Prochaine étape : d'autres îles de l'Indonésie !
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Indonésie 2 - Les îles de Lombok, Bali et Java
Lombok
Lombok est une relativement petite île qui se love autour du Mont Rinjani (3,726 m), un volcan encore actif qui domine toute l’île. A dominance musulmane, la population y est moyennement dense à cause du relief tourmenté et des éruptions régulières du volcan, la dernière en septembre 2016. Je me dirige en premier vers le sud de l’île et la très belle région autour de Kota-Lombok. Relativement peu habitée et encore préservée d’un tourisme de masse, entre des montagnes de magnifiques baies et plages s’offrent aux visiteurs, un régal. Je prends la route vers le nord-ouest de l’île et dans cette région plus touristique se trouve la plage de Sengigi et l’île de Gili Trawangan, haut-lieu d’un tourisme de masse populaire, particulièrement australien. Bonne ou mauvaise idée : en tous les cas cette concentration d’activités touristiques me montre que ce genre de lieux et de personnes ne sont PAS mes favoris même si elle crée des emplois et génère une activité économique pour la région. Je laisse volontiers cette faune touristique pour faire le tour du Mont Rinjani en moto. Première étape, le flanc nord du volcan où, après une nuit dans un merveilleux guest-house « roots », je visite des chutes d’eau et durant le voyage je peux contempler le volcan et son impressionnant cône depuis 360°. Comme de coutume, en fin de saisons sèche, de nombreux feux de brousse brûlent la végétation sur ses flancs. Dans la région sud du volcan subsiste une très belle forêt primaire de moyenne altitude. Ferry pour Bali.
=> 2 heures de navigation, 20 km pour y arriver, 378 km en Brutt + 355 km en moto = 753 km au total ; séjour de 6 jours.
Bali
Bali mythique : j’en rêvais… je me suis vite enfui de cette île aux grands contrastes ! Trop, trop touristique, trop, trop religieuse (hindouisme) malgré le charme certain de plusieurs régions de l’île que j’ai parcouru de long en large à la recherche d’authenticité. Mes premiers jours sur Bali, dans la région d’Uluwatu sur la péninsule de Bukit, avaient pourtant été paradisiaques : un overlander m’invite à venir installer mon Land Roamer dans la cour d’un hôtel 5 étoiles ayant une piscine et un restaurant avec une vue magnifique sur l’océan. J’en profite à fond pendant plusieurs jours : que du bonheur ! A moto, je pars découvrir le reste de l’île, en commençant par visiter Ubud, dans le centre du pays. Grosse erreur : Ubud qui était connu pour être un endroit « zen » est devenu une « trappe à touristes » du plus mauvais goût. Le long des ruelles ancestrales avec une circulation abondante, bruyante, polluante, se trouvent des restaurants, des bars, des échoppes de pacotilles (quelques enseignes de luxe !) et des studios de yoga à n’en plus finir. Heureusement j’avais trouvé un charmant guest-house, havre de sérénité et de verdure.
Le nord de l’île est heureusement un peu moins touristique, de belles plages (Lovina), des montagnes (Gitgit) et de nombreuses rizières bien entretenues font plaisir à voir. Je visite un certain nombre de temples Hindou et suis surpris de voir la quantité incroyable de temples éparpillés sur toute l’île…
Par curiosité, je me rends dans la zone des plages de Kuta et des alentours de Denpasar. La réalité du tourisme de masse est pire que ce que je pouvais imaginer, je quitte cette zone sinistrée très rapidement. Je suis surpris-désolé que des millions d’Australiens (et autres nationalités) recherchent cette ambiance de fous. A chacun ses préférences…
Je prends la route vers l’ouest du pays, et m’arrête 48 heures sur une belle plage quasi déserte avec néanmoins un petit restaurant sympathique (je n’aime pas cuisiner plus que nécessaire !) et c’est le dernier ferry vers l’île de Java.
=> 6 heures de navigation, 60 km pour y arriver, 442 km en Brutt + 285 km en moto = 787 km au total ; séjour de 16 jours
Java
Java, 150 millions d’habitants ! Je me doutais que je n’allais pas trop aimer la densité de population, la réalité fut pire que mes appréhensions. A part quand on monte sur les sommets des volcans, il y des habitations, des villages, des villes, des méga-villes partout (Jakarta = 11 millions d’habitants !) et c’est quasiment impossible de trouver un endroit où bivouaquer tout seul. L’abondant trafic routier se traine (20 km/h de moyenne) sur les routes nationales où s’entremêlent gros camions routiers, gros bus inter-villes, ces 2 catégories de véhicules pensent que la route leur appartient et forcent les dépassements et les priorités au mépris des voitures et minibus ; les scooters et triporteurs entrent sur la chaussée sans regarder, c’est aux autres véhicules de modifier leur trajectoire pour les éviter. Toute cette circulation engendre une pollution atmosphérique qui devient vite pénible, on suffoque et j’attrape mal à la gorge… Heureusement que les tronçons autoroutiers payants ne sont pas (encore) saturés et on y circule correctement.
Par bonheur, il y encore un peu de verdure et de nature sur les hauteurs, près des volcans. Ma première visite se fait sur le Kawah Ijen, un volcan actif qui abrite un lac acide ovale de couleur turquoise due à l'extrême acidité de ses eaux. Le cratère est également connu pour produire des « flammes bleues » que l’on peut observer la nuit. Un minerai de soufre est exploité depuis plusieurs décennies par des villageois qui extraient le minerai à coup de barre à mine, qu'ils installent ensuite dans des paniers, remontent avec ces lourds paniers sur la crête du volcan puis redescendent le minerai sur des petites remorques vers la vallée jusqu'à un point de collecte où le soufre est conduit par camion à une usine de traitement. Un travail de forçats…
La prochaine visite est le Gunung Bromo, un autre volcan actif situé au milieu d‘une grande mer de sable dans le massif du Tengger qui comprend de nombreux autres volcans ; il est le plus connu car il est considéré comme une divinité par les habitants hindou de la région. C’est depuis le village Cemoro Lawang que l’on découvre la région, je me suis dirigé en premier vers le mont Penanjakan où j’ai dormi dans le Brutt afin d’être bien placé pour avoir une superbe vue de la mer de sable et du volcan au lever du soleil puis je suis descendu en moto (les autorités refusent que je descende avec mon Brutt) dans la mer de sable pour escalader le crater Bromo et son lac qui gargouille sous la chaleur des émanations du volcan.
Yogyakarta est ma prochaine étape, celle ville historique du royaume de Mataram est considéré comme le berceau de Java. Le Kraton (ancien palais des Sultans de Yogyakarta) est situé au cœur de la vielle ville qui est maintenant devenu un centre artistique pour le pays. En banlieue se trouve le temple de Prambanan, un ensemble de 240 temples, construits au IXe siècle, classés par l'UNESCO.
Ma prochaine visite est le temple de Borobudur, également classé par l’UNESCO, construit aux alentours de l’an 800 et qui semble avoir été abandonné vers l’an 1100. Enseveli sous une épaisse végétation, il ne fut redécouvert qu’en 1814. Le temple un carré d’environ 113 mètres de côté, est un sanctuaire dédié à Bouddha ; c’est à la fois un stûpa et, vu du ciel, un mandala. La terrasse supérieure est surmontée de trois terrasses circulaires concentriques bordées de 72 stûpas.
La mégalopole de Jakarta est ma dernière destination. Via un réseau indonésien d’amis des overlanders, je suis hyper bien accueilli dans un atelier ou je pourrai d’une part faire certains travaux sur le camion et surtout le laisser en toute sécurité durant mon absence de quelques semaines en Suisse pour les fêtes de fin d’année. A mon retour, je ferai les minutieux travaux de nettoyage du Brutt avant son expédition vers l’Australie…
=> 1 heure de navigation, 8 km pour y arriver, 1786 km en Brutt ; séjour de 28 jours
En conclusion de mon séjour de 4 mois sur 6 îles de l’Indonésie
Mes impressions sont forcément contrastées, j’ai aimé :
• La nature sauvage de certaines régions, la majesté de nombreux volcans
• Certaines belles plages et/ou zones de montagne pas envahies de touristes
• Hors des centres urbains, le sourire, l’accueil et la diversité ethnique de la population
• L’absence de contrôles policiers sur les routes, l’absence de corruption et d’insécurité
• Prendre plusieurs ferries et toujours être dans le même pays (plus de 1700 îles !)
J’ai moins aimé
• La très haute densité touristique sur l’île de Bali
• La très haute densité de population, la pollution et la lenteur du trafic sur les routes nationales de Java
• L’omniprésence et la puissance des religions sur la population
Encart : L’emprise des religions en Indonésie :
L'État indonésien reconnaît officiellement six religions : l'islam, le protestantisme, le catholicisme, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme, une religion est obligatoirement indiquée sur votre carte d’identité ! Agnostique ? Ce n’est pas prévu par la constitution… Si l'hindouisme et le bouddhisme sont aujourd'hui deux religions minoritaires en Indonésie, elles ont eu beaucoup d'influence dans le passé et ont défini des aspects de la culture du pays. L'islam est arrivé en Indonésie avec des marchands musulmans d'origine arabe et au terme de trois siècles, il était devenu la religion dominante dans l'archipel, l’Indonésie est le pays qui a le plus grand nombre de musulmans au monde. Pour diverses raisons, la plupart des indonésiens sont très pieux et vivent les pratiques de leurs religions à 100%. Etant agnostique, l’omniprésence et le suivi scrupuleux des diverses doctrines (les appels à la prière par haut-parleurs des muezzins, les sacrifices d’animaux des Torajas, les offrandes incessantes des hindous, etc.) sont frustrants à la longue, j’ai l’impression que ces populations sont esclaves de leur religion…