Nouvel essai après plusieurs tentatives infructueuses hier, fichier trop lourd pour le débit actuel ?
Episode 4 : ET TALOGHZA –TIDJIKJA: A LA RENCONTRE DE L’HOMME COUCHE
Du 11 au 14 janvier – 140 kms
Bye Bye Et Taloghza. C’était une aventure authentique, belle et rude à la fois. A peine partis nous n’excluons pas d’y revenir…munis d’un appareil photo adéquat.
En life : agonie de l’appareil. Son dernier regard est pour son bourreau, l’oasis fantôme d’Et Taloghza.
Dans l’immédiat nous passons au Smartphone, le nôtre date des temps anciens. Il est très limité : entre l’idée de prendre une vue et sa réalisation … un certain temps s’écoule! En conséquence mon épouse, qui est loin d’avoir ma patience, refuse de s’en servir. Mais l’essentiel est qu’il puisse, avec ses petits moyens à lui, nous ramener quelques images et notamment celles de l’homme couché que nous allons bientôt rencontrer.
Voilà le programme
Nous prenons le cap pour revenir à l’oued El Khatt, le traverser puis repartir vers l’est en empruntant une piste décrite dans le parcours 2 b (J. Gandini guide sur la Mauritanie. très documenté, à posséder absolument). Sur ce parcours souvent en hors piste, reliant l’oued El Gafla à Tidjikja, l’auteur signale plusieurs sites à peintures rupestres.
Le décor change assez brutalement. Nous quittons les grandes dunes ponctuées de touffes de sbat pour les contreforts rocheux du Tagant.
Bivouac à l’embouchure de l’oued Gafla
Quel contraste avec Et Taloghza : de l’eau, de la végétation…et même des vaches ! Surprenant ? Pas tout à fait, on est dans le Tagant , la petite forêt en Hassania, la langue des Maures.
D’ailleurs, elles broutent ici depuis longtemps à en croire les peintures rupestres dessinées dans les abris sous roche environnants.
Là, c’est carrément un troupeau …on aperçoit même les mollets du berger.
De la plaine une silhouette nous intrigue, nous nous en approchons…
…et là, nous voyons un Homme couché, la tête reposant sur un coussin et les bras croisés sur la poitrine. Que fait-il ? Il dort ?
Non, il surveille la plaine…
… et protège ce lieu étrange emprunt d’un mysticisme qu’autrefois des hommes ont peut-être ressenti. Ils y ont laissé de nombreuses traces de leur présence…
… plusieurs tombes sont recouvertes de grosses meules, cassées pour la plupart…
…vestiges de quelques « hauts » fourneaux d’où les forgerons de l’époque tiraient probablement du cuivre…
Nous laissons l’Homme couché continuer son job millénaire pour rejoindre Tidjikja, nous rendre à la stèle de Coppolani et refaire les pleins.
Nous y arrivons en semaine et donc aucun problème avec les gamins, en classe cette heure, dont la réputation d’être très collants n’est plus à faire.
Nous allons nous installer à « l’auberge de la caravane du désert ». Pas terrible, mais pas pire qu’ailleurs.
Reconnaissons que la bonne volonté est perceptible : le petit personnel nettoie vite fait l’épaisse couche de poussière tapissant les sanitaires, ouvre les vannes du chauffe eau solaire (pour faire simple : les deux premiers utilisateurs s’ébouillanteront et les deux suivants se gèleront) et va géolocaliser le cuistot, qui n’est pas là par manque de client.
Grâce à lui, ce sera la fête ce soir avec une bonne salade et un poulet frites hors du commun. Du coup nous lui commandons pour le lendemain matin un autre poulet et sa spécialité une « quiche » au fromage faite avec de la « Vache qui rit » très appréciée ici. Là encore une réussite. Voilà une adresse à retenir quand même pour la qualité de sa table.
L’enseigne attire le regard, mais attention le cuistot n’est pas nécessairement là… le poulet non plus ! Il faut savoir prendre son temps.
Le matin, courses au marché.
Sacs à purée de dattes, au contenu très nutritif. Pratiques pour voyager loin avec son chameau.
Enfin une représentation réaliste du bonhomme Michelin : il est noir. Et c’est logique finalement…est-ce que les pneus sont blancs ?
Lors d’un contrôle, le premier depuis Atar, le commandant de gendarmerie de Tidjikja, personnalité joviale, nous fait des recommandations pour la suite de notre parcours vers la passe de Nega : le vent de sable qui souffle fort depuis hier efface les traces et crée des langues de sable pouvant s’avérer dangereuses sur les portions roulantes des pistes. De plus il nous signale, sans pouvoir le préciser, qu’un évènement risque de perturber un peu notre voyage.
Ce sera effectivement le cas. Cette signalisation, aperçue le lendemain, nous fera comprendre de quoi il peut s’agir.
A très bientôt pour le 5ème épisode : embouteillage à Nega.
Nota : Faute de frappe dans l’épisode 4 . La fondation de ksar el Barka date du 17 et non du 11ème siècle.