Casa Trotter

Hello,

Durant "L'intermission Covid-19" de mon voyage autour du monde, j'ai écrit pour le magazine "Mondial 4x4" quelques articles génériques relatant mes expériences.

Dans le numéro 174, je relate ce que je fais à ce sujet...



Comme je ne peux pas mettre l'article en format PDF sur le forum, voici mon texte... sans les photos illustratives...

=> Bien entendu, chacun développe ses approches et façons de faire :-)

Bonne lecture, Bernard

======================

Dès que l’on prend la route, en fin d’après-midi vient l’inévitable moment où l’on doit trouver un endroit où s’arrêter pour passer la nuit. Les plus « organisés » aurons déjà prévu le lieu, ceux qui aiment l’aventure seront plus enclins à laisser cette décision en fonction des possibilités qui se présentent. Bien que de chercher et de trouver des bivouacs soi-même procure une immense satisfaction ; dans certains cas, pour se faciliter la vie, autant profiter d’applications mobiles à cet effet : en Europe j’utilise « park4night » et en tour du monde « iOverlander » est la référence incontestée. J’aime interroger les autres voyageurs que je rencontre en route pour échanger des options de visites à faire/ne pas faire et de bons bivouacs ; chacun d’entre-nous est différent et ce qu’un voyageur peut aimer ne va pas forcément me plaire…

Je distingue divers scénarios lors de la recherche de bivouacs :

Durant les parcours de liaisons : On « trace », l’objectif est d’avancer rapidement pour atteindre le prochain site à visiter car même dans un grand voyage, le temps est compté. Je ne suis donc pas très regardant sur la qualité du bivouac, car je vais principalement manger un repas simple avant d’aller me coucher et le matin boire un café avant de reprendre la route. Il existe plusieurs possibilités :

• En ville, en zone habitée : Souvent je m’arrête sur l’aire d’une station-service (le plus loin possible de la route pour minimiser le bruit), dans la zone de parking d’un hôtel, d’un restaurant, de centres commerciaux. Dans d’autres cas, je me pose près d’un parc avec de la verdure, des arbres et souvent des toilettes, ou sur une petite route dans une zone résidentielle. Dans ce genre de bivouacs, le fait de pourvoir cuisiner, dormir et d’avoir un WC à l’intérieur du véhicule sont de précieux atouts : pas besoin de sortir quoi que ce soit du véhicule, on est discret et anonyme ! Ayant fait plusieurs longs voyages avec des tentes de toits, j’atteste que ce n’est pas simple de trouver un endroit adéquat pour dormir en ville.

• Les auberges et hôtels : Que ce soit en ville ou en route, ces établissements proposent un lit dans un dortoir jusqu’à une suite dans un palace 5 étoiles ! Personnellement j’utilise principalement Booking.com qui offre une vaste gamme d’options pour tous les budgets. Ayant eu des mauvaises surprises, si je pense rester plus qu’une nuit dans un hôtel je me rends d’abord sur place afin de vérifier que les photos et le descriptif correspondent bien à la réalité ! Parfois, mais pas toujours, il est possible de négocier un meilleur prix à la réception de l’auberge que sur l’App. Attention aux prix qui suivent l’offre et la demande : un prix indiqué le matin à 9 heures peut être plus élevé à 18 heures quand l’hôtel est presque plein !

• En route, sur les nationales ou autoroutes : Il existe de nombreuses aires de repos avec WC, soit pour les voitures, soit pour les routiers, c’est aussi une option pour autant que l’on puisse s’éloigner du bruit de la route/autoroute. D’une manière générale il y a (presque) toujours une sécurité accrue quand il y a plusieurs véhicules regroupés les uns près des autres et un éclairage artificiel par oppositions aux bivouacs isolés.

• En campagne, dans la nature : Si on trouve une petite route qui s’éloigne de notre itinéraire, on peut la prendre en espérant trouver pas très loin un endroit abrité du bruit, du vent et qui soit plat. Il n’y pas de « bonne » réponse si on doit privilégier un endroit caché des passants et des regards ou à être visible des autres usagers de la route.

• Près d’un site touristique à visiter : Certains sites touristiques sont très visités et il est recommandé de commencer la visite le plus tôt possible afin d’éviter les hordes de touristes qui arrivent un peu plus tard dans la journée. En Chine, par exemple, notre convoi de 3 véhicules a passé la nuit sur l’immense parking près du site de l’armée de terre cuite près de Xi'an afin de commencer la visite dès que possible avant qu’une armée de touristes débarquent dans des dizaines de cars…

• Dans l’enceinte d’une mission religieuse, d’une mosquée : Même si je suis agnostique, j’ai utilisé plusieurs fois ce genre d’endroits sécurisé ou l’on est bien reçus.

• Les campings : J’allais presque les oublier, tant je n’y vais pas souvent ! Pour rappel, il n’y a pas de campings dans de nombreuses régions du monde…

On va se poser plusieurs jours, on cherche un endroit idyllique ! En plus des applications précités un livre « guide » va aussi indiquer certains endroits réputés pour leur beauté mais revers de la médaille ces sites seront surchargés de camping-cars et autres véhicules de voyage.

• Google Maps est mon ami préféré : J’ai un vrai plaisir à identifier moi-même mes sites de bivouacs ou de séjours, par opposition à utiliser une App ou des recommandations d’autres voyageurs : je me sens être un explorateur des temps modernes qui découvre des endroits sympas. Sur Google Maps, il faut activer l’option « Vue Satellite » et zoomer sur des zones (loin des endroits habités !) qui ont du potentiel. Si je suis près d’un lac, de la mer, je cherche des baies ou des criques, si je suis en montagne je cherche des crêtes ou des vallées en essayant de suivre des petites routes. Il faut alterner le mode Satellite et Carte pour découvrir des endroits mythiques et les routes qui y mènent. J’ai fait cela de nombreuses fois avec succès et j’adore cette façon de découvrir des endroits hors des sentiers battus.

• Bienvenue à la ferme, chez les particuliers : C’est une nouvelle tendance en Europe, il existe des Apps pour les trouver.

• Voyager hors de la « haute-saison » touristique : C’est la priorité quand c’est faisable, attention de ne pas aller quelque part totalement « hors-saison », beaucoup de restaurants et boutiques seront fermées, désertées ; il n’y aura plus cette ambiance magique d’activités et de vie ; la météo ne sera pas bonne, voire carrément maussade.

Pour rappel, quelques règles de base :

• Si vous souhaitez bivouaquer près de maisons d’habitation, demandez toujours aux propriétaires si c’est possible de se poser près de chez eux.

• Dans de nombreux pays, ne dormez pas dans des zones militaires et ou (vaguement) sensible à la sécurité : près d’un pont, d’un tunnel, d’un barrage.

• Sauf en mode « liaisons », ne cherchez pas de lieu où dormir une fois la nuit tombée, arrivez sur place avant le coucher du soleil pour vous imprégner des lieux et en contrôler l’état général. Il est important que vous ayez un bon ressenti de votre bivouac afin de passer une nuit tranquille.

• Il faut suivre son intuition et choisir un endroit où l’on se sent bien et en sécurité, dans le cas contraire, cherchez un autre endroit !!!

• Suivant où vous êtes, fermez le véhicule à clé et gardez votre téléphone cellulaire sous la main en cas d’urgence.

Deux situations extrêmes et opposées : Dans les régions équatoriales, la route est une ligne étroite au milieu de la forêt, il n’y a AUCUNE possibilité de sortir de la route avant un village : c’est galère ! Par opposition, dans des zones désertiques où il n’y personne, par exemple au milieu d’un erg, on a l’embarras du choix, hum, au pied de quelle dune vais-je faire mon bivouac ce soir : c’est le nirvana !

Salut Bernard
Tes textes sont vraiment le vécu de voyageurs au long cours comme nous, 17 heures, c'est l'heure de chercher.

C'est vrai que d'avoir le confort à bord permet de s'arrêter un peu n'importe où. Les applications, une fois en France l'app nous à déposé dans un camp de manouches, nuit très sympa, une autre fois à Gorème, innocemment garé sur un grand terrain, vue superbe mais réveil en fanfare à 5 heures du matin pour le décollage des montgolfières à 50 mètres du camion.

Mais plus nous avançons dans le voyage plus les bivouacs sont simples à trouver, et souvent dans des endroits très chouettes, au bord de la mer noire, de la mer caspienne, du détroit du Bosphore etc.
Les gens sont intrigués et contents que l'on vienne chez eux même si la barrière de la langue gêne un peu.

L'avantage du camion, c'est l'anonymat, ce n'est qu'un camion de plus dans la ville, il y en a des dizaines de stationnés donc ça ne choque personne.
Question hôtel, une fois à Kerman, 45° dans le camion, vite une chambre avec la clim ! mais c'est tout.

En France, c'est de plus en plus difficile de bivouaquer, donc aires de camping car ou camping dans les endroits à visiter.

La chine on verra l'année prochaine, dans 3 mois, c'est l'Indonésie peut être sac à dos parce que le camion, entre les ferries et les shippings ça va crever le budget et ça va faire du bien à ma ligne (5 kg de perdus pendant notre escapade au Kerala en sac à dos)

C'est évident qu'au fil des ans, trouver un coin de bivouac satisfaisant (la definition du termes depend de la durée du bivouac) pose de moins en moins de problème. L'expérience de Bernard est intéressante pour ceux qui se préparent à ce mode de voyage. Mais je voudrai rebondir sur les propos de Naeg : voyager sac au dos en itinerant, c'est aussi se confronter à la problématique "où passer la nuit". j'y ajouterai un autre point de vue : à pied, en transport en commun nous sommes obligés de rencontrer les autochtones, de nous mêler à la population locale et c'est une part de la richesse du voyage qu'un véhicule autonome nous empêche de vivre.

Bonjour , où bivouaquer ?
il en faut pour tous les goûts . Il y a des gens qui adorent les grandes villes ou personne ne s'adresse la parole et puis il y en a qui ne supportent pas la solitude . Donc des adeptes du bivouac ou personne ne viendra les déranger ( en principe ... ) et de l'autonomie maximale et d'autres qui préfèrent le camping avec animation , apéro avec les voisins , etc ...
Et puis , l'intermédiaire , le véhicule autonome avec des voyageurs qui vont quand même rechercher le contact ... Et parfois , on inverse son positionnement le temps des vacances ... L'important finalement , c'est que l'on respecte la liberté de choix de chacun .
Bye .

C'est vrai que le voyage est plus riche à pied qu'en camion, mais on fait plus d'impasses sur des lieux que l'on irait voir si nous avions le camion, Ces 5 ou 6 KM à faire passent parfois à la trappe pour cause de n'importe quoi, fatigue coup de blues ou autre, ou bien on repousse et du coup on'y vas pas.
En ce qui concerne le Kérala, nous avons dormi dans des endroits superbes, mais où le camion n'y va pas (l'inverse est vrai aussi) vu des plages difficilement accessibles à pied, Visiter le vieux Goa aurait été impossible avec le camion etc etc.
Comme quoi chaque médaille à son revers, mais mélanger les genres est pour nous la vraie solution.

Je suis bien d’accord avec le constat que le voyage en véhicule coupe un peu de la population parfois, c’est un peu une bulle mais pour les grands espaces rien de tel.
En revanche le voyage sac à dos c’est tout le contraire et bien plus orienté villes et population.
Nous pratiquent les deux du coup avec exactement le même plaisir.

Une petite anecdote de bivouac pour la route.
Cherchant un peu trop tardivement un spot pour dormir en Albanie, impossible de trouver une sortie sur une route encaissé.
Nous optons à la nuit pour une petite route qui monte raide vers un village. Nous trouvons carrément de quoi nous poser sur la toute petite place du village, quelques jeunes profitent de la soirée mais archi tranquille.
Nous profitons comme expliqué par Bernard du confort de notre cellule et personne ne réalise que nous prenons douche, repas à l’intérieur, super. Bref tranquille et sympa.
Le lendemain nous nous réveillons avec littéralement une foule bigarrée tout autour et l’impossibilité totale de bouger. Nous sommes au pied de l’église. Un mariage avec ses festivités a lieu sur la place. Nous sommes resté coincé une demi journée et invités à participer même si nous ne sommes pas sur notre 31.
Un très bon souvenir.

Il me semblait bien avoir oublié un fait divers tragique:

Une touriste française tuée par une meute de chiens au Maroc
POLÉMIQUE CHASSE le 19 août 2022

Une attaque de chiens errants a été fatale pour une touriste française au Maroc. Cette femme faisait une promenade non loin de son hôtel quand elle a été attaquée par une meute de chiens errants affamés.
Le drame s’est passé au Sahara occidental, dans une station balnéaire du sud marocain de el Argoub connue pour ses spots de Kite surf.
Elle est décédée des suites de ses multiples morsures. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie Royale, sous la supervision du parquet, pour élucider les circonstances de cet incident, ont ajouté les autorités locales.
La prolifération des chiens errants est un véritable fléau au Maghreb. Ils sont affamés , très agressifs et porteur de la rage pour la plupart. L’État marocain a signé une convention en 2019 avec des partenaires « pour stériliser, vacciner et identifier les chiens errants ». Et éventuellement les mettre hors d’état de nuire…

Donc penser à un quelconque moyen de défense n'est peut pas si stupide... genre grosse bombe lacrymo

Les chiens peuvent être un problème lors d'un voyage, surtout en vélo.
Beaucoup de chien sont "dressés" au caillou mais pas dans toutes les régions.
Une astuce:
En préventif, quand vous arrivez dans un pays et que vous croisez des chiens, penchez vous et faites semblant de ramasser un caillou.
Vous allez vite savoir si c'est le cas car le chien le plus mechant va vite partir en courant pensant prendre une volée de pierres.

Bonjour,

je me souviens d'un épisode assez stressant lors d'un voyage seul en Bosnie-et-Herzégovine il y a quelques années. Je m'arrête à la zone franche de Brcko en début de soirée pour visiter ce marché incroyable. En fait, vu l'heure tardive, la plupart des boutiques était déjà fermée. Je me trouvais seul sur l'esplanade commerciale lorsqu'une meute de chiens errants se profile au loin et débute une course dans ma direction. La vingtaine de bestiaux était emmenée par un grand chien jaune impressionnant. Je n'ai pas mis longtemps à comprendre que je représentais le but de leur course folle. J'ai pu me précipiter in extremis dans ma voiture qui n'était pas trop éloignée et m'y sentir protégé. Je n'ose imaginer la situation sans la présence de cet abri sûr. Un voyageur à pieds ou à vélo doit se sentir bien démuni dans ce cas...

L'été dernier au Kosovo, un berger nous a appris cette technique qui consiste à mimer la gestuelle de ramasser un caillou au sol pour contrer des velléités agressives chez les chiens de berger ou les chiens errants que nous pourrions rencontrer. En fait, nous n'avons même pas eu besoin de recourir à ce stratagème tant les chiens de berger furent prévenants à notre égard et nous avaient intégré dans leur espace après une période d'approche prudente.