Allemagne (bis)
Moins d’une heure plus tard nous débarquons à Puttgarten pour une nuit tranquille.
Nous entamons la traversée de l’Allemagne de bon matin. La route semble si longue sur ces autoroutes en perpétuels travaux qui perturbent le trafic par de nombreux ralentissements. Les haltes régulières sont indispensables et le partage du volant à deux conducteurs permet d’éviter trop de fatigue, surtout sur des routes où certains véhicules circulent à plus de 200 Km/h !
Vers midi, nous décidons d’une courte halte à Brême, une ville que nous ne connaissions pas. Par hasard, nous tombons sur la maison de Wilhelm Wagenfeld où une intéressante exposition retrace sa vie et son travail de designer du Bauhaus, avec plus de détails qu’on en avait vu jusqu’alors à Weimar ou Dessau, comme quelques dessins de recherches préparatoires toujours édifiants, des maquettes faites de ses propres mains, des process de fabrication de ses objets phares. C’est ici justement qu’est illustré très précisément le procédé de fabrication des coquetiers en acier embouti que nous avons justement acheté à Weimar il y a deux semaines !
Juste en face de ce musée consacré au designer des années 30 se trouve le Kunsthalle Bremen dans sa nouvelle livrée datant de 2011. Magnifique musée ! Une très grande surface depuis l’extension réalisée il y a trois ans, mais pas d’impression de déferlement massif d’œuvres en vrac, comme on peut ressentir parfois sur d’autres musées de grande taille. Au contraire, nous sommes ici en présence d’une sélection intelligente avec quelques œuvres célèbres incontournables et des associations pertinentes créant des liens entre les époques. J’avoue avoir rarement vu une telle qualité de construction et aussi d’accrochage des œuvres (quelques problèmes d’éclairage, néanmoins, comme trop souvent).
Après la visite de la trentaine de salles, nous sommes retournés prendre un café/pâtisserie au restaurant du musée où nous avions déjeuné d’un excellent repas en arrivant ce midi. La pause qui devait être brève a finalement duré près de cinq heures… Mais nous ne regrettons pas cet arrêt qui nous a fait découvrir un lieu exceptionnel.
La suite de la route est longue et fatigante. Nous stoppons pour la nuit à Düsseldorf.
Belgique,
France
C’est aujourd’hui le dernier trajet du voyage qui nous fera traverser la Belgique et rentrer en France.
Nous n’avons finalement pas envie de quitter trop vite cet état nomade, et puis il ne sera pas dit que cette dernière journée sera blanche, sans activité autre que se rapprocher du point de départ et boucler ainsi la boucle. Alors nous choisissons pour terminer de visiter le Louvre Lens. Nous l’avions déjà fait l’année dernière pour la première fois et nous découvrions cette incroyable "galerie du temps" qui permet de parcourir les derniers siècles de notre ère à travers les œuvres les plus marquantes de chaque époque (gratuitement, il faut le souligner), pour aboutir à "La liberté guidant le monde" de Delacroix, en point d’orgue magistral à cette épopée artistique. Ce magnifique tableau, vandalisé lors de sa première présentation, est aujourd’hui remplacé par "Œdipe et le Sphinx" de Ingres.
Mais ce qui a motivé notre halte ici ce jour, c’est l’exposition temporaire sur le thème des désastres de la guerre, présentée dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale. Assez ramassée en surface et dense en contenu, cette exposition est particulièrement bien réussie dans le sens où elle couvre ce sujet majeur dans la vie et dans l’art en présentant une sélection resserrée et pertinente, en balayant tous les domaines artistiques. Aucun évènement majeur n’est oublié, même si on peut parfois être frustré de quelques sujets insuffisamment développés, mais là n’était pas le but initial.
Le soir même nous sommes à la maison, avec la tête pleine d’images de nature et de culture, les deux pôles qui nous animent.
Les vacances sont terminées, et maintenant il va falloir tenter de se reposer.