Nos pneumatiques ne sont pas très larges (265 mm) mais nous pensons tout de même pouvoir passer en préparant un peu le terrain. Nous comblons les ornières avec des pierres sur toute la longueur de la pente sableuse, et après une petite heure de ce labeur de cantonnier, sans même réduire la pression des pneumatiques, nous nous engageons prudemment et passons l’obstacle sans problème. A peine sommes nous sortis de cette passe qu’une voiture de Lögreglan arrive en face, suivie de près d’un véhicule de secours. Les deux policiers nous disent avoir été prévenus d’un problème survenu sur cette piste concernant un véhicule ensablé. Nous leur communiquons les infos dont nous disposions depuis hier soir et précisons que nous n’avons rencontré aucun problème depuis notre départ ce matin. Il s’agit donc, soit d’un véhicule qui est derrière nous, soit d’une incompréhension concernant un éventuel message correspondant au pick-up ensablé hier soir à cet endroit. Les fonctionnaires de sécurité, au contact très agréable et professionnel, ont donc continué leur route, en inspectant d’abord les lieux du plantage, à la recherche d'une solution de l’énigme (et du responsable à facturer, peut-être…).
Quatre vingt seize kilomètres et plus de six heures plus tard, nous arrivons enfin à Askja. Nous réitérons la balade jusqu'aux alentours du Viti en traversant l’étendue de sable noir de la caldeira, et échouons sur la plage du lac Oskjuvatn pour s’amuser à jeter des pierres qui flottent à la surface de l'eau et se chauffer les pieds sur le sable chaud. La configuration des lieux a un peu changé entre nos deux visites, des éboulements ont modifié sensiblement l’agencement des reliefs, le temps n’est pas aussi lumineux, mais la magie opère toujours face à ce grand lac de cratère ceinturé d’une chaîne de montagnes. Le soleil joue avec les nuages. Le petit lac d’eau chaude sulfurée semble veiller sur le grand lac d’Askja.
Pendant notre promenade de retour, un arc-en-ciel apparait au-dessus de nous, pendant qu’un amas de roches se détache et se fracasse au bas de la falaise derrière nous.

Pour parfaire la séquence nostalgie, nous passerons la nuit au camping du refuge du Dreki. Encore une fois quatre cellules, mais différentes cette fois, dont une louée par une jeune famille de français.