panneau qui vous parle des gorges que vous surplombez, et attire votre attention sur un petit pont au fond de ces gorges. Le coin est très sympa et mérite qu’on y descende voir. Mais tout d’abord, on rejoint le village, on flâne dans les petites ruelles et on se dirige, en suivant les panneaux, vers la « Malvoisine », une réplique de machine de jet moyenâgeuse qu’on voit très bien sur la rive opposée du canyon. De là, très belle vue sur les anciens remparts de Minerve. On redescend ensuite dans le lit du ruisseau (asséché à cette époque) et on le suit tranquillement entre les parois verticales des falaises jusqu’à ce qu’on rencontre l’eau qui s’infiltre sous la roche. Elle emprunte à cet endroit son cours d’été, par le réseau souterrain. Là, on passe à gué et on suit un petit sentier qui rejoint un platane centenaire puis le GR qu’on emprunte… jusqu’au pont aperçu ce matin ! On fait une pause près des ruines d’un ancien moulin avant de rebrousser chemin sur le même GR qui nous ramène au village.

Ballade au fond des gorges, Fraîcheur et platane plus que centenaire...

... dont les racines dévorent les pierres.

Attention tout de même à certaines rencontres !

Le petit pont au fond des gorges.
Il faut maintenant suivre les pancartes « Ponts naturels » pour voir ce magnifique phénomène géologique, très impressionnant, qui clôture la visite du lieu qui nous aura pris toute la matinée.


Les "ponts naturels"
Retour à la voiture et direction, par la route, le village de Tuchan près duquel se trouve le château d’Aguilar qui sera le point de départ du grand périple routes-pistes qui nous amènera jusqu’à Foix. Si c’est l’heure du repas, je vous suggère de faire comme nous, et de prendre un peu après la sortie de Minerve une petite route à gauche où un panneau indique « Belvédère ». Après quelques kilomètres on trouve un petit parking au bord de la route d’où l’on a une magnifique vue sur Minerve et sa vallée. Cette route est très peu fréquentée et propice à un arrêt pique-nique.

Minerve depuis le "belvédère".
Nous reprenons la route et nous faisons le plein d’eau potable à la fontaine d’Azillanet qui se trouve dans le premier rond-poind à l’entrée du village, puis les courses et le plein à Lézignan-Corbières (un grand Intermarché et un Carrefour).
A l’arrivée de notre étape nous trouvons un bivouac dans les vignes, au pied du château. Ce n’est pas le plus beau bivouac qu’on ait connu mais il est tranquille, et on dîne avec une magnifique vue sur les ruines. C’est samedi, donc repas de fête avec fajitas, bière et une bonne rasade de Minervois sur le fromage !

Bivouac au pied du château d'Aguilar.
Dimanche 5 août 2012 – 4e JOUR – Aguilar > Queribus - 35 km dont 11 km de pistes[/u]
Réveillés au petit matin par le bruit d’un tracteur qui traite les vignes un peu plus loin, on arrive assez tôt sur le parking du château, pas très grand. Il n’y a bien sûr encore personne, ça ouvre dans un quart d’heure. On note que ce parking peut parfaitement servir de bivouac car il se vide vers 19h00 et doit être très calme la nuit. Un peu après 9h00, et comme il n’y a toujours personne à la guérite à billet, on part à l’assaut du château après avoir récupéré, coincé dans l’embrasure de la porte de la guérite, le guide pour la visite. Les derniers visiteurs ont pour consigne de les laisser là si la caisse est fermée quand ils reviennent au parking !

Aguilar dans les vignes
Les ruines d’Aguilar sont « dans leur jus », les travaux de restauration n’ont commencé que récemment, mais tout est très bien expliqué dans le guide et par les panneaux en place. En redescendant nous allons rendre le guide et payer mais la gentille jeune fille qui nous accueille nous dit que ce n’est pas la peine. Donc, visite gratuite, même si on insiste pour payer notre écot. Elle nous apprend que le château est la propriété de la commune et qu’il vivote dans l’ombre des ses prestigieux voisins de Quéribus et Peyrepertuse. Beaucoup moins de subventions pour la restauration, et une gestion plus « bon enfant » des visiteurs. L’accueil est vraiment excellent et d’une grande gentillesse, vous devez donc à tout prix vous y rendre, d’autant plus que les ruines sont bien plus « authentiques » que celles des deux géants du coin, dont nous reparlerons.
Direction Padern qui propose aussi un château, mais celui-ci n’est absolument pas aménagé pour la visite. Un arrêté municipal interdit d’ailleurs l’accès aux ruines pour cause de chutes de pierres. Néanmoins, un sentier pénètre dans les murs et il est apparemment très fréquenté. Nous y allons donc, puisque nous sommes depuis quelques jours en mode « rebelles », transgressant règles et interdictions de circuler ! Rien de bien méchant, on ne risque pas les assises. Nous croisons d’ailleurs dans le château une famille de touristes qui vient là tout les ans pour l’entretenir un peu. Discussion très intéressante, encore une fois, sur le manque de moyens quand on n’adhère pas à la marque « Pays cathare » !
On reprend la route pour emprunter après Padern notre piste du jour. Et là, mes amis, on va être servis ! Cette piste, qui paraissait si belle sur Google Earth, s’avère très difficile jusqu’à la rejointe du Sentier cathare au Roc de Mouillet. Etroite, buissonneuse sur les cotés et surtout avec de très forts dénivelés en montée, 1ère courte obligatoire. On bataille comme ça sur environ 5 km, puis elle s’élargit et devient plus douce, avec juste un virage en épingle à cheveux après le Roc de Mouillet qui nécessite une petite manœuvre, mais il y a la place. La suite jusqu’au château de Quéribus est « standard », c'est-à-dire une belle piste un peu bosselée et caillouteuse mais sans difficulté particulière, si ce n’est qu’il faut être vigilant aux cailloux tranchants. On arrive directement sur le parking du château, au milieu des berlines qui sont montées par la route. Le parking est en fort dévers mais si vous allez tout au bout, après une courte piste en terre il y a un endroit plat où nous avons déjeuné.

Au bout du parking de Quéribus.
Visite du château, beaucoup plus touristique et fréquenté que les précédents, mais pas inintéressant.

Le donjon de Quéribus
Puis nous descendons vers Cucugnan, petit village sympa au curé de légende.

Le village de Cucugnan
C’est là que l’orage nous surprend, un de ces orages dont le Roussillon a le secret, violent, bruyant, avec des trombes d’eau. C’est mal barré pour demain, cette affaire ! On laisse passer la pluie et on repart sous le soleil vers les gorges de Galamus. Il est tard et on va vite trouver un coin pour la nuit au milieu des vignes (pour changer !).

Installation pour le bivouac. Le ciel se couvre...
Un deuxième orage va saluer le repas du soir, il va falloir peut-être revoir le programme « pistes » car il est hors de question de s’aventurer sur les chemins s’ils sont détrempés.
La nuit porte conseil, on verra demain ! En attendant, on va faire un sort au sauté de dinde, poivrons, champignons !

Sale temps pour cette nuit !
Lundi 6 août 2012 – 5e JOUR – Queribus – Galamus – Peyrepertuse - 47 km dont 3 km de pistes
La nuit a été rude ! Gros orages, pluie battante, de vrais déluges par moment et au petit matin, une magnifique averse de grêle ! La Sigma, vu son âge canonique, n’est plus vraiment étanche et tout le couchage est mouillé par endroits, ainsi que les coussins des banquettes. Le temps semble s’améliorer et revenir au beau, mais pas question avec tout ce qui est tombé de tenter une piste aujourd’hui. Nous allons donc rejoindre les gorges de Galamus par la route, soyons raisonnables !
Ces gorges valent vraiment le détour, mais hélas l’ermitage qui s’y trouve est aujourd’hui fermé. C’est dommage car je me souviens qu’il est sympa à visiter. On se console en voyant revenir le soleil et un ciel vraiment bleu… Après tout, pourquoi ne pas tenter la piste (ça me démange trop !). Mais nous n’irons pas très loin, car la trace que j’avais préparée arrive très vite devant un joli portail très dissuasif !

Le portail n'est pas bien "étanche" ...

... mais il est bien explicite ! Demi-tour...
Après une petite discussion avec un autochtone, je m’aperçois que je ne pourrai pas rejoindre Peyrepertuse par la piste comme je l’avais prévu, il n’y a aucun moyen de contourner l’obstacle. Donc, c’est par la route que nous rejoignons le village de Duilhac-sous-Peyrepertuse. Petit arrêt sur un parking en bord de route au nord du château avant d’attaquer un sentier qui nous fera monter à l’assaut de la forteresse, mais à pieds ! Et juste avant de s’installer, arrivent… deux magnifiques camions de pompiers qui viennent se mettre en place juste sur « notre » parking pour leur surveillance journalière !

Bien entourés !
On papote un petit peu, ils sont très sympas, mais on décide de s’installer quelques mètres plus loin sur un début de sentier, où nous pourrons laisser la voiture pour l’après-midi, et à l’ombre en plus ! Repas tranquille, puis on attaque la montée vers le château. Pour ceux qui veulent tenter l’aventure, c’est très simple : repérez sur la carte le GR 36 quand il coupe la route au sud du village de Rouffiac-les-Corbières. Il se dirige plein sud vers le château de Peyrepertuse. Sitôt engagés dans le sentier, après une dizaine de mètres, continuez tout droit, vous verrez la croix rouge et blanche du GR qui vous dit « c’est pas par là » mais continuez quand même jusqu’à repérer un balisage jaune qui vous emmènera jusqu’en haut, par un sentier absolument magnifique. Attention, ça grimpe fort, on traverse des éboulis et des zones où la végétation n’est pas entretenue, mais le balisage est toujours visible et il y a quelques cairns pour vous guider.

Un sentier très sympathique !

Eh oui, c'est là-haut qu'il faut aller !
Vous arriverez au bout d’environ trois quart d’heure à la « Fontaine de la Jaquette », une source perdue dans les sous-bois où (dit le panneau) s’est désaltérée Blanche de Castille. Vous rejoindrez à cet endroit les marques rouges et blanches du GR, encore un quart d’heure de grimpette et vous arriverez à la porte du château, à l’opposé du parking… et des caisses ! Donc, pour vous, valeureux randonneurs essoufflés, l’entrée est gratuite ! Vous pouvez visiter la totalité du château, qui vaut le déplacement pour son point de vue sur la région. Du haut de ses murs, si la Tramontane souffle comme aujourd’hui, vous verrez Queribus sur son caillou et au loin, les plages de Leucate et Barcarès sur la Méditerranée.

Quéribus depuis Peyrepertuse

Une partie du château de Peyrepertuse sur sa crête.
Vous pourrez même assister au spectacle d’oisellerie (rapaces en tous genres) qui vous aurait coûté un supplément si vous étiez passés par l’entrée !

Nettoyage des cadavres de touristes tombés des rochers !
Par contre, si la foule des touristes en tongs et des gamins hurleurs vous gêne, alors évitez Peyrepertuse ! On est là dans ce que le tourisme de masse a de plus désagréable, ce château est le plus visité des tous les lieux cathares et c’est une vraie usine à touristes !
Vous fuirez donc vite en reprenant le GR pour la descente, en suivant cette fois les balises rouges et blanches jusqu’en bas, c’est plus court et moins difficile que par le circuit jaune. Vous retomberez exactement au point de départ.
Nous reprenons la route et comme il se fait tard nous décidons de pousser sur quelques kilomètres pour trouver un coin tranquille. Peu après avoir pris la piste prévue au nord de Rouffiac, nous sommes bloqués par un véhicule et j’en profite pour questionner un peu les gens sur la viabilité de mon tracé. La réponse est claire : impossible de suivre la piste prévue, qui est en fait la suite du GR 36, car elle est complètement défoncée et impraticable par un 4X4. Je m’en apercevrai d’ailleurs quelques centaines de mètres plus loin. Mais ils nous ont indiqué une autre piste sur laquelle nous trouverons des coins de bivouac et en effet, on se retrouve dans un champ, vraisemblablement une ancienne vigne, loin de tout et au calme. Il reste à étaler tout le couchage au soleil pour qu’il sèche un peu, prendre une douche et préparer l’apéro avant de s’attaquer au bœuf à la chinoise et sa fricassée de tomates – courgettes !

Séchage des affaires au bivouac.
Mardi 7 août 2012 – 6e JOUR – Peyrepertuse - Termes – 56 km dont 8 km de pistes
Petite grasse matinée ce matin, on ne part que vers 9h00. On commence par de la route, afin de contourner un massif où les pistes sont rares et le relief particulièrement tourmenté. On va d’ailleurs faire quelques demi-tours et hésiter souvent, car nous ne sommes plus sur la trace que j’avais prévue, comme je le disais hier. Finalement, après avoir demandé notre route à un villageois (qui se révèle être un citoyen de Sa Gracieuse Majesté !), nous finissons par rejoindre la trace... et la piste. Et quelle piste, mes amis ! Une comme on les aime, avec des passages à gué, tous à sec en cette saison sauf un, des grimpettes fabuleuses et des ornières sympathiques !

Parfois un peu juste en largeur...
Rien de bien méchant, mais quand on est les premiers sur la trace on est parfois inquiets. Surtout quand on tombe sur des barrières –que nous refermons après notre passage, bien sûr - ou qu’on se retrouve au milieu d’un pré avec juste une trace de roues dans l’herbe.

Bergerie du Cayrol. Si, si, on est bien sur la trace !

Et on referme bien la barrière.

Il faut parfois un peu aménager le passage.
Mais comme on est d’un naturel optimiste on continue et on se régale. Il est aussi extrêmement amusant de sortir d’une piste et de voir, en se retournant, un panneau qui interdit la circulation ! Mais comme il n’y était pas de l’autre coté…

Ah bon ? C'était interdit ?

Dévers, ornières, poussière...

... et un peu d'eau pour nettoyer les roues.
Encore un peu de route et on fait la pause déjeuner au col des Termes juste avant le château éponyme qu’on va bien sûr visiter.

Déjeuner au col des Termes. L'ombre est rare !
Et voilà une visite hautement recommandable ! Très peu chère, on vous remet à l’entrée un petit cahier où les explications, les plans, et les dessins du château reconstitué sont parfaits pour tout comprendre de ces belles ruines. C’est aussi bien qu’un guide ! L’accueil est sympa, la boutique regorge de bouquins très intéressants, sans les épées en mousse et autres gadgets pseudo-moyenâgeux vus à Quéribus ! Il y a également un petit film d’introduction à la visite et une exposition qui explique par le détail le siège du château en 1210 par Simon de Montfort. Vous comprendrez tout de la bataille, et du principe d’un siège de château-fort. Ca permet de visiter ensuite les ruines avec un œil plus averti. Du coup, on va y passer le reste de l’après-midi et on en sortira vers 17h00.

Le château de Termes...

... et sa célèbre fenêtre en forme de croix.
Ne ratez pas non plus l’église dans le village, très mignonne et typiquement romane (XIIe siècle).
Nous reprenons la route en direction d’Arques, avec toujours des petites escapades « pistardes » prévues sur le trajet.

Pistes bucoliques, forestières...

... ou champêtres.
Nous sortons du goudron pour escalader une colline d’où la vue est superbe sur les deniers contreforts de l’Aude avec les Pyrénées au loin. Il est 18h00 et il y a encore beaucoup de piste devant, alors on va s’arrêter là pour la nuit, dans un pré grillagé mais dont l’accès est ouvert. Idéal pour parfaire le séchage du couchage encore un peu humide et le bronzage du bonhomme pendant que la navigatrice, qui a travaillé sur le GPS toute la journée, se repose en cuisinant le sauté de veau aux cèpes.

Bivouac avec les Pyrénées à l'horizon.
Mercredi 8 août 2012 – 7e JOUR – Termes – Arques - Puilaurens – 62 km dont 17 km de pistes
Aujourd’hui, journée sponsorisée par Orangina ! On s’est fait secouer grave sur les pistes. On rejoint Arques par une petite route bien sinueuse tout d’abord, puis par une piste assez défoncée, en corniche au milieu des près puis en sous-bois. C’est très joli mais ça remue !

Encore une barrière, mais prévue pour être ouverte-fermée facilement.
On fait pas mal de demi-tours car dans le coin la carte n’est pas très juste, de nombreuses pistes ont disparu ou finissent dans des propriétés privées, donc la trace préparée est à revoir entièrement. On improvise, chacun le nez sur son GPS, et on finit par atterrir sur le parking du château d’Arques. Joli donjon, visite assez rapide.

Le château d'Arques.

Les habitants du donjon : des dizaines de chauves-souris !
On aurait aimé trouver une épicerie dans le village pour faire des courses mais la seule boutique qui vend quelques bricoles est la boulangerie, fermée… le mercredi ! On revoit donc tout le programme de l’après-midi pour filer vers Couiza, la « grande ville » du coin, où on trouve un Intermarché. La matinée est bien avancée, et je voudrais être à Rennes-le-Château pour le déjeuner, donc on y va directement par la route, sans passer par la piste prévue.
Déjeuner près du village, en faisant quelques centaines de mètres sur la piste qui se trouve en bout de parking, et d’où l’on a une jolie vue sur ce qu’on va visiter tout à l’heure.

Rennes-le-Château depuis le spot déjeuner.
On ne présente plus Rennes-le-Château, et son curé mystérieusement riche qui s’est construit un petit palais.

L'abbé Saunière et sa servante. Des statues terriblement réalistes, faites par les spécialistes du musée Grévin.
La visite tourne bien évidemment autour de sa légende et du trésor, on y retrouve quelques ingrédients qui ont fait le succès du « Da Vinci Code » et d’autres hypothèses politico-mystiques que je vous laisse le soin de découvrir sur place.

Bienvenus au cimetière !
Le lieu est très fréquenté, mais pas inintéressant. Il faut quand même absolument voir l’église et son célèbre diable au bénitier.

L'étrange bénitier de l'église.
Nous n’avons pas trouvé le trésor.
Nouveau départ, nouvelles pistes, toujours aussi pleines d’ornières et de trous de ravinement, avec en prime quelques endroits boueux mais qui se passent sans difficulté. Il faut quand même bien jouer de la boite et des rapports courts !

Des pistes parfois bizarres.

Reco à pieds, on ne sait jamais !

Et par précaution on garde deux roues sur le sec !

Mais quand on roule sur ça...

...ça donne ça si les placards sont mal fermés !
On doit finir la journée par une grosse séance de pistes qui devaient nous amener au pied du château de Puilaurens, mais la première est interdite à la circulation, « réservée aux ayants-droits ». Une reco à pieds confirme qu’elle est impraticable, complètement ravinée. La seconde, prise en dépannage, est aussi réservée mais le panneau est envahi par les ronces à l’entrée, donc on dira que je ne l’ai pas vu… Elle est toute en montée, assez roulante, en sous-bois, mais il est tard et nous n’aurons pas le temps de rejoindre Puilaurens. On s’arrête donc sur le premier endroit plat qu’on trouve pour passer la nuit.
Grosse fatigue ce soir, je n’ai pas envie de cuisiner. Je laisse donc le soin à la navigatrice, qui semble en pleine forme, de préparer le poulet aux oignons.

Bivouac du soir en bord de piste dans la forêt. Calme assuré.
Jeudi 9 août 2012 – 8e JOUR – Puilaurens – Puivert – 68 km dont 38 km de pistes
Orangina, deuxième ! Et aujourd’hui, en bouteille familiale ! Pourtant, la journée avait bien commencé, avec le départ du bivouac sur une piste « autoroute », où il est même possible de passer la troisième par endroit (mais pas longtemps !). On rejoint comme ça tranquillement la départementale qui nous mène jusqu’au château de Puilaurens.

Puilaurens en vue !

Il va encore falloir grimper à pieds !
Visite habituelle des ruines, après une rude montée depuis la caisse qui devrait nous galber harmonieusement les mollets. Nous sommes parmi les premiers visiteurs, ce qui nous évite la foule des touristes.
Après la visite, départ du parking vers une piste large et roulante, indiquée « Serre des Aiguilles », qui nous amène sur le lieu en question d’où, après une petite montée bien raide à pieds (galbage des mollets), on profite d’un joli point de vue sur le château qu’on vient de quitter.

Départ du sentier pour le point de vue

Puilaurens depuis la Serre des Aiguilles
De là, on reprend la piste et vous noterez sur la trace une boucle qui traverse les bois. L’explication est simple : vous avez sous les yeux la trace « nettoyée », c'est-à-dire purgée de tous les demi-tours que nous allons maintenant faire, et qui vont nous conduire jusqu’à l’heure du repas ! Car la trace prévue s’avère irréalisable. Entre les pistes interdites à la circulation, les propriétés privées (que nous traverserons quand même, il fallait bien se sortir de là !), et les débouchés en cul-de-sac, nous perdons plus de trois heures à chercher une issue en essayant toutes les possibilités, avant de finalement réussir à retomber sur nos pattes, c'est-à-dire presque au point de départ !

On est prévenus ! Mais c'est la seule piste du coin, alors...

Et puis elle est sympa !

Celle-là moins. Mais vous ne la prendrez pas, c'est un cul de sac.

Elle n'est pas très large...

... et parfois un peu compliquée.

Fin de la piste dans une clairière !

Donc, déjeuner et... demi-tour !
J’ai nettoyé tout ça pour vous éviter bien des désagréments, en laissant une boucle qui est ma foi assez plaisante à faire, pour s’amuser un peu. Nous rejoignons donc la départementale par une piste « réservée aux ayants-droit », comme il y en a beaucoup dans le coin.
Et c’est reparti sur le goudron, jusqu’au nord d’Axat où l’on doit emprunter une petite route sinueuse qui nous conduit au village de Quirbajou, cul de sac avant une nouvelle piste. Sinueuse, elle l’est cette route, et pas large ! Il faut manœuvrer deux fois pour croiser des voitures, mais elles nous laissent passer car nous montons. En effet, en quelques kilomètres on passe de 400 à 900 mètres.

La route vers Quirbajou. Que des virages, en montée !
Après Quirbajou, la piste devient carrément infernale.

C'est à droite ! Dommage, l'autre piste était plus tranquille...
C’est une piste forestière, mal entretenue et à priori fréquentée rarement par quelques chasseurs, voire pas du tout par endroits tellement elle disparaît sous les herbes et dans les branchages. Les ornières sont profondes, il faut bien viser pour les chevaucher quand on ne tombe pas dedans, il y a des cailloux énormes, on s’arrête souvent pour déblayer des branches ou boucher des trous, bref c’est un vrai calvaire !

Allez, on y croit !

Toujours sur la trace...

Bon... On va les poser où, les roues ?
D’ailleurs les chiffres parlent : plus de trois heures pour faire 8 km, avec des montées à plus de 20% dans les cailloux et des devers de près de 25 degrés, tout ça sur un chemin de la largeur de la voiture (et donc moins large que la cellule), bordé d’un coté par les arbres et les broussailles et de l’autre par le vide, les dévers penchant bien sûr du coté du vide ! Je m’obstine à trouver un passage mais toutes les autres pistes, complètement démoniaques, finissent en terrain impraticable.

Bon ! On fait quoi, là ?

Aménagement des abords pour un demi-tour. Ce n'est pas moi qui ai tout coupé !

Et c'est (mal) parti !
J’ai même fait une reco à pieds de plusieurs centaines de mètres en descente que j’ai eue du mal à remonter ! Finalement, nous réussissons après moultes demi-tours à rejoindre le village de Coudons d’où, après encore quelques tentatives de pistes aussi infernales que la précédente et qui ne mènent nulle part, nous rejoignons le goudron pour respirer un peu. Il nous amène, via Nébias, au pied du château de Puivert juste à l’heure de l’apéro.

Heureux de revoir le goudron, parfois !
Ici, je me dois d’être clair et honnête : J’aurais vu cette piste avant, je ne m’y serais pas aventuré ! Si vous n’êtes pas rompus aux terrains extrêmes, aux croisements de pont et aux dévers de folie, rejoignez directement Nébias par Quillan. De là, vous pourrez reprendre la trace en toute quiétude. Si vous êtes d’un naturel joueur et que vous voulez vivre l’enfer, c’est à vous de voir mais ne venez pas vous plaindre, hein ?
On est complètement rincés, pas envie de trainer à chercher un coin tranquille pour dormir ! On se décide donc pour le parking du château, forts des expériences précédentes qui nous ont montré que ce sont des endroits calmes la nuit.
Perdu ! Ce soir il y a un concert au château ! Le groupe « Oc », gloire locale, draine pas mal de monde et on profite de la musique. On arrive quand même, planqués au fond du parking, à prendre une douche et à savourer une bonne longe de porc à la tomate !

Bivouac sur le parking de Puivert
Vendredi 10 août 2012 – 9e JOUR – Puivert – Montségur - 80 km dont 20 km de pistes
Aujourd’hui devrait être une journée calme et sans surprise… Peu de pistes prévues, et qui devraient être assez bonnes. Comme nous sommes au pied du château, on commence de bon matin par la visite. Puivert est un château privé, et son seul intérêt réside dans la parfaite conservation de l’intérieur de son donjon, relativement bien mis en valeur par le maître des lieux. Pour le reste, le manque d’explications ou de panneaux rend la compréhension du site assez difficile. Il y a bien des points vidéos, louable initiative, mais elles ne se rapportent pas au château ou à son histoire, ou très peu. Perfectible, donc…

Au pied des murailles

La cour du château depuis le donjon

La magnifique chapelle
Après la visite nous reprenons notre voyage pour rejoindre Montségur, le château « cathare » le plus célèbre, après avoir fait le plein d'eau au lavoir à l'entrée du village de Puivert (en venant du château).

Ravitaillement en eau
Et pour ne pas perdre les bonnes habitudes, on s’engage sur une piste qui semble au premier abord assez sympathique, avec les ornières qui vont bien pour ranger les fonds de placard… Hélas, elle se dégrade très vite et on finit par abandonner, sur les conseils d’un couple de randonneurs qui nous croisent et nous assurent que plus haut « ça ne passera pas ». Bon… On a l’habitude… Demi-tour !

Piste "Orangina, secouez-moi !". Mais les placards sont bien fermés.
Après un peu de goudron pour rattraper la trace plus loin, on s’engage sur une route forestière sans surprise.

La piste dans la forêt de Picaussel. Bien agréable !
Petit détour en faisant une boucle qui nous permet de visiter un mémorial sur le maquis local, bien documenté et situé en pleine forêt. Ce sera notre coin repas du midi.

Le mémorial du maquis de Picaussel
Nous reprenons ensuite la piste forestière, parfaitement roulante, qui nous ramène gentiment sur la route que nous suivrons jusqu’à la source de Fontestorbes. L’endroit est absolument à visiter tellement le phénomène qui s’y déroule est étonnant. Cette source jaillit d’une grotte au bord de la route avec un débit impressionnant, mais qui se tarit lentement en l’espace d’une demi-heure, pour transformer le torrent en simple filet d’eau. Puis le débit augmente à nouveau pour redevenir un torrent, et ainsi de suite par période d’une heure environ. C’est très spectaculaire à observer et vaut largement qu’on y consacre une petite heure et demi, au frais au bord de l’eau alors que sur la route il fait plus de trente degrés.

Fontestorbes à marée haute...

... et marée basse.

On peut alors accéder à la grotte.
Après cette halte rafraichissante nous repartons vers Montségur, tout près de là. Route paisible, pas de piste car nous sommes maintenant en Ariège, et on commence vraiment à attaquer une région montagneuse. Arrêt sur le parking, et petite grimpette pour gravir le « pog », ce caillou impressionnant sur lequel se dresse le château.

Montségur sur son "pog"
Coup de chance, nous arrivons pile au début de la visite guidée. Nous ne sommes pas trop fanas des guides-magnétophones qui débitent leur texte en pensant à autre chose, alors là nous sommes ravis ! Celui de Montségur est extraordinaire. Beaucoup d’humour, des tas de digressions qui nous font aller des Cathares aux indiens d’Amérique en passant par les deuxièmes lignes du Stade toulousain ! Mais le message passe, on comprend tout de l’histoire du site, on apprend des tas de choses et surtout on entend enfin ce que personne ne vous dit dans la région : les châteaux cathares, ça n’existe pas ! Bref, pas de langue de bois touristique mais une vraie passion pour son château, le bonhomme ! Alors même si la montée est rude, allez-y !

Fabrice, le guide le plus "fun" de la région !
Avec tout ça, comme le garçon est vraiment prolixe, on sort assez tard du parking pour filer vers Foix que nous comptions atteindre en soirée pour se poser au camping. Nous aurions éventuellement prévu l’ascension du château de Roquefixade sur le trajet, mais le temps nous manque et ce château n’est pas aménagé pour la visite. On ne peut qu’en faire le tour pour en admirer les ruines. L’heure avancée nous oblige donc à chercher un bivouac en bord de route et dans ce pays où le plat n’existe pas, ça va se révéler très vite difficile. De plus, nous ne sommes plus dans les vignes des Corbières constellées de petits chemins, mais dans un paysage de montagne avec des près clôturés. Nous finirons par dégoter, au bout d’un des rares chemins accessibles, une clôture ouverte qui nous tend les bras et nous propose un coin d’herbe verte. Nous sommes un peu près de la route dont on entend le trafic incessant mais ça ne nous empêchera pas d’apprécier les foies de volaille à la crème fraiche avec la petite salade aux oignons frais.

Dernier bivouac champêtre
Samedi 11 août 2012 – 10e JOUR – Montségur – Foix - 14 km dont 0 km de pistes
Dernière étape, ce petit bout de route nous conduit jusqu’à Foix, sans piste à part les 200 mètres qui nous permettent de sortir de notre pré de bivouac pour rejoindre la départementale. Ne vous étonnez pas de voir la trace courir en pleins champs, elle suite juste une nouvelle route qui n’apparaît pas sur la carte. Nous finissons donc notre périple par la visite du château de Foix, superbe édifice magnifiquement conservé, si vous avez la chance de tomber sur un guide efficace, ce qui n’est pas gagné… Ce sont la plupart du temps de jeunes étudiants en histoire qui font leur « saison », et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Si votre guide ne vous semble pas bien aguerri, n’hésitez pas à raccrocher la visite suivante, rarement loin derrière, ce sera peut-être mieux. Pour notre part, nous avons vite laissé tomber notre jeune guide aphone et ennuyeux pour visiter à notre rythme, ce qui est tout à fait possible car les nombreux panneaux explicatifs sont largement suffisants à la compréhension du site.

Le château de Foix depuis les rues de la vieille ville

Vue générale
Le château est très intéressant, en particulier pour ses collections d’armes et d’armures du moyen-âge, toutes authentiques, et sa tour prison avec d’émouvants graffiti de prisonniers sur les murs !

Graffito de prisonnier : "Ici, nous sommes abandonnés de tous. Casse"

Une armure, authentique !
Et voilà, nous avons terminé notre voyage en pays cathare… Nous allons maintenant continuer vers l’Espagne en traversant la principauté d’Andorre, mais c’est une autre histoire, et ça fait l’objet d’un autre récit ICI !
Bien entendu, comme d'habitude, je tiens à votre disposition le dossier complet de ce voyage avec cartes, traces et waypoints bivouacs, le tout pour OziCE (traces en .kml également). Suffit de me le demander par mail !