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VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 11:57
par gaubs
Bonjour à toutes et tous !

Après avoir écumé les pistes du Pays cathare ICI , nous embrayons, du 11 au 14 août 2012, sur un itinéraire permettant de rejoindre la porte des Monegros à l’est depuis la frontière française de l’Andorre, et la ville de Foix plus précisément.
Il comporte de la route et de la piste, en quantité et qualité inégales mais toujours en s’efforçant d’emprunter des axes intéressants et pittoresques.
Si vous voulez bien nous suivre, c'est parti pour

417 km dont 105 km de pistes

Voici les données générales :

Les pistes : Il y a de tout, depuis la grande piste plate, large et poussiéreuse, jusqu’au chemin de chasseur entre les buissons et plein de gros cailloux. Vous avez néanmoins toujours la possibilité d’éviter les endroits difficiles précisés dans le récit en empruntant une route adjacente ou parallèle. Mais ça serait dommage, franchement. Les plus grandes difficultés résident en passage caillouteux ou en pistes buissonneuses et pas très larges (Aïe les rayures !), voire les deux combinées. Mais jamais de passages vraiment « trialisants » et j’ai réussi à passer partout avec la Sigma qui est pourtant large et qui pèse un âne mort ! Mais c’est vrai que très souvent ça frottait dans les branches sur les cotés. Je n’ai jamais « accroché » dessous.
Prévoyez de bonnes chaussures pour les éventuelles recos à pieds et des pneus mixtes en bon état car les cailloux sont très acérés et entaillent facilement la gomme. J’y ai laissé des morceaux gros comme l’ongle du pouce !

Les bivouacs : En pleine montagne, aucun problème. La seule difficulté reste à trouver un endroit plat ! Les cales ou le joli caillou qui traine dans le coin sont indispensables. En Andorre, il y a des parkings très souvent en bord de route, avec de beaux points de vue. Ce n’est pas très glamour mais ça dépanne. En Espagne, il suffit de prendre une petite piste si on est sur la route et on trouve vite un endroit sympa. En cette saison les troupeaux sont dans les estives, attention donc aux mouches si vous avez des vaches ou des chevaux pas loin !

Le ravitaillement : Pour la nourriture, faites le plein à Foix, il n’y aura plus rien jusqu’à l’arrivée, à part Andorre. Mais pour y trouver un bon Meursault ou une boite de cassoulet, ça risque de ne pas être facile. Le prochain supermarché est à l’arrivée, à Benabarre, un Lidl à l’entrée de la ville. Allez y faire un tour, vous serez surpris du choix à la différence des Lidl français ! Pour l’eau, potable ou non, vous trouverez facilement dans les stations services jusqu’à la principauté, voire dans des fontaines en bord de route ou dans les villages. Pour l’essence, inutile de préciser, vous avez compris où il faut faire le plein ! Si vous désirez faire une halte camping, il y en a en Andorre et deux ou trois sur les routes de liaison entre les pistes en Espagne. Ils sont clairement indiqués depuis la route.

La météo : En août, il fait très chaud en Ariège, et encore plus en Espagne ! Entre les deux, vous risquez de rencontrer des orages en montagne, courts mais violents. Ne stationnez pas près des cours d’eau qui peuvent rapidement gonfler. De même, la nuit en altitude peut être fraîche, en comparaison de la température diurne.

Les gens : L’accueil est en général assez sympathique. La région regorge de 4x4 et il n’est pas rare d’en croiser. La règle de la montagne s’applique, on laisse la priorité à celui qui monte. Si vous êtes perdus, déjà c’est parce que vous n’avez pas bien suivi la trace, mais vous serez toujours bien renseignés par les autochtones qui sont tous plus ou moins chasseurs et qui connaissent bien les pistes. Celles qui sont interdites sont bien signalées en ce sens, ou barrées. Si vous rencontrez une barrière (je n’en ai pas vu), et s’il n’y a pas d’interdiction, refermez-là bien après votre passage et n’hésitez jamais à demander le passage à un local. Au pire, on vous dira gentiment non !

Allez, on y va !

Samedi 11 août 2012 – 1er JOUR – Foix – Grau Roig - 107 km dont 5 km de pistes

Au sortir de 10 jours en pays cathare, nous continuons notre route vers le sud, pour traverser la principauté d’Andorre vers l’Espagne et Benabarre, petite ville à la limite de la Catalogne et de l'Aragon.
Nous partons de Foix juste après le repas de midi, pris dans une grande aire de pique-nique qui se trouve juste en sortie de la ville. Nous pouvons même y faire le plein d’eau à une petite fontaine. Nous avons choisi de commencer notre voyage par une gentille route parallèle au grand axe qui descend vers l’Andorre, agrémentée d’une piste qui va nous permettre de nous mettre dans le bain. Et pour le coup, ça mets vraiment dans le bain, car cette piste est plutôt « musclée » ! Pour être honnête, elle est assez difficile car défoncée par endroits, avec de belles ornières, de belles marches à passer en douceur, et des virages en épingle et en montée franche dans les cailloux qui nécessitent une petite manœuvre en avant-arrière et en 1ère courte pour être négociées. C’est de la montagne, nous sommes dans le piémont pyrénéen, il y a donc l’à-pic à droite et les rochers à gauche, plus les dévers qui vont bien. Mais ça reste faisable sans vraie difficulté pour ceux qui ont une petite pratique du tout-terrain, et il n’y a que 5 kilomètres d’adrénaline. A vous de voir… Vous pouvez toujours essayer et faire demi-tour si vous ne vous sentez pas capables… Mais je le redis, nous sommes en montagne, alors pour les demi-tours sur ce genre de terrain, bonne chance !

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Ça commence plutôt bien...

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... dans un sous-bois agréable...

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...puis ça se gâte !

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Et dans ce paysage de montagne, ce qui est bien, c'est qu'on voit souvent où la piste va nous mener !

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Toujours avec des passages "intéressants"...

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... et parfois légèrement douteux. Mais on est toujours sur la trace.

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Certains endroits, outre la difficulté du terrain, sont vraiment sympa...

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... même s'il faut parfois serrer les fesses entre les rochers et le dévers.

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Puis ça se calme en descendant dans la vallée.

Après cette piste, ce ne sont que petites routes viroleuses et villages typiques, jusqu’à rejoindre, au niveau d’Ax-les-Thermes, la nationale qui conduit jusqu’au Pas de la Casa.

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La petite église d'Axiat, typiquement ariégeoise.

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L'usine de talc de Luzenac, dans la vallée. La matière première descend de la montagne par téléphérique.

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Gentille petite route avant de rejoindre la nationale.

Il n’y a aucun moyen, à ma connaissance, de faire autrement car nous sommes dans une étroite vallée dont c’est le seul accès. Je n’ai pas trouvé d’alternative à cette épouvantable route surchargée et ennuyeuse.

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Montée vers le Pas de la Casa

L’avantage, c’est qu’elle passe par le Pas de la Casa, bien connu pour ses magasins où l’on peut faire le plein à bas prix d’alcool et de cigarettes, entre autres ! Je ne vous parle pas du Gasoil, à 1,19 € le litre à notre passage ! Essayez d’y arriver avec le réservoir vide, voire faire le plein plus loin, avant de prendre la piste.
Nous y arrivons sous la pluie, dans un bel orage dont la montagne a le secret, et après nos achats, dont je ne vous donnerai pas le détail pour ne pas avoir d’ennuis avec les services douaniers, nous reprenons la route vers Andorra la Vella jusqu’à l’heure vespérale où il est de bon ton de chercher un coin pour la nuit. Ce n’est pas un vrai problème, car bien que la route soit sinueuse et agrémentée de forts dénivelés, elle est excellente et offre, par-ci par-là, des recoins où l’on peut stationner sans problème. D’ailleurs, il y a pléthore de camping-cars parqués un peu partout, par petits groupes comme d’habitude (le camping-cariste est un animal grégaire !), qui se préparent pour la nuit. Pour notre part, nous choisissons de pousser jusqu’à la station de ski de Grau Roig, accessible par une petite route adjacente à la « nationale », et qui propose en cette saison de grands parkings à l’air presque champêtre où nous trouvons un endroit quasiment plat. Il y a même un accès WIFI grâce à « l’escola de ski » toute proche. On essuie un dernier grain avec tonnerre et éclairs avant le retour du soleil qui nous permet de manger « en terrasse ». Un gros caillou sous la roue droite et nous voilà parés pour la nuit !

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Bivouac à Grau Roig. Joli paysage sous cet angle...

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... mais moins sexy vu comme ça ! Néanmoins ce coin est vraiment très calme en cette saison. Notez que le Casatrotter, contrairement au campingcariste, est sauvage et solitaire.

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Terrain plat... Enfin presque !


Dimanche 12 août 2012 – 2e JOUR – Grau Roig - Salàs de Pallar - 137 km dont 10 km de pistes

Ce matin, va savoir pourquoi, on se réveille assez tard… Sans doute l’air pur de la montagne ! On démarre donc vers 10h00 en direction d’Andorra la Vella. La route est magnifique, en superbe état, comme c’est d’ailleurs le cas pour tout le réseau de la principauté. Première halte peu après au village de Canillo car il y a une jolie petite église au bord de la route qui mérite qu’on lui tire le portrait.

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L'église de Canillo, XIe siècle quand même !

En nous garant sur le parking, surprise : juste à coté de l’église il y a un musée de la moto ! A 3,00 € l’entrée, on se dit que même si c’est pas terrible on peut toujours jeter un coup d’œil. Eh bien ça vaut largement le prix : une grande et unique salle est remplie de motos, depuis le début du XXe siècle jusqu’au dernières KTM de Cyril Després qui ont couru le Dakar !

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Une petite partie du musée

Des modèles uniques, dont une moto française de 1900… à vapeur, en passant par des engins de légende comme la petite Honda Dax ou la 750 Four, connu sous le surnom de « 4 pattes ». J’y ai même croisé, nostalgie, ma première moto, la Honda 750 XLV ! Même si vous n’êtes pas motard, la visite s’impose. Le degré de restauration des machines est proche de la perfection, on les dirait sortant d’usine.

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De vrais bijoux, dont cette Lion Peugeot "de course", datant de 1910...

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... ou cette Diamant de 1900, moteur à vapeur (!), exemplaire unique au monde.

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Plus des trucs improbables, Le tout dans un état de restauration exceptionnel

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AVANT

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APRES

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Les moto de Cyril Desprès pour terminer l'expo...

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... avec un matos embarqué qui plairait beaucoup à certains : road-book électronique, GPS Touratech, et des boutons partout !

On repart tranquillement, toujours sur une route magnifique aux superbes paysages de montagne, et qui monte, qui monte… Le pauvre L200 est un peu à la peine mais se montre toujours aussi brave. Halte déjeuner sur un des nombreux parkings.

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Déjeuner en bord de route

On repart, ça monte, ça descend un peu puis ça remonte, on traverse de nombreux hameaux la plupart du temps équipés d’une petite station de ski, où tout parait neuf.

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Les belles routes andorranes...

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... et les petits villages sympa

C’est d’ailleurs l’impression que donne la principauté : de belles maisons en pierre, des immeubles de même facture, et une très grande propreté. On arrive comme ça jusqu’au point culminant de notre voyage, le Port de Cabùs, à 2306 mètres, le GPS indiquant 2311.

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Port de Cabus. C'est le point culminant de notre périple à 2306m, nous sommes à la frontière espagnole, mais ça ne se voit pas.

Là, la route s’arrête brusquement pour laisser la place à une piste. Juste comme nous nous engageons dessus, nous voyons sur le coté un magnifique Unimog allemand. Ya pas, il faut le voir de près ! Nous discutons donc un moment avec le couple propriétaire de l’engin, qui est absolument magnifique et super bien équipé (je parle du camion !). Vous connaissez le truc, échange d’impressions de voyages, visite réciproque de nos engins (même pas honte !) et nous repartons, morts de jalousie ! Je veux le même !

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Sans commentaire... Sinon je vais encore pleurer.

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Échange de visites

Bref… Nous voici donc sur cette piste tout en descente qui va nous amener au fond de la vallée, et vers l’Espagne. Peut-être certains parmi vous la connaissent car elle a l’air réputée si on en juge par le nombre de 4x4 croisés, y compris un convoi de véhicules avec Toyota guide devant et 4 Pajero flambants neufs qui le suivent timidement, remplis d’Espagnols en habit du dimanche ! Sans doute le summum de l’aventure pour eux. Mais on a dit qu’on ne se moquerait pas !

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Le début de la piste, tranquille

La piste est un peu cassante par endroits, mais très facile si on n’a pas l’intention d’y établir un chrono. C’est clair, elle se descend en 1ère et 2e courte pas plus, mais ça laisse le temps de contempler le paysage qui en vaut largement la peine. Elle est bien caillouteuse, bien poussiéreuse avec quelques gués faciles pour nettoyer les pneus.

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Mais l'air de rien, ça descend sévère. Frein moteur en rapport court obligatoire !

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Quelques habitants du coin

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Tout petit mais déjà de grosses pattes de montagnard

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Arrêt pour laisser passer un 4x4 montant...

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... puis un autre

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On en croisera beaucoup

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Et toujours dans de très beaux paysages

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Il y a même un peu d'eau pour nettoyer les roues



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On continue la descente...

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... avec quelques arrêts pipi. Je sais pas vous, mais moi je tourne toujours les roues, à l'arrêt, vers le talus car si le frein lâche et que la voiture part à gauche, faudra aller la chercher !

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Fin de la piste dans un village à moitié abandonné

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Avec des façades très expressives !

Statistiques de cette magnifique piste, pour vous donner une idée de la chose : 9,3 km, de 2311 à 1544 mètres d’altitude, et nous avons mis 1h36, en comptant les arrêts pipi et les croisements de véhicules, ce qui nous fait une moyenne de 5,8 km/h !
Ensuite, c’est une drôle de route de montagne au revêtement en béton, toujours jolie mais pas très large, sur encore environ 9 km, pour atteindre le village d’Alins.

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La route en béton

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Pas large !

Et juste avant Alins, au détour d’un virage, nous tombons sur la Guardia Civil espagnole. Bon, nous avons donc passé la frontière, sans rien voir. En fait, après examen de la carte, la frontière se trouve au Port de Cabùs, là ou le goudron se termine et où commence la piste.
Contrôle très sympa, avec un garde souriant très étonné par notre véhicule. Questions d’usage, rien à déclarer, pas de cigarettes (ho, si peu…), pas d’alcool (Oh ben non !), combien d’euros, passaportes, et des questions sur la cellule : « Es mas pequeño per dos personnes ? », « No, es muy bien ! ». Je lui demande même s’il veut visiter, c’est dire si j’ai rien à cacher (ou si c’est bien caché !) mais il décline l’offre…
Nous voici donc en Catalunya, et nous allons rouler d’abord sur une « départementale » avant qu’elle ne se transforme en grande route.

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La route, toujours dans la montagne...

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... et dans de beaux paysages

Nous commençons à guetter une éventuelle aire de repos pour la nuit lorsqu’on arrive près d’un grand lac de barrage, et sur le GPS on devine quelques fins traits qui vont vers la rive. Allez, on tente le prochain. On rejoint comme ça une sorte de plage-camping sauvage avec beaucoup de monde… On tâtonne un peu pour trouver un coin calme avant de repérer un 4x4 seul bien plus loin au bord de l’eau. Après une longue reco à pieds pour trouver comment il est arrivé là et deux ou trois fausses pistes sur des sentiers pédestres avec la cellule (chauds les demi-tours !) on trouve enfin l’accès et on se pose sur un spot de rêve, les pieds dans l’eau, seuls au monde ! L’entrée de la piste était évidente sur la carte mais nous ne l’avions pas vue car il n’y a aucune pancarte et juste un petit départ de chemin entre les barrières de sécurité. Chanceux que vous êtes, suivez ma trace et vous trouverez de suite ! Il est tard et le repas du soir se fera à la lueur de la lampe à gaz. Il faut que je pense à installer un spot orientable à l’arrière de la cellule.

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On a connu pire, comme bivouac !

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Quant au paysage...

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Et le matin, réveil au chant des cigales dans les arbres


Lundi 13 août 2012 – 3e JOUR – Salàs de Pallars -Serra de Sabinos - 125 km dont 42 km de pistes

Réveil tout en douceur au murmure du lac, on quitte avec regret ce joli coin. Un peu de belle route pour rejoindre la ville de Tremp et à sa sortie, nous empruntons une petite route de montagne qui va nous balader à travers les « serras », mélanges de cailloux, d’herbe rase et d’épineux, et pour changer ça monte, ça descend puis ça remonte, et ainsi de suite.

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Belle route...

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... à travers la "Serra"

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... avec parfois des panneaux bizarres. J'ai cherché le pingouin, je n'ai pas trouvé !

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Dans la serra, bien sûr, des "ermitas" (ermitages) : nous sommes bien en Espagne !

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Et des ruines de tours qui surveillent les petites vallées

Nous arrivons à notre première piste de la journée… impraticable pour cause de chaine cadenassée ! Penser à acheter une hache et un coupe-boulons…Bon… Demi-tour sur 4 kilomètres et on repart sur la petite route qui nous amène au col d’Ares où nous ferons la halte déjeuner. J’ai du mal à ne pas classer cette route en « piste » car elle est par endroits en assez mauvais état, et vraiment pas large.

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Une route limite piste

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Déjeuner au col d'Arès, dans les senteurs de romarin et de thym

Mais le paysage traversé est sympa. Après le repas nous repartons pour nous arrêter deux minutes après et admirer des départs de parapentes. Il y a pas mal d’aires de décollage dans le secteur, et beaucoup de monde qui pratique, aujourd’hui.



Puis c’est la descente dans la vallée, toujours par la petite route et avec de beaux points de vue, et nous attrapons une piste près du village d’Ager. A partir de là, nous ne verrons plus le goudron !

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Le début de la piste est très calme, on suit même une SEAT Ibiza !

Au début c’est très roulant, dans un fond de vallée, mais ça va se gâter dès qu’on va attaquer la montée. Petit à petit la piste se dégrade pour devenir vraiment « sportive » à partir du village de Millà.

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On va monter vers le "Pla de les Bruixes", c'est à dire le "Plateau des Sorcières" en Catalan. Même pas peur !

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Et les sorcières attaquent, sous la forme d'une piste défoncée !

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Mais alors vraiment défoncée ! Pourtant ça passe...

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... même si ça remue sacrément !

On va se faire durement secouer sur un terrain rempli d’énormes cailloux, de belles marches, de jolies ornières, et tout ça bien sûr absolument pas plat ! Nous ferons de nombreux arrêts pour reconnaître la piste à pieds devant la voiture, dans des endroits un peu « chichiteux ».

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Parfois on se pose des questions et on va voir à pieds après le virage pour voir comment ça se présente

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C'est mieux...

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... mais pas longtemps !

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Et ce genre de terrain, l'air de rien, ça secoue !

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Mais le paysage compense largement

Il faudra même combler une belle marche avec terre et cailloux car c’était le seul endroit, dans un virage, où on pouvait poser la roue sans risquer un dévers peu raisonnable.

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Ici, il faut choisir : tout droit vers un virage en épingle avec un dévers à se retrouver sur le toit, ou couper le virage par la gauche avec un devers moindre mais une descente musclée.

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Le L200 attend la décision

Finalement, après un peu de terrassement pour boucher quelques trous, on le négocie comme ça :



C'était quand même chaud, les 2,7 tonnes du L200 avaient furieusement envie d'arriver vite en bas. Même en première courte, il a encore fallu que je freine !

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La piste continue vers la vallée, parfois un peu en dévers et toujours en descente, juste assez pour garder le rythme cardiaque aux alentours de 180

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Elle sera comme ça jusque dans les derniers mètres avant le goudron

Cette piste est donc à déconseiller aux timides ou à ceux qui ont une copilote un peu susceptible…
Après quelques kilomètres et plusieurs litres d’adrénaline, on rejoint une piste tranquille qui permet au moteur (et au bonhomme) de souffler un peu. On roule gentiment, on s’ennuie presque après ce qu’on vient de passer. On descend comme ça vers le barrage de Canelles, avec un joli point de vue sur l’ouvrage.

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Descente tranquille vers Canelles

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Par contre les cailloux sont très agressifs pour les pneus

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Le grand barrage de Canelles...

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... et sa rivière à la couleur turquoise si caractéristique des paysages espagnols

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Un petit gué qu'il vaut mieux tester, on a déjà eu des surprises sur des petites flaques !

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Ça passe, tranquille

On croise trois 4x4 français qui nous apprennent que nous sommes sur le road-book 14 de Vibraction. Tiens donc, voilà pourquoi ça roule si bien ! On continue donc sereins, en commençant à chercher un bivouac.

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La piste devient paisible

Je pense aux rives nord de l’Embalse de Canelles, là où commence le grand lac qui s’étend ensuite vers le sud, et je guette la grande flaque bleue sur le GPS. Mais arrivés à l’endroit attendu… pas d’eau ! Rien, nada, tout est sec et il y a même un troupeau de mouton qui broute paisible là où il devrait y avoir le début du lac de barrage ! Alors on continue, en constatant effectivement que si la trace suit bien une grande tache bleue, il n’y a pas d’eau sur le terrain.

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Ici, on devrait avoir un grand bras du lac

Nous roulons jusqu’au col de la Cruz, où on prévoit de s’arrêter pour la nuit. J’aime bien les cols, c’est plat et on a une belle vue !

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Arrivée au col de la Cruz

Oui mais voilà, arrivés au col, il y a une petite piste qui part vers le « Mirador de Sabinos ». Et j’aime encore plus les « miradors » parce que c’est comme les cols sauf que la vue est encore plus belle ! On note sur le panneau « 1 heure à pieds ». Bon, ça fait ¼ d’heure en voiture… Sauf que là encore, ça grimpe comme pas possible, avec des passages à plus de 15%, dans les cailloux, et c’est un tout petit chemin de chasseur… à pieds !

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On monte au Mirador de Sabinos

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Et ça monte vraiment

Il nous faudra donc 25 minutes pour arriver tout en haut - et sans doute deux jours pour gommer les rayures sur la carrosserie - mais nous serons récompensés par une superbe vue sur toutes les montagnes de la région et sur le lac, tout en bas, dont le niveau confirme le manque d’eau. Calage musclée de la roue avant gauche pour être à plat, douche, et on profite des derniers rayons de soleil dans le parfum du thym et du romarin.

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Arrivés en haut, paysages assurés !

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Préparation pour le bivouac...

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... avec un calage "montagne" !


Mardi 14 août 2012 – 4e JOUR – Serra de Savinos – Benabarre - 48 km dont 37,8 km de pistes

Encore une grasse matinée, tellement le coin est calme, on se réveille tranquillement vers 8h30, bien reposés de la dure journée de la veille. Il y a juste une petite appréhension quant à la façon de traiter la montée de la veille en version descente. Finalement, ça se passera bien, tout en première courte sans toucher les freins, ce qui prendra finalement autant de temps que la montée, soit 28 mn tout rond. Mais comme on n’est pas pressés…

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C'est parti pour la descente

Retour sur la piste que je suppose être toujours celle de Vibraction. Elle est vraiment facile et c’est que du bonheur de pouvoir « faire de la poussière » en slalomant entre les nids de poule.

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La "piste à poussière"

On rejoint assez vite une ligne à haute tension sous laquelle on va rouler pendant quelques minutes avant de prendre une piste à droite, que j’ai repérée sur la carte comme faisant une jolie boucle permettant de rejoindre les rives du lac autour duquel on traine depuis deux jours. A nous la bronzette sur une plage de rêve ! Cette piste est une véritable autoroute, large et plate, elle semble avoir été aménagée récemment.

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La "piste autoroute"

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Et toujours une belle vue sur le lac

On passe près d’un village abandonné, qu’on visitera au retour, puis devant une sorte d’auberge forestière, avant d’entamer la descente vers le lac. Arrivé au plus bas, après s’être engagé sur un petit chemin marqué « Embarcadero », on est bigrement déçu : en fait, le chemin finit au bord d’une rive très abrupte, et le niveau de l’eau se trouve une trentaine de mètres en contrebas ! De plage paradisiaque, point ! Par contre la vue est très jolie sur le lac, et on voit très bien sur le pourtour des berges qu’il manque cruellement d’eau par rapport à son niveau habituel.

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Il est où, l'embarcadère ?

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Bon... il reste le paysage...

On se console en se disant que la suite de la boucle suit le bord et qu’on aura encore de jolis paysages mais là aussi on est un peu déçus car nous passons à travers la forêt et les arbres nous cachent la vue du lac. De toute façon je n’aurais pas vraiment pu en profiter car il s’agit d’être vigilant, nous ne sommes plus sur « l’autoroute » et cette piste est assez chaotique.

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Houla !

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Houla houla !

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Ouf !

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Retour sur "l'autoroute"

Finalement on rejoint la fin de la boucle et la belle piste qui nous amène sans encombre jusqu’au village abandonné d’Estall, cité plus haut. Pause déjeuner puis visite des ruines, très intéressantes car l’intérieur des maisons est relativement bien conservé et donne une bonne idée du mode de vie des habitants dans cette région reculée il y a une cinquantaine d’année.

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Le village abandonné d'Estall

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Déjeuner au bord de la piste

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Les ruines de l'église

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Une "fenêtre"

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Intérieur d'une maison, étonnamment très grande

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Vieil évier. Ces ruines semblent fréquentées, on y trouve beaucoup de bouteilles et des boites de conserves pleines dans les placards !

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Une chambre avec des peintures indigo très vives

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Chose étrange, il y a des tas de chaussures partout !

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Intérieur de ce qui semble être une ancienne épicerie

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L'extérieur des ruines

Puis c’est la nationale, en direction de Benabarre. Ca fait tout drôle de rouler sur le goudron, sans sentir un seul cahot !
On visite rapidement le château du coin, sympa car gratuit.

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Le château de Bennabare

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La restauration est un peu "Walt Disney" mais bon...

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Nous sommes bien arrivés en Aragon, les cigognes apparaissent sur les anciens poteaux électriques !

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Bilan... C'est impressionnant à cause de la poussière, mais c'est clair, va falloir frotter !

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Pour l'action des cailloux sur les pneus, par contre, même en frottant... Heureusement qu'ils sont en fin de vie !


Cap maintenant sur le village d’Esplùs où nous attendent 5 jours de fêtes ! Mais ça n’a plus rien à voir avec ce récit… C’est la fin des vacances en mode « Casa Trotter », on redevient des touristes lambda. Pour vous qui voudrez utiliser cette trace, vous êtes à Benabarre, aux portes des Monegros. Sariñena et sa fameuse Ruta de Jubierre sont à quelques minutes à l’ouest et plus loin vous attend la Sierra d’Alcubière.

Bien sûr, le dossier de cette virée est disponible (Traces et waypoints bivouacs pour OziCE), à me demander par mail ou MP !

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 14:34
par stef
Encore un très beau reportage, merci !!!

Nous étions quasiment dans la même région a cette époque-là !!!

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 16:05
par dakure
sympa la virée!!
Je viens d'avoir le vibraction 3 "boucle andorrane" et le 14 "randonnées pyrénéennes" et ton récit me donne une idée de mon parcours en mi septembre, enfin pas tout car ensuite direction le Portugal.
Peut être une autre partie au retour si çà va bien!

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 17:56
par gaubs
stef a écrit : Nous étions quasiment dans la même région a cette époque-là !!!
Effectivement j'ai reconnu quelques coins dans les photos que tu as mises dans ton post ! :mrgreen:

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 20:18
par stef
Dommage une rencontre et encore mieux un bivouac ensemble aurait été bien sympa !!!

Une prochaine fois !!!! 8-)

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 20:34
par yannick
:super:
J’étai aussi dans le coin la semaine du 15 aout.

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 20:35
par Manard
Bonjour Patrice,


Je viens de déguster ton récit agrémenté de ta sélection de photos, vraiment on s'y croit :bravo: . J'ai reconnu des coins où nous sommes déjà passés entre autre l'Embalse des Cannelles, le village d'Estall et la maison forestière de Montfalco qui est maintenant une auberge style club alpin pour entre autres ceux qui pratiquent la varappe , le coin y étant propice : : voyage-en-aragon-et-catalogne-t1739-25.html#p24432" . Cette région entre Catalogne et Aragon est très agréable, avec les nombreuses pistes qui la sillonnent, nous y reviendrons.

Ta première vidéo est sur un espace privé on ne peut la voir.

Je vous souhaite une bonne soirée

Bernard

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 21:08
par euro6
Bonsoir,

et encore un reportage comme on les aime !
Quel talent !
Merci Patrice.

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : sam. 25 août 2012 21:25
par stef
Ah dommage Yannick, cela m'aurait très plaisir de te croiser sur une piste !!!! ;)

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : dim. 26 août 2012 08:38
par yannick
En voyant les photos du Pick-up je crois qu'on c'est croisé, mais je me souvient pas a quel endroit.

Re: VERS LES MONEGROS DEPUIS L'ANDORRE

Posté : ven. 14 sept. 2012 23:02
par Dimitrof
Ballade effectué cet été en Aout 44° l’après midi et à 11H00 32 durant plus de 7 jours !!!
Une trés belle sortie, des payasages désertiques à souhait et des bivouacs terribles !

Du bonheur et de la poussière ! :mdr1: