Je ne sais pas si ce post à sa place ici, mais ceux d'entre nous qui, enfants, ont dévoré les "5 semaines en ballon" de Jules Verne parce qu'il avait l'art de nous faire voyager à chaque ligne, vont peut-être y retrouver un peu de leur imaginaire d'enfant.

Je pense donc que ce sera un "divertissement" comme un autre, en ce bel après-midi caniculaire !

Il va être ici question de montgolfières !
Le "Lorraine Mondial Air Ballons" est un des 3 plus gros rassemblements de montgolfières au Monde !

Plus de 440 ballons, venus des 4 coins de la planète, s'étaient donné rendez-vous dans ce petit coin de France.
Jamais je n'en avais vu autant !
Ce rassemblement a lieu tous les 2 ans, à Chambley, un tout petit village lorrain, blotti entre champs, marais et forêts.
C'est sur une ancienne base militaire qu'à lieu, durant une dizaine de jours, ce ballet de rêve.
A cela près qu'il faut savoir être patients, voire s'attendre à être déçus, comme nous le fûmes vendredi soir, vers 20h30, lorsque les hauts parleurs ont annoncé aux milliers de spectateurs de tous âges présents, que l'envol ne pourrait avoir lieu, du fait d'un vent trop important.
Car voler en montgolfière, ça n'est pas aussi simple qu'il pourrait y paraître !
Il y a quelque contraintes !
Tout d'abord, il ne peut y avoir de vols qu'aux aurores (briefing à 5h45 !) ou en soirée, du fait d'une sombre histoire de masses d'air, de courants d'air, d'air taquin, que sais-je encore !!!
Bien qu'invisibles, ces masses d'air sont le clef du bonheur...ou du désappointement.
Par contre, dès que l'on vole, on a l'impression de les "voir" agir sur le ballon. On ressent les différences de températures d'un mètre sur l'autre, et leur incidence sur le comportement de la montgolfière.
Je ne rentrerai pas dans les détails (d'ailleurs, je n'en aurais pas la compétence !

De plus, outre le fait qu'il faut avoir un pilote, il faut aussi pouvoir compter sur un ami qui soit à même de vous suivre depuis le plancher des vaches, avec véhicule et remorque, afin de vous récupérer, là où vous aurez atterri. Les choses se corsent sensiblement en régions montagneuses...
Téléphones portables et application GPS facilitent grandement la tâche de cet ange gardien,…à condition d’avoir du réseau !
Sinon, c’est au prix d’un joli torticolis qu’il devra suivre le ballon, parfois réduit à une tête d’épingle, dans un ciel qui peut comporter plus de 400 têtes d’épingles, comme ce fut le cas à Chambley !
Ceci dit, nous avons eu la chance de faire un vol de 1h30 avec un ami auvergnat, Christian, un aérostier confirmé que je ne remercierai jamais assez !

Plus habitué aux volcans qu’aux étendues agricoles, il ne raterait ce rassemblement hors-norme pour rien au monde. Ce vol initiatique fut un ravissement pour Eric et moi !
Christian nous a fait là un magnifique cadeau ! Merci encore à lui

Voici donc le résumé d'un voyage entre Alice aux Pays des Merveilles et le Magicien d'Oz, le tout saupoudré de la magie de Jules Verne !
Je vais céder la place à quelques photos de ce magnifique spectacle, que j’encourage vivement les casatrotteurs à aller admirer…en 2017 !
Il est 6h00 lorsque, moyennement réveillés, nous arrivons à pied d'œuvre.
L'immense surface dédiée aux ballons est bien visible par les spectateurs qui ont eu le courage de se lever avant le soleil pour venir admirer ce spectacle. Contenus derrière des barrières, ils assistent à ce "lever de ballons" qui est un moment magique.
Mais pour l'heure, il faut mettre en œuvre la mécanique du rêve ! :

Montage des brûleurs sur la nacelle en osier:

Essai des brûleurs. Il peut y en avoir, selon la taille du ballon, de 1 à 4 :

Extraction du ballon de son sac de rangement. Le nôtre pesait quand même 90 kg !

Déploiement au maximum :

Le voici étalé. Les 1ers ballons commencent à s'élever dans les airs, alors que le soleil apparaît :

La place est parfois un peu comptée lorsque les pilotes n'étaient pas bien réveillés et qu'ils ont décidé de l'endroit où déplier le ballon !

Et c'est entre soleil naissant et pleine lune attentive que l'on se demande parfois si l'on est bien réveillé !
Ce sont sans doute ces moments où, pendant une demi heure environ, des dizaines de ballons se gonflent à la suite et s'élèvent doucement que j'ai préférés : féérique ! On se sent comme un enfant, ébloui !

Mais il faut d'abord gonfler le ballon à l'air avec un ventilateur :

Oui, oui ! C'est bien un phare breton qui flotte dans l'air :

On termine le gonflage avec les brûleurs. J'en suis encore à me demander comment tout cela ne s'enflamme pas !!!

Je suis...aux anges ! L'intérieur du ballon pourrait recevoir quelques centaines de personnes ! C'est immense !

L'arche de Noé :

Le ciel commence à être embouteillé !



Le croiriez-vous si je vous disais que la température de l'air dans le ballon est de...100°C ?!!














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Voici, droit devant, la forêt derrière laquelle nous avons décidé d'atterrir. Il faut passer de l'autre côté, tout en douceur :

Difficile à croire, mais je suis en train de plonger ma main dans le feuillage...du sommet des arbres ! Surprenant !

On reprend un peu d'altitude, et la cime des arbres s'éloigne :

Tout a une fin...Après 1h30 d'un vol qui ne m'a semblé avoir duré que le temps d'un rêve, un atterrissage en douceur : un 1er contact, puis 2 rebonds, et l'arrêt définitif.


La montgolfière, allégée parce que j'en suis descendue, semble avoir des velléités de courant d'air ! Il en faudrait peu pour qu'elle ne redécolle !

Etendue sur l'herbe, elle me fait un peu de peine ...

Eric, à 20 m de là (c'est le petit point au fond de la photo !) tient fermement une écoute afin de maintenir le ballon au sol :

Notre ami Christian et le suiveur qui nous a rejoint s'emploient à dégonfler le ballon au moyen d'un gigantesque trombone !

Puis il faut remettre le ballon dans son sac de rangement :

Démontage des brûleurs inox :

Aux 3 bonshommes, ensuite, de transporter la lourde nacelle dans la remorque, pendant que je me contente de prendre la photo !

On stocke les brûleurs dans la nacelle, et le tour est joué !

De retour à Chambley, l'organisation met à disposition des aérostiers du gaz, afin de recharger les énormes bouteilles qui, pleines, pèsent 42 kg.
Il y en avait 4 dans notre nacelle, et nous en avons utilisé presque 3 durant le vol d'1h30.

Voilà ! J'espère vous avoir fait partager un peu du plaisir que j'ai ressenti lors de cette expérience (inédite pour moi).
Et je souhaite vous avoir donné envie d'aller vous balader dans les environs de Chambley en 2017, car même si vous n'avez pas d'ami à même de vous faire voler, il est possible de voler...moyennant finances, bien évidemment

Mais quelle expérience !
Passez tous une bonne fin de journée,
Co.