Premier lieu incontournable : le Jaizkibel. Sitôt passée la frontière au péage de Biriatou, avec ses files de camions, c'est le dépaysement total. Depuis Pasai Donibane, ancien village de pêcheurs, une montée assez raide mais très courte nous emmène sur les hauteurs dominant l'océan, vers un sentier magnifique et très spectaculaire.

Les roches calcaires, érodées par le climat marin, ont pris des formes étranges...

... et à certains endroits, c'est une véritable dentelle de calcaire.

Certains passages sont à déconseiller aux personnes sujettes au vertige, car on domine la petite baie de Pasai et le sentier est un peu étroit... Mais il y a une main courante pour les plus frileux, et les plus téméraires peuvent frimer...


On arrive en haut sur un plateau qui offre une belle vue sur la côte du Gipuzcoa, une des régions formant le Pays basque espagnol avec la Biskaia (Biscaye en français) et l'Alava. De là, on distingue parfaitement la côte landaise jusqu'à l'horizon.

Evidemment, la région est très accidentée. Il y a pas mal de pistes qui grimpent dans la montagne, mais il est difficile de trouver un endroit plat et calme pour bivouaquer. Quand c'est calme, c'est pas plat et quand c'est plat, c'est loin d'être calme car assez fréquenté par les locaux, qui comme chacun sait se couchent tard et sont relativement bruyants...


Pour aller ensuite plus loin, vers d'autres sentiers de ballade, il faut bien sûr prendre la route du bord de mer qui, quand le relief le permet, descend de la montagne pour rejoindre l'océan. On traverse alors de jolis villages comme par exemple Getaria, à visiter absolument.

Plus loin, Ondarroa est un peu plus moderne, c'est un village de pêcheurs alors si vous voulez manger du poisson, c'est là qu'il faut aller.


Toujours en suivant la côte, il faut s'arrêter à Elantxobe (prononcer "élantchobé"), village du bout du monde ! Construit sur un endroit de côte très pentu, les maisons les plus hautes sont à plus de 140 mètres au-dessus de la mer !

Le village est desservi par deux routes en cul-de-sac, une descendant au port et l'autre, bordée de belles maisons, finissant en haut du village.

La configuration des lieux et le manque de place a posé un problème pour la desserte des bus régionaux, car il leur est impossible de faire demi-tour au bout de la route. Alors un esprit ingénieux a conçu cette plaque ronde sur laquelle le bus stationne, et qui tourne pour le remettre dans le bon sens ! Les voitures des touristes trop curieux qui vont jusqu'au bout de la rue (dont moi, bien sûr !) doivent soit faire demi-tour sur la place soit, si le bus est là, le contourner en suivant les flèches blanches et en passant sur une petite rampe (à gauche derrière les deux personnes). Déconseillé aux gros campings-cars !


C'est au-dessus d'Elantxobe, sur un des rares endroits plats près du cimetière, que nous avons rencontré un "grand frère", appartenant apparemment à quelqu'un du village. Ce grand parking est intéressant, d'abord parce qu'on peut y bivouaquer (N 43° 24,063 - W 002° 38,486) et ensuite parce qu'il est le point de départ d'un superbe sentier à ne pas rater (il y a des panneaux indicateurs sur place) et qui mène, après 30 minutes à peine d'une petite grimpette musclée, tout en haut de la falaise d'Ogoño. Et là, mes enfants... Attention les yeux !


A 276 mètres au-dessus des vagues, ça parait peu mais c'est impressionnant, on a une vue à 200 degrés sur la côte, Gipuzcoa à droite, Biskaia à gauche, au bord d'une falaise qui plonge à pic dans l'océan ! Et tout en bas, loin (ce qui ne rend pas sur la photo, mais regardez la taille des voitures !), une petite plage de rêve, en tout cas en cette saison. En été, c'est sûrement pas pareil !

Voilà, c'est un petit tour rapide limité à la côte de ce coin d'Espagne qui mérite sans doute d'être visité plus profondément. La très forte identité de cette région, souvent nettement revendicative, fait que la langue basque y est omniprésente et prépondérante, ce qui est parfois déroutant. Mais ça renforce le dépaysement qu'il est étrange de ressentir si fortement, alors qu'on est si près de la France et que de certains endroits, on en voit encore les côtes !
Bref, à consommer sans modération !
