Voici déjà le compte-rendu.
Nous avons donc parcouru pendant 2 semaines diverses pistes d'Andalousie orientale, au nord d’Alméria.
Mon pote roule en Isuzu D-Max avec cellule Modulidea. Quant à moi, pour les pistes, je préfère mon vieux Toy HZJ80 avec sa tente de toit.
Nous nous sommes retrouvés à notre RV dans le delta de l’Ebre. Difficile d’y bivouaquer « sauvage » car c’est un parc naturel, bourré d’interdictions de camper ou même de stationnement après 21h. Sur le site http://www.furgovw.org/mapa_furgoperfecto/ j’avais néanmoins trouvé quelques endroits où se poser sans affoler la Guardia. Bon, c’est pas du camping sauvage, mais c’est mieux que rien. Le site est sympa, quoique très couru surtout le WE. Les plages sont immenses et accessibles. Le vent est omniprésent …et violent. Les flamands roses que nous y avions vus en janvier ne sont plus là, par contre toujours beaucoup d’oiseaux aquatiques de toutes sortes.
Je recommande ce site « furgoperfecto », bien utile pour les zones de parcs naturels où il vaut mieux ne pas bivouaquer si j’en crois ce que j’ai lu sur le forum. Le site donne plein d’adresses de parkings de nuit , pas forcément sympas. Il faut donc parfois en essayer plusieurs, mais on trouve toujours.
De là, nous sommes descendus vers la Sierra de Segura, en commençant par Letur, Yeste, et divers petits chemins parfois sans issue, mais absolument fabuleux. A plusieurs reprises, nous avons traversé des petits villages de montagne de l’Andalousie profonde, où nos engins passaient à peine, ou ne passaient pas, ce qui nous a valu des demi-tours imprévus. Pratiquement pas de trafic, un temps superbe, mais un peu froid la nuit (l’altitude ?). Les pompes à essence et les petits restos ne pullulent pas : il faut donc prévoir.
Nous avons ensuite entamé la traversée nord-sud de la Sierra de Ségura depuis Pontones jusqu’à Pozo Alcon. Piste magnifique et roulante, dans de la montagne à vache, sur un plateau légèrement vallonné. De grands horizons. Pas un chat. Quads et motos interdits. Passage par 3 refuges. Le tout entre 1000 et 2000 m.
Sur la fin, la route plonge dans des bois de pins d’Autriche et des rochers plus torturés, avec quelques torrents et des points de vue de cartes postales. Finalement, on plonge dans la vallée du Guadalquivir pour remonter de nouveau en altitude vers les sources du Guadalquivir puis enfin la longue descente vers la plaine aux alentours de Pozo Alcon. Toute la journée s’est passée sur de la piste, généralement très confortable. A plusieurs reprises nous avons vu des bouquetins ou des biches. Vers les sources du Guadalquivir, à deux reprises, nous avons vu des renards tapis sur la piste, sans doute habitués à recevoir de la nourriture des rares voitures de passage.
J’avais déjà pratiqué un bivouac sauvage dans le coin lors d’un voyage récent en California. Mais arrivés sur site, nous nous sommes trouvés en présence de ruches. Repli vers un autre site dans un coude du Rio Guadianan, mais près de la grand route, heureusement peu fréquentée de nuit.
Le lendemain, départ dans une forêt d’oliviers, près de Pontanar, passage près de 3 aqueducs romains superbement conservés, puis plongée vers une oasis de peupliers, au milieu d’un décor relativement désertique.
Nous traversons quelques villages semi-abandonnés. On change de siècle. Puis enfin, nous arrivons dans le désert de Gorafé.
J’avais repéré diverses traces sur le net et sur Google Earth, et finalement, il semble que j’aie eu la main heureuse. La piste part de Villanueva de las Torres, et nous emmène de crètes en crètes, puis parfois plonge dans des ramblas. C’est un désert de terre, assez spectaculaire, presque grandiose, raviné en tous sens, avec quelques falaises qui semblent prêtes à s’écrouler. Les traces de véhicules qui se sont aventurés là en période de pluie sont claires : il vaut mieux éviter ces pistes sous la pluie ! De même qu’il vaut mieux éviter de se trouver face à face avec d’autres véhicules à beaucoup d’endroits. Heureusement, cela ne nous est pas arrivé.
Nous tourniquons quelques heures, puis débouchons au- dessus de Gorafé, une petite ville partiellement troglodyte, et endormie comme la plupart des villages que nous traverserons.
Nous trouverons un petit coin de bivouac le long du Rio Gor près de la route d’ Alicun. Heureusement, peu ou pas de moustiques, et une route peu fréquentée.
Le lendemain, nous descendons par la route vers le village de Gor (comme le rio), que nous traversons pour entamer la montée vers la Sierra de Baza. Le chemin devient rapidement une piste, excellente, comme toujours, et monte sans arrêt. Nous passerons la journée en altitude dans cette sierra. Au milieu des forêts de pins, les pistes vont dans tous les sens.
Nous naviguons au jugé et débouchons sur un observatoire astronomique assez spectaculaire, plusieurs dômes gigantesques et tout blancs. De là, nous redescendons vers Baza et vers le camping-chambres d’hôte Cuevas Andalucia, que beaucoup d’entre vous connaissent déjà. http://www.cuevasandalucia.es/es/aire-s ... andalousie
J’avais lu beaucoup d’éloges sur le net, mais, comme on dit, la réalité a dépassé la fiction. Charme, confort, accueil…. Et, cerise sur le gâteau, hôtes aussi sympas que Sam, le propriétaire des lieux. Nous y rencontrons par exemple un vigoureux gaillard de 74 ans qui visite les mêmes pistes que nous, mais debout sur son enduro KTM400, accompagné de son pote du même âge qui suit avec l’intendance en Vitara. Cela nous laisse l’illusion de quelques belles années encore, pour nous qui ne faisons que 66 ans… Pas de table d’hôte, mais l’ambiance est telle que nous nous retrouverons tous invités chez Sam pour un BBQ improvisé où chacun amène ce qu’il a. Le salon privé est même ouvert à tous car ce soir-là, il y avait un match de foot incontournable pour les fans.
Sam, qui est assez organisé, et plutôt expert en manipulation de GPS et tablettes, me charge un fichier GPX une piste « à faire absolument ». Le lendemain, nous voici donc repartis vers le désert de Gorafé, par le chemin des écoliers quatre-quatreux, via le lac de Negratin, puis Baul et Los Balcones. Chemin superbe où l’on verra successivement des maisons troglodytes, un pont métallique genre Eifel, une grande maison de maître abandonnée, des champs parsemés de pins parasols, et retour sur la partie est du désert de Gorafé. Nous retombons d’ailleurs sur la piste d’avant-hier. Une excellente journée de plus.
Je signale au passage que Sam, quatre-quatreux lui-même, met à disposition de tous, un tas de renseignements, de traces GPX, de tuyaux divers sur des choses à voir en dehors des chemins touristiques habituels. C’est ainsi que lors de notre départ, il nous suggère de ne pas prendre l’autoroute, mais de rallier le sanctuaire de Saliente par les pistes. Ce que nous fîmes. (Ce Sam est vraiment un type aussi sympa que génial, et, vous avez vu, j’ai résisté à l’envie d’ajouter qu’il était belge !)Donc, de nouveau, Sam m’enregistre la trace GPX de la piste en question. Et en avant… Rien de très extraordinaire, mais de belles pistes de campagnes, ou des fonds de ramblas, ou des forêts de pins, dans la Sierra de Las Estancias. Le sanctuaire est hélas fermé (de même que le petit restaurant juste en- dessous). Si je me souviens, c’est ouvert à partir de mercredi…Nous étions un lundi. Pas de bol.
De là, nous plongeons sur Albox, puis la Sierra de Los Filabres, puis Tabernas où nous arrivons en soirée. Petit jardinage, quelques décors de cinéma (Fort Bravo), deux ridicules petits canyons, et nous nous retrouvons dans la Sierra Alhamilla où nous trouvons un site de bivouac assez sympa et hyper tranquille. Sans doute avons-nous raté les pistes « à voir », mais nous ne nous sentons pas d’humeur à redescendre vers Tabernas.
Le lendemain, nous traversons la Sierra et descendons vers Nijar, petit village très sympa (surtout la petite place centrale), où nous déjeunons avant de continuer vers la plaine et le Cabo de Gata.
D’en haut, on observe une mer de plastique couvrant les plantations de tomates. Spectaculaire ! Mais pas très beau. Nous choisissons de nous poser à Las Negras, petit village au creux d’une crique, et pas encore urbanisé outrancièrement, comme le reste des côtes espagnoles. Il faut d’ailleurs savoir que le Cabo de Gata est un parc naturel, très protégé et réglementé. Donc pas de béton, mais pas de bivouacs possibles non plus. Nous logeons au camping de Las Negras, très correct, et très bien situé. A cette saison, il n’y a pas encore trop de monde et les campeurs espagnols, réputés bruyants (euphémisme) sont au boulot. Il n’y a que des retraités d’Europe du Nord (dont des retraités français de 50 ans !!! Incroyable, mais vrai…). Beaucoup de motorhomes.
Le lendemain, bon petit gueuleton à Las Negras, puis nous faisons nos adieux à nos amis qui resteront quelques jours de plus dans la région. Quant à nous, nous remontons dans le Tarn, via Andorre.
Au total, d’excellentes petites vacances sur les pistes andalouses, qui constituent par ailleurs une excellente alternative aux pistes du Maroc ou du Portugal.
Et pour ceux qui seront intéressés, voici l'ensemble des photos: https://picasaweb.google.com/1058653032 ... qfsgIaG_QE
Quant aux traces en MPX, je dois faire une petite transformation car les fichiers recueillis par Osmand, ne sont pas lisibles sur Mapsource ou Ozi, même en .mpx. Je dois donc bricoler quelque chose.
Que ceux que cela intéresse, me communiquent leur adresse mail, et je me ferai un plaisir de leur transmettre mes traces dans quelques jours.
Cordialement,
Luc