Du coup je les ai froissé dans le sens du biais, mes deux chronométreurs ..y disent plus rien...c'est pas grave, je continuerai, seul, sans mes deux clodettes...
Donc, les matériaux à votre disposition , ou à inventer...pour les plus Léonard...vaste chapitre...on va y passer du temps un peu...préparez les casse croutes et le Chardonnay...
Attention, je répète, et çà n'est pas la dernière fois, IL N'Y A PAS DE MEILLEURE SOLUTION...il y a la vôtre, celle la mieux adaptée à votre cahier des charges.
C'est pareil pour tous les matériaux et toutes les mises en œuvre que nous évoquerons au fur et à mesure de cette ballade dans le pays des boîtes à roulettes.
Commençons par l'extérieur, c'est en fait l'essentiel. Quel est le cahier des charges défini : la meilleure équation entre, dans l'ordre, solidité / poids / longévité / mise en œuvre / prix.
Nous allons vite passer sur les approches anciennes ou farfelues...bois verni, tôle d'acier...
On peut se pencher aussi rapidement sur la tôle d'alu, simple à mettre en œuvre, légère et très solide sur le plan 2D, mais fragile en aspect (poinçonnement, rayure, aptitude à la condensation au point de rosée...) c'est néanmoins une technique intéressante et facile à mettre en œuvre, et qui ne requiert pas un savoir faire pointu.
Si l'on évacue les matériaux les plus "nobles", carbone , kevlar, aramide..., pour parler des plus connus etc...qui demandent un savoir faire dans la mise en oeuvre et un porte monnaie non négligeable, et qui ne sont pas forcément les mieux placés au regard de notre équation de base , ainsi que des résines modernes (époxy, phénoliques...) on en revient au bon vieux standard du polyester, qui à mon avis est bien suffisant pour l'application qu'on veut en avoir ici...toujours dans l'idée de l'équation solidité / poids / longévité / mise en œuvre / prix...Je ne veux rentrer dans aucune polémique entre tel ou tel matériau. Je pars du principe, que , comme moi quand j'ai commencé , vous ne savez rien faire dans ce domaine avant d'avoir commencé, et que le plus simple à mettre en œuvre reste le mieux pour terminer cette première fois ! Il y a une différence entre bricoler et être professionnel, cette différence c'est la connaissance technique ET le savoir faire de mise en œuvre. Je pars du principe que vous n'êtes pas forcément d'accord pour mettre cinq ans pour réaliser votre cellule parfaite et hors de prix vu le temps que vous avez passé à apprendre, c'est à dire à jeter chaque morceau raté avant de bien savoir !!!
Mais au fait c'est quoi du "polyester" et pourquoi çà semble tellement adapté à la carrosserie automobile, y compris celle de loisir, tellement qu'on zappe tout le reste, tellement qu'il n'y a rien d'autre sur le marché à l'heure actuelle ?
Tellement qu'on appelle "polyester" ce qui s'appelle en fait "matériau composite" et qui regroupe l'ensemble de la définition qui suit.
C'est l'assemblage par polymérisation (mélange de deux produits ou plus pour n'en obtenir plus qu'un, qui possède d'autres propriétés que les deux premiers, pour faire simple) d'une part de "résine" (dérivé de pétrole) avec du "catalyseur"(qui sert à "lancer" le processus naturel de durcissement de la viscosité de la résine, un "détonateur" en quelque sorte) .Une fois mélangé, dans des proportions très précises, qui varient avec le taux d'humidité et la température ambiante, le processus de durcissement va commencer en créant de la chaleur...d'ailleurs si vous vous trompez lourdement dans ces proportions, votre mélange va surchauffer, voire s'auto-enflammer, voire exploser...c'est un produit technique, donc, il faut respecter strictement les procédures de mise en œuvre fournies par le fabricant.
Et assemblage, d'autre part , avec cette résine, de "fibre de verre" ou de fibre d'autre chose (carbone, Kevlar, aramide...pour parler des plus connues, mais chanvre ou lin aussi, très à la mode dans l'automobile parce que très économique ) . Mais restons sur la fibre de verre, la plus économique et la plus simple à mettre en œuvre, dans nos applications.
Et d'où vient cette solidité de surface qui semble magique ? avant tout à la fibre dont la répartition bi ou multidirectionnelle sur un plan en 2D , alliée à la résine dont on l'enduit, permet à cette fibre d'être prisonnière dans cet enduit de résine une fois durci. Mais attention, derrière la simplicité de l'explication il y a une méthodologie rigoureuse à appliquer . C'EST CETTE METHODOLOGIE QUI VOUS OFFRIRA LA LEGERETE . Juste et seulement le respect de cette méthodologie.
Répartition bi ou multidirectionnelle...Ces fibres de verre sont vendues en rouleau (au poids, d'ailleurs et non au mètre, car c'est de la quantité de verre qu'on vend) Les différents types de fibre de verre sont le "mat" qui est un à plat de fibres de verre réparties dans tous les sens (multidirectionnel, ces fibres sont maintenues les unes avec les autres grâce à un "ensémineur" qui les "colle " les unes aux autres ) et le "tissus de roving" (par excès roving,même si ce terme ne représente que la nappe de fil parrallèle qui, permet de créer le tissus fait avec du roving) qui est un tissu de fibre de verre tressé, qui, suivant le type de tissage porte différents noms: taffetas, sergé, ou satin (que vous n'utiliserez pas, car le satin coûte trop cher et est inutilement trop solide pour les applications requises dans une cellule). Ces tissus ou mats, pèsent un certain poids au m², et sont utilisés dans des applications bien définies. Comme pour les résines, où l'on trouve le gel-coat ( résine de finition) et la résine d'application dont on enduit la fibre de verre: le mat 250g/m² (mat de surface) est le premier utilisé au contact du gel coat , puis un mat 450g/m² (mat de renforcement), et enfin quelques pièces de roving aux points sensibles si nécessaire (nous y reviendrons plus tard sur les stratégies de mise en œuvre) .Les mats existent dans de nombreux grammages de 60g/m² à plus de 1200g/m², suivant les applications. Nous y reviendrons le moment venu.
Ces résines ont une viscosité qui se mesure, et qui change suivant la température, l'hygrométrie, puis ensuite quand on les mélange au catalyseur. Ces résines sont "pré-accélérées", sinon le temps de catalyse serait trop long, et on perdrait en solidité du polyester fini. Ces résines sont aussi "thixotropées" (on y mélange un dérivé de silice pour éviter que ces résines "pleurent", coulent sur les parois verticales durant leur application.
Ne vous inquiétez pas, çà fait longtemps que les résines sont pré mélangées pour être vendu, la seule "cuisine" que vous aurez à faire c'est mettre la bonne dose de catalyseur . Pour le reste les résines sont livrées pré accélérées et thixotropées ,suivant la saison pour durcir à une vitesse et à une température d'emploi déterminées.
On a les matériaux de base, là, résine, catalyseur, et deux ou trois types de fibres ou de tissé, que nous faut il encore ?
Pour le travail direct : des pots de chambres, au moins trois (ce sont des pots qui ont la même forme que les pots de chambre en matière souple, pour permettre de démouler la résine qu'on aurait laisser durcir dedans ) un pour travailler, un qui vient de servir et dans lequel on met de l'acétone pour le nettoyer, UNE FOIS QU'ON L'A VIDE DE CE QUI RESTAIT DE RESINE, pour éviter de tester son assurance incendie... Des pinceaux, pour appliquer la résine et le gel coat (même s'il est préférable d'appliquer le gel coat au pistolet pour bien égaliser son épaisseur ) ne prenez pas ces pinceaux trop grand , 5 cm de large est suffisant. Prenez les de mauvaise qualité, vous allez en perdre un certain nombre, et s'ils perdent des poils en route , personne ne les verra, noyés qu'ils sont dans la résine ; une bonne dizaine pour commencer me semble raisonnable...Deux pattes de lapin pour appliquer la résine (ces petits rouleaux à peindre d'une dizaine de cms de large à poils moyens ou large, prenez un sachet de ces pattes, on en consomme...)...Deux rouleaux ébulleurs (pour chasser les bulles de votre composite, nous y reviendrons), un qui travaille, un qui trempe...
Et les deux outils essentiels, j'ai nommé l'acétone, et le carton ondulé. La fabrication à base de polyester peut devenit un véritable cauchemar si vous n'etes ni TRES propres, ni TRES organisés...
Très propres ET très organisés.
Acétone en grande quantité, allez, on commence avec cinquante litres, attention çà se recycle et c'est toxique, donc bidon pour récupérer l'acétone usagé, et décharge, vous mettez çà dans votre évier, çà s'apprend et vous risquez d'avoir une descente de gendarmerie en règle !!! et en plus çà ferait fondre vos canalisations PVC...
Des chiffons tissus industriels pour essuyer et s'essuyer.
Des gants étanches qui montent assez haut; pensez que vous utilisez de l'acétone, donc les gants à vaisselle vont se transformer en chewing gum....non des vrais gants que vous trouverez là où vous trouverez votre résine, qui coûtent cher mais que vous aurez jusqu'au bout de votre chantier. Deux paires, une au nettoyage, et une en action. Si vous avez encore un peu d'argent , prenez les combinaisons jetables en papier, vous verrez, le soir, pour prendre la douche, c'est plus pratique que d'enlever le jean qui s'est imbibé de résine...
Du carton ondulé à mettre partout par terre, scotché proprement pour ne pas transformer le plancher de votre garage en maquette de la bataille de Waterloo...
Vous l'avez compris , tout se joue dans l'ordre , le calme et l'organisation. Vous avez tout en double, parce que ce qui est en train d'être nettoyé n'est pas utilisable, et si vous vous mettez à faire l'économie d'un deuxième pot de chambre, vous allez vite vous rendre compte que le seul que vous avez, peu à peu se remplit, jusqu'à être indémoulable, parce qu'il aura fondu du fait de la chaleur dégagée par la résine accumulée à l'intérieur . On est dans un cycle à deux temps, toujours : j'applique puis je nettoie (en trempant dans l'acétone) pendant que çà se nettoie (presque ) tout seul j'applique avec le deuxième jeu, et ainsi de suite...le troisième pot rempli d'acétone permet de faire tremper pinceau et ébulleur préalablement trempé dans le pot qui est en train d'être nettoyé.
A propos d'être propre, faîtes le deuil de votre tenue de travail, et surtout de vos chaussures...vous allez vite vous rendre compte qu'elles se transforment en pieds de Hobbit...la résine qui tombe goutte à goutte par terre, inévitable, et les quelques fibres qui elles même tombent aussi, et qui s'agglomèrent aux gouttes de résine qui durcit sous, sur et autour vos chaussures sont d'un effet très décoratif...mais permanent...
Une fois le chantier fini, vous ôtez vos cartons au sol, et de la même façon, votre garage reste un garage...
Et puis munissez vous d'un extincteur à poudre, on ne sait jamais, les fausses manips arrivent même aux professionnels, et peuvent prendre des proportions (très ) alarmantes. Vous en prenez un vrai, pas un truc en promo à Pneus Diffusion , le spécialiste du cric en carton..., n'oubliez pas qu'il n'y a pas d'accident intelligent...çà arrive toujours bêtement. Et un bon extincteur ne fera pas tout, mais pourra vous éviter la propagation de l'incendie dûe à l'augmentation de la chaleur de la résine catalysée.
Sur ces bons mots qui rassurent et motivent , je vais faire grododo
