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Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : mer. 21 déc. 2011 18:18
par claudius64
Suite.

Samedi 26 novembre
La matinée commence à Tarfaya par la recherche d'un métallier pour deux petites réparations sur une attache de la cellule de Patrick et la fermeture de son toit.Image
Nous occupons le temps de la réparation dans un cyber pour quelques nouvelles et dans les boutiques pour quelques courses alimentaires.
Au lendemain des élections qui s'y sont tenues, le musée St Exupéry est fermé. Grâce à un aimable jeune homme qui parle un bon français, nous trouvons le directeur du musée qui se fait un plaisir de nous en ouvrir les portes. Le musée se compose uniquement d'affiches, de photos et de reproductions mais nous remet agréablement en mémoire la grande aventure de l'Aéropostale.Image
En route pour le restaurant, nous assistons, étonnés, à notre premier lâcher de bébé !Image
Image

Après le repas d'hier à prix ultra doux, nous déjeunons (bien) pour un prix presque européen. La moyenne nous permet de digérer.Image
Depuis la route qui nous conduit vers Tan Tan nous admirons l'extraordinaire paysage, en contrebas, des salines de la Sabkat Tazra.Image
A Sidi Akfennir nous faisons le dernier plein de gasoil à pris saharien et la nuit tombe déjà, qui nous oblige à bivouaquer sur un parking aménagé pour les camping-caristes à l'embouchure de l'oued Chebika où nous acquitterons un péage de 10 dhs.Image



Dimanche 27 novembre
Au matin, les flamands rose se pressent à la pêche.Image
Nous quittons notre bivouac du bord de mer non sans avoir échangé quelques mots avec nos voisins camping-caristes de Grenoble, grand habitués du Maroc, qui, il y a 20 ans déjà, venait voir passer le Paris-Dakar à Smara. Des gens d’Ascain, à 20 kms de chez nous sont là aussi pour quelques semaines, histoire de passer l’hiver au chaud.
A El Ouatia ( Tan Tan plage) nous faisons quelques courses.Image
La place est assez sympa. Des saoudiens dans un gros Toyota sont accompagnés, sur la banquette arrière de trois faucons encapuchonnés.Par la piste caillouteuse du bord de mer, nous gagnons Foum el Wad, l’embouchure du Draa.Image
Les flamands roses sont au rendez vous. La route de Tan Tan nous rapproche du radier qui nous permettra de traverser.Image
Du plateau, une piste un peu raide nous permet de descendre dans la vallée.Image
De vagues traces zigzaguent dans la végétation et nous rebondissons (gaiement ?) sur les buttes de sable avant que nous ne retrouvions une plus large piste qui mène au radier.Image
Déception, un lit de cailloux facilite la traversée et c’est à peine si nous mouillons les pneus. Les hérons s’envolent et reviennent se poser très vite, pas plus intimidés que ça. Nous déjeunons dès le radier franchi.
Une belle piste sablonneuse nous accompagne jusqu’au plateau où nous retrouvons la caillasse.Image
Au bord de mer, sur la falaise, se succèdent les pauvres cabanes des pêcheurs, faites de bric et de broc, qui forment parfois de petits villages.Image
Nous roulons vers l’ancien fort d’Aoreora après lequel s’étend la Plage Blanche. La falaise s’abaisse et s’adoucit. De jolies dunes s’y dessinent et la route est coupée de fréquentes langues de sable. Je m’élance vers l’une d’elle avec assez de vitesse pour ne pas y rester planté et j’y fais trois élégants rebonds. Dès les premiers mètres, la cellule cogne sur la cabine et je m’arrête. Je vérifie mes ridoirs : deux d’entre eux nécessitent un petit serrage. Nous repartons, ça cogne toujours. Nouvel arrêt.
Je passe sous le pick-up. Le diagnostic est vite fait : châssis cassé entre la cabine et la benne ! Le longeron gauche est fendu sur trois côtés, le droit n’est fendu qu’en bas.Image
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Le bivouac est tout trouvé. Sur l’idée de Patrick, et à l’aide de ses sangles – les miennes sont déjà au boulot pour éviter que ma galerie de fortune ne se désosse- nous solidarisons tant bien que mal l’avant et l’arrière du châssis. Rien d’autre à faire pour ce soir.
Nous ne dérogeons pas à notre habituel apéritif et au diner en commun dans notre cellule.

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : mer. 21 déc. 2011 18:42
par claudius64
Suite.

Lundi 28 novembre
Au matin, nous serrons une grosse et longue sangle passée par les fenêtres arrière de la cabine autour de la cellule après avoir intercalé des pièces de bois entre les deux. Image
Un essai sur quelques mètres nous semble concluant.
Nous sommes à 4 kms du fort, la piste est sablonneuse et relativement douce. Si nous y arrivons, notre projet est de mettre le cap à l’est pour rejoindre, en trente kilomètres la route Tan Tan-Guelmin.Image Un bidasse de service au poste militaire nous met en garde sur les difficultés de la piste, en particulier un passage d’oued délicat où même les Land accrochent l’arrière. Il nous propose de nous accompagner pour nous faire éviter le passage délicat moyennant la petite rétribution de … 700dhs !!! Sans doute le prix de l’abandon de poste. Reste là mon gars, on voudrait pas t’attirer des ennuis, on va se demm… .r.
Et on se démm…e sans problème, sur une piste assez sympa, à peine troublée par un peu de tôle ondulée. Le passage de l’oued se négocie tranquillement.Image Deux petites heures nous trouvent à déjeuner au bord du goudron.
Guelmin est à 80 kms. Vue la tenue de l’ensemble sur la piste nous pensons pouvoir rallier la ville à 40km/h pour y trouver un réparateur, non sans avoir d’abord prévenu notre assistance.
C’est finalement à 70 à l’heure que nous arrivons à Goulimine. Les policiers interrogés à l’entrée de la ville, et le pompiste chez lequel Patrick fait le plein, nous indique un professionnel à deux pas.Image
L’atelier ne paye pas de mine, mais Abdullah à l’air de connaitre le métier. Il fait le tour du problème, m’explique ses solutions, me propose un devis de 2000dhs, moins de 200€, et me donne rendez-vous pour demain 8h. Tope la, camarade.
Nous buvons un coup dans un café avant de nous séparer : Jocelyne et Patrick prennent tranquillement le chemin du retour avec un détour par Tafraout avant de remonter vers Essaouira et Marrakech. Merci à eux pour leur très agréable compagnie pendant ces quelques jours. Nous espérons bien les retrouver un jour pour d’autres aventures.
Quant à nous, nous nous mettons à la recherche d’un camping pour une soirée lessive. Ce sera à l’oasis de Tighmert à 15 kms de Guelmin. Personne au camping, quelques clients peut être en chambre d’hôtes au vu des tasses du petit déjeuner. Douches chaudes et nuit un peu fraîche.

Mardi 29 novembre
A 8 heures, Abdullah n’est pas au garage, mais ne se fait pas trop attendre. Nous entreprenons de déposer la cellule sans les pieds que j’utilise d’habitude. La débrouille marocaine fait merveille, mon cric gonflable fait ses preuves, en trois quart d’heures, Euskal-Go repose sur 2 vieux réservoirs et deux pieds de fortune.Image
Image Le reste de la matinée est occupé à démonter la benne du pick-up, le plus délicat étant le démontage du câble de commande de la trappe de carburant. Abdullah règle le châssis à l’aide de cric et du poids des personnes présentes, et fait un cordon de soudure sur les fissures.Image
Petit taxi dans un sens et dans l’autre, nous faisons quelques emplettes et déjeunons en ville d’un délicieux poisson accompagné de salade et de haricot pour 45dhrs à deux !
Abdullah revient en mobylette, transportant un fer plat de 6m en deux morceaux. Il faudra l’après midi pour réparer le longeron de gauche. Avec ses moyens dérisoires dont un poste à souder invraisemblable,Image
l’homme de l’art me semble faire un travail très sérieux. Avant dix huit heures, nous démontons le réservoir pour attaquer demain matin la réparation de l’autre côté.Image
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Nicole profite de notre immobilisation pour redonner à l’intérieur de la cellule son lustre originel et discute avec des enfants qui maitrisent raisonnablement le français après seulement deux ans d’enseignement.
A la nuit tombante, des morveux quémandeurs se vengent de notre refus en volant sous la cellule les quatre ridoirs métalliques qui servent à la fixer sur le pick-up. L’intervention des adultes permet de récupérer rapidement les pièces en question et de distribuer force torgnoles bien méritées.
Le bivouac de ce soir, au milieu des carcasses de bagnoles et d’anciennes machines agricoles, restera dans les annales.Image
Mercredi 30 novembre
Le travail reprend vers 8h45. Le fer de 2,40m est soudé par points et formé au fur et à mesure sur le longeron à l’aide des crics et d’un vieux serre-joint en fin de carrière. Je participe au travail et meule les soudures à l’aide d’une petite disqueuse. En fin de matinée, le longeron droit est renforcé. Image
A regarder travailler les voisins, l’un carrossier, l’autre peintre, je me dis que je devrais profiter de leur savoir faire pour faire réparer mon toit endommagé depuis longtemps par les barres de toit et les surcharges. Devis établi à 1000 dhs ( moins de 100€), travail terminé demain soir. Topez la, camarades !
Les barres de toit hors d’usage seront abandonnées sur place et je me débrouillerai à ranger les plaques de désensablages alu et les jerricans dans la cellule ou à l’arrière de la cabine.
J’appelle Mazda à Anglet pour connaitre la référence de la peinture, puis Mohammed file en ville pour l’acheter. On trouve tout à Guelmin.
Petit taxi dans un sens et dans l’autre pour un excellent repas au restaurant Al Jezira au centre ville.
Une fois le réservoir remonté, je traverse la rue pour un lavage complet avant peinture du châssis. Mohammed, le peintre égyptien excelle au pistolet. On dirait que c’est neuf.Image
A 19 heures, une fois d’autres travaux terminés, je suis invité à rentrer le pick-up dans le garage : le carrossier, Selim, et le peintre attaquent le boulot. J’assiste aux premiers soins, puis je m’éclipse. Je préfère ne pas en voir plus. Les méthodes ne sont pas chrétiennes, mais je suis sûr que le résultat sera parfait.Nicole s’est occupée comme elle a pu. C’est la première fois que je la vois tricoter au beau milieu d’une décharge.Image
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Jeudi 1 décembre
Selim et Mohammed passent toute la matinée à parfaire la préparation avant peinture.Image
Abdullah répare le support articulé de la roue de secours d’un vieux land, puis change un paquet de lame de suspension sur une autre antiquité dont le conducteur ne prendra même pas la peine de descendre de son siège !
Excellent repas pour 65 dhs en face du resto d’hier : salade, tagine.
Dans l’après midi, après deux couches d’apprêt, Mohammed termine le travail. Je suis satisfait du résultat. Le devis est tenu : 1000 dhs pour le toit, plus 200 dhs pour la peinture du chassis. Le pick-up passera la nuit dans le garage. On remontera la benne et la cellule demain.
Abdullah confectionne avec une dextérité folle un pare-buffle pour un land.Image
Slimane, l’apprenti, coupe un tube à l’aide d’une scie à métaux dont la lame est montée à l’envers, avec un enthousiasme de forcené. Je lui donne la leçon de coupe que son patron avait omise, et ça va tout de suite beaucoup mieux.Image J’avais déjà fait la même chose à Mopti.
Nous buvons le thé dans l’atelier en mangeant quelques gâteaux que nous avons achetés.Image
Mohammed et Ahmed me font comprendre qu’une petite bière ne serait pas de refus.
La journée s’achève en regardant sur mon ordinateur, pour la plus grande joie de tous, les photos de ces trois derniers jours. Image

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : jeu. 22 déc. 2011 22:31
par mouton
Bonsoir Claude
Je n'ose pas parler d'un récit à rebondissement, :bravo:
et comment va le chassis après le retour?
@+ "mouton1"

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : sam. 24 déc. 2011 11:24
par dakure
houai, c'est chaud bouillotte on attend la suite...

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : ven. 30 déc. 2011 20:05
par Raid Lover
Que de beaux souvenirs :super:
Quand est-ce qu'on recommence ?

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : sam. 31 déc. 2011 16:22
par claudius64
Suite ( Enfinnn !)

Vendredi 2 décembre.
Ils ont tous fait la grasse matinée ! Le remontage de la benne ne commence que vers 10 heures. C’est fait en une heure.Image
Il y a tout de même un petit problème : l’avant de la benne n’est pas tout à fait parallèle à l’arrière de la cabine. Nous ne comprenons pas d’où cela peut venir. Tant pis, on fera avec et je chercherai la solution une fois rentrés.
La cellule se remonte sans trop de difficultés.
Nous reprenons un petit taxi pour aller manger un couscous en ville et faire quelques provisions.
Il nous faut ensuite un bon moment pour recharger la voiture et la cellule et y faire rentrer les jerricans et les plaques à sable alu qui voyageaient jusqu’ici sur le toit. Tout finit par rentrer.Image
Nous reprenons enfin la route et cela nous fait bien plaisir de rouler. Aucun changement dans le comportement de l’ensemble.
A Bouizakarne, nous mettons cap à l’est, passons la jolie palmeraie de Tahjist et quittons plus loin la route de Foum el Hisn en direction d’Amtoudi. Nous retombons d’entrée dans le Maroc que nous aimons, maisons et murs de terre, femmes aux voiles pailletés, hommes assis par terre à bavarder, enfants ou vieillards conduisant le troupeau de chèvres, potagers sous les palmiers, maïs, henné, luzerne … Nous entrons à la nuit tombante dans le camping d’Amtoudi, dominé par son magnifique agadir, histoire de prendre une bonne douche chaude. Pas de chance, y’a un problème avec le ballon électrique, pas d’eau chaude.Image
Nous faisons connaissance avec Françoise et Jacques ( Fanfan et Jacomo sur les forums)dans leur master 4X4 et leur belle cellule. Ils remontent de Dakhla et ont partagé quelques pistes et bivouac avec Txomin, que nous avions rencontré il y a un an lors d’une sympathique soirée chez Robert, (Urpeko) à Hendaye. Ils ont souvent voyagé avec Jacqueline et Bernard, nos amis du forum Casa Trotter. Les voyageurs voyagent, et se rencontrent.
Le froid qui arrive avec la nuit nous fait réintégrer nos cellules respectives.

Samedi 3 décembre
Le vent s’est levé dans la nuit et forcit au matin. Une puissante rafale manque d’arracher le toit que je rabaisse en catastrophe. Le bidon vide de 20 litres que j’avais laissé sous la cellulea repris sa liberté. Jacques et Françoise prennent la route, comme les deux camping-cars qui passaient aussi la nuit au camping. Nous partons les derniers, fuyant le vent furieux qui s’engouffre dans la vallée encaissée.
Nous empruntons la piste qui remonte vers Tafraout, par le fond d’un oued que nous traversons à plusieurs reprises et qui serpentent entre les parois resserrées de la montagne.Image
Un ou deux petits villages subsistent on ne sait comment dans cet environnement. Les cultures en terrasses sont abandonnées et les plus anciens villages retournent lentement à la terre.Image
Après quinze kilomètres, la piste escalade le relief sous les ruines spectaculaires d’un très ancien agadir, dont subsistent une grosse tour carrée et les nombreuses alvéoles des ruches berbères accrochées dans la falaise.Image
Dans la montée, nous loupons le semblant de piste qui nous permettait d’approcher l’agadir avant de l’atteindre à pied. Le vent est tel que nous restons au chaud.
Sur le plateau, la piste circule entre des mamelons caillouteux avant de rejoindre le goudron. Des kilomètres de murs délimitent les champs de cactus jusqu’au sommet des collines.Image
Quarante kilomètres nous séparent encore de Tafraout que nous atteignons vers midi : venant d’Izerbi, la descente sur Tafraout reste superbe et le chaos d’énormes rochers ronds et rouges qui entourent la ville prend un relief particulier avec cette lumière de décembre tamisée par quelques nuages.
Un p’tit tour au souk des babouches pour une paire annuelle, deux trois courses, un délicieux tagine dans un boui-boui et nous repartons dans l’après midi, direction Igherm, que nous dépassons d’une trentaine de kilomètres en direction de Taliouine.Image
Nous trouvons à la nuit tombante un bivouac imprudent dans le lit d’un petit oued. Mais il fait très beau et la route est à 150 mètres.
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Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : sam. 31 déc. 2011 16:41
par claudius64
Suite.

Dimanche 4 décembre.
L’oued circule entre les montagnes, la route traverse des villages de terre que le béton ne défigure pas encore.Image
Au franchissement d’un radier, je reconnais le lieu d’un bivouac de 2010. Le muret d’une terrasse sur lequel je m’étais malencontreusement posé en porte encore les traces. Une fois dans la plaine, nous remarquons les très nombreux agadirs qui la surplombent. Dans peu d’années on ne les devinera même plus.Image
Nous dépassons Taliouine où cette année nous n’achetons pas de safran, simplement du gazole, bien moins cher. La route qui rejoint Tazenakht franchit sur le plateau désert et venté une série de petits cols à 1750 m, face au djebel Siroua, majestueux dans son manteau de neige, à 3300 m.Image
Nous déjeunons dans un petit resto à Tazenakht puis faisons quelques courses avant d’arriver chez nos amis d’Ourika : pain de sucre, thé, fruits, viande hachée, coca et fanta. Notre arrivée ne doit pas leur occasionner de dépenses, ils sont très pauvres.Image
Nous arrivons vers 16 heures. Zara, fillette de onze ans, court chercher ses parents qui travaillent dans la palmeraie. Après les embrassades, le premier thé, le second, le troisième … sur les tapis de la grande pièce rectangulaire.Image
Doya, la grand-mère n’est pas là. Nous apprenons, avec tristesse, son décès l’année dernière, trois mois après notre dernière visite. La génération avec laquelle nous nous étions liés en 1990 a disparu. Brahim, qui avait dix sept ans à l’époque, en a trente huit à présent.Image
Image Avec Fatima, ils ont deux enfants, Zara et Sabirah, trois ans.Image
Nous comprenons que Fatima, depuis, a fait une, ou deux, fausse-couches. Mohammed, un neveu et voisin nous sert d’interprète. Image
Sur mon ordinateur, la famille, agrandie aux voisines, tantes ou sœurs, regarde en boucle les photos de nos précédents passages et retrouvent avec émotion leurs vieux parents.Image
A dix huit heures – et nous trouvons que c’est un peu tôt - Fatima nous sert un plat de boulettes de la viande hachée que nous avons apportée. Les visites se succèdent : tout le monde se prête avec joie à l’objectif de mon appareil et dans l’ensemble, ils sontextraordinairement photogéniques. A 20 heures, le repas est servi ! Boulettes de viande ! Salade de tomates et oignons et le pain délicieux que cuit Fatima dans son four de terre.Image
Nous regagnons Euskal-Go après un dernier thé. Nous faisons tourner le chauffage : ils n’ont, eux, que leurs burnous et quelques couvertures.

Lundi 5 décembre.
Nous prenons tranquillement notre petit déjeuner dans la cellule, pour éviter, tant que faire se peut, la soupe matinale et le café ( ?) à la shebbah (l’absinthe). Nous acceptons le premier thé et le pain, que nous trempons dans l’huile d’olive.Image
Zara nous a fait la liste des fournitures scolaires qui lui font défaut. Brahim nous accompagne à Agdz pendant que Fatima prépare le couscous pour midi.Image Mohammed et une jeune femme et son bébé malade sont aussi du voyage, pour une consultation à l’hôpital. Ils y passeront la matinée. Rien de grave, juste un nombril proéminent et infecté. Nous buvons le thé chez notre ami Hassan. Brahim fait quelques courses familiales : céréales, huile, thé …que nous réglons. Brahim ne travaille pas tous les jours, et gagne, quand c’est le cas, à fabriquer des briques, 50 dhrs par jour, moins de 5 €. Nous achetons aussi la viande pour le couscous. Et un médicament pour Fatima, qui coute le prix d’une journée de travail de Brahim … sans sécu !
De retour au village, Brahim me conduit sur la terrasse, qui continue de se dégrader, alors qu’on pourrait facilement en protéger le haut des murs en reconstituant l’étanchéité de quelques roseaux recouverts de terre et de cailloux.
Nous partageons le meilleur des couscous.Image
Dans l’après midi, nous récupérons la caisse dans laquelle nous avons apporté pour eux tout un tas de vêtements et nous y logeons une grande jarre ancienne que Brahim nous offre, au col malheureusement cassé.
Un dernier thé, le plein d’eau pour Euskal-Go, photos et embrassades, nous reprenons la route.Image
Nous passons Ouarzazate et filons vers Hait Benhaddou et sa kasbah que nous visitons en toute fin d’après-midi. ImageBivouac à quelques kilomètres, sur la rive de l’oued.Image

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : sam. 31 déc. 2011 16:54
par claudius64
Suite et fin.

Mardi 6 décembre.
La route de Télouet est superbe et c’est la première fois que nous y passons.Image
La kasbah par contre est très décevante. Hormis les trois pièces du « palais » du Glaoui dont les mosaïques et les stucs sont à peu près bien conservés,Image le reste est dans un état lamentable, la plus grande partie de la kasbah est totalement en ruine, le laisser-aller est la règle, les quelques travaux effectués, sans moyens, le sont n’importe comment. C’est à pleurer.Image
Un pain délicieux et tout chaud acheté chez le boulanger de Télouet et nous pique niquons au beau milieu d’un oued, bientôt entourés de quatre gamins rieurs et d’une maman, bébé dans le dos, qui coupe pour le feu des branches de tamaris.
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Il nous faut l’après midi pour franchir, à 2200m, le tizi n’TichkaImage
et en redescendre jusqu’à Marrakech. Un garçon complaisant et motorisé, judicieusement positionné dans l’attente du touriste un peu perdu, nous conduit, moyennant quelques dirhams, dans une circulation dense, jusqu’au parking de la Koutoubia, où nous pourrons passer la nuit pour 50 drhs.Image Ce n’est pas le plus formidable des bivouacs, mais on est à 5 mn de la place Jemma el Fna, et on peut doc passer la soirée à Marrakech.
Soirée qui commence, en plein 11° festival de cinéma de Marrakech, par la projection, en plein air, sur la place et en sa présence du film de Kusturica, Maradonna.Image
Quelques scènes où apparaissent des filles assez déshabillées, ne provoquent ni l’ire des quelques barbus qui trainent par là, ni la réprobation manifeste des rares femmes voilées qui déambulent dans les parages. C’est bien la première fois qu’on va au cinéma au Maroc !
Nous dinons dans l’un de ces restos qui s’installent le soir sur la place, nous flânons un peu, et nous rentrons nous coucher quand la température commence à descendre franchement.Image

Mercredi 7 décembre.
Matinée classique du touriste à Marrakech, promenade dans les souks, quelques achats. Notre intérêt pour les tapis épuisé depuis longtemps, nous passons pas mal de temps dans quelques boutiques qui présentent masques et statues africaines : nous dénichons deux ou trois très belles pièces … et ne cédons pas à la tentation.
Repas en bordure de place, pour un prix très raisonnable, visite à la Pâtisserie des Princes pour de délicieux gâteaux, dans un marché pour quelque épices, et retour vers notre parking.
Nous quittons Marrakech assez facilement, direction Beni Mellal, par une route dont le seul intérêt est de suivre, de loin, l’Atlas enneigé. Route que nous quittons après 120 kms, à la recherche d’un bivouac, que nous trouvons, encore une fois à la nuit tombante dans les premiers contreforts des montagnes qui entourent les cascades d’Ouzoud.

Jeudi 8 décembre.
Le souk de Bzou bat son plein ce matin. J'y fais les dernières photos de ce voyage.Image
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Nous filons vers Azrou par les sources de l'Oum el Rbia et trouvons à la nuit un bivouac dans la forèt de cêdres. Il ne fait pas bien chaud.

Vendredi 9 décembre.
Nous gagnons Meknès. Pas de chance, les boutiques de la médina ferment les unes après les autres en fin de matinée pour cause de prière du vendredi. Nous ne nous attardons pas et reprenons la route pour un bivouac avant Chefchaouen.

Samedi 10 décembre.
Promenade à Chaouen, toujours aussi sympa. En fin de matinée, nous sommes à Tétouan, où nous dépensons nos derniers dirhams. Policiers et militaires sont très nombreux dans la médina : le Roi est à Tétouan. La foule est massée autour du palais royal dans l'espoir de l'apercevoir. Les uniformes sont de sortie, le cortège de voitures attend Sa Majesté. Nous allons déjeuner dans un boui boui, d'un excellent plat de poisson. Dans l'intervalle, le roi a quitté le palais, ce qui nous permet de reprendre la route sans trop de difficultés.
Les drapeaux pavoisent la route vers Ceuta, gendarmes et militaires sont postés tous les cent mêtres. Nous sommes à cinq ou six kilomètres de la frontière quand nous croisons le cortège royal, retour sans doute de l'inauguration d'une station d'épuration qui desservira les énormes complexes touristiques en constructions aux alentours de M'diq.
Déjà en 2010, Mohammed VI nous avait salués à Tétouan quelques heures avant que nous ne quittions le Maroc. Quelle courtoisie tout de même !
Nous passons la frontière et embarquons immédiatement. A dix huit heures quinze, nous débarquons à Algésiras.
Bivouac après deux cent cinquante kms de route, entre Séville et Caceres.

Dimanche 11 décembre.
Traversée de l'Espagne sous le crachin et dans la froidure. Nous sommes à Biarritz à 18h30. Dieu, que la maison est grande !
Claude. :basque:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : sam. 31 déc. 2011 18:31
par mouton
bonsoir,
très belle fin de périple, et comment se comporte le chassis après réparation?

Dieu, que la maison est grande même réaction à notre retour de Turquie
@+ Bonne année et encore merci pour ce compte rendu
"mouton1"

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : dim. 1 janv. 2012 09:23
par Manard
Bonjour Claude,


Merci pour la fin du récit de votre voyage. Je vois qu'Euskal-Go a bien tenu après la réparation du châssis en le testant sur la piste Amtoudi à Tafraout, qui de souvenir est assez bonne. L'Agadir accroché sur le piton rocheux que vous avez aperçu sur votre droite s'appelle Merhez, il y a plusieurs décennies qu'il a été abandonné hélas...

Le vent n'a pas du vous engager à faire l'ascension pour aller visiter celui d'Amtoudi : Id Aïssa qui a été restauré. Il y en a un autre un peu plus en amont : Aggellouy que nous projetons d'aller visiter lors d'un prochain passage dans la région.

Bon jour de l'an et Très bonne année à vous deux

Bernard

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : dim. 1 janv. 2012 10:02
par Jaclim
Un récit riche en rencontres et horizons divers, des photos qui font rêver et tout ça ne donne qu'envie d'y retourner !

Merci, Claude pour ce compte-rendu passionnant ! :amen:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : dim. 1 janv. 2012 12:46
par breizhou
Beau reportage qui nous apporte du soleil en cette période de pluie

Dommage ce problème sur le châssis mais malheureusement cela est monnaie courante :evil:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : dim. 1 janv. 2012 15:57
par Jacomo32
Bonjour Claude, Nicole,

Heureux de vous savoir rentrés sans problèmes.
De notre côté également à la maison depuis le 15 décembre, retour tranquille comme prévu.
Avez-vous poussé plus avant l'analyse et trouvé la cause de l'angle cellule / cabine ?
Vous êtes-vous rapproché d'un contrôle technique pour savoir si ça passerait au prochain contrôle ?

Au plaisir de vous rencontrer de nouveau.
Jacomo

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : lun. 2 janv. 2012 17:04
par claudius64
Bonjour tout le monde.
Pour ceux qui en veulent encore plus, voici le lien picasa pour voir toutes les photos de notre voyage au Maroc.

https://picasaweb.google.com/athaneclau ... directlink"

Pour ceux qui prennent des nouvelles de mon chassis: pour cause de mal au dos, je n'ai rien fait pendant quinze jours. J'attends maintenant un week-end à la météo clémente pour déposer la benne avec mon fils ( qui n'est pas mauvais côté mécanique et travail du métal ) et tacher de comprendre d'où vient le problème et quelle solution peut être envisagée. Quand nous aurons les idées claires, nous demanderons l'avis de professionnels. En tout état de cause, le chassis est plus costaud qu'avant et le comportement sur piste ou sur route est parfait.
Claude. :basque:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : lun. 2 janv. 2012 20:42
par gerard44
Super ton diaporama claude ,j'adore ton couvre chef également :amen:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : mar. 3 janv. 2012 16:58
par claudius64
D'autres nouvelles de mon chassis:
Contrairement à ce que je disais hier, et vu que je n'étais pas occupé aujourd'hui, je suis allé voir chez Mazda ce qu'ils pensaient du problème. Ils ont d'abord été étonnés de la qualité de la réparation et sont tous d'accord pour dire que le chassis est plus solide qu'avant. A regarder de près, et en comparant avec un BT 50 neuf, c'est la soudure sous le longeron qui a produit un léger retrait du métal et un angle minime entre la cabine et la benne. Pour eux, pas de problème, caler simplement la benne.
Sortant de chez mazda,j'ai montré le pick-up à deux controles techniques: meme analyse que chez mazda sur la qualité et la solidité de la réparation. Quant au futur controle, no problem : pour l'un, si pas de fissuration ni défaut d'attache des éléments de supension ou autres, pas d'attaque de la rouille ... controle OK sans mention particulière. Pour le second,( qui pense que 8 controles sur dix ne signaleraient aucune anomalie ) et dans la mesure ou je leur signale la réparation et le petit défaut, controle OK avec un code de déformation légère des longerons sans obligation de réparation ni contre visite. Préconisation: ne rien faire du tout si ça gène pas, ou caler la benne.
Donc, a priori, je m'en vais caler la benne, et roule Raoul.
Claude. :basque:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : mar. 3 janv. 2012 22:26
par Raid Lover
Tu vois, Claude, j'en étais sûr ;)
Dorénavant, chaque fois que tu auras une intervention à faire sur ta tortue, tu viens au Maroc, tu prends du bon temps et la différence de facturation te paiera largement tes vacances ;)
Y sont forts ces Marocains :super: :bravo:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : mer. 4 janv. 2012 01:45
par L'Africain
Et pour des prix raisonnables. :super:

Posté : ven. 6 janv. 2012 20:32
par Visiteur1
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Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : ven. 6 janv. 2012 22:50
par claudius64
C'est fait. La benne est calée à l'aide de 4 intercalaires en tube carré alu de 40 par 4 mm d'épaisseur serrées entre benne et chassis par des boulons rallongés et 4 cales prises dans du tube d'acier soudées sur les renforts de benne. Ni vu ni connu, on croirait que c'est d'origine. :super:
Dis, chérie, quand c'est qu'on repart ?
Claude. :basque:

Re: Euskal-Go s'en revient du Maroc.

Posté : ven. 2 mars 2012 23:31
par Txomin
Bonsoir Claudius,
Super ton reportage , beau périple pimenté de "petits soucis mécaniques" :diable: , qui ne semblent pas avoir beaucoup d'emprise sur ta capacité à avancer !!
Dommage que nous ayons été décalés dans le temps, cela aurait été sympathique de se retrouver nez à nez devant la stèle à Smara . . .
Mais bon le monde du "nomadisme" n'est pas si grand, on finira bien par se croiser :mrgreen:
Amicalement
Txomin
:basque: