Lundi 14 Juin
Ce matin, temps gris 7° - 9°, peu de vent.
Nous partons faire nos courses à Selfoss pour préparer la rando au volcan car il y a du beau temps d’annoncé pour la journée.
Il faut en profiter ! À 11 h 30 le soleil apparait. Nous traversons de petites averses sur la route vers Þorlákshöfn avant d’arriver sur le site du volcan.
Le ciel est grand bleu, le soleil brille.
En fait il fera super beau toute la journée jusqu’à minuit sur le site du volcan Fagradalsfjall.
On s’arrête au premier grand parking sur la droite, il y a déjà du monde de parqués dans l’herbe.
La flèche montre la fumée du volcan depuis le parking.
On fait nos sacs et on démarre à 13 h 40.
Attention à bien respecter les règles !
Au bout d’une heure d’un chemin facile en faible montée, on arrive à un premier embranchement.
Nous prenons à gauche selon la flèche qui nous le recommande. Sans le savoir c’est la meilleure solution pour qui est bon marcheur. Le chemin de droite mène à la vallée dans laquelle toute la lave se déverse. J’y passerai en fin de rando.
-> Les renseignements que je donne seront peut être à interpréter par ceux qui auraient l’occasion de faire de même, car ente temps avec toute la lave qui se déverse, il est possible que certains chemins soient fermés ou coupés, et d’autres mis en place <-
Encore plus loin avant de traverser une vallée de pierres et de mousses, un second embranchement, plus ou moins barré avec un panneau indiquant que l’accès est dangereux.
Pour celui qui ne veut pas faire la montée escarpée et difficile vers le volcan, c’est là qu’il faut prendre à droite. On arrive alors à un endroit où des pelleteuses essaient de faire un rempart à la lave et un nouveau chemin d’accès pour les visiteurs.
De là on peut soit aller vers le volcan en montant à travers la montagne, soit c’est le plus intéressant admirer les rivières de lave qui coulent à gros flots (12 mètres cubes par seconde) vers nous.
Il y a un chemin à droite qui est fermé mais que beaucoup prennent, soit en descendant vers le bas de la vallée où la lave se déverse, soit en remontant pour ceux qui arrivent du premier rencontré à droite.
Pour ma part, je continue la randonnée la plus longue, celle qui permet de se rapprocher du volcan.
Il faut traverser ce champ de pierres et de mousses.
La progression n’est pas très aisée car il faut bien choisir où on met les pieds si on ne veut pas se tordre les chevilles. (les temps de rando et les appréciations sur la facilité, sont estimés par moi, jeune septuagénaire. Les plus jeunes de 20 ou 30 ans de moins et de 20 ou 30 kilos de moins, auront bien sur plus de facilités et mettront moins de temps…)
Une fois sorti de ce champ de pierres le chemin commence une montée assez raide et délicate.
Nous avons pris notre repas de midi vers 15 h 30 avant cette ascension. Cela fait 2 heures que nous marchons, à petite vitesse car nous sommes souvent doublés par des plus jeunes et plus sportifs.
L’ascension devient trop difficile pour mon épouse qui fait demi tour au bout du premier quart. Je l’aide à redescendre car en descendant on glisse facilement.
Puis je reprends la montée du chemin qui se termine avec une corde tendue pour s’agripper pour monter. Ce sera encore plus difficile pour redescendre par là.
Arrivé en haut la trace continue en faible montée à travers une zone de mousses et pierres, plus facile qu’en bas. Le chemin est signalé avec des piquets jaunes de temps en temps.
La fumée du volcan en activité apparait au dessus de la crête et indique bien où aller. Le temps semble long, toujours pas de volcan en vue.
Enfin j’arrive en haut de la crête et je découvre le volcan. Le panorama englobe toute les vallées aux alentours, remplies de la lave qui coule depuis le 19 mars, date de l’éruption.
Mais bien que le volcan soit toujours en activité depuis cette date, l’éruption est à peine visible. De temps en temps, au gré des changements des bruits sourds du volcan, on voit de la lave jaillir au dessus du cône du volcan.
Depuis quelques jours toute la lave se déverse par des tunnels recouverts de lave durcie.
Le paysage est grandiose bien qu’un peu décevant car on ne voit plus les projections de lave qui atteignaient jusqu'à 400 m de haut !
Une dizaine de jours auparavant les jets du volcan étaient visibles depuis Reykjavik et Grendavik.
Voyant des gens sur les crêtes vers la droite, je décide de les rejoindre pour avoir d’autres points de vue.
Il n’y a pas de chemin tracé et il me faut progresser doucement à travers les pierres, les trous et la mousse. J’avance lentement en jetant un coup d’oeil de temps en temps en arrière pour voir s’il y a des projections visibles.
La lave tout en bas de la vallée est presque noire ou grise partout, seuls quelques points rouges montrent qu’il y a une activité souterraine,ainsi que des fumées provoquées par l’embrasement des mousses brûlées par lave qui monte inexorablement.
Tout en conservant la même altitude, j’arrive à un virage que fait le fleuve de lave. Je continue toujours dans l’espoir de voir les coulées de lave rougeoyante que j’ai vues sur YouTube.
Enfin, à force de continuer j’y arrive. C’est FA-BU-LEUX.
Des coulées de lave rouge et incandescente se déversent en cascade vers le bas de la seconde vallée.
À partir d’ici la vue est superbe et on ressent la chaleur de la lave en fusion. On se croirait devant d’une cheminée allumée près des flammes.
Je vais suivre tout le long ce fleuve rouge et noir jusqu’au bas de la vallée.
À un moment je rejoins le second chemin, celui qui est avant le champ de pierres.
Il y a beaucoup de monde pour admirer le spectacle.
Bien qu’il soit marqué fermé, je suis le chemin qui descend tout en bas où arrive la lave. D’en haut j’ai vu que beaucoup de monde le prenait, soit en descendant comme je vais faire, mais aussi en montant pour ceux qui sont arrivés par le premier chemin.
Le fleuve de lave coule à grande vitesse car il dévale des pentes abruptes. Un peu avant la fin de la coulée, il me faut traverser un feu de mousses. Je prends un peu au large pour essayer d’être le plus loin possible des fumées.
Arrivé tout en bas, la lave s'est solidifiée en prenant toutes sortes de forme et en créant des drapés de pierre.
Je prends un large chemin en faible pente qui va me ramener en un heure environ au parking ou je suis garé.
Il est 22 h 30 et de nouvelles gens arrivent encore pour faire la randonnée. Comme il fait encore clair, on peut marcher toute la nuit. Nous décidons de passer la nuit sur place sur le parking.
Photo prise à minuit du “coucher du soleil” :
Parcours du jour, en voiture : 81 km
