Mongolie: aller retour en 4x4

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Olivier Crasquin
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Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Olivier Crasquin »

Mongolie 2016

Kursk, le 24 mai - Km 2975

Cap à l'est, voyage vers le Levant. Cette année nous partons pour les steppes mongoles. Toujours avec notre fidèle trapanelle mais de nouveaux compagnons de voyage. A six et trois véhicules pour cette balade "orientoseptentrionale" prévue en trois mois et demi.
Première escale à Prague. Une vieille ville effervescente et totalement baroque. La Tchèquie a basculé dans l'occident presque avec impudeur. Elle étale clairement sa modernité et la richesse de certains.
Contact avec la Pologne à Auschwitz. On en connait l'histoire mais la vue du théâtre de cette effroyable abomination est boulversante. La douceur de Cracovie est bienvenue.
Grâce à la manne européenne de superbes autoroutes toutes neuves jusqu'à la frontière ukrainienne. Petite appréhension, en début de voyage les soutes sont garnies... Fouille symbolique, douane facile.

Contrairement aux diverses infos routes et autoroutes sont excellentes. Traversée de nombreux villages dont le dôme doré des églises étincelle. En ce dimanche matin en sort une foule de fidèles endimanchés. Costumes et robes modèle 1960. L'impression de revenir en enfance dans une campagne tranquille où le moindre arpent est utilisé. Les vaches paissent au bord de l'autoroute d'où partent vers les villages des chemins de terre. Et tout respire le calme et la quiétude. ,

Traversée de Kiev conforme aux prévisions: circulation anarchique, rare signalisation en cyrillique, deux GPS qui ne sont pas d'accord, routes défoncées Mais là aussi tout se passe dans le calme. Déjà le fatalisme slave?
Dans une station service ukrainienne, acheter à un moldave un téléphone coréen tombé d'un camion en Allemagne. La mondialisation!
Bivouacs en bord de route cachés dans des bosquets. Seuls les moustiques nous trouvent.

Frontière russe ce matin. Douaniers ukrainiens ripoux. Nous avons résisté aux diverses tentatives d'intimidation. Appréhension cependant avec les russes. Hormis une plaquette de Tramadol qui les a excités, une fouille aléatoire qui est passé à côté de l'essentiel (flacons divers, le chien russe ne renifle pas le Pastis!), des paperasseries soviétiques, le passage n'a duré que quatre heures...
Ce soir hotel à Kursk (imposé pour l'obtention du visa).
Et maintenant nous allons ralentir le rythme pour profiter de la traversée de la Russie jusque Irkoutsk ou nous devrions arriver vers la mi juin.
La suite autour du cinquantième degré est.



Cheliabinsk, le 30 mai km5075

Entre Ukraine et Volga, de Kiev à Saratov, une longue plaine de terre noire, des champs gigantesques, de rares kholkozes en état de délabrement plus ou moins avancés. Pour rompre la monotonie quelques villages aux modestes maisons de bois entourées d'un potager. Et une station service.
A Saratov nous avons traversé la Volga. 1,5km de large. Pas vu de bateliers...
Mais la route qui la longe traverse un joli parc où elle s'étale paresseusement; 20m d'altitude à 200km de l'embouchure.

La circulation est maintenant fort dense. File presque ininterrompue de camions dans chaque sens. Et l'adaptation aux imprévisibles coutumes locales nécessite beaucoup d'attention. La roulette russe se pratique aussi sur la route...
Quant au réseau routier cela va du pire à l'excellent. Dommage que le pire en soit l'essentiel! Beaucoup, beaucoup de travaux pour tenter d'y remédier, mais les hivers et les camions sont gagnants. La nationale ressemble donc à une mauvaise piste de slalom entre camions, trous, ornières et fondrières où un âne pourrait se prélasser. La voiture chaloupe un tango permanent entre les rails creusés par les camions. La seconde d'inattention est contre indiquée...
Sur les bords de route de nombreuses stations service, des motels, cafés, petits restos et échoppes. Et tout le monde circule, s'arrête, traverse ou démarre à son gré.

Tous les panneaux de signalisation sont bien sûr en cyrillique. Je commence à maitriser. Les russes doivent leur alphabet à deux moines orthodoxes venus les évangéliser au IXème siècle: Cyrille et Méthode. Cocasse!

Irkoutsk est encore loin. Nous faisons donc les routiers. Pas vraiment passionnant mais on découvre. Temps magnifique. 30°C cet après-midi. Bivouacs de fortune sur des chemins de traverse cachés par une haie ou un bosquet. Hier soir cependant 20km de piste pour accéder à un joli lac dans l'Oural loin du bruit de la route. Bucolique, plus frais, paisible. Un petit break.
Et nous reprenons la route...
À bientôt pour la suite.



Irkoutsk, le 10 juin. km9125

A force d'aller voir ce qu'il y a derrière l'horizon nous sommes arrivés à Irkoutsk.
Un nom aussi mythique que la Sibérie , un mot qui sonne comme une musique d'ailleurs, un rêve de l'imaginaire. Mais pour déguster l'étonnement d'être ici, la route est longue.

L'Oural est la frontière entre l'Europe et l'Asie. Jolies petites montagnes boisées dont le piémont est marque l'entrée en Sibérie. Le thermomètre chute alors de 20 degrés. Bienvenue!
Ce n'est plus tout à fait la même Russie. Le poids du climat, de l'histoire, de l'éloignement, des distances? Ce n'est plus la relégation, mais pas encore la joie.
Les gens sont réservés et les sourires rares. Ils ne veulent ni voir ni être vus. Transparents pour n'être pas remarqués.

Surprenante platitude d'une route plutôt meilleure, souvent rectiligne, qui file vers un horizon de marais et de bouleaux. Parfois de gigantesques champs labourés dont on ne voit pas la fin. De rares villages d'isbas qui ne respirent pas l'opulence...
Quelques toits colorés pour tenter d'égayer la grisaille du bois vieilli et le coeur des habitants. Six mois par an sous la neige et soixante dix ans sous le communisme, ce n'est pas l'allégresse.

Nous roulons, roulons toujours cap à l'est vers le levant. Encore une heure de décalage aujourd'hui. La Sibérie, plus grande qu'Europe et Amérique du Nord réunis, c'est neuf fuseaux horaires. Une démesure striée de fleuves énormes comme l'Ob ou l'Ienissei que nous avons traversés. L'Altaï coule vers l'Arctique.
La route longe le transibérien. Construits par les bagnards des tsars blancs et rouges.
La Sibérie a longtemps été une terre de bagne, de déportation, d'exil et de goulag. Le pouvoir voulait exploiter ces gigantesques espaces riches de ressources naturelles. Le condamné était une main d'oeuvre gratuite. Il y en eu des dizaines de millions... Droit et justice dites vous? Silence tovaritch!

En ce début juin la température ne dépassait guère les 10°C. Est-ce l'anticyclone de Sibérie, 1500km plus à l'est on est à 25°C. Et la nature devient presque exubérante. Plus beaucoup de cultures mais des forêts printanières de résineux et de bouleaux.
Il est plus facile maintenant de trouver un chemin creux pour le bivouac. Il existe aussi de grands parkings pour camions à côté d'une station service, d'un motel ou d'un improbable boui-boui. Hier soir dans un Bagdad café de moujiks les meilleures brochettes que j'aie jamais mangées. Arrosées de vodka bien sûr.
Un point noir cependant; des myriades de moustiques assoiffés du sang des capitalistes. A un niveau tel qu'il est souvent illusoire d'envisager de manger dehors. Quant à faire popo sans se faire piquer les fesses...

Etape à Tomsk là où Michel Strogoff s'est fait brûler les yeux. Jolie ville universitaire pleine de charme avec encore des rues entières de belles maisons en bois. Et toujours les bulbes dorés des églises orthodoxes.

Que les filles sont belles en Russie. Des jambes interminables, une peau avide de soleil volontiers dénudée, un sourire timide vite craquant. Quand leur réserve naturelle fond, les russes deviennent volubiles. Il est vrai qu'ici le touriste, denrée rare, est d'abord objet de curiosité.
Belle randonnée dans un parc au bord de l'Ienissei. Une dame nous entendant parler nous interpelle en français pour nous avouer son goût pour la littérature française. Et de sortir de son sac à dos les "Contes du chat perché " de M. Aymé. Jolie rencontre...

Après avoir découvert Irkoutsk, pris soin de nous et cajolé la voiture ce sera quelques jours de farniente au bord du lac Baïkal. Sous la protection des chamanes...
Et pour aller en Mongolie nous traverserons le pays des bouriates. Rendez vous à Oulan Bator dans deux ou trois semaines.



Lac Baïkal 19 juin

Le lac Baïkal, plus grande réserve d'eau douce du monde, est à la mesure de la Sibérie. Plus d'eau que les cinq grands lacs d'Amérique du Nord réunis, il faudrait que tous les fleuves du monde s'y déversent pendant un an pour le remplir. Profond de 1600m, il est couvert de glace 4 mois par an. L'hiver on le traverse en camion.

Quelques jours de randonnées, balades et bivouacs dans une nature sauvage presque désertique. Les pistes sont parfois rudes. La faune est pauvre. Quelques oiseaux et de petites marmottes. Nous n'avons pas vu de cerfs, ours ou loups. Plages au bord du lac, forêts de mélèzes, du bois à volonté pour le feu qui le soir nous réchauffe. Dés le coucher du soleil la température dégringole.
A la pêche nous n'avons fait que des bredouilles. La technique ne doit pas être au point. Heureusement les rares boutiques sont bien achalandées. Parfait pour les trappeurs du dimanche.

Curieusement depuis que nous sommes en Sibérie nous avons l'impression que l'accueil est plus chaleureux. Saluts, sourires, discussions qui malheureusement tournent court par incompréhension. Mais une impression de sympathie pour les étranges voyageurs que nous sommes. De temps en temps quelques mots d'anglais avec des jeunes ou d'allemand avec de moins jeunes... Surprenant aussi d'entendre un "au revoir" dans un bistro au bord de la route.

Pas encore vu de gens qui, comme nous, voyagent par leurs propres moyens.
Sur les routes pas souvent très bonnes, beaucoup de voitures de haut de gamme. Le gros 4x4 à 80.000€ est courant. Conduites à droite importées du Japon.
Je ne sais pas comment fonctionne actuellement le système social mais il y en a qui s'en sortent bien... Les mauvaises langues disent que ce seraient les anciens cadres du parti ...
Je n'étais pas venu en Russie depuis 2008 et il me semble qu'il y ait une vraie avancée dans la modernisation et le style de vie. Au moins dans les villes. Pas exactement ce que nous serinent nos médias russophobes...

En ville des supermarchés aussi bien garnis que les nôtres. Le rayon vodka est impressionnant!
Nous avons fait les courses au grand marché d'Irkoutsk. Bien sur sans parler un mot de russe. Des moments savoureux de palabres avec les mains et les yeux. Des babouchkas étonnées qui parfois osent un "bonjour" appris on ne sait où. L'omoul, poisson du Baïkal, fumé est succulent. Meilleur que le saumon! Avec de la vodka, c'est un délice.

De temps en temps au bord de la route trois piquets plantés ornés de rubans de prière. Tradition chamanique. Au passage on y jette une cigarette brisée ou une pièce de monnaie. La piste est donc tapissée de pièces et aucun mécréant ou malfaisant n'oserait les ramasser. C'est trop sérieux!

Lundi nous quittons Irkoutsk. Direction la Mongolie pour être à Oulan Bator début juillet.
Portez vous bien.



Ulaan Baator le 29 juin - km12345

Ulaan Baator. Puisque c'est ainsi que cela s'écrit.
La moitié de la population mongole y vit. 1,5 millions d'habitants. En hiver, à cause du chauffage, la ville la plus polluée du monde.
La Mongolie, 3 fois la France, 3,5 millions d'habitants. Moins de 5000km de routes goudronnées. Quatre fois plus de bétail que d'humains. On ne se bouscule pas.

Nous sommes allés dans le nord. Paysages exceptionnels.
Magnifiques vallées tachetées de points blancs: les yourtes. C'est l'estive. Les rares villages sont vides, tout le monde est en montagne avec les innombrables troupeaux de chèvres, moutons, yaks et chevaux. Quel spectacle que ces troupes de cinquante à cent chevaux en liberté ivres du printemps et de l'air parfumé d'armoise. Les folles cavalcades des hordes, le galop effréné d'un gamin vissé à son cheval qu'il monte à cru pour doubler ma voiture et stopper net dans un grand rire. Nature, hommes et bêtes éclatent de vie.
Des bergers à cheval ou sur des motos chinoises. Pour transporter les yourtes les petits camions ont remplacé les chameaux. Quelques 4x4 ou de simples voitures ( belle leçon d'humilité!) sur des pistes qui, elles, ne se sont pas modernisées. Rudes...
On passe d'une vallée à l'autre par des pistes qui, de préférence en dévers, sautent des cols à plus de 2500m. Des pistes superbes, craintes pour les unes, plaisir pour les uns; après les orages, des bourbiers et des gués d'anthologie.
Coup de main à des camions et voitures enlisés qui barrent la piste. Dévers prudents...
Faire 100km dans la journée nous occupe bien.

Grande impression de pureté et de sérénité de ces paysages de montagnes douces qui sont le domaine des nomades.
Quelques espaces boisés de résineux, des champs de myosotis bleu fluo où se gavent les minimarmottes, d'immenses prairies d'herbe pauvre. Un cadavre d'animal, les vautours nettoient. On dit même qu'autrefois ils remplaçaient les cimetières...
La terre n'appartient à personne. On bivouaque où l'on veut. Un enivrant parfum de liberté. Sanies, pollutions et pollueurs en tous genres sont bien loin... Pas d'autres contraintes que celles que nous avons choisies et acceptées.

Comme d'habitude agréables soirées lecture/musique dans notre confortable cocon à roulettes. A l'abri du vent et des orages, admirant par les fenêtres le jour tombant sur un cadre superbe, nous nous étonnons de vivre ces instants magiques. Ce soir nous sommes entourés de chevaux qui batifolent autour du bivouac. Pujadas et la TV ne nous manquent pas...

Nous avons essayé la cuisine mongole. Beignets au moutons, raviolis au mouton, soupe au mouton, tout au mouton! Dans un mois nous allons bêler! Et pour faire passer le mouton, du lait de yak salé ou du lait de jument fermenté. Saint Emilion ayez pitié de nous!

Il parait qu'il est encore plus difficile de parler mongol que russe. Ça calme toute velléité. Dommage car les gens semblent ouverts, curieux et accueillants. Ceux qui sont confrontés aux touristes essayent quelques mots d'anglais. Contacts plus faciles à Oulan Bator.
Nous faisons halte dans un caravansérail version mongol. Des routards de toutes origines et des véhicules parfois originaux: deux pétrolettes et un side car allemand deux roues motrices de 1939... Patron autrichien, cuisine idem. Ça va nous changer.

Après cette pause ce sera le sud de la Mongolie avec le désert de Gobi et remontée nord ouest vers l'Altai.
Quant à la prochaine connexion???
Bonnes vacances.




Altaï, le 14 juillet. km14255

Le caravansérail d'Ulan Bator où se rencontrent les voyageurs motorisés est une tour de Babel.
Depuis deux soirs nous bavardons avec un coréen à moto, deux allemands avec un side car russe 1939, un californien de parents russes marié avec une coréenne, un espagnol de Galice, un québecquois et un allemand avec un gros camion Man. Dans un pidgin d'anglais, allemand, espagnol et français nous évoquons le passé et les futurs bon plans en buvant des bières. Rencontres mondialisées qui sont des moments délicieux et surréalistes . Tous sont là pour vivre leurs rêves. Il en est de fous.

Une piste sinueuse en montagne. 2000m, un terrain plat, l'orage menace. Bien sûr yourtes et troupeaux alentour. Un bivouac de fortune qui s'enchante. Marius coupe les cheveux d'Alain pendant l'apéro. Arrive un gamin à cheval qui baragouine trois mots d'anglais et demande à se faire couper les cheveux. Après cadeau d'une jatte de lait de jument fermenté (beurk!) il revient grand galop avec un autre cavalier pour nous proposer une balade à cheval. Mais ces vigoureux chevaux mongols sont grands comme des bourricots! Nous avons été bien en peine...
En 1250 Gengis Khan et ses cavaliers arrivaient jusqu'en Europe. Les mongols sont des centaures. A cheval avant de savoir marcher. Impressionnant de voir un gamin de 10 ans partir grand galop rassembler un troupeau de cent moutons dans la montagne à des kilomètres de la yourte.
Actuellement ils préparent le Nadam, cette fameuse course de chevaux montés par des enfants. Tous les jours nous les voyons s'entrainer dans des "runs" furieux galopant à bride abattue sur des kilomètres et montant souvent à cru.

Le désert de Gobi, c'est peut être plus un mythe qu'une émotion. Aux pieds des dunes de Khongor Els des yourtes plantées dans une végétation pauvre où paissent quelques chameaux. Une jolie photo. Les touristes affluent. Autour de ce bel erg isolé une steppe infinie, caillouteuse et boueuse sous une pluie d'orage. Moyenne 20km/h sur des pistes éprouvantes pour arriver à Gurvantes, bourgade perdue aux confins de ce désert des Tartares .
Entourés d'enfants dont le rire ferme les yeux nous allons à la maison de l'eau. Pas de robinets, pompe ou puits. Une cabane avec un forage où chacun va acheter de quoi remplir seaux et bidons. Cérémonie que nous répétons tous les quelques jours au gré des villages. Avec modération cependant car nous avons pris l'habitude d'une consommation "saharienne", environ 7-8 litres/jour tout compris pour nous deux. La vodka/citron à l'apéro permet d'économiser l'eau du pastis...

Le lendemain, sous un grand soleil une piste superbe de variété. Des montagnes, des canyons blancs et ocres, des gazelles, et pour finir une oasis magique blottie au fond d'un canyon époustouflant. Des falaises et des colonnes de roche ocre, un sable blond et enfin des arbres. Beau bivouac!
Pas vu une voiture aujourd'hui. Plaisir d'une navigation subtile dans ce désert où la récente pluie a effacé toutes traces. Oublier les blogs, les guides et les avis "autorisés" prétendant que ce canyon d'accès difficile était introuvable sans guide "expérimenté"... Des commentaires de clampin dont le seul effet est de foutre les boules à Christine.

Une nouvelle expérience; un orage colossal alors que nous roulons dans un lit d'oued. Tout se liquéfie, les montagnes ruissellent, la piste devient torrent et la voiture bathyscaphe. Violent mais heureusement bref. On refait surface avec soulagement.
Ouf, faire dans la même journée Théodore Monod et le Professeur Picard, c'est cocasse!
Mais en Mongolie, l'été, c'est la saison des pluies. En remontant vers le nord c'est la douche permanente. La piste, toujours un peu creusée, devient rivière. Au point de pouvoir, sans exagérer, tirer quelqu'un en ski nautique derrière la voiture! Et bien sûr plantages dans la boue, pelles, bottes et sangles. A 2200m d'altitude, ça réchauffe.
Ce matin le camion Iveco était en mauvaise posture. Miracle, surviennent les premiers français que nous voyons en Mongolie. Ils ont un treuil salvateur. Merci le chamane...
Les conditions sont donc un peu difficiles. Mais demain ça ira mieux... La vodka rend optimiste.
Raté, mais entre surf et bains de boue nous sommes arrivés à Altaï. Pour souffler un peu après ces quelques journées légèrement éprouvantes.
Malgré une souhaitable attention sur la piste et de jolis nuages pleins d'eau l'oeil s'est fait plaisir. Paysages étonnants de moyenne montagne déchiquetée, posée sur un plateau d'altitude, couverte d'herbe rase mais sans au un arbre.
Pas grand monde dans ces contrées austères. Rares rencontres muettes mais sympathiques avec un mongolomartien, à cheval ou en moto, venant d'on ne sait où pour rejoindre une improbable yourte isolée. Bivouacs au milieu de nulle part. La solitude des déserts et seulement le bruit du vent.

Prochaine connexion en Russie dans une quinzaine.

Novosibirsk le 24 juillet km16545

Un mois et 5000km en Mongolie.
Certes, c'est un rapide survol. Un aperçu. Mais quand même une petite idée.
Un symbole, le cheval. La symbiose entre les hommes et les chevaux. Le mongol vit à cheval et se nourrit de lait de jument ( et de viande de mouton). Des troupes de chevaux en liberté errent parfois bien loin des yourtes. Nous avons vu des milliers et des milliers de chevaux. Et des hommes qui lorsqu'ils ne sont pas à cheval se dandinent, patauds, avec leurs jambes arquées dépassant de leur long et épais manteau.
Hier nous avons assisté au Nadam, la fête, dans un bourg.
Clou des festivités la course de chevaux dont on ne voit que l'arrivée puisqu'elle se fait sur une vingtaine de kilomètres. Les jockeys, des gamins de moins de dix ans. La selle, une vague couverture. Pas d'étriers. Ni bottes ni bombe mais une cravache.
Le délire de la foule à l'arrivée du premier: il faut toucher la sueur du cheval vainqueur sensée apporter la force. On se presse, se bouscule, se congratule tandis que le gamin jockey rejoint timidement son père. Seul le cheval est un héros.
Une bonne partie des spectateurs sont eux aussi à cheval. Ni pétrolette, ni vélo, les gamins sont à cheval. A cru le plus souvent. Et on joue à se désarçonner, à ramasser un objet par terre au galop, à être debout sur la croupe... Les harnachements sont de bric et de broc, de bouts de ficelle, de feutre et de lanières de cuir. Qu'importe! Entre le cavalier et le cheval il y a une soudure.

Plus faible densité de population du monde, immenses espaces déserts, pistes parfois difficiles, météo capricieuse. La Mongolie, ça se mérite...
Les gens, essentiellement des nomades, sont accueillants, sympathiques, toujours prêts à rendre service ou à offrir un bol de lait de jument fermenté que l'on refuse parce que c'est infâme.
Quant on fait un cadeau, bonbons, vêtements, boisson, il y a toujours un "rendu"; en général du lait ou du fromage de jument (beurk!). Ces rencontres sans autre dialogue que sourires et gestes sont émouvantes, touchantes et dignes. Ici nous ne sommes pas que des "roumis"... Contexte, histoire et surtout religion rendent les rapports plus humains, détendus et agréables. Il ne semble pas qu'ici l'égorgement soit une manie.
Une suggestion cependant, consigner les bouteilles de vodka pour éviter de les voir joncher le bord des pistes en quantité impressionnante.

Bivouac au bord d'un très beau lac entouré de montagnes enneigées. Exactement au même endroit qu'il y a 21 ans lors d'un Paris-Pekin. Mais je n'ai pas revu la jolie petite fille à cheval que j'avais alors photographiée... Tellement beau ce lac que, courageusement, nous nous y sommes baignés. A vrai dire pour nous laver...

Plaisante fin de parcours en Mongolie. Le dernier col annoncé comme épouvantable par les guides ne fut qu'une formalité. La moitié des infos contenues dans les guides sont fausses! Obsolètes le plus souvent, subjectives, erronées, incomplètes ou superficielles. Nous avions trois guides différents; le guide du xxxx ne pense qu'à la bouffe en donnant des adresses périmées, le guide du xxxx est aussi futé qu'un yack, et le xxxx fait un effort en donnant des points GPS qu'un benêt trouve en deux minutes sur son portable. A l'heure de Maps Me tous en sont encore à l'époque des portulans... Navrant! C'est le niveau standard de l'information.

A la douane russe il vaut mieux être le cousin de Depardieu que de JM. Ayrault. Quelle notoriété! Cette fois, pas d'arme, pas de drogue, cousin de Depardieu, davaï, davaï et c'est passé. En deux heures, un record!
Par une route enchanteresse qui descend de l'Altaï nous sommes arrivés à Novosibirsk. Retour dans la "civilisation". Nous retrouvons en ce WE de juillet une circulation "deauvillesque" dans une vallée pleine de jolies datchas et de camps de vacances. Ce soir nous nous sommes gavés de girolles et de framboises achetées au bord de la route. Les moustiques étaient gratuits... Ensuite un bout de route (2000km) que nous avions empruntée à l'aller avant de bifurquer vers Ekaterinburg et Kazan.
À bientôt.




Suite et fin

Nous sommes sur la route du retour. Un peu plus tôt que prévu pour raisons familiales
Donc depuis Omsk nous avalons des kilomètres. Et il y en a beaucoup!
70% du réseau routier russe, totalement inadapté à la circulation actuelle, est à faire ou à refaire. Mais pas les moyens de construire en même temps des routes et des fusées...
La M7 entre Kazan et Moscou est souvent de la même largeur que la route entre Logny Bogny et Aouste dans les Ardennes. Sillonnée et labourée par 15.000 camions par jour. Le revêtement est digne d'une piste africaine après la saison des pluies.
Ce serait en outre un excellent sujet d'étude pour les élèves des Ponts et Chaussées; on peut y observer tous les solutions pour rendre une route la plus dangereuse possible. L'énumération serait aussi fastidieuse qu'ubuesque.
Si on y ajoute les us et coutumes du chauffard local, ce n'est pas de tout repos...

Un contrôle de police. La case "touriste" n'est pas cochés sur mon papier de migration. Donc je suis un espion! Fouille complète, interrogatoire, photos de tout, interprète, deux heures de paranoïa stalinienne. De vieux relents ou l'envie d'emmerder l'étranger? J'étais alors plus le cousin de Hollande que de Depardieu...

A Ekaterinburg furent assassinés en 1918 Nicolas II et toute la famille Impériale. En 1975 Eltsine sur ordre d'Andropov a fait raser la maison du crime au grand dam de beaucoup de russes. A cet endroit a été inaugurée en 2003 une cathédrale entièrement dédiée aux Romanov. C'est toc et sans émotion mais Moscou vaut bien une messe...

Passée la frontière lettone russe le décor change. Dans les villages, autour des maisons fleurs et gazon tondu ont remplacé choux et patates. Les trottoirs sont pratiquables et la route devient route. Mais il nous sera difficile d'oublier les russes, leurs excès, leur gentillesse, leur accueil et leur façon de conduire.

Peu d'intérêt pour la suite du récit puisque nous roulons, roulons pour être rapidement en France.
Merci à celles et ceux qui ont eu la gentillesse de répondre à nos mails.
Quant au prochain voyage ??????
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LumaRodeur
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par LumaRodeur »

Olivier Crasquin a écrit :Mongolie 2016
Un mois et 5000km en Mongolie.

Quant au prochain voyage ??????
Super récit, on s'y croirait.
Tu écris comme moi je parle, c'est à dire beaucoup mais en mieux.
As tu utilisé mes wps ?

Destination cette année ? J'ai entendu parlé de l'Islande...
Pour nous l'Islande est prévue en juin ( Ferry du 10 Juin, retour le 13 Juillet).
A+
Bruno
Olivier Crasquin
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Olivier Crasquin »

Oui, je me suis inspiré de tes waypoints.
J'ai fait un mis de tous les wpts que j'avais et j'en ai tiré un parcours.
Pour info, un site (anglais)qui est une vraie mine d'infos et de waypoints
http://www.horizonsunlimited.com/

Effectivement nous partons en Islande du 20 juin au 13 juillet.
Ensuite, peut être un tour en Afrique de l'Ouest...
A+ Olivier
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Ralebodeco
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Ralebodeco »

Bonjour,
Olivier Crasquin a écrit : 70% du réseau routier russe, totalement inadapté à la circulation actuelle, est à faire ou à refaire. Mais pas les moyens de construire en même temps des routes et des fusées...
La M7 entre Kazan et Moscou est souvent de la même largeur que la route entre Logny Bogny et Aouste dans les Ardennes. Sillonnée et labourée par 15.000 camions par jour. Le revêtement est digne d'une piste africaine après la saison des pluies.
je suis désolé, mais je ne suis absolument pas d'accord avec ces remarques.
En 2011 le réseau routier laissait effectivement à désirer, lors de mon passage en 2013 de nombreux secteurs avaient ou étaient en cours de réfection , en 2016 le secteur Tchéliabinsk - frontière Létone était parfait, très bonnes routes sur l'ensemble du parcours ....je ne sais pas par où vous êtes passés ????
Je signale également que la route Saint Pétersbourg -Astrakhan ( soit la traversée nord-sud de ce coin de Russie) est également très correcte.
Qui boit l'eau d'une terre étrangère doit en suivre les coutumes (proverbe Mongol)
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distran
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par distran »

Merci, merci
sans photos, ton texte est un pur régal et permet de les imaginer !
phil
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Manard
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Manard »

Bonsoir Olivier,

Je te remercie de nous faire un retour sur votre voyage en Mongolie :super:

Bonne soirée

Bernard
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higloo
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par higloo »

Merci pour cet avant-goût de Mongolie si bien écrit où nous irons (en avion!) d'ici 2 mois!
Marie
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gaetan
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par gaetan »

Merci pour le partage de ce récit en terre mongole très bien rédigé . :super:
On s'y croirait .
J'imagine bien la scène de faire une prière à St Emilion pour remplacer le lait de jument
Visiblement il n'y a pas que la couleur qui est en cause ... :siffle:

:breton:
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Garmin2001
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Garmin2001 »

Oui très bien écrit ! Je ne sais pas quel et ton boulot (peut être à la retraite. Vu la durée de tes voyages ... ) mais vas y. Lance toi !!! Écrit des guides !!!!
Olivier Crasquin
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Olivier Crasquin »

Merci pour vos sympathiques commentaires. Mais je ne suis pas Sylvain Tesson...
Bonne soirée.
Olivier
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oc07
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par oc07 »

Bonjour,

Récit très sympa, qui me permet de rêver et d'anticiper : départ pour la Russie, les "Stans", la Mongolie... prévu en février/mars 2018. Avec un atout : ma copilote est russe, ce qui devrait faciliter les rencontres et les échanges.

Quelques photos ?

oc
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Oldcruiser
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Oldcruiser »

Agréable et instructive lecture. Félicitations pour le style et la route parcourue !
Toyota BJ45 toit relevable alu.
Toyota Hilux Revo

https://www.youtube.com/@nomadesassocies5718
https://youtu.be/BUkYs4PbhvQ
Olivier Crasquin
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Olivier Crasquin »

Pour Ralebodeco, l'état des routes en Russie.
En quittant l'Ukraine vers Samara nous sommes passé par Kursk, Voronezh et Tambov. Comme partout en Russie beaucoup de travaux en général mal signalés ou pour être gentil une signalisation qui ne correspond pas à nos habitudes... Cette route est globalement loin des critères d'une nationale. Peut être ne facilite-t-on pas les liaisons avec l'Ukraine?
Autour de Samara une rocade large de 6 voies non matérialisées. Ralentissement à cause d'une Lada encastrée frontalement dans un camion. Elle faisait 1,5m de long, passagers à bord...
De Samara à Cheliabinsk les choses s'améliorent mais la circulation de camions devient intense. C'est à dire une file ininterrompue.
Jusque Novosibirsk alternance du pire et du meilleur? Après Novosibirsk la situation s'améliore et pas de soucis autour d'Irkoutsk et vers la frontière mongole.
Au retour, entre Ekaterinburg et Perm la route est globalement dégradée. De Perm à Moscou via Kazan c'est l'enfer. Circulation délirante, route inadaptée au trafic: aucun rond point donc croisements, passages cloutés, engins agricoles. Ornières de 15 cm qui sous l'orage se transforment en torrent ou rivière. Files ininterrompues de camions dont les dépassements relévent de la roulette russe. Globalement un très mauvais souvenir avec une sensation de danger permanent. Certes, un Toy/cellule surchargé n'est pas un modèle de tenue de route. Mais ce passage fut pénible sans la moindre seconde d'inattention.
De Moscou à la frontière lettonne la meilleure route que nous ayons parcourue en Russie. D'abord une vraie autoroute comme en Europe. Peut être la seule de Russie? Ensuite une très bonne nationale qui méne à la frontière lettonne où attendent des douaniers peu sympathiques.
Tout ceci n'est qu'un ressenti. C' était mon cinquième voyage en Russie. Les chose ne s'arrangent que très ponctuellement. Le volume de circulation a largement dépassé les capacités du réseau.
Mais après tout si en voyage on se retrouve sur l'A26, ce n'est pas très dépaysant...
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Ralebodeco
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Ralebodeco »

Bonsoir,
effectivement le tronçon venant d'Ukraine n'est pas terrible. Par contre je parlais de la route directe depuis la Mongolie, c'est à dire Barnaul, Novossibirsk, Omsk, Tcheliabinsk, Oufa, Kazan et Moscou. Ce parcours est correct et je n'ai absolument pas trouvé le secteur Kazan / Moscou infernal ...il y a de la circulation, des camions, des gens qui roulent vite ....mais moi également, donc cela ne me pose pas de problème particulier .
Moscou frontière Lettone effectivement très bonne routes.
Le circuit que tu as pris s'écarte de l'axe de circulation classique, donc c'est un peu normal d'avoir des chaussées en moins bon état.
Ceci dit cela n'a rien à voir avec les routes en Ukraines et encore moins celles du Kazakhstan où là on peut parler d'enfer ...
Je me fais souvent la réflexion, car je la prend souvent, j'aime nettement mieux la traversée de la Russie que la route Macon -Montluçon ...au moins en Russie on peut rouler et doubler sans contrainte ...
Qui boit l'eau d'une terre étrangère doit en suivre les coutumes (proverbe Mongol)
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pat39
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par pat39 »

Olivier Crasquin a écrit : frontière lettonne où attendent des douaniers peu sympathiques.

Ah oui quelques souvenirs de ce passage :rougefaché:
Olivier Crasquin
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Re: Mongolie: aller retour en 4x4

Message par Olivier Crasquin »

A la frontière lettonne, après avoir vidé le frigo de tous les produis frais le douanier letton a voulu m'infliger une amende pour défaut de contrôle technique. Effectivement le mien était périmé depuis deux semaines.
Consciencieusement j'avais rempli les documents et mentionné que j'avais une cartouche de cigarettes. Etonnement indigné du douanier qui me prédit une forte amende. Il déclare me faire grâce de l'amende pour le controle technique et me confie à un gradé pour le grave problème du tabac. Ce dernier confirme et commence à rédiger ses papiers quand je lui fait observer que l'importation d'une cartouche de cigarettes est admise par les douanes européennes. Mais, dit-il, la réglementation lettonne est nettement plus restrictive.
Tout cela prend beaucoup de temps et la moutarde me montant au nez je lui demande si la Lettonie fait bien partie de l'Union Européenne. Bien sûr affirme-t-il. Je lui réponds alors que je ne payerai pas l'amende et que l'affaire finira devant la Cour de Justice européenne. L'effet a été radical: il a précipitamment déchiré ses papiers, quitté son siège et ouvert la barrière...
Et quittant le poste frontière de Zilupe nous avons croisé une file de véhicules de 3 km attendant le passage en Russie.
Le fait est bien sûr anecdotique. Les passages de frontière ubuesques sont un des "charmes" du voyage. Mais certains postes sont plus accueillants que d'autres. Et celui là ne l'était pas.
On pourrait écrire un livre sur les passages de frontières...
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