Partie 1 :viewtopic.php?p=193189#p193189 : Préambules, petit retour historique.
Partie 2 : viewtopic.php?p=193306#p193306 : Le choix du porteur.
Partie 3 : viewtopic.php?p=193465#p193465 : Le concept de la cellule.
Partie 4 : viewtopic.php?p=193555#p193555 : Réflexions sur l'agencement intérieur.
Partie 5 : viewtopic.php?p=193680#p193680 : Photos de la cellule.
Partie 6 : viewtopic.php?p=193743#p193743 : Les ouvertures et la ventilation.
Aujourd'hui, L'ENERGIE ET SON STOCKAGE
Quand on lit des avis sur les forums, ou que l'on discute, je me rend compte que les gens sont bien au fait des nouvelles technologies.
Si on creuse un peu plus la question sur les possibilités offertes et le mode d'utilisation, ce n'est plus le même discours.
En général, on obtient un mélange qui reprend les codes d'utilisation des anciennes technologies en y empilant les nouvelles.
On se retrouve avec un mille-feuilles d'idées, souvent erronées, peu fonctionnelles, et qui ne mettent plus en avant les multiples possibilités qu'offrent ces nouvelles technologies.
Dans une installation électrique, il y a trois facteurs qui vont déterminer l'usage que l'on peut en faire.
La capacité de production de l'énergie.
La capacité de stockage de cette énergie.
L'utilisation de cette énergie.
Je vais commencer par le stockage, la Batterie.
A ce jour, deux technologies se partagent l'espace, la batterie gel et la batterie lithium.
A ce stade le choix est simple.
Si vous n'avez à faire fonctionner que deux lampes led et un petit frigo, prenez une batterie Gel, un coupleur séparateur et un petit chargeur.
Investissement minimum pour service minimum.
Moi, je vous parle de mon cas précis et de mes réflexions sur mon usage.
Dans le Sprinter j'avais déjà gouté avec bonheur au batteries lithium.
D'une capacité de 180 AH, chargé en roulant à 50 Ah et épaulé en théorie par 200 W de panneaux solaires me permettant d'espérer une charge théorique de 30 d'Ah jour.
Pour mon nouveau projet, profitant de cette expérience, je suis allé beaucoup plus loin dans mon raisonnement.
J'ai tout remis sur la table, proprement en faisant abstraction du passé.
Avant le lithium, l'idée que j'ai développé n'aurait pu exister à cause du poids des batteries embarquées.
Pour 320 Ah de batterie lithium 40 kg. Pour l'équivalent en Gel il faut 720 Ah, 210 KG.
Sachant que pour une durée de vie identique (nombre de cycles), la batterie lithium autorise l'utilisation de 80 % de la charge alors qu'une batterie Gel c'est 40 %.
Pour la batterie gel, vous pouvez aller au-delà et donc diminuer les poids mais au détriment de la durée de vie de la batterie qui peut être divisée par trois.
Et de fait qui diminue l'intérêt du gel en augmentant théoriquement le prix de ces batteries par trois.
Me suis-je bien fait comprendre ...

Mais parlons donc de mon projet.
Donc, la base de l'installation est composée de deux batteries lithium VICTRON de 160 Ah donc 320 AH au total.
Puissance que j'estime suffisante pour l'utilisation que je veux en faire.
La production d'énergie.
Pour la production d'énergie, je n'ai retenu que deux solutions.
L'alternateur du Ranger quand on roule et qui me fournis en continu 90 Ah jusqu'à pleine charge.
Un chargeur de 35 Ah quand je suis branché sur le secteur, (camping, Maison etc...)
Je n'ai pas retenu l'énergie solaire et ce pour plusieurs raisons.
Ca va vous surprendre, mais dans le cas d'un véhicule équipé comme le mien, le solaire appartient au passé.
Je m'explique.
Partant du principe que j'arrive au bivouac avec mes batteries chargées, j'ai en principe, 4 à 5 jours d'autonomie.
C'est un cas de figure extrêmement rare, car on reste rarement aussi longtemps au même bivouac.
Dès que je bouge, j'aspire 90 Ah dans mes batteries, donc une heure de route me donne une journée 1/2 d'autonomie.
Vous aurez ainsi compris que j'ai du coup une autonomie infinie et que la petite charge additionnelle d'un panneau solaire ne sert à rien.
Dans mon raisonnement, il est préférable d'investir le coût de l'installation des panneaux solaires dans une surcapacité de stockage lithium.
D'autant plus que les panneaux solaires tels qu'ils sont installés sur nos véhicules, forcément à plat, n'ont pas beaucoup de rendement.
En plus, moi, personnellement, je préfère bivouaquer à l'ombre d'un arbre, plutôt que de griller en plein soleil pour récupérer quelques watts.
Et je ne parle pas de leurs poids et de leurs fragilité.
Pour les inconditionnels du panneaux solaire, (je vous vois venir ) il y a une bien meilleure solution. Le solaire amovible.

On en trouve à foison sur zonzon. Ca rime.

Bien orienté, un panneau de 100 W en vaut largement 200. Une solution pour prolonger un bivouac paradisiaque sur plus de cinq jours.
Encore aura-t-il fallu prévoir la nourriture et surtout l'eau pour une si longue période.
L'utilisation de cette énergie.
Le stockage, la charge, c'est bien beau tout ça, mais la finalité, est de profiter de cette énergie débordante.
Pour bien appréhender la chose, il faut faire abstraction de l'usage passé pour adopter un nouveau mode vie.
Je vais vous donner un exemple à partir de commentaires publiés lors de mes précédents posts.
Dans ma nouvelle cellule, j'ai deux cuisines.
Une petite à l'intérieur, composée d'un évier, d'une plaque à induction, ou d'un petit gaz amovible, (tout neuf, jamais servis) en cas de manque d'énergie (pouf, pouf)
et d'un Micro-ondes. Un tiroir est dédié au stockage de vaisselle pour deux, de nécessaires au petit-déjeuner, confitures, thé, café etc... et du pain.
Plus divers babioles utiles à notre bien être, chocolat, biscuit, tire-bouchons etc..


La deuxième, à l'extérieur, bien plus vaste, et complète.

Dans celle-ci, on peut vraiment stocker les aliments et cuisiner.
Soit avec l'induction, soit avec un foyer deux feux gaz alimenté par un bouteille camping-gaz R901 qui donne une autonomie de 15 jours à 3 semaines.
Au Maroc, on va bien évidement utiliser le gaz à 1 euros la recharge.
En France à 26 euros, on privilégiera l'induction.
La plaque à induction vaut le prix de deux recharges.
Pourquoi deux cuisines?
C'est là qu'intervient le raisonnement nouveau déterminé par l'énergie.
La cellule à été pensée dans son agencement global pour pouvoir affronter confortablement toutes les saisons.
Il est évident que préparer un repas un beau soir d'été et sous une pluie battante, voir de la neige ou du vent, n'est pas la même chose.
L'environnement du bivouac n'est pas forcément propice au déploiement de la cuisine extérieure. Centre ville, parking etc..
Les fonctions de la cuisine extérieure est la préparation des repas et leur cuissons.
Je me vois mal cuire un poisson, de la viande ou de l'ail dans la cellule, ce qui équivaudrait à cuisiner dans notre chambre. Sans compter les dépôts de graisse sur les parois dûs à l'absence de hotte.
Donc dehors les odeurs.
Que l'on prépare un repas pour deux quatre ou six le temps est le même, donc comme à la maison on prépare un repas pour plusieurs fois et comme à la maison on congèle le surplus en portions.
Et oui, on le congèle dans notre congélateur, pourquoi s'en priver, on a l'énergie pour.
Du coup, si les conditions sont inappropriées à la préparation d'un repas, on sort ce qu'il faut du congèlateur et....
on le réchauffe au MICRO-ONDES.
On sort nos assiettes du tiroir et on déguste notre bonne préparation réalisée peut-être il y a quinze jours.
Petit aparté concernant le Micro-ondes.
Ne pas confondre, puissance restituée et puissance absorbée.
Généralement c'est la puissance restituée qui est annoncée, 600, 700 ou 900 Watts.
Pour calculer la puissance absorbée il faut multiplier par deux ces chiffres et prévoir un convertisseur adapté.
Moi j'ai un 600 Watts qui en consomme 1200. soit 92 AH
Donc au bout de trois heures d'utilisation je n'aurais plus que 20% de batterie.
Vous voyez l'échelle des possibilités. Qui utilise un micro-ondes pendant trois heures ?
On pourrait réchauffer le plat sur la plaque à induction, mais c'est plus compliqué, il faut la sortir, la brancher, prendre une casseroles, tout nettoyer et ranger ensuite. Bof.
Pour l'eau chaude, le raisonnement est identique.
Pas besoin de réfléchir.
Le gaz trop dangereux, et vu le prix des recharges, ce serait un luxe.
Le gasoil, mettre en route le chauffage pour chauffer de l'eau, bruit, odeurs extérieures, Bof.
Un chauffe-eau avec une résistance de 12 volts à 300 Watts, Dieu que c'est long à chauffer.
Allez, pas de suspens, vive le chauffe-eau électrique 220 volts.
L'installation est équipée d'un convertisseur de 1200 Watts.
Moderne, il permet un mode recherche qui détecte une consommation de plus de 20 watts avant de se mettre en route.
Ce mode permet de laisser le convertisseur en fonction avec une économie de 70% de son mode veille et de disposer en permanence du 220 volts pour un coût énergétique négligeable.
J'ai eu beaucoup de chance lors de la commande de mon chauffe-eau Elgéna. Il n'y en avait aucun de disponible avant plusieurs mois.
Du coup, j'ai du rechercher une alternative et je suis tombé sur cette merveille.

https://fr.heatso.com/surecal-6-litre-1 ... r-no-coil/
Livré avec une vanne thermostatique, résistance 12V et 220 V , cuve en cuivre et bonne isolation.
Et tout ça pour 300 euros. De plus les résistances sont munies thermostat pour règler la température de l'eau souhaitée.
De 40 à 85°. Adieu Elgéna.
Pour plus d'efficacité, j'ai doublé l'isolation avec de l'isolant en plaque que l'on met généralement pour isoler un foyer intégré dans un mur.
Ca fait deux centimètres d'épaisseur et est d'une efficacité maximum.
Avec une température extérieure de 5° nous avions au bout de 20 heures de l'eau suffisamment chaude pour prendre une douche.
Donc en usage normal, on met le chauffe-eau en route quand on roule et on a de l'eau chaude disponible pour la journée, sinon on le met en route si besoin ce qui nous coûte une trentaine d'ampères, une paille.
On va également tester la marche permanente. Y il n'a pas de raison.
Vous ai-je parlé du sèche-cheveux et du grille pain ?

Donc pour conclure, avec mon installation, on peut tout aussi bien vivre comme si on était branché sur le secteur, ou se mettre en mode économique, avec l'utilisation du gaz en cuisson, et de l'eau chaude solaire avec notre petit réservoir et douchette Décathlon.
Conforme à l'esprit de modularité et d'adaptation du mode de vie en fonction des circonstances que j'ai souhaité créer avec ce projet.
Pour finir le Plan réalisé avec Sketchup de mon installation Victron et uuen photo de l'installation.
A noter, que ce genre réalisation doit être installée soit par un professionnel soit par une personne très compétente.
Les puissances en jeu sont très importantes et les risques de provoquer des pannes, voir pires des départs de feux sont aussi importants en cas de mauvaise installation.
Voici le schéma de mon installation :

et sa réalisation :

Le bloc alu en haut à gauche n'est pas de la marque Victron, mais est le gestionnaire de charge VOTRONIC.
C'est un super appareil indispensable en Euro 6
Il détecte la mise eu route de l'alternateur intelligent, régule la charge des batteries lithium, et surveille à l'arrêt la batterie moteur.
En cas de décharge, il injecte un courant de 1A en pussant dans le parc de service pour éviter toute surprise au démarrage.
https://www.votronic.de/index.php/de/pr ... 212-90-neu
Les batteries sont positionnées en avant du réservoir d'eau sous la banquette du fond et solidement fixées au plancher.
C'est l'eau qui va refroidir les batteries ou les batteries qui vont chauffer l'eau ? Mystère !!!!

Voilà, la fin de ce post, j'espère que vous aurez appris quelques petites choses pour en tirer profit lors de l'élaboration de votre futur projet ou la rénovation de votre cellule actuelle.
Mais petite piqure de rappel, c'est ma proposition en fonction de mes choix et besoin.
La meilleure solution restera toujours celle qui vous conviendra le mieux, soit matériel soit financière.
A ce propos une installation comme la mienne coûte au alentour de 4000 euros.
Pas forcément à la portée de toutes les bourses.
Au prochain épisode, la gestion de l'eau à Bord.
Bonne lecture et à bientôt.
La suite aux prochains épisodes
Partie 8 : viewtopic.php?p=193859#p193859 : L'eau et sa gestion.
Partie 9 : viewtopic.php?p=194090#p194090 : Le poids, la DREAL et les choix divers