re et fin
Kamel nous a guetté à notre passage du col là haut, l'accueil est extra, il est vraiment heureux de voir son ami Jacques et de revoir les autres, c'est rempli d'émotion, moment rare et bon.
On s'installe dans les chambres troglodytes du R de C
et on monte le chemin qui donne accès aux terrasses et autres parties de maison au dessus.
Le reste de la famille nous reçoit de la même façon.
Visite d'une nouvelle chambre faite dans l'ancien atelier de tissage qui est plus bas maintenant
Nous rejoignons la mère de Kamel juste à coté sur la dernière terrasse ou elle va cuire le pain dans une jarre enterrée.
En 2014, elle avait cuit des brochettes de viande de cette façon mais en mettant un couvercle avec de la terre dessus, a l'étouffé quoi, c'était un régal aussi!!!
on se régalera ce coup ci d'un couscous excellent avec ce pain farine/semoule super bon, après ce repas, on discute tranquillement affalé sur les banquettes et sa mère, sa femme ainsi que les 2 petits garçons nous ont rejoints, on boit le thé en croquant des figues au miel et autres gâteries...
Ils nous font part de l'incompréhension de ne plus voir grand monde, surtout les randonneurs, motards et 4x4 Français, l'impact sur ces villages en dehors des circuits « classiques » est énorme car par exemple, son huile d'olive qui est renommée pour sa qualité et qu'il vendait directement aux gens de passage et bien maintenant elle part se mélanger à huile de moyenne qualité faite dans la plaine pour ajuster le goût et l'acidité, bien dommage pour ce produit qui mérite beaucoup mieux...
Son huile se compose de trois sortes d'olives dont de toute petite comme celle de Nyons, la récolte a commencé.
Kamel a une bonne nouvelle a nous annoncer, il a passé son permis de conduire avec succès, quand on sait comme le Tunisien conduit, çà ne doit pas être bien dur...
Mais çà ouvre d'autres opportunités qu'il nous explique ensuite.
Le village a besoin d'une voiture pour plein de chose de la vie et faire venir un taxi pour faire çà, ce n'est pas toujours facile des fois, les travaux, transports de personnes et autres restent en plan quelques jours voir plus, en attente de faire déplacer un taxi, fourgon ou autres.
En fait, c'est d'une voiture « communautaire » qu'ils ont besoin et le projet est en route pour l'achat de ce véhicule, Kamel nous dit que ce n'est pas vraiment sa voiture qu'il va acheter car au début nous pensions qu'il allait faire taximan !
Et de nous dire avec son sourire:
- Comme dans le village, nous n'avons pas tous un âne, un pressoir ou autres, nous n'avons pas besoin d'une voiture chacun !!! On a toujours fait avec le partage et le troc, on fera pareil pour çà! Donc le conseil des sages est d'accord, Toujane la vieille aura son véhicule !
Belle histoire, non!
Gros dodo dans les chambres troglodytes.
Plus de photo, il n'en veut plus mon truc à qui je viens d'acheter 2 batteries neuves.... de qui se futon!
Ce matin, nous remontons vers Sousse pour rejoindre nos potes et comme Kamel doit aller à Tunis, nous l'embarquons avec son gros sac dans la cellule et en avant !
Son petit garçon tire une tête et fait la trogne, son papa ne doit pas le quitter souvent...
Nous faisons route avec un arrêt à Mahares ou Jacques veut prospecter un peu le long de la côte afin de trouver un lieu de biwac pour les prochaines fois car, à la descente vers le sud, la première nuit dans la cour de l’hôtel n'était vraiment pas top du tout, bruyant jusque tard et cher...
On profite pour faire une pause déjeuner dans un restaurant ou on mange une bonne salade Méchouia et une excellente dorade grillée, Kamel regarde çà avec un drôle d'air, il ne mange jamais de poisson, encore moins au resto... Il mangera du poulet et nous avoue un peu gêné ne pas savoir manger avec des couverts et qu'il sait qu'avec son accent des montagnes, c'est le péquenot qui descend en ville !
On lui explique que l'on s'en fout royalement (comme la dorade) qu'il mange avec ses doigts, ses pieds ou autres, que nous, l'accent du haut, on ne l'a même pas senti, enfin il sourit mais.. ira quand même voir les prix pour être sur que l'on ne nous applique pas « le prix touriste », sacré Kamel, on sent qu'il ne quitte pas souvent ses terres !
Après coup, il nous dit avoir déjà rencontré des problèmes de ce genre, le pôvre gars qui descend en ville, facile à arnaquer....
On pousse Kamel et son gros sac à la gare des taxis, au centre de Sousse, tout un programme en ville à deux cellules, après un sens unique à l'envers, on dépose notre pote près de la gare en le collant dans un taxi, on se quitte rapidement mais chaleureusement, ce mec est d'une gentillesse et d'une disponibilité, sa famille et lui sont vraiment des gens bien !
Du coup, on longe le front de mer pour rejoindre le Nord de Sousse, le port d'El Kantaoui ou nous avons RDV. On boit un coup sur le port et l'on rejoint un endroit bien curieux, on va biwaquer dans une horticulture de plusieurs hectares aux portes de Sousse mais comme dans un immense jardin !
On a à disposition wc, douche du personnel, le luxe dans un calme qu'un p#$µ§ de chien va se faire un plaisir de remplir pour la soirée et une partie de la nuit...
Super soirée sous des palmiers avec tranches de rire à volonté et on finit la Chartreuse fraiche avec enthousiasme et entrain !
On quitte nos potes après une bonne nuit fraiche, eux partent dans 2 jours, pour nous direction Tunis, un petit tour au marché pour quelques achats, un resto de poissons grillés, on embarque, voilà, c'est la fin d'un superbe séjour.
Mais la fin c'est aussi passer la douane et la police avant de monter dans le ferry, on est en avance, çà va jouer !!!
Et ben non, pas moins de 2H, un coup de scanner et 5 fouilles... pendant lesquelles je ne lève pas le toit de la cellule et ne sort pas l'échelle, ils sont pénibles et çà sent le bakchich à plein nez !
Mais nous, ce n'est rien par rapport aux Tunisiens sur le retour, ils déballent et remballent puis quelques dizaines de mètres plus loin, ils déballent et remballent, puis çà recommence..
Le comble est sur le quai, juste 20 m avant l'embarquement, une nouvelle fouille par « les sans grades » et une dernière des chefs quelques mètres plus loin !
Certains sont mis à l'écart et çà discute derrière les fourgons et autres, c'est incroyable de voir ce manège du pont supérieur après notre embarquement, car çà dure !
Une personne de l'équipage discute avec eux pour faire accélérer le mouvement mais rien n'y fait, çà n'aura aucun impact sur les douaniers/policiers.
Ils trouveront, dans les toutes dernières voitures (?), une personne cachée dans un coffre de voiture rempli comme un oeuf, contorsionnée dans l'espace d'une roue de secours, incroyable que ce type tienne là dedans depuis ce temps, ils prennent le gus en photo dans son trou, puis quand il sort (avec beaucoup de mal à marcher), mais çà se passe gentiment quand même, pas d'agréssivité ou mauvais gestes, il aura même droit à une bouteille d'eau.
C'est même un peu gros cette arrestation, comme un peu préparé, bizarre quoi !
D'ailleurs le départ est très rapide ensuite
Il fait beau, 27°, au revoir la Tunisie !!!
Les ch' K'hutteur's
