Maroc : itinérance en terre connue

[cled]

Le 23/ 10/ 2012 23° 8h00

Voilà une semaine que nous sommes au Maroc, arrivés d’Almeria à Melilla, après un petit détour sans intérêt au lac Mohamed V nous partons plein sud, un peu de route jusqu'à Debdou et c’est l’ascension d’une route étroite et escarpée, elle est superbe et en goudron, elle mène sur le plateau du Rekkam nous nous arrêtons pour la nuit à mi chemin dans le petit chemin d’un gite déjà fermé pour l’hiver, le gardien est bienveillant et nous autorise à passer la nuit, malheureusement les chiens ont gueulé une partie de la nuit pour faire fuir les sangliers nombreux parait-il
N 33°58.036 W 003°02.253 alt 1500m







Le 24/10 16° 8h00

Traversée du Rekkam, on voit qu’il y a eu de l’eau aux traces de boue séchée, dès le début de la piste beaucoup de pierres et de trous, arrêt de midi sympa N 33°26,590 W 003°15,407, beaucoup d’oueds à traverser, pistes très cassantes à négocier au pas, des campements complètement isolés un peu à l’écart de la piste, les enfants et les jeunes viennent à notre rencontre ils veulent des cigarettes, pas de chance nous ne fumons pas, nous visitons la RAÏMA de Taïeb qui nous invite à boire le thé, ces deux femmes nous accompagnent , le soir arrêt près d’autres nomades à bonne distance des chèvres et autres chiens perturbateurs, quelques gouttes de pluie dans la soirée et dans la nuit N 32°59,228 w 003°O8,423




Taïeb

























Le 25/10 15° 8h00


Au réveil nos hôtes nous offrent le thé, les femmes sont venues au camion nous apporter du pain et nous demander des vêtements, en chemin 5-6 outardes traversent la piste, journée difficile beaucoup de difficultés à garder la piste, on jardine, plusieurs possibilités et pistes nombreuses il faut se concentrer, vive oZI , (merci Bernard) arrêt de midi juste à côté d’un bel oued avec descente vertigineuse N 32°42,628 w 003° 16,700 bonne piste pour rejoindre la R604 et la direction de Tajjite petit jardinage comme à chaque fois qu’il faut traverser une ville ou un village et nous trouvons la piste qui nous intéresse, nous ne passons pas par le col de Belkassem mais la piste nord celle qui longe le jbel Kang el Gar, elle n’est pas longue 35 km , pas de traces personne ne vient ici les récentes pluies ont complètement chambouler le passage des oueds c’est la cata, c’est du trial, des blocs à passer et des marches à escalader, seuls les nomades en mobylette pratiquent cette piste et c’est en mobylette qu’un habitant des lieux nous double et nous propose un thé, nous le suivons, comme il se fait déjà tard nous demandons la permission de passer la nuit non loin de leur raïma pas de problème N 32°14, 681 W 003° 41, 340





















Le 26/10 17° 8h00

Reprise de la piste, 3 km heure de moyenne un calvaire mais nous n’avons rien cassé ! ouf ! nous sommes au bout et voilà le goudron sortie de piste : N 32° 13,661 w 003° 50, 528 ensuite belle route le long de l’oued Guir , des palmiers, des cultures, des petits villages, arrivée à Boudnid personne en ville, pas une voiture, quelques gamins toujours curieux nous questionnent et nous lassent, donc pas de ravitaillement et pas de carburant c’est l’aïd et il n’y a que le mouton qui ne soit pas à la fête (pas notre Mouton Gilles mais le vrai, la bête) nous décidons de prendre la piste qui mène à Erfoud mauvaise idée de la caillasse, de la tôle ondulée et rien à voir si ce n’est une jolie petite montagne un peu comme dans les westerns, un gros cake craquelé posé en équilibre sur un cône de pierraille, aux alentours un ancien campement avec un petit four en terre mais brisée, plus loin un champ de crottes de biques, c’était l’enclos des bêtes pour la nuit on se fait un petit plaisir en descendant une rampe pour rejoindre un bel oued que nous suivons pour rejoindre la piste, il fait 30° et nous arrivons à Erfoud après 5 heures de piste, un plein d’eau et de gasoil à l’Afriquia et nous voilà en ville, pas de pain, pas de légumes, nada oui je sais c’est l’aïd après un p’tit internet au café wifi il fait déjà nuit et nous dormons à la sortie de la ville sur le parking de l’institut du tourisme et de l’hôtellerie N 31° 25,961’ w 004° 13, 666’


















à bientôt.

[Jaclim]

Juste de passage, je jette un oeil et, ô joie, le voyage des Cled !
Encore un récit qui va nous tenir en haleine et nous régaler les yeux !
J'ai juste survolé mais j'y retourne cette fois tranquillement !

Merci Bernadette et Claude !

[euro6]

Joli texte et belles images, Cled !
Voilà un nouveau feuilleton dépaysant à savourer...

Merci à vous !

[philounass]

Merci pour ce nouveau récit ça donne envie!!!!!!!.

Les philounass

[4x4NO85]

Belle balade!
Et le Rekam, toujours aussi cassant!
jean marc

[mouton]

Bonsoir Claude,
nous pouvions nous y attendre, un reportage d'une très grande qualité. Dès la première image on voit à qui nous avons affaire
bon il faut dire que tu as mis du temps à nous faire partager ton périple, mais c'est "que du plaisir"
dommage que vous ayez pris l'option piste pour erfoud, un peu plus au sud c'était pas mal

@+
PS : vite nous attendons la suite

[gaetan]

Le début est très prometteur , des photos , un commentaire sobre et bien choisi ...
Bref vivement la suite et c'est toujours un plaisirs de voir ton joli carrosse .

[Manard]

Bonsoir Bernadette & Claude,

Hein qu'il est beau cet Iveco au Maroc , pour l'avoir vu de près c'est une belle réussite d'aménagement, couleur, il a tout pour plaire.

En tout cas le compte rendu et les photos sont en adéquation avec le véhicule . Tu nous donnes envie de repartir

Bonne soirée à vous deux

Bernard

[cled]

Bonjour,
Un grand merci les amis pour les encouragements, donc voici la suite


suite


Le 27/10 20° 8h00

Aujourd’hui petite visite chez le garagiste car depuis trois jours plus de compresseur, la pièce qui relie le tuyau de gonflage est cassée net et une partie de cette pièce est restée dans le filet il faut pouvoir l’extraire et je n’y parviens pas, c’est le gardien de l’institut du tourisme qui nous trouve Nourdine chez lui car c’est samedi et toujours l’aïd donc tout est fermé, Nourdine est super sympa mais il a encore moins de matériel que moi et il a fallu beaucoup de patience et d’ingéniosité et une heure et demie pour arriver enfin à extraire la maudite pièce, ensuite Nourdine envoie un gamin avec la mobylette d’un ami de passage pour chercher de nouvelles pièces, il a fait deux ou trois aller-retour pour trouver un marchand qui voulait bien ouvrir et qui avait la marchandise, bref tout est rentré dans l’ordre, un grand merci Nourdine, son garage se trouve juste à coté du nouveau pont en construction qui traverse le ziz et il est même dans le routard, si ça c’est pas une référence ! Après toutes ces aventures nous tentons quelques achats, du pain et le plein d’eau près de chez Nourdine impossible de trouver des fruits et légumes, nous reprenons la route et la piste pour un grand tour de l’erg Chebbi un peu de galère en fin de journée, l’oued qui borde à l’est l’erg est encore bien humide des pluies récentes, il faut faire attention à la boue pour ne pas se planter chose faite et beau bivouac entre deux dunes, coucher de soleil moyen et lever tout aussi moyen N 31° 04.163’ W 003° 57. 930’





















Le 28/10 19° 8h00
Un peu de flemme ce matin, il fait beau, transfert des photos sur l’ordi et sauvegarde sur USB on ne sait jamais, ensuite une belle balade dans les dunes nous rencontrons deux camions allemands super équipés et pas de problème de fin de mois, avant de quitter ce lieu magique nous rendons visite à Hamed il gère un petit campement de touristes, il nous avait rendu visite la veille à l’heure de l’apéro donc nous acceptons le thé qu’il nous offre, on n’est pas des sauvages tout de même, du coup il m’a gentiment taxé d’un litre de vin qu’il adore parait-il, c’est de bonne guerre cadô contre cadô, c’est une très belle rencontre super sympa le gars , du promontoire de la mine toute proche belle vue sur le désert et le village en contrebas, la piste serpente entre les blocs de roches noires jusqu’à l’oued et direction Merzouga, ben oui nous n’avons toujours pas de vivres fraiches, pour midi nous trouvons un bel endroit à l’ombre d’un tamaris certainement très ancien, calme et volupté bien vite brisé par le vacarme d’un 4x4 qui surgit avec glissade dans le sable et la poussière qui va avec, comme c’est amusant, bon il disparait au détour d’une dune et nous reprenons notre repas, le temps de compter 30 secondes et nous entendons le moteur rugir et encore rugir, là je comprend que le gars est mal, l’embrayage doit être tout écarlate, il insiste et plus rien , le silence est revenu on respire et reprenons notre repas, le temps de compter 2 minutes et un gars arrive au loin légèrement rougeau, il y a deux enfants avec lui , pas besoin de vous faire un dessin c’est un touriste marocain de la ville qui vient avec sa petite famille faire des ronds dans le sable, la voiture est louée, alors je comprend mieux le prix des locations, après une brève présentation il nous explique son souci et voudrait nous emprunter une pelle , nous comprenons très bien et je lui file ma pelle toute neuve qui n’a jamais servi (c’est pas beau ça) un quart d’heure plus tard il nous ramène la pelle, je remarque qu’il est encore plus rouge mais c’est normal il en a bavé, remerciement et petit signe par la fenêtre et le bel engin regagne illico la piste proche, plus de glissade, plus de poussière et c’est ainsi que nous avons repris notre repas, heureusement il était froid !!.



























Merzouga est désert, tiens c’est drôle ça, nous rôdons dans les rues de la ville, tout est fermé sauf oh miracle une petite boutique est ouverte il y a des légumes et des fruits, même de l’excellent raisin de Marrakech il y a du pain et des œufs. C’est reparti nous passons quelques temps à l’auberge de la gazelle bleue pour se connecter à internet et prendre des nouvelles fraiches de not’ bled, pas de soucis et il y a même une photo de notre petite fille, nous sommes repartis le cœur léger direction Taouz, à l’entrée de Taouz un type en mobylette nous signale que la piste est bloquée ou coupée à cause des pluies qui ont emportées tous les passages c’est le même coup qu’il y a deux ans donc nous décidons de traverser l’oued, pas évident du tout, d’autres jeunes essayent de nous envoyer sur de mauvaises pistes mais nous suivons notre GPS sans prêter attention aux perturbateurs mais ce n’était pas non plus un bon choix, sur notre piste 3 voitures de l’organisation Aïcha nous doublent sans un regard , il est tard nous arrêtons pour un bivouac sans charme N 30° 50. 172’ W 004° 18. 035’


à bientôt

[PHIL7B]

Bonjour,

Merci pour le partage

Vivement Avril

[Manard]

Bonjour Bernadette & Claude,


Alors les Gazelles n'ont pas daigné s'arrêter pour vous saluer, vraiment elles ne savaient pas qu'elles croisaient un équipage saharien qui aurait eu de belles histoires à leur raconter .

En tout cas les photos et les couleurs sont belles à cette saison. On voit bien que les sols à votre bivouac de Merzouga sont toujours bien humides, ce doit être piégeux.

Bonne journée à vous deux

Bernard

[euro6]

Bonjour,

toujours aussi parfaitement beau ce p'tit cam's baroudeur...!

[kareldef]

superbes photos merci !

[cled]

La suite





Le 29/10 21° 8h00

Nuit calme ce matin un Moula-moula nargue le photographe, le temps de prendre le matériel et il disparait puis revient par derrière et disparait à nouveau bon je laisse tomber!!! matinée de jardinage et un peu de merde, la piste est étroite, à peine visible, avec des trous, des dévers, c’est pas la gloire, et nous voilà devant un oued un gros le Rheris aucune traces, des tamaris, partout du sable super mou et nous voici à naviguer à vue et suivre une direction générale dans ce labyrinthe, c’est chaud, les passages sont étroits, les branches d’arbres marquent la carrosserie ça frotte ça griffe de toutes parts, je souffre pour mon beau camion mais je ne peux pas m’arrêter sous peine d’une grosse galère, mon attention et au maxi, Bernadette me guide, à gauche , à droite, là bas, derrière, attention !! L’arbre le trou, je ne perçois pas encore la sortie, la montagne au loin nous guide et maintenant la pluie commence à tomber, c’est le bouquet il faut sortir au plus vite dans 10 minutes ce ne sera plus qu’un bourbier, enfin l’horizon se dégage nous trouvons un sol noir rocailleux et nous sortons du cauchemar qui devenait boueux, nous respirons un grand coup ça c’était un oued, ouf !! Nous longeons la montagne la piste est juste au pied, la pluie cesse, la grande plaine à perte de vue est couverte d’herbe des troupeaux de chèvres profitent de cette manne, une bergère vient près de nous il ne fait pas chaud, Bernadette lui donne un gilet qu’elle enfile immédiatement, pour midi nous arrêtons sous de beaux acacias, le temps d’installer la table et nous voyons au loin une nuée de gamins arriver en courant comme si c’était la fin du monde, en effet il y a un village à peine visible nous comprenons tout de suite que ça va pas le faire, c’est le repli, nous déguerpissons évidemment les gamins ne se découragent pas et une folle course s’en suit , le terrain ne nous est pas favorable mais ils se sont vite fatigués , nous ne voulions pas choquer ces enfants devant notre saucisson fumé au feu de bois et ce délicieux pâté de foie qui attendait dans le frigo depuis quelques semaines, non alors ! et en plus il n’y en avait pas pour tout le monde, je sais la vie est dure, 10 kilomètres plus loin nous retrouvons le calme du désert près d’une petite montagne où une dune jaune s’étire, nous connaissons cet endroit nous y sommes passés lors d’un précédent voyage, il fait gris je tente quelques photos, la lumière est bizarre, oui c’est étrange et un peu crépusculaire un léger vent s’est levé et a forci, du coup on ne sort plus la table, mais il reste le saucisson !, l’après midi nous croisons quelques motos et quads suivis de deux voitures, pas un signe rien, ce sont les temps modernes les voyageurs ne s’arrêtent plus pour communiquer les choses vues, l’état de la piste ou simplement dire bonjour, tout va bien, pas de problèmes …..c’est bien dommage ! plus loin nous retrouvons sur son promontoire la cahute de pierres du gardien de chasse, nous voulions le saluer mais ce n’est plus celui que nous avions rencontré, la maison est un peu dégradée, nous poursuivons notre chemin , des lumières extraordinaires illuminent sur notre gauche une série de collines roses c’est super beau, la barre est pousser à gauche toute, l’estimation est de 6 ou 8 kilomètres hors piste sans grande difficulté mais le sort s’acharne plus nous approchons plus le temps se dégrade aïe aïe aïe!! Et bien sûr, arrivé sur place, c’est beau mais plus de soleil, pas question de faire des photos il est 15 heures et nous décidons de rester pour la nuit avec le secret espoir d’avoir un très grand lever de soleil le lendemain, à 17h22 un rayon de soleil magique inonde les collines, c’est la course, mon boitier vite ! À 100 mètres il y a un arbre super photogénique je cours, je glisse le fameux rayon faiblit déjà non, non, il me reste 20 secondes peut-être, se calmer, régler et déclencher encore une ou deux voilà c’est fini le crépuscule est arrivé sans aucune transition j’ai cinq photos j’espère en avoir une bonne N 030° 23. 149’ W 004° 57. 187’

























Le 30 /10 17° 7h00

Pas de lever de soleil, ciel plombé avec de gros nuages, nous avons attendu pour rien, pas de photos de la montagne rose, se sera pour une autre fois, nous rejoignons la piste elle est roulante notre moyenne augmente mais pas de précipitation car la première tranchée, vu un peu trop tard nous envoie direct au plafond ouah le coup a été dur et il faut réduire la voilure, le paysage est plus beau le sable se marie avec les roches et la magie du désert opère même le soleil est de la partie, elle est pas belle la vie ! Nous sommes au contrôle militaire Zguilma devant la corde pourrie barrant la piste, un jeune gars bien propret et courtois recopie notre passeport nous n’avons plus de fiche, contournement du poste en descente et visite éclair de quelques maisons abandonnées la piste est bien marquée on est comme sur des rails, et nous arrivons à un autre poste militaire cette fois on ne passe plus nous avons beau expliquer que nous voulons aller a Foum-zguid par la piste rien n’y fait, dans la cour du poste il y a trois gros camions allemands qui semblent s’être installés pour un bivouac, il faut rebrousser chemin et aller à Tagounite tout se passe dans la bonne humeur et le chef nous demande de prendre avec nous un permissionnaire qui justement doit aller à Tagounite, bon, ben monte mon gars !, et nous voici reparti sur nos pas pour entreprendre la montée du cratère que nous connaissions déjà mais surprise, la piste a été remaniée, elle est plus facile il y a toujours beaucoup de caillasses mais ça va, c’est dans cette montée tout de même étroite qu’un motard m’a surprit en doublant au ras du rétro je ne l’avais pas vu ni entendu, étant entièrement rivé sur ma progression pour ne pas éclater un pneu sur une belle pierre saillante qui n’attendait que moi depuis des siècles, c’était un éclaireur il était suivi d’une quinzaine de copains les pieds sur l’étrier mais là, je me suis arrêté pour ne pas avoir de problèmes! Après une belle traversée du cratère à fond enfin pour un iveco !!! une nouvelle remontée pour arriver à Tagounite on dépose le permissionnaire et on va direct au camping de la palmeraie, ben oui il y a deux ans nous avions eu un couscous super bon dans ce camping, une bonne douche nous délivre de 600 grammes de sable Bernadette entame une lessive j’essaye de demander de l’eau mais elle n’est pas potable et le gardien se propose de nous en amener, donc, je lui donne 3 bidons de 15 litres après une demi heure un seul bidon est revenu car le patron n’est pas là et c’est lui qui a la clef du local où devrait se trouver le robinet , bon, nous commandons le fameux couscous pour le soir, nous partons en ville à pied, thé à la menthe et internet, en chemin nous achetons du pain, des tomates et des patates pour 8DH , les trois quart d’heure sur le net 5DH, retour au camp il fait déjà noir les deux bidons d’eau manquants sont arrivés et à 7 heures le couscous aussi, livré tout chaud dans notre camion, pour la peine le vin est de sortie on s’est régalé bien que moins bon que dans notre souvenir . N 29° 58. 329’ W 005° 34. 781’












Le 31/10 21° 8h00

Des nuages s’accrochent toujours, le soleil cherche à faire sa place dans ce cloaque, en vain, direction Mhamid 28 km le vent s’est levé ce n’est pas bon signe, le scénario de notre dernier passage dans les parages semble se rejouer, 2 km de piste et c’est le tourbillon de sable, dommage, il n’y a plus d’horizon, dans la cabine (qui n’est pas étanche) le sable et la poussière s’infiltrent, c’est la tempête décidément ce coin n’est pas pour nous mais nous continuons, nous parions sur une accalmie ,notre réflexion est stoppée net par un 4x4 en travers de la piste planté sur une petite dune, 4 personnes dehors les yeux rougis par le vent, des touristes complètement démunis, pas de pelles, pas de cordes, rien, les pneus gonflés à bloc, n’écoutant que notre grand cœur, nous leur proposons une bonne sangle pour les arracher à ce mauvais pas, en un clin d’œil nous les sortons sous les applaudissements, dans leurs regards humides j’ai cru déceler une émotion mais peut-être n’était-ce que le sable je ne sais pas mais dans le doute il me plait à croire qu’ils étaient heureux, et nous sommes repartis certains du devoir accompli. Le paysage devient gris, la visibilité n’est plus qu’un souvenir, bref ça ne s’arrange pas, nous nous fions entièrement à OZI aux abords de l’erg Chegaga c’est dantesque, le sable rentre de partout par paquet, nous en avons même dans la bouche la piste a disparu, le sable est mou, très mou il n’y a aucune trace tout est balayé par le vent violent pas question de s’arrêter on en a marre et nous décidons de changer de cap et de quitter cette zone maudite en coupant plein nord pour rejoindre la piste de Foum-zguid, bonjour la galère, une fois de plus c’est le grand slalom, d’après la carte, nous devons après un dernier oued retrouver un peu de cailloux et c’est là que je me suis vautré comme un vacancier sur une plage du sud, c’est une dune pas si grande que ça, bon, elle était petite je ne sais plus, pas la bonne vitesse, pas le bon rapport enfin pas bon du tout, alors j’ai ressorti la fameuse pelle qui a servi pour la première fois au môsieur rougeau cité quelques jours plus tôt (ceux qui ont suivi le début comprendront et je les en remercie) 10 minutes pas plus et nous reprenons la direction des montagnes effectivement une fois sortie du sable le brouillard disparait et nous retrouvons le soleil et l’horizon, nous respirons, arrêt à 16h30 sur la piste retrouvée pour le nettoyage du camion, soufflette et compresseur sont les deux mamelles du voyageur au Sahara, ensuite c’est la douche pour tout le monde, le fond du bac à douche est rempli, sûrement 1,6 kg par personne, le vent se calme, la nuit est super douce, et il y en a qui croit que l’on s’amuse ! pfff ! N 29° 54. 040’ W 006° 31. 173’














a suivre

[claudius64]

Et voila Cled, tu m'as dépassé, mais ça arrange plutôt mes affaires: entre nous, je suis assez content de constater que les autres se plantent aussi lamentablement que moi. Et puis, faut bien amortir l'achat de la pelle !
Superbes photos, en tout cas.
Bon, il me reste à quitter Zagora, direction ... erg Chaggaga.

Claude.

[mouton]

La suite

a suivre

Bravo Bernadette
tu fais de superbes photos
mais le commentaire est très bien aussi
@+

[Manard]

Bonsoir,


Effectivement Bernadette fait de très belles photos , mais Claude également avec ces contrastes de couleurs lors d'orages ou de ciels menaçants .

Merci pour cette suite qui a été un peu ventée et chargée de sable. Là on ne doit pas avoir envie de sortir les appareils photos.

Bonne soirée

Bernard

[euro6]

Bonjour,

superbe récit illustré !

(et toujours aussi superbe véhicule...)

Merci Cled

[cled]

Bonjour,
Merci à tous, et un grand merci spécial à môsieur Mouton pour sa solidarité dans ces moments difficiles, ah ! Elle est belle la solidarité !
Bon, la suite dans quelques heures.
Claude

[Jaclim]

AAAAAAAAAhhhhhh ! Mon feuilleton préféré actuel ! Voyage, beauté, humour à tous les détours de pistes !
Et les photos !!! Quand je pense qu'on n'a pas cessé de féliciter Claude (Cled) pour les siennes ! Je me demande s'il n'en a pas précédemment piquées à Bernadette sans le dire ? ...
En tous cas, elle n'a rien à lui envier.

Vite, la suite !

[cled]

la suite



Le 1/11 22° 8h00

Génial, on se réveille avec le soleil, encore un peu de vent mais nous avons une belle visibilité, direction le lac d’Iriqui, seule la puissance de l’engin limite sa vitesse donc nous sommes à fond,ça rappelle un peu le Ténéré, le sol est immensément plat et dur (heureusement) ne pas essayer en saison des pluies, au loin un grand nuage de sable tourbillonne la tempête fait toujours rage sur chegaga nous avons bien fait de changer notre programme surtout que le paysage est superbe et changeant, de petites dunes et des montagnes, des vallées verdoyantes et des acacias dont un qui nous fera de l’ombre pour midi un moula-moula nous accompagne et picore nos maigres restes, au point 35 de Monsieur mouton il y a un bel oued qui coule, arrêt pour les photos il y a des marmites et des cascades, l’eau est claire c’est une belle surprise, le passage est facile 30 cm maxi c’est presque l’Islande, un peu plus loin un contrôle militaire, papiers, sourires et on continue, Bernard Manard dans un mail précédent nous avait prévenu que Gilles mouton s’était fait refouler au contrôle de Stella, mais comme ce contrôle ne nous arrête pas nous continuons et nous sommes sur un deuxième contrôle pas de problème le gars ne nous dit rien et ne nous retient pas, tout va bien nous continuons, arrivé à Stella c’est la déception ils nous renvoient vers Tissint, Grrrrr !! Pourquoi ? ne pas nous avoir arrêté au premier contrôle, mystère et boule de gomme, nous essayons de trouver une piste qui coupe à travers, erreur ! C’est le fiasco nous faisons demi tour et repassons devant le deuxième contrôle, le gars n’a pas bougé nous trouvons le début de la piste sensée nous ramener à Tissint , piste mal indiquée et peu fréquentée le doute nous submerge et l’arrêt du soir est plutôt triste nuit calme N 29° 42. 115’ W 007° 16. 399’


































Le 2/11 25° 8h00

Réveil avec le soleil, ce qui nous remonte le moral, sans perdre de temps nous reprenons cette piste, elle s’avère un peu compliquée et difficile à cerner, soudain nous trouvons des pierres alignées au travers de la piste c’est le signe que cette route est coupée donc demi tour et nous cherchons une autre solution même avec le GPS nous ne trouvons rien, nous sentons la belle journée de jardinage arriver, nous retournons au « barrage » et nous décidons de continuer nous verrons, rien n’est venu nous contraindre d’arrêter, nous progressons dans la bonne direction mais OZI n’est pas d’accord , on s’en fout, nous arrivons près d’une mine il n’y a personne, enfin nous n’avons vu personne, et nous trouvons une piste toute neuve, j’ai pas dit qu’elle était bonne, au contraire c’est juste un coup de bull sur un sol de roches, attention les secousses , cette piste n’est sur aucune carte c’est pour une nouvelle mine de marbre la date est de 2012 ( Esnasr marbre) indique le grand panneau sur la route retrouvée, nous sommes soulagés, à Tissnit petit arrêt près de la cascade et descente vers le magnifique oued en contrebas, la palmeraie est belle, des femmes lavent le linge en nous observant du coin de l’œil , nous décidons de faire une petite boucle autour de cet oasis en direction de Tata vers Tanzida sur quelques km il y a une belle route en goudron elle est neuve, au village nous traversons l’oued pour rejoindre une piste repérée sur les cartes, la traversée se fait au ralenti il y a des blocs énormes et par endroit l’eau parait profonde, donc, prudence, et nous arrivons sur une guelta en eau c’est un chaos de pierres effondrées ce sera un très bel arrêt de midi mais il fait 37° nous sortons le auvent, c’est plus supportable (la guelta du djebel Bani : N 029° 56. 969’ W 007° 19. 905’) nous continuons la piste jusqu’à Tata, le canyon du début et la guelta sont les seuls intérêts de cette piste un peu rugueuse pour ne pas dire pénible, 70 km de route goudron et nous sommes à Tata, la ville est propre, pas de plastiques errants et pas d’importuns, nous sommes les seuls étrangers, les camping-car ne sont pas encore arrivés et l’ambiance est bonne, ce soir, resto tajine pour 60 DH nous passons la nuit près du rond point de la station des bus et taxi, bon c’est pas terrible mais ça permet de diner en ville et de ne plus faire de km, la nuit sera terrible, un concert gratuit de tous les chiens de la vallée il y avait peut- être même une hyène dans le tas, (pas de photos, non) N 29° 44. 878’ W 007° 58. 221’



















Le 3/11 29° 8h00

Achat de pain, de fruits et légumes au marché de Tata 10 dh, visite de la station pour le plein, (eau et gasoil) retour a la banque pour trouver du liquide la station ne prend pas de carte de crédit, un p’tit coup d’internet (bon réseau) et on reprend la route il est déjà 11 heures et 36° ouah ! arrêt de midi dans un étrange petit canyon charmant avec une source et des palmiers pour l’ombre, derrière les rochers sombres un vieil homme coupe les joncs raides avec une faucille et disparait au loin juché sur son mulet N 29° 44. 878’ W 007° 58. 221’ entrée à Akka et le vieux quartier et balade entre Akka et Tagourant indiquée dans le routard, visite de l’Agadir Ouzrou 15 heures et 39° c’est quand même chaud, on reprend la route avec la clim à fond c'est-à-dire les fenêtres grandes ouvertes, ben quoi ! C’est une vielle clim, entrée à Foum el hisn nous cherchons en vain un petit coin pour notre bivouac nous revenons au carrefour où sont basés les flics et tout près il y a un campement sommaire mais largement suffisant pour nous, c’est à Icht la ferme Amerdoul le jeune homme qui s’en occupe est charmant nous avons une douche chaude et de la lumière, le soir nous ferons grasse soirée jusqu’à 22 heures tout ça pour 50 dh N 29° 02. 801’ W 008° 50. 773







Le 4/11 24° 8H00

Re douche le matin et nettoyage du camion, départ pour la piste Foum el hisn, Assa et Aouïnet Torkoz, par la montagne nous suivons un oued, la piste est bien marqué tantôt sableuse, tantôt caillouteuse, elle traverse des plaines bordée de montagnes, il y a beaucoup de mouches pour notre repas et certaines piquent vraiment, les sales bêtes, il reste 20 km de caillasses nous arrivons 2heures plus tard à Aouïnet torkoz village du bout du monde comme il en existe des milliers, le patelin est en plein travaux, des palettes de carrelage tout neuf ont envahi les rues de sable c’est la construction des trottoirs il y en aura partout ça commence à un km avant le village alors il faut slalomer entre les tas et se frayer un chemin pour le traverser, des gamins courent derrière nous et ne nous lâchent pas, notre but est la petite palmeraie au loin au sud que nous voyons ce sera un bivouac parfait, bon, une demie heure plus tard les gamins sont là et c’est un peu pénible mais ils se lassent et s’en vont, la chaleur à baissé sous les palmiers de l’oued, il y a une source gentillette où une famille vient de s’installer pour un pique-nique, 2 femmes un homme et 3 enfants , discrètement les femmes envoient les gosses pour nous demander des stylos, nous refusons gentiment, ensuite le groupe nous rejoint chargé d’un plateau contenant le thé, le bon pain frais l’huile d’argan et le miel, nous sympathisons et échangeons quelques mots c’est pas facile mais le courant passe, Bernadette montre des photos de notre petite fille et de la famille en général c’est une super rencontre, et là nous échangeons les cadeaux, bien vite le crépuscule nous surprend nous remontons pour dormir sur la berge de l’oued où nous étions à l’ombre avec cette famille, j’installe le auvent avec la lampe pour un repas en amoureux sous les étoiles, le repos est de courte durée, un bruit de moteur brise le silence du désert, un véhicule approche, ses phares percent déjà la pénombre et pas de doute il vient vers nous, que penser, ami ou ennemi ? Inutile d’occulter notre lumière il sait que nous sommes là, au contraire je saisi la lampe de poche pour le guider, après quelques soubresauts chaotiques la vielle land stop dans un nuage de poussière c’est très beau dans les phares, les particules agitées, projetées comme d’un laser, deux hommes descendent de la land un en civil et l’autre en gandoura le civil nous salut en nous disant « c’est moi le caïd ici » je lui répond « que cherchez vous ! », d’un ton amical il répond nous venons nous assurer que tout va bien vous êtes en sécurité ici, ouf ! Merci, mais nous sommes en place depuis 17 heures et il est 20h30 il aurait pu y penser avant bref, après une demie heure d’une discussion agréable autour d’un verre de jus de fruits nos « hôtes » repartent avec leur vieille land dans le même nuage de poussière, bonne nuit les petits ! N 28° 28. 401’ W 009° 51. 241’







Le 5/11 28° 8h00

Beau matin traversée du village aux palettes, pas vu le caïd, et direction Guelmin par la piste du nord surprise après 10 KM c’est une véritable route en cendrée, elle est toute neuve, aucun trou, pas de tôle ondulée, un billard nous rejoignons la route peu après Tadalt, nous cherchons la piste pour Tagmout peu avant Fask pas de piste, en fait c’est une route normale, le paysage est superbe, au pied des montagnes tourmentées c’est la saison des labours, les ânes, et quelques chameaux tirent les charrues de bois, le travail est dur beaucoup d’hommes et de femmes s’arc-boutent derrière l’engin d’un autre âge c’est l’anti atlas , nous arrivons à Amtoudi peu de possibilité de bivouac nous nous résignons à passer au camping, aucune ombre, entièrement bordé de déchets qui parfois brûlent et dégagent cette odeur caractéristique du plastique recuit, c’est pas très sympa, nous entreprenons une balade dans les gorges en passant par le petit chemin bétonné qui longe l’oued, arrivé au village on continue dans l’oued jusqu’à la source, enfin presque, les gorges sont très belles on découvre l’Agadir du village haut perché sur une montagne, nous irons demain, au camping un camping car est arrivé nous ne serons pas seuls ce sont des gens de Loire atlantique, ils voulaient aller à l’Agadir mais au vu du chemin pour y parvenir ayant des problèmes de hanches et jambes, ils renoncent N 29° 14. 582’ W 009° 11. 533’










a suivre

[4x4NO85]

ça y est, j'ai lu mon roman photos de la journée! J'ai hâte de connaître la suite...
Super!!!!!!!!!!!

PS: il y en avait beaucoup de libellules bonobos?
jm

[Jaclim]

PS: il y en avait beaucoup de libellules bonobos?

Toi aussi tu les as repérées !!! Ravitaillement en vol !

[mouton]

Bonsoir,
mouton s’était fait refouler au contrôle de Stella, mais comme ce contrôle ne nous arrête pas nous continuons et nous sommes sur un deuxième contrôle pas de problème le gars ne nous dit rien et ne nous retient pas, tout va bien nous continuons, arrivé à Stella c’est la déception ils nous renvoient vers Tissint, Grrrrr !! Pourquoi ? ne pas nous avoir arrêté au premier contrôle, mystère et boule de gomme, nous essayons de trouver une piste qui coupe à travers, erreur ! C’est le fiasco nous faisons demi tour et repassons devant le deuxième contrôle, le gars n’a pas bougé nous trouvons le début de la piste sensée nous ramener à Tissint , piste mal indiquée et peu fréquentée le doute nous submerge

Nous nous sommes faits refouler au même contrôle

Nous ne sommes pas revenus jusqu'au contrôle précédent mais avons ramé un bon bout de temps avant que le "Capitaine et son Hummer" vienne nous indiquer le début de la piste très mal marquée pout Tissint
Nous aussi avons eu pas mal de doutes durant la traversée de ce plateau sans aucun intérêt

Tu vois je ne me moque pas, je compatis même galère
Néanmoins pour le bivouac il y avait beaucoup mieux et garanti sans concert


Continue cled, c'est un vrai plaisir de vous suivre
@+

[cled]

Bonjour,
Effectivement JM, il y avait beaucoup de libellules bonobos, elles était grosses comme des gorilles

Merci de ta compassion mon chère mouton, je n'en ai jamais douté, pour le fameux bivouac tu as entièrement raison, mais j'étais trop fainéant pour me déplacer
Quand à la piste de Tissint, c'est oublié maintenant, je ne la ferais pas tout les jours, et c'est tant mieux.
Donc, le combat continu.
Claude