Albanie Juin 2011

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pat39
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Re: Albanie Juin 2011

Message par pat39 »

Ouah je suis votre périple au fur et à mesure sur la carte :super:
Je prend des notes :hello:
Bon voyage à Francis.
:amen: pour votre récit .
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

Francis sera parti à mi récit ! C'est vrai que je ne suis pas très rapide. C'est vrai aussi que je n'ai pas que ça à faire. Enfin, j'espère avoir terminé avant de repartir, dans les Alpes, le 23 juillet.

Bon, épisode suivant :

Nous sommes le 12 juin. Malheureusement, le temps reste maussade ce matin et les sommets restent habillés de nuages. Nous repartons en direction de Bajram Curri. Au sortir de la vallée de Valbonë nous rencontrons les allemands déjà croisés à Teth et leur véhicule Bremach, maintenant rejoint pas un confrère, encore plus gros.
A Bajram Curri, nous faisons des courses au marché qui se tient le long d’une belle avenue qui grimpe vers le centre dans l’odeur entêtante des tilleuls.. Des pick-up passent en klaxonnant chargés de jeunes hommes et de tambours, les premiers tapant avec entrain sur les seconds. Les drapeaux albanais flottent au vent. Accompagnent ils le mariage qui remonte aussi la rue, puis la redescend, dans un cortège de Mercedes décorées, jetant des cigarettes par les fenêtres ? Rien en tout cas ne trouble les joueurs de dominos, autour d’une table sur le trottoir.

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Plus loin, une jeune fille nous interpelle d’un « Bonjour, vous êtes français ? ». Elle a appris l’anglais et le français à l’école, l’italien à la télévision, et se débrouille en allemand !
Nous prenons vers l’est une petite route qui sort de Bajram Curri, contournant les vaches couchées tranquillement au beau milieu de la chaussée. La rivière franchie, nous piquons au sud, abandonnant la route qui mène au Kosovo à une vingtaine de kilomètres. La piste s’élève rapidement vers le col de Luzhës. Malgré les lourds nuages qui défilent dans le ciel, la vue d’étend au loin sur de très nombreux villages de part et d’autre de la frontière. Le col redescendu, nous nous arrêtons après un village pour déjeuner. La pluie nous surprend pendant le repas et nous oblige à nous réfugier dans notre cellule, à quatre d’abord, puis à cinq, car un solide gaillard de vingt ans, trempé par la pluie violente, abandonne son motoculteur et s’installe sans façon, et sans autorisation, avec nous. Amusés, nous partageons un café et quelques biscuits en attendant une accalmie.
La piste, parfois la route en construction, Image
parfois la route déjà bitumée se promène dans la montagne, contournant de loin l’immense lac de Fierzë que l’on aperçoit en une ou deux occasions.
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A Krumë, triste bourgade sous la bruine, nous faisons le plein de gazole. Sous le grand pont moderne qui permet d’arriver à Kukës un immense filet de pêche est suspendu. Autour de la ville de nombreux viaducs dressent leurs hauts piliers sur lesquels s’appuie l’autoroute en construction qui doit relier Tirana à Pristina la capitale kosovarde.
Nous cherchons un bon moment avant de trouver le « furre bukë » où nous achetons du pain. Puis nous allons boire une bonne bière à la terrasse d’un café. Sur le trottoir d’en face, un fauteuil de barbier signale la boutique du coiffeur « berber » au pied de l’immeuble voisin.

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Nous sommes revenus en terre musulmane, comme en témoigne les mosquées qui dominent les villages sur la route, puis la piste, en direction de Peshkopi.

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Et c’est le seul moment du voyage où nous ne nous sentirons pas les bienvenus. Dans un village où je me trompe manifestement de route, on nous laisse nous fourvoyer en rigolant et quelques centaines de mètres plus loin, un jeune homme répond à mon bonjour par un majeur dressé vers le ciel.
Plus loin, alors que nous roulons doucement à la recherche d’un point de bivouac pas évident dans la montagne, un groupe de pré-ados tentent d’arraisonner Charles et me barrent carrément le passage pour nous demander des euros. Notre refus nous vaut quelques cailloux et des noms d’oiseaux. Il y a des claques qui se perdent ! Dommage, car il y avait à cet endroit un bivouac idéal.
Nous trouvons enfin à nous poser devant l’école de Skavicë. Le couple de paysan qui désherbe le champ de maïs voisin n’y voit pas d’inconvénient. Son travail terminé, l’homme viendra nous faire la conversation, insistant sur la difficulté à vivre au bord d’une mauvaise piste, inconvénient que ne compense pas la l’extraordinaire beauté de l’environnement. Une source d’eau limpide qui coule à côté de l’école nous permet de faire le plein de nos réservoirs. Des gamins s’approcherons timidement de nous, un jeune sur son mulet nous observera longtemps.Image

Nous reprenons notre chemin le lendemain matin, qui va rejoindre bientôt la vallée du Drin noir. Un étonnant cimetière musulman attire notre attention par ses stèles particulières comme surmontées d’une coiffe. Avant de plonger dans la vallée, le panorama est exceptionnel sur les massifs imposants de tous côtés. En contrebas, le lit de la rivière, et la rivière elle-même, est d’une couleur sombre, chargée d’argile gris.

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Là encore, la route est attendue et sur les bords de la piste déjà élargie, de courageux maçons dressent des kilomètres de murs de soutènement. Image
Certains, à peine terminés sont déjà fissurés sous la poussée constante des éboulements. Témoignage des travaux de l’ancienne piste, un bulldozer attend depuis plusieurs décennies une impossible réparation. Un âne disparaît sous une charge de foin considérable, un torrent fait grincer la roue en bois d’un moulin, les coquelicots envahissent les blés murs…
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A quelque distance de Peshkopi, les ouvriers s’affèrent à goudronner la route que nous inaugurerons sur cinq ou six cent mètres.
Nous nous garons à l’entrée de la petite ville, tout proche de la Macédoine. Les échoppes se sont étalées sur les trottoirs et proposent leur quincaille, la farine et le ciment, la chaux, les fruits et légumes, les téléphones et les cd. Une grande avenue ombragée, interdite à la circulation, semble être la promenade favorite des habitants qui y déambulent nombreux et tranquilles, saluant au passage la statue de Skanderberg ou le siège du Parti Démokratic.

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Chez le boucher « mish » nous achetons de belles côtes d’agneau et deux magnifiques rognons de veau en prévision du repas du soir. Pour l’heure – 13 h – nous nous mettons à la recherche d’un « Byrekstore » histoire de gouter à ce célèbre plat local. Mais la plupart des byrekstores n’en proposent pas et il nous faut chercher longtemps pour en trouver un, qui lui, ne propose rien d’autre. Nous ne garderons pas un souvenir impérissable de ces premiers byreks, pâte feuilletée fourrée (plus ou moins) d’oignons, d’épinards, de fromage ou de viande.

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Mais nous voilà calés pour un moment. Et puis, le moment est sympa : Betty obtient son petit succès auprès des filles de la propriétaire, Maïté et Nicole sont l’objet d’embrassades émues ! A peine sommes nous sortis que nous sommes invités à boire le café par un homme qui nous avait croisé dans la matinée à bord d’un pick-up d’une ONG. Nous n’arriverons pas à savoir s’il travaille réellement pour l’ONG en question ou s’il a simplement acheté la voiture d’occasion.
Et nous revoilà sur la route, goudronnée mais tortueuse, sans indication de direction, hésitant à deux pas de la frontière, puis franchissant la rivière et nous engageant sur la piste en direction de Librazhd, malgré les hochements de têtes de ceux qui attendent le minibus et ne comprennent pas que nous passions par là. Très vite, nous ne comprenons pas très bien non plus ce que nous y faisons : la piste devient très mauvaise, étroite, cassante, frôle la Macédoine, monte et descend, s’aventure au plus près de la rivière, s’enfonce dans des futaies épaisses, contournent des casemates …

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Nous roulons deux heures, une vingtaine de kilomètres et atteignons un col qui ouvre sur un immense plateau herbeux, barré au loin par les sommets macédoniens. Un berger abandonne son troupeau de vaches pour nous indiquer le meilleur endroit pour bivouaquer. Nous buvons une bière en sa compagnie et dès qu’il a tourné le dos, nous redescendons en contrebas du col pour nous mettre à l’abri du vent.

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Pour les côtes d’agneau au feu de bois, c’est plus facile ! Il nous faut une bonne heure pour obtenir la braise nécessaire, après quoi, nous nous régalons.

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Dans le soir qui descend, nous entendons plusieurs fortes explosions. Les hypothèses vont bon train, mais nous en arrivons à penser qu’on fait sauter des casemates, ce qui nous sera confirmé par la suite. Le fer est arrivé à un prix tel qu’il est rentable de le récupérer dans le béton des petits bunkers.
Deux camions de bucherons, chargés de bois de chauffage, descendent le col en faisant ronfler leur moteur, après une longue journée de labeur. Chauffeurs et passagers nous saluent gaiement.
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Manard
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Re: Albanie Juin 2011

Message par Manard »

Bonjour Claude,


Malgré cette contrée inhospitalière, les albanais semblent tout de même accueillants, nous avons eu le cas une fois dans un village du Maroc et pourtant il n'était pas envahi par le tourisme...

Je sens que Francis va se régaler.

Bon week-end

Bernard
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pat39
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Re: Albanie Juin 2011

Message par pat39 »

C'est bien la première fois que je lis de telle aventures .
Tu pourrais me donner le nom du village que je ne fasse pas comme toi :nono:
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Manard
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Re: Albanie Juin 2011

Message par Manard »

Bonjour Pat39,


C'était en mars 2010 à Souq As Sebt Mzouda, le voici situé sur la carte et notre trace

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Nous nous y étions arrêtés pour faire des courses, le premier marchand de légumes annonçait le prix du kg de tomates à un prix astronomique pour ne pas nous en vendre, ensuite en cherchant la boulangerie, uen personne a répondu le pain ce n'est pas pour les français... finalement nous avons trouvé des tomates et du pain. C'était la première fois que nous avons eu ce ressenti de malvenus...

Bonne journée

Bernard
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pat39
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Re: Albanie Juin 2011

Message par pat39 »

Merci pour la réponse rapide :bravo: .
Je passerais mon chemin .
Il doit avoir une expliquation quand même :snif: :pleur4:
Pour l'Albanie ce doit être la même chose :triste1:
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gaetan
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Re: Albanie Juin 2011

Message par gaetan »

Je me délecte à lire ton récit . :bravo:
Il est vivant et foisonne de détails qui font la richesse de ce pays .

Merci ;)
L'avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves ...
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Jaclim
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Re: Albanie Juin 2011

Message par Jaclim »

pat39 a écrit :Merci pour la réponse rapide :bravo: .
Je passerais mon chemin .
Il doit avoir une expliquation quand même :snif: :pleur4:
Pour l'Albanie ce doit être la même chose :triste1:
Moi, je ne passe pas mon chemin; on trouve toujours des gens normaux et accueillants. Les tomates que je n'ai pas voulu acheter à 300 Dh/Kg (ben voyons !), je les ai prises chez le voisin à 15 Dh et je ne lui pas acheté que des tomates ! :langue:

Par ailleurs, je ne tire aucune conclusion générale de l'attitude des abrutis, il y en a partout et ils ont le droit de l'être, ce n'est pas pour autant qu'ils sont représentatifs de toute une population.
Tout comme l'expérience désagréable de Claude, Charles et leurs épouses ne semble pas coller à l'image de l'ensemble de l'Albanie Bravo et merci, Claude, pour ton passionnant récit !
Jaclim

S'il n'y a pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème.
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

C'est reparti, pour la suite de nos aventures.


La matinée commence gentiment par la traversée de ce grand plateau verdoyant. Surgis de nulle part, hommes et femmes s’affairent aux champs, toujours impeccablement entretenus. Nous croisons un minibus, des gens à dos de mulet.

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Un petit raidillon caillouteux nous fait sortir du plateau et plonger immédiatement sur un assez gros village aux toits de tôle rouge, et même bleu, blanc, rouge !

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Sans doute en notre honneur ? Les parasols jaunes d’un bistro de campagne nous abritent du soleil pour un café fort honorable servi avec une cuillère plastique jetable … En face du café, un grand bâtiment communautaire de la période communiste est à l’abandon. Nous faisons le plein de nos réservoirs d’eau à l’abreuvoir du village et reprenons la piste, toujours sérieuse. Un troupeau de brebis pâture nonchalamment sur le coteau sous la surveillance de son berger et de trois énormes chiens qui se ruent sur nous en aboyant. Ils ne nous lâchent pas sur cinq cent mètres et nous sommes bien contents de ne pas être à pied.
Un panneau attire notre attention au sommet d’une montée : c’est l’annonce de l’entrée dans un parc national créé en 2008. Une épaisse forêt couvre les montagnes, refuge des loups et des ours, paradis des pécheurs de truite.
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Un garde frontière s’ennuie ferme dans son poste surmonté du drapeau albanais et nous sommes l’occasion d’une distraction. Il nous donne quelques explications sur le parc, rejoint bientôt par un berger et son molosse très impressionné par Betty qui fait la fière. C’est pourtant un égorgeur de loup.
Les casemates ont beau surveiller la Macédoine proche, les moyens des douaniers semblent assez limités : la frontière doit être une véritable passoire.
Nous sortons de la forêt pour descendre dans une vallée qui s’élargit doucement, autorisant les potagers autour de quelques fermes sur le versant opposé. Le maïs occupe le fond de la vallée, au bord de la rivière. Au détour d’un virage, nous entrons dans un village – Klengë ? – encombré de camions et de fourgons pour le marché hebdomadaire.

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On se croirait sur un souk marocain. Nicole y renouvelle son stock de pinces à linges, Maïté y fait l’emplette de deux couteaux. Nous achetons de petites cafetières en fer blanc en guise de souvenirs et négocions un moment un lot de cinq magnifiques cloches de vaches anciennes : nous pensons que le chiffre annoncé comporte un zéro de trop, comme chez certains commerçants qui font encore leurs additions en anciens leks et nous faisons une proposition qui nous parait correcte. Rien à faire, la commerçante en demande un prix astronomique, quelque chose comme l’équivalent de trois cent euros ! Tant pis pour nos vaches pyrénéennes, elles ne feront pas sonner les cloches albanaises.
Nous investissons le restaurant local où nous échappons à un ragoût de chèvre qui a l’air bien coriace dans l’assiette des convives, sur la terrasse. On nous sert un délicieux foie de veau accompagné de frites, de salade, de fromage.

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Le tout arrosé de bonne bière albanaise. L’addition est sans doute touristique, de la part d’une jeune patronne au verbe haut et décidé. Qu’importe, nous avons très bien mangé, et le café est excellent.
L’après midi est déjà avancé quand nous repartons. La piste est encombrée des camions qui s’en retournent vers d’autres marchés. Sur les derniers kilomètres avant Librazhd, les travaux sont en cours pour préparer la route future qui désenclavera cette belle région à la fois si proche et si éloignée de Tirana. A Librazhd, nous ne sommes qu’à une vingtaine de kilomètres d’Elbasan près de laquelle nous sommes passés quelques jours plus tôt.
Sur la grande route qui file vers le lac d’Ohrid et la Macédoine Charles se fait rappeler à l’ordre par la police qui lui enjoint d’allumer ses feux de route, obligation albanaise que nous ne respectons pas. La CB m’évite la même injonction. C’est la seule route d’Albanie où nous rencontrerons beaucoup de camions en direction, ou venant de la Macédoine. Pendant que nous cherchons la « furre bukë » de Përrenjas pour acheter du pain, Charles et Maïté gagnent le petit village de pécheurs de Lin, construit sur une avancée de terre dans le lac. Image
Nous les y rejoignons. Depuis la rue principale dont les habitants s’activent à tronçonner le bois qu’on vient de leur livrer, une multitude de petites ruelles rejoignent le bord du lac. La vigne est omniprésente et rafraichit de son ombre la cour de chaque maison. Les poules se promènent sur les pavés. Les enfants nous interpellent : « Bonjour, comment tu t’appelles ? » phrase retenue du passage d’archéologues français qui ont participé aux fouilles de la chapelle byzantine. Deux gamines délurées nous y entraînent sur un mamelon qui domine le village et offre une vue splendide sur le lac, et nous font découvrir de belles mosaïques du VI° siècle, dissimulées sous une couche de sable.

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Sur la route qui longe le grand lac, nous cherchons notre bivouac du soir, mais les restaurants, hôtels et complexes touristiques occupent la très étroite bande de terre, quand ce ne sont pas les zones marécageuses qui en interdisent l’accès. Au bord de la route, les pécheurs proposent d’énormes carpes pas vraiment appétissantes. D’ailleurs, ce soir, c’est rognons de veau flambés au Konjak ! Du coup, nous passons Progradec et bifurquons sur une petite route de montagne sympathique qui nous fournira, après une bonne dizaine de kilomètres, un bivouac acceptable malgré la présence de vilaines trémies de béton sur le site d’anciennes carrière.

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Une petite promenade digestive après les rognons nous assurera une nuit réparatrice.



Départ dans la matinée vers Korcë, ville importante ne serait ce que parce que l’on y brasse la fameuse bière Korça.
La circulation est relativement dense – surtout près de la gare routière et du marché avoisinant, avec son marché aux bananes, mais une fois de plus, nous gagnons le centre sans difficulté, et nous garons à deux pas de la nouvelle cathédrale orthodoxe, impressionnante par sa taille et son architecture ainsi que par la décoration intérieure qui n’a rien a envier a celles des églises des siècles passés.
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Dans le vieux quartier, derrière la cathédrale, nous tournons un bon moment à la recherche du musée archéologique devant lequel nous conduit finalement une dame bien serviable. Pas de chance, le musée est fermé, malgré le panneau qui indique son ouverture à ce jour et cette heure. Un petit creux nous tracasse que nous satisfaisons d’un « byrek » qui nous réconcilie avec cette spécialité locale. Nous prenons le chemin de la vieille mosquée Mirahori que nous découvrons entourée d’immeubles anciens, très dégradés, dans un quartier assez peu reluisant qui contraste fortement avec les larges avenues plantées de grands arbres et bordées de belles maisons et de bâtiments modernes. La mosquée de Korcë est la plus ancienne d’Albanie : le minaret détruit par un tremblement de terre en a été récemment restauré.
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Dans l’entrée, un groupe de frères musulmans, venus d’Algérie apporter leur soutien aux fidèles albanais, psalmodie des versets du Coran. Un iman albanais se détache du groupe pour nous accueillir, une coupe de bonbons tendue vers nous. Nous nous déchaussons pendant que Maïté et Nicole enfilent de longue djellabhas avant d’entrer dans la salle de prière. L’iman nous donne en anglais quelques explications. Nous souhaitons laisser notre petite obole pour participer à l’entretien des lieux, mais l’homme la refuse gentiment et nous invite à réfléchir sur la vanité de la vie ici-bas et à nous préparer à la vie éternelle.
A travers un quartier misérable, occupé principalement par des roms, nous gagnons un marché de plein air, dans le genre vide-greniers plutôt miteux.

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Un bistro misérable propose des boulettes de viandes – qofte – grillées sur un brasero, à même le trottoir. L’odeur nous met en appétit. La pluie menace. Nous revenons vers le centre et nous installons à la terrasse d’un café où fume aussi un brasero. Les clients se bousculent autour des « quofte » appétissantes et boivent des chopes de bonne bière en attendant leurs boulettes. Nous faisons de même et nous nous régalons pour trois fois rien.
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La pluie redouble et nous ramène vers les voitures après un bon café dans un autre bistro. Avant de repartir, nous faisons quelques provisions dans une épicerie et achetons quatre belles côtes de veau- « vici » chez le boucher du coin.
Nous prenons la direction de Voskopojë à une quinzaine de kilomètres. La route serpente dans la montagne bordée par endroits de champs envahis de fleurs sauvages, preuve que les pesticides et autres saletés sont moins utilisés que chez nous.
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Partout les abeilles butinent en grand nombre. Petit village aujourd’hui, Voskopojë était jusqu’au 18° siècle une importante ville de 40000 habitants. Il en reste d’anciennes rues superbement pavées qui sortent du village actuel et rejoignent les cinq belles églises - dont certaines renferment de belles fresques- qui ont survécu au temps et à la période communiste. Les bâtiments communautaires eux aussi ont souffert : nombre de ruines défigurent par endroit ce lieu magnifique. Nous faisons une très longue promenade, d’une église à l’autre, d’un monastère abandonné à un clocher isolé.
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Les édifices sont malheureusement fermés et nous n’avons pas le courage, sous le soleil revenu, d’aller nous enquérir des clefs.
Nous cherchons avec Charles si nous pouvons continuer notre route sans revenir sur nos pas jusqu’à Korcë. La raison l’emporte sur l’aventure et nous reprenons la route.
Sur le chemin de Ersekë, un panneau indique Vithkuk et un secteur touristique. Après un petit col, nous descendons dans les sapins vers un joli lac. Au loin le cirque des montagnes culmine à 2400m. Un promontoire herbeux s’avance dans l’eau et constituera l’un des plus beaux bivouacs de notre voyage.
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Les côtes de veau tiendront leur promesse, accompagnées d’un vin blanc albanais, « vere ë bardhe », auquel nous nous sommes bien habitués.
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pat39
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Re: Albanie Juin 2011

Message par pat39 »

Merci toujours agréable à lire :super: :bravo:
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Re: Albanie Juin 2011

Message par charlot »

les molosses sous un autre angle :rougefaché:
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gaetan
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Re: Albanie Juin 2011

Message par gaetan »

Il est clair qu'il vaut mieux ne pas trainer dehors au risque de se faire tailler un short ( dans le meilleur des cas ! ) . :ghee: :happy1:
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Manard
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Re: Albanie Juin 2011

Message par Manard »

Bonsoir,


Toujours délicieux comme vos restaurants ce récit :bravo: . Charles les molosses avaient senti les cotelettes :lol: . Comme vous dites, il ne doit pas faire bon se promener à pied.

Bonne fin de soirée

Bernard
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

Voici l'avant dernière partie de ce récit de voyage.

En début de matinée, nous quittons les abords du lac en direction de Vithkuq. Nous avons longuement étudié la cartographie locale sur le GPS de Charles : il semble que l’on puisse faire une boucle pour revenir par les pistes jusqu’à Lubonjë et ça nous plairait bien. Nous traversons le village et nous arrêtons pour visiter la belle église St Michel, étonnement ouverte. Il ne reste pas grand-chose des décors intérieurs, mais la galerie qui court le long de l’édifice est parfaitement conservée.

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Nous faisons connaissance avec le responsable des lieux, qui vient d’arriver avec son cheval. Il vient se recueillir sur la tombe de son père, ancien pope de la paroisse.
La piste commence dès l’église passée. Assez bonne d’abord elle s’élève rapidement au dessus de ravins profonds traversant alternativement des parties boisées et des pentes semées de rochers et de végétation basse.

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Moutons et chèvres y paissent à loisir. Sur les replats herbeux de petits ruisseaux coulent tranquillement et la piste se divise, pour éviter les ornières les plus profondes. Une maison en construction nous étonne, tellement isolée. Des chevaux bâtés s’ennuient dans un champ. Plus loin nous laissons à notre droite un village qui surplombe une mare de boue : il nous faut bien traverser.

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Le GPS indique une piste sur la gauche mais son état est tel que nous continuons tout droit, espérant reprendre ensuite la bonne direction. La montée se fait plus rude et les passages de boue plus nombreux et plus profonds, entrecoupés d’escaliers de caillasse. Nous progressons très lentement. Nous sommes à la limite de nos engins trop lourds, trop longs, trop bas. Et nous ne sommes pas dans la bonne direction ! Tant pis, nous renonçons, déçus mais raisonnables.
La descente n’est pas non plus si facile et nous ne sommes pas mécontents d’être de retour à Vithkuq à l’heure du repas. Au restaurant du village, nous commandons des truites que le propriétaire pêche dans le vivier sous nos yeux. Il prend soin d’attraper les plus grosses puisqu’il établira son addition au poids. A quatre, nous dégusterons 2,7 kg de truite.

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La plus grosse mesure 38 cm ! Salade, frites et fromage sont l’accompagnement habituel. Le vin blanc s’impose encore : « riesling » ?
Une petite sieste nous semble nécessaire et nous repartons en direction du lac pour nous y reposer. Un panneau indique le monastère St Pierre et Paul et nous renonçons à la sieste. Sur la petite piste qui nous y conduit s’ouvrent les gueules noires de plusieurs bunkers creusés dans la montagne. A la faible lueur d’une lampe de poche nous les explorons.

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Derrière l’étroite entrée maçonnée s’ouvre une grande salle de 10m x 30m, haute de plafond. Sans doute y entreposait-on des armes et des munitions.
La piste monte raide en courts lacets vers le sommet d’un piton rocheux couronné d’oliviers qui dissimule le très joli petit monastère.

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De belles fresques tapissent entièrement les murs et le plafond du porche extérieur de l’église.

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A travers le carreau cassé d’une fenêtre, nous distinguons quelques icones et le mobilier sacerdotal. Les bâtiments conventuels sont en ruine autour de l’édifice et bizarrement, la cloche est pendue à la grosse branche d’un olivier.
Un berger mène son troupeau de grandes chèvres (angora ?) à la longue laine peignée du matin. Le jeune homme n’aura pas un regard à notre encontre.

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Une courte pose au bord du lac nous permet de boire un petit café avant de continuer notre périple vers Ersekë. Charles roule depuis déjà un moment sur sa réserve de gazole. Il y a des stations partout en Albanie, et du coup, nous n’avons pas rempli nos jerricans supplémen-
taires. Revenus sur la grande route nous pensons trouver une station très vite, mais nous traversons plusieurs villages qui en sont dépourvus. Nous arrivons enfin à Ersekë, sous la pluie et trouvons une station : Charles n’a plus que cinq litres dans son réservoir. Le plein fait, le voici de nouveau plus bavard sur la CB…
De l’autre côté de la frontière proche, c’est maintenant la Grèce et les nombreuses casemates témoignent de cette proximité. La route est très sinueuse dans la montagne, s’élève vers un col d’altitude d’où se dévoile dans le lointain la formidable barrière des monts Dhëmbel qui barrent l’horizon, et le passage, sur 50 kms.
Nous plongeons vers la vallée, dans une noire forêt de sapins, à la recherche dorénavant, de notre bivouac du soir. Dans la descente, un hôtel important, une auberge sympathique plus loin, offrent leurs services à de rares voyageurs. Nous optons pour un petit chemin qui s’enfonce dans le bois et la pluie au bord d’un petit lac.
Une fois installé je vais me dégourdir les jambes dans les environs : vingt minutes après, je suis de retour avec un bon kilo et demi de magnifiques girolles.

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Malgré la pluie, elles sont fermes et délicieuses et sont une sympathique surprise pour clôturer cette journée.


Au matin, dans le bois encore mouillé, mais le beau temps revenu, ce ne sont plus seulement des girolles, mais aussi des cèpes que nous ramassons. Il y en a aussi plus d’un kilo en peu de temps. Et des girolles encore, mais rien ne sert de continuer à cueillir des champignons que nous ne pourrions pas manger. Le menu de ce midi est assuré, pour la partie légumes.
Au sommet d’un col nous faisons le plein d’eau au tuyau d’une fontaine. Un groupe de courageux cyclistes – hollandais ?- nous dépassent et se laissent glisser avec bonheur dans la descente. Nous les avions aperçus hier au soir, qui arrivaient à l’auberge sous la pluie.

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Nous descendons vers Leskovik par une série de lacets serrés. Dans la petite ville tranquille, nous partons à la recherche d’un boucher. Sa boutique est fermée, mais un voisin lui téléphone et il arrive promptement. Nous l’aurons dérangé pour rien car il ne propose que de la viande congelée. Un petit tour à la banque, une visite à l’épicerie – vin rouge cette fois – et miracle, pour la première fois, du persil.
La route frôle la frontière grecque et s’oriente d’un coup au nord ouest pour longer l’énorme massif.
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Des travaux considérables sont en cours sur le versant opposé pour la construction d’un long canal et d’une conduite forcée qui alimentera la nouvelle centrale électrique. De gros bunkers jouent à papa et maman entourés de ribambelles de petites casemates individuelles.

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La végétation est maintenant de type méditerranéen et au bord de la route de gros buissons de jasmin diffuse un parfum enivrant. Nous suivons désormais le cours de la rivière Vjosë, aux eaux tumultueuses aussi grises que l’étaient à Berat celle de l’Ossum, qui s’y rejoignent, après un cours parallèle. De l’autre côté de l’eau quelques villages s’accrochent aux pentes de la montagne, toits de tôle rouge, sous les derniers névés à 2500 m, difficiles d’accès entre les cônes d’avalanches.
Avant Përmet, nous prenons à droite en direction d’une source thermale que nous indique un panneau. Après quelques kilomètres, nous sommes arrêtés par un incident de circulation : dans un virage, la benne basculante d’un gros camion s’est mise en travers pour se poser sur la ridelle d’un transit à plateau. A l’aide de crics et de grosses pierres, les deux chauffeurs tentent de se sortir de ce mauvais pas. L’opération semble très dangereuse, mais réussit finalement sans plus de dégât. Aux abords de la source, très fréquentée, nous prenons nos aises sur un petit monticule au dessus de la rivière pour un dernier repas en commun. Charles et Maïté on renoncé à la balade que nous envisagions pour demain vers le village de Frasher, à quarante kilomètres de piste. Ils vont aller à Gjirokastër dernière étape albanaise avant de passer la frontière pour deux jours de plage en Grèce. Pendant que Nicole et Maïté s’affairent à la cuisine – confit de canard et champignons – Charles resserre les étriers de ses demi-lames de suspension qui ont reculé de deux centimètres.
Nous regardons nos amis s’éloigner avec un petit pincement au cœur. Après cet excellent repas, la meilleure chose nous semble une petite sieste à l’ombre de la cellule. Un gros Toyota allemand, équipé pour l’aventure, traverse le gué et attaque gaillardement la piste raide sur l’autre rive.

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Où mène cette piste ?
Vers dix sept heures, la grosse chaleur passée, nous gagnons la source thermale, les bains de Benjë.

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Au pied d’un magnifique pont en dos d’âne qui ne dessert qu’un sentier muletier, une piscine rudimentaire accueille une trentaine de personnes dans des eaux bicarbonées à 30°C.

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Six sources jaillissent sous le rocher et alimentent autant de bassins aux effets thérapeutiques bénéfiques pour les rhumatismes, l’estomac et la peau. Les jeunes qui se baignent semblent plus s’amuser que réellement se soigner. Nous buvons un coup à la terrasse sommaire du seul café de l’endroit dont les sympathiques propriétaires nous donnent quelques explications. Au-delà du pont s’ouvre, parait-il, un étroit et magnifique canyon.
Nous revenons vers la cellule avant que le soleil ne disparaisse derrière les montagnes et nous goûtons cette première soirée de totale solitude.

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pat39
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Re: Albanie Juin 2011

Message par pat39 »

Ouah encore encore :bravo:
SergioNicky46
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Re: Albanie Juin 2011

Message par SergioNicky46 »

Bonsoir Claudius,

Une foule d'infos que je vais éplucher sérieusement vu que nous sommes décidés sur cette destination pour fin Aout.

Pour plein de raisons, nous n'avons pas encore effectué la réservation pour les traversées. Juste un petit renseignement stp, par quelle agence avez vous fait vos réservations pour le ferry. Pouvez vous nous communiquer les coordonnées.

d'avance merci beaucoup.

Nicky
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

Salut Nicky
Nous n'avions rien réservé. Arrivés à Ancone le lundi à 16 heures nous avons pris nos billets sur place, avant d'entrer sur le port, auprès de minoan lines: 113€ véhicule +2 personnes Camper all inclusive : passage, cabine, repas du soir. :gene: C'était en basse saison. Au retour, impossible de prendre le bateau le soir même, ni même dans les deux jours suivants notre retour à Igoumenitsa. :0 Il a fallu prendre un raffiot de Ventouri Lines vers Bari (+ 400 kms en italie!) pour embarquer le lendemain. 112€ en open deck. Anek Lines propose la traversée open deck/ camping on board au départ d'Ancone. La solution la plus avantageuse, c'est Minoan lines. Mais tu seras sans doute en haute saison. Tarifs et réservation facile sur internet, directement auprès des compagnies.
Suite du récit, et peut être fin, demain soir.
Claude. :basque:
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

Bon, comme je suis gentil, je vous en mets quand même une journée ce soir, et une bonne, en plus.


Malgré l’envie que j’en aie, je ne franchis pas la rivière et ne prends pas cette piste qui me tente mais dont je ne sais rien. Hier, en arrivant aux bains de Benjë, nous avons, de la route, aperçu un joli village, perché dans la montagne, aisément repérable par les grands cyprès qui entoure l’église.
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C’est justement Benjë. Une piste caillouteuse franchit de petits gués et monte raide vers le village. Le dernier virage est très serré et nous passons un portail qui nous fait entrer sur une esplanade à côté de l’église. L’église du XIX° siècle est fermée. Les larges arcades d’un préau offrent une vue magnifique sur la vallée. Nous grimpons vers le village par une petite ruelle pavée qui se glisse entre les jardinets en terrasse qui jouxtent les vielles maisons de pierre aux toits de lauze. Derrière un portail de bois, les membres d’une famille nous regardent avec curiosité et sortent à notre bonjour pour nous saluer, y compris la grand-mère toute de noir vêtue.
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Sur les linteaux des maisons, nous remarquons des symboles sculptés ou des figures animalières. Un long serpent sur un tronçon de colonne. Un bouquetin sur le tableau d’une porte ancienne. Sotiri, que nous avons croisé et salué quelques minutes plus tôt nous retrouve devant sa maison et nous invite pour un café. Nous pénétrons dans une petite cour fleurie dont le mur de clôture comprend plusieurs figures gravées prélevées sans doute sur des maisons en ruine.
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La maison est une belle demeure sans doute début XIX°. De belles boiseries occupent tout un mur du salon, et des banquettes courent sur deux autres cotés. Le mobilier, en dehors d’un joli buffet dans la cuisine, est une production très ordinaire des années 60. « Gezuar. Shendët. »
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Sotiri nous offre du raki et je profite de ce qu’il est allé préparer du café pour me débarrasser du fond de mon verre dans un vase qui contient quelques fleurs artificielles. Nous buvons un café épais en utilisant quelques mots d’anglais. Sotiri est ou était l’instituteur du village. Il a 61 ans, travaille-t-il encore ? Il nous fait visiter toute la maison puis nous emmène faire le tour du village et sa petite école, contigüe à l’église.
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Puis il fait sonner la cloche de l’église qui provoque l’arrivée d’Elena, avec les clefs, pour que nous puissions la visiter. Sotiri nomme les saints représentés sur les icones, amis ne reconnaît pas le Christ. Bien que s’être dit catholique, il reconnaît avoir été élevé dans l’athéisme et ne rien connaître à la religion.
Nous invitons Elena et Sotiri à boire une bière dans la cellule puis les quittons en leur promettant d’envoyer les photos.
Redescendus dans la vallée, nous gagnons la petite ville de Përmet, à quelques kilomètres. C’est une petite ville moderne, assez agréable, mais sans grand intérêt. Nous faisons sous la chaleur de 13 heures, quelques courses dans une épicerie qui va fermer et du veau – encore - chez le boucher. Nous nous attablons à la terrasse d’un restaurant chic qui domine la rivière où nous avons la surprise d’être accueillis et servis pas une jeune femme qui parle un peu de français. Le repas est assez quelconque, l’addition raisonnable, le café excellent.
Nous partons vers Fracher, village de montagne que le Petit Futé recommande pour son cadre exceptionnel. Nous quittons le goudron peu après Përmet. La piste s’enfonce dans une large vallée. Un grand bâtiment blanc surmonté d’un dôme doré occupe la croupe du premier contrefort. C’est un « tekké », lieu de culte des « bektashis ». Le bektashisme est la quatrième religion de l’albanie confrérie mystique musulmane fondée au XIV° siècle.
Nous n’avons pas encore entamé la montée que nous rencontrons, à la descente le couple d’allemands et leur Toyota. La piste fait donc bien une boucle depuis les bains de Benjë. Sans difficulté depuis Fracher, elle était difficile, voire très difficile, de Benjë à Fracher, étroite et aérienne. La dame disait avoir serré les fesses !
Il nous faut deux bonnes heures pour parcourir les 35 kms jusqu’à Frascher. Nous croisons deux véhicules. Au fur et à mesure qu’elle s’élève, la piste offre une vue de toute beauté sur les hauts sommets qui barrent l’horizon.
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Arrivé au col, nous entrons dans la forêt de hêtres et de sapins qui nous accompagne un moment. Un petit lac annonce l’arrivée au village composé de trois fermes, d’une importante maison – le musée ?- devant lequel trois bustes imposants rendent hommage à trois écrivains locaux , d’une école et de bâtiments désaffectés autrefois occupés par les soldats d’Enver Hoxha.
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En face du musée, un champ où paissent quelques moutons nous invite au bivouac. Nous sollicitons l’autorisation de nous installer auprès d’un homme qui marche sur le chemin près de son cheval bâté. « Ska problem. » Un berger s’approche, puis un homme en tee-shirt blanc, puis un monsieur en survêtement bleu en plus de l’homme au cheval. En moins de deux, nous nous retrouvons à boire du café et croquer des biscuits sur notre table de camping. La conversation n’est pas facile, aucun de ces messieurs ne parlant anglais. L’homme au tee-shirt est un ancien policier de Tirana, prétend avoir fait vingt ans de prison sous l’ancien régime. Le survêtement bleu revêt élégamment un bijoutier de Tirana en congé dans son village natal.
L’homme au tee-shirt blanc nous entraine pour visiter, croyons- nous, le musée. Il passe un coup de fil et cinq minutes après arrive un pick-up dans lequel nous grimpons. Nicole me fait remarquer que dans des pays plus risqués nous nous ferions enlever en toute innocence. Nous arrivons très vite devant le portail d’un bel ensemble de bâtiments anciens.
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Le porche est surmonté du symbole bektashi, soleil gravé dans la pierre. Une allée pénètre au cœur du « tekké » où nous faisons connaissance du « baba », le père, énorme personnage à l’imposante barbe, encore jeune. Pendant que la discussion s’engage entre eux, on nous invite à visiter librement les lieux. Nous n’osons pas pénétrer dans les bâtiments. Par une porte entrouverte, nous apercevons les sépultures de deux anciens baba : des ouvriers restaurent l’endroit très abimé par la dictature et nous donnent comme ils peuvent, quelques explications. De nombreuses gravures ornent les pierres angulaires des maisons : édifices religieux stylisés, étoiles, grenades, oiseaux, aigle à deux têtes, personnages.
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Une date figure à l’angle du bâtiment principal : 1866, la même que sur la fontaine où se font les ablutions. La coiffe de feutre blanc du baba traîne sur un muret, relevée d’une broderie ton sur ton.
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Nous revenons vers le groupe. On nous fait signe de rester sur place, et on nous abandonne sans plus de manières, sans doute pour la prière … qui dure, dure… Une demie-heure se passe, puis trois quart d’heures. Tant pis, nous faisons à pied les 1500m qui nous séparent de notre campement.
La fille, ou la belle fille de l’homme au cheval s’invite pour une causette avec Nicole, accompagnée de son gamin de deux ans qui escalade les coussins d’Euskal-Go. Elle est institutrice au village et parle un peu français. Le père, ou le beau-père, m’entraine jusqu’au lac pour relever ses lignes, bredouilles, et raccrocher des vers aux hameçons. Les dernières lueurs du jour accrochent aux montagnes des ombres féeriques qui trouvent leur image renversée sur les eaux noires du petit lac. Mon appareil photo est resté dans la voiture.
La nuit est tombée, chacun est rentré chez soi. Le sommeil nous gagne très vite après diner.
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Manard
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Re: Albanie Juin 2011

Message par Manard »

Bonjour Claude,


Toujours le même régal à découvrir ton récit de ce voyage avec Maïté et Charles, la langue n'aura pas été une trop grosse barrière pour nouer :super: des conatcts et relations

Bonne journée

Bernard
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

Je vous livre le récit de l'avant dernière journée de notre voyage. Je ne suis pas sûr d'avoir le temps demain de pondre celui de la dernière journée et de le publier. Je me rattraperai dès que possible.Notre maison de Biarritz est louée pour 5 semaines à partir de samedi et nous partons donc en balade. Direction d'abord, les hautes alpes, pour 15 jours, puis un saut au festival de Marciac, puis encore quinze jours dans les pyrénées, d'un coté ou de l'autre de la frontière. Nous amortissons la cellule !



Au matin, nous sommes invités à boire un café chez l’ex-policier de Tirana. Pas d’explications sur sa disparition hier au « tekké » ni de commentaires sur notre retour à pied.
Devant la maison s’étend un joli potager : tomates, haricots, épinards …
Sa femme et lui sont fiers de nous installer dans de profonds canapés en cuirs, plutôt kitch, qu’on n’attend pas vraiment dans ce village perdu. En guise de café on nous sert quelque chose qui ressemble à un millefeuille et qui se révèle être un morceau d’alvéole gorgé de miel. Le miel est délicieux, l’alvéole une fois mâchée vous laisse dans la bouche un morceau de carton qu’il faut recracher.
Nous prenons congé après nous être renseignés sur la piste qui rejoint les bains de Benjë, et dont les allemands nous ont dit que ce n’était pas que du plaisir. On nous parle de trois heures de pistes sans difficulté.
Nous partons donc sur le chemin qui nous fait repasser devant le « tekké », désert à cette heure.
Les choses commencent plutôt bien. Sans être roulante la piste n’est pas plus problématique qu’à la montée. Le panorama est superbe sur ces flancs de montagne à la maigre végétation. Une source abondante dans un virage, nous permet le plein d’une eau limpide et fraîche.
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Très loin sur notre gauche, dans le fond d’une vallée, des toits de tôle qui brillent sous le soleil indiquent des maisons totalement isolées qu’aucune piste ne semble desservir. Nous roulons longtemps, à flanc de montagne, sans trop monter ni trop descendre, cahin-caha, pas bien vite, profitant du paysage. Le Gps nous indique notre destination à dix kilomètres, a vol d’oiseau.
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Une maison et son potager surplombe le chemin, un homme s’arrête de sarcler son potager pour nous saluer de la main. Puis nous découvrons un gros village dans un vallon boisé et nous arrêtons sur ce qui pourrait être une place. Des enfants jouent au ballon dans la boue, correctement vêtus et pas encore trop sales, en milieu de matinée. Là encore : « Bonjour, comment tu t’appelles ? » Nous faisons connaissance.
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Ils ne nous suivent pas dans notre visite du village. Les maisons encore occupées, la majorité, sont bien entretenues, belles constructions de pierres et lourds toits de lauze, entourées de potagers bien tenus, balcons coquets, escaliers impressionnants.
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Les rues, autrefois pavées, sont par contre laissées à l’abandon, comme l’église du village, vidées de ses icones et de son mobilier, et le local de l’ancien parti au pouvoir, carreaux cassés et slogans défraichis. Nous ne rencontrons que deux femmes devant leur maison qui nous indiquent le chemin de l’église. Il faut à coup de bâton se frayer un passage dans les ronces et les orties pour y pénétrer.
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Les renseignements que nous donnent les enfants sur la direction à prendre ne sont pas clairs et nous mettons un moment avant de trouver la suite de la piste. Le premier virage nous offre une superbe vue sur le village que nous venons de quitter.
Un peu plus loin, sur un promontoire où paissent quelques vaches, un antique bulldozer soviétique passe une paisible retraite, rongé lentement par la rouille. J’y récupère une excellente barre-à- mine qui faisait défaut à mon équipement.
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Nous nous disons que les allemands étaient bien impressionnables, quand après un virage, nous découvrons sur un versant désolé en face de nous l’inquiétante et précaire saignée de notre piste, rétrécie, en devers par endroits, surplombant le vide et franchissant les ravins adjacents dans des épingles à cheveux à moitié effondrées.
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La dame serrait ses fesses allemandes, nous serrons les nôtres, bien françaises.
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Deux virages coupés par un ruisseau qui a emporté une partie de la piste nécessitent une manœuvre pour être franchis.
Plus loin, c’est la boue qui s’en mêle.
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Les passages délicats se font plus nombreux, heureusement dans des endroits non exposés. Nous faisons quelques belles embardées dans des ornières de plus en plus profondes dans lesquelles nous tombons, d’avoir voulu les éviter en essayant de laisser deux roues sur le bord plus ferme.
Revenu sur une partie caillouteuse et aérienne, je me rends compte qu’un pick-up arrive derrière nous. Il nous rattrape et je profite d’un renfoncement sur la droite pour le laisser passer. A vide, il roule beaucoup plus vite que nous et nous dépasse en nous saluant. Deux minutes après, dans un petit bois, une grosse ornière occupe la piste.
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Le pick-up vient d’y passer et je m’y engage prudemment, pas trop lentement quand même, histoire de ne pas y rester, mais à la sortie, c’est mon pare-choc qui accroche et le cabochon de mon feu arrière gauche qui disparaît définitivement dans la boue.Image Heureusement, les feux fonctionnent malgré tout, sauf le stop.
Après un second village, la piste redevient plus facile.
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A vol d’oiseau, nous sommes encore à six kilomètres des bains de Benjë. Nous descendons franchement, surplombant une rivière aux eaux grises que je suppose être celle qui coule sous le pont de Benjë. Dans la vallée, quelques maisons et quelques champs s’accrochent aux pentes, totalement isolées. Le chemin remonte pour passer un petit col, puis plonge vers la rivière. Sur l’autre rive, en contrebas, de gros engins de chantiers rabotent la montagne parallèlement à la rivière, sans doute une route en construction. Sur un étroit pont de béton, nous franchissons les eaux rugissantes qui se ruent dans un étroit et profond canyon, qui finira en amont du beau pont de Benjë.
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Nous nous croyons à bon port, mais la piste fera encore de longs détours avant de se décider à dégringoler jusqu’au niveau de la rivière que nous franchissons à gué avant de gagner le petit emplacement où nous avions partagé un dernier repas avec Charles et Maïté deux jours plus tôt.
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Nous avons mis cinq heures, pour rallier Frasher à Benjë. Un peu éprouvant, c’est vrai, mais les paysages superbes valent vraiment de ramer un peu.Image
Nous déjeunons très tardivement, côtes de veau et girolles ! Ensuite de quoi, après un petit bain dans un trou profond de la rivière nous retournons au petit bistro près du pont pour y boire un coup. Les propriétaires nous y font un excellent accueil. La patronne nous fait gouter son pain et son fromage. Son mari, une fois compris le trajet que nous venions de faire, me montre une carte d’état major pour repérer et nommer les villages que nous avons rencontrés.
Nous regagnons notre bivouac pour une bonne douche en extérieur aux derniers rayons du soleil. Une fois de plus, nous nous endormons sur une très belle journée.
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Manard
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Re: Albanie Juin 2011

Message par Manard »

Bonjour Claude,


Merci pour le récit de cette avant dernière journée en Albanie, pour qu'il y ait des girolles et vu les saignées boueuses par endroit, cette partie du pays a du être bien arrosée. Vraiment ce sont des coins qui nous plairaient bien, euh... par pour la boue :lol: .

Bonne balade

Bernard
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dakure
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Re: Albanie Juin 2011

Message par dakure »

slt bien sympa cette suite de votre périple, piste, boue, ravins, la totale quand même!!! :ghee:
Bravo à vous
Ford Ranger simple cabine, K-Hutte 2.70 toit relevable complet.

Les pneus ça me gonfle, comptez 3 barres environ![/size]
Mon téléphone ne charge plus, sans doute un problème d'alternateur...
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

Sympa, je vous mets la fin !

Dernière journée en Albanie.
La route suit le cours de la rivière Vjosë. Les moissonneuses sont à l’ouvrage dans les champs qui bordent la route vers Këlcyrë et les bottes de pailles de blé sont chargées sur les camions. Au bord de la route aussi sont empilés des montagnes de pavés, probablement destinés à nos places et rues piétonnes occidentales.
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Këlcyrë est une petite ville sans caractère, au carrefour des routes de Berat et de Tepelenë.Image
Nous y achetons quelques légumes. Les HLM d’époque communiste exposent leurs briques nues aux intempéries. On n’a pas vraiment envie d’habiter là.
La route vers Tepelenë emprunte une vallée étroite. Une usine d’embouteillage d’eau flambant neuve est installée près d’une résurgence abondante. Nous buvons un café dans un hôtel récent qui nous semble surdimensionné. Qui occupe toutes ces chambres. Près de l’établissement, nous faisons notre dernier plein d’eau albanais.
A Tepelenë, nous complétons nos courses dans un super-market bien achalandé. Nous nous promenons le long des anciennes murailles dressées pour défendre la ville sous le règne d’Ali Pacha, mais c’est assez décevant, d’autant que près de la poterne un tas d’ordure attend un improbable ramassage. Il fait assez chaud et les rues ne sont pas ombragées. Image
Nous trouvons un restaurant dont la terrasse, une fois de plus, domine la vallée. La carte n’est pas très étendue : « bifteck », c'est-à-dire côtes de porc, sans doute congelées. Mais c’est plutôt bon. Pas de café, le percolateur est en carafe, pas de café non plus en face, il n’est pas allumé. Café enfin, dans le bistro suivant, excellent.
Nous emmenons Euskal-Go dans un « lavazo » pour une toilette indispensable. Il faut plus d’une demi-heure à deux gaillards et à leur karcher pour venir à bout, c’est le cas de le dire, de toute la boue accumulée.Image
Mais quel bonheur ensuite, cette carrosserie rutilante et la blancheur oubliée de la cellule !
La route à quatre voies nous emmène rapidement à Girokastër, belle ville ancienne bâtie à flanc de montagne. Passée la ville moderne, nous attaquons la montée sur des pavés luisants : mieux vaut ne pas avoir à faire un démarrage en côte. Nous passons le « col », véritable petit col, en pleine vielle ville, où se réunissent les différents quartiers de Girokastër. Nous nous garons sur une place ne contrebas. A pied, nous explorons les environs du col, mais nous ne voulons ni trop monter, ni trop descendre sous une forte chaleur. D’énormes maisons appuient comme deux tours tronquées sur une grande arcade. Le rez-de-chaussée est aveugle, les deux étages sont largement ouverts par d’immenses fenêtres à petits bois.Image Le minaret de la vielle mosquée lance sa pointe argentée vers le ciel. Tout en haut du piton se dresse la citadelle d’Ali pacha. Nous y montons par un chemin détourné, rasant les murs pour chercher l’ombre.
Une impressionnante galerie aux piliers gigantesques et aux murs énormes, expose des pièces d’artillerie de la seconde guerre mondiale.
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Les remparts offrent sur les toits de la vieille ville une vue étonnante, enchevêtrement serré de pans de lauze déformés par les ans.
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Nous parcourons un moment les vieilles rues au pied des belles demeures, puis nous descendons dans la ville moderne où nous nous efforçons de dépenser nos derniers leks.
Nous reprenons la grande route en direction de la Grèce, puis nous bifurquons en direction de Libohovë près de laquelle nous cherchons notre dernier bivouac. Sur la piste, près d’un petit lac, nous entrons au bord d’un champ. La piste s’avérera très fréquentée et ce ne sera pas le plus beau bivouac de notre séjour.
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Le lendemain, nous passerons la frontière sans encombre après tout juste trois semaines et deux mille kilomètres en Albanie, et gagnerons la ville de Ioannina, joli lac et beau musée. Puis nous prendrons la route des Météores. Superbe bivouac sur un piton, près d’une église, les Météores en fond de tableau. A pied d’œuvre assez tôt, visite de quatre monastères. Exceptionnel, mais beaucoup de monde sur les deux principaux.
Très belle petite route de Kastraki vers Arta, dont quelques kilomètres de piste et un effondrement de celle ci avant Mesochora, demi-tour et petite déviation acrobatique.
Bivouac après le barrage, pas sensass, en bord de route. Très beau pont ancien à Arta, grand frère tordu de celui de Benjë. Déjeuner à Preveza – nous regrettons les additions albanaises – puis baignade dans la baie. Jolie route vers Parga et bivouac sur une petite plage presque déserte. Baignade.
Visite du site ancien de Nechromanteio puis de Parga, joli village touristique, et déjà du monde. Repas sur le port, et route jusqu’à Igoumenitsa. Pas de possibilité de passage vers Ancône avant trois jours. Billet pour Bari demain soir en open deck avec Venturi Lines :
112 €.
En route vers le site de Dodone, à 60 kms. Bivouac au dessus du site, tranquille. Visite du site et retour sur Igoumenitsa en fin de matinée. Resto, pas mal. Plage l’après midi. Embarquement à 21 heures sur un presque rafiot. Mer agitée, traversée chahutée. Arrivée à Bari à 11 heures le lendemain.
Retour en trois jours avec un petit arrêt à Pise. Au total 6500 kms.
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pat39
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Re: Albanie Juin 2011

Message par pat39 »

Encore merci .
J'ai suivi votre parcours sur la carte mais je ne vous suis plus après frasher ,je ne trouve pas Benjë et les bains :nono:
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claudius64
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Re: Albanie Juin 2011

Message par claudius64 »

La route qui mêne à Benjë ne figure pas sur la carte. Venant de Permët, il faut prendre à gauche à environ 6kms. Panneau indicateur. J'ai les traces du voyage sous mapsource.
Claude. :basque:
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