avec la durée d'ensoleillement qui augmente chaque jour, les envies de bouger se précisent, et les souvenirs de balades remontent à la surface de la mémoire.
L'été dernier, nous sommes allés dans le sud des Balkans. Comme souvent, le but initial ne fut pas atteint, mais "le but, c'est le chemin" aurait dit Goethe.
Dimanche 26 juin 2022
11H40 Départ retardé de une journée pour pouvoir profiter de nos invités venus se joindre à la grande fête du théâtre de rue dont c’est la reprise après deux années d’annulation pour cause de pandémie.
L’iPad est chargé avec la collection de toutes les cartes nécessaires pour la traversée de chacun des pays de notre itinéraire. Jusqu’alors, nous utilisions plutôt TwoNav pour nos déplacements, mais cette année nous allons utiliser quasi exclusivement Osmand maintenant que j’ai pu acquérir un peu plus de pratique avec les spécificités de ce routeur GPS. Ce logiciel participatif offre une grande quantité de points d’intérêt, comme par exemple les lieux de camping et surtout les points d’eau, mais est également très précis et reporte toutes les voies de circulation, même les plus difficilement praticables.
Comme à chacune de nos escapades, l’iPod diffuse les quelques milliers de titres de chansons et musiques qui s’égrènent au fil des kilomètres. C’est une occasion idéale pour retrouver les ambiances musicales que nous aimons, dans un espace confiné propice à l’écoute attentive.
19H40 Arrivée dans les Vosges du Nord
Notre amie nous accueille de façon impromptue puisque nous la prévenons de notre souhait de passer la voir seulement une heure avant d’arriver. Le trajet le plus rapide pour joindre Rouen à Sarajevo passe justement devant sa maison dans un petit village alsacien des Vosges du Nord.
Elle nous emmène dans une auberge dans la forêt à la frontière pour y déguster quelques excellentes tartes flambées pendant que nous échangeons les dernières nouvelles. Il se trouve qu’au printemps dernier, il y a donc à peine deux mois, elle effectuait un voyage dans les Balkans avec des journalistes du quotidien Le Monde. Nous parlons de ces contrées de l’Europe du sud-est que nous aimons beaucoup tous les trois. Elle nous conseille la lecture de “L’écho du lac”, un bouquin de Kapka Kassabova dont le sujet principal est le lac d’Ohrid, situé à la frontière albano-macédonienne où nous nous rendrons dans une dizaine de jours.
Nous passons notre première nuit de ce voyage dans la cour de la maison en grès rose, sous un orage assez impressionnant dont les frappes étaient très proches.
Lundi 27 juin
Nous repartons de ce village avec le livre de Kapka Kassabova que nous confie notre amie. Nous promettons de lui ramener au plus vite ce précieux emprunt.
10H15, peu après Wissembourg, nous débutons la traversée de l’Allemagne en empruntant les autoroutes qui relient Karlsruhe, Stuttgart, Augsbourg et Munich puis passons en Autriche.
19H00, installation au camping Panorama de Zeel am See, à proximité du lac, sous une température de 32°C.
Toyota Hilux DC et Modulidea Mocamp "light" auto-aménagée
Chouette ! on va pouvoir découvrir les endroits où on n'est pas passé et retrouver ceux que l'on a aimés . "L'Echo du Lac" a aussi été un fil conducteur dans ce voyage, comme l'avait été l'année précédente pour la Bulgarie "Lisière" de la même auteure.
12H00 passage en Slovénie
Première pause déjeuner au bord de la rivière Krka, près de Nove Mesto.
17H00 passage en Croatie à Metlika.
Une pancarte discrète sur le bord de la route de campagne près de Vojnic nous amène jusqu’à un endroit étonnant situé à l’extrémité d’une piste sur une hauteur boisée : Bogata Suma. C’est un camping, ou du moins un endroit sympathique où l’on peut camper. Le maître des lieux polyglotte nous indique où nous installer dans ce pré/verger un peu accidenté. Pas difficile de trouver de la place puisqu’il n’y a ici qu’un seul occupant, un voyageur solitaire en fourgon immatriculé en Belgique.
La température est montée à 33°C et rend les moustiques voraces.
Cet endroit est le lieu d’un projet de long terme qui progresse doucement. Il s’agit à la fois de créer un habitat alternatif, plusieurs maisons en bois sont déjà en cours de construction dans ce futur village, et de s’inscrire dans le paysage avec l’érection sur la colline d’une tour de plusieurs dizaines de mètres. L’aventure de la construction du château-fort de Guédelon en France a inspiré ce bâtisseur pour son projet fou qui couvre sa propriété de douze hectares.
Un ou deux kilomètres avant de parvenir à Bogota Suma, la piste passe devant un groupement de quelques dizaines de tombes parsemées dans un terrain libre perdu dans la forêt, comme un petit cimetière naturel, sans clôture, accessible à tous, et envahi d’herbes folles.
Modifié en dernier par euro6 le mer. 22 févr. 2023 11:03, modifié 1 fois.
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Nous quittons l'endroit après avoir longuement discuté avec l’initiateur de ce projet qui nous fait visiter son atelier de menuiserie où la fabrication de tables pour le futur restaurant est en cours, et nous dévoile le document original qui permet de visualiser la totalité du projet dans la forme qu’il aura lorsqu’il sera terminé, dans dix ou quinze ans d’ici.…
12H00 passage en Bosnie-et-Herzégovine à Novi Grad. La température devient suffocante à 37°C.
Nous passons à Trnopolje et Omarska, près de Prijedor. Dans ces deux hameaux des camps d’internements avaient été installés par les serbes durant la guerre de 1991-95 pour isoler des personnes raflées dans la région. Hormis une stèle érigée à la mémoire des serbes morts durant cette période (sic…), devant l’école primaire de Trnpolje, nulle part ne figure la moindre référence à ces temps tragiques pourtant encore proches. L’école est toujours une école, l’usine métallurgique à Omarska est toujours en activité, reprise depuis la fin de la guerre par Arcelor Mittal. Il n’y a pas la moindre plaque commémorative des évènements qui se sont déroulés ici et qui ont conduit à emprisonner des innocents dans des conditions inhumaines, soumis à des violences physiques, à des viols, à des tortures et à plusieurs milliers d’éxécutions extra-judiciaires. Les images tournées et diffusées par CNN à Trnopolje, montrant des prisonniers dans un état de malnutrition extrême derrière des barbelés faisaient inévitablement penser aux images des camps de concentration nazi cinquante ans plus tôt. Ce sont ces premières images du conflit qui ont permis d’alerter l’opinion publique mondiale sur ce qui était en train de se passer en Bosnie-et-Herzégovine. C’était il y a trente ans seulement, et c’est déjà effacé.
17H00 arrivée à Sarajevo, 34°C
Le camping arboré que nous avions testé en 2015 n’existe plus aujourd’hui. Des immeubles en béton ont poussé entre les arbres du parc.
Nous allons dîner en ville après une balade dans le quartier central toujours aussi animé malgré la chaleur. Nous nous éloignons de la Bascarcija pour trouver un restaurant où pouvoir boire une bière. Une terrasse abritée nous permet une pause calme avant de rejoindre le seul camping situé à une dizaine de kilomètres du centre ville. Le propriétaire nous accueille à 23H00 avec un verre de raki, l’alcool fort de fruit local, bien apprécié.
Nous constatons quelques ennuis de communication avec nos téléphones, comme l’accès internet devenu impossible par exemple. Il semble bien que nous n’ayons pas correctement prévu les solutions pour traiter ce problème avant de partir.
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L’idée n’est pas de faire du tourisme en Bosnie-et-Herzégovine cette fois car nous visons le sud des Balkans, mais Sarajevo est comme le seuil de notre périple cette année.
Nous quittons la capitale vers l’est pour une pause à Gorajde que nous connaissions déjà pour quelques courses de ravitaillement et une pause bière sur une terrasse surplombant la Drina.
15H00 nous passons au Monténégro à Metaljka.
19H00 nous restons dans le nord du pays pour trouver un bivouac avec vue sur la vallée, le long d’une piste tranquille, à seulement un kilomètre de la frontière serbe près de Boljanici. Un orage tourne autour de notre campement sans apporter rien de plus que de grosses gouttes d’eau rafraichissantes. Le ciel rougeoie au coucher du soleil.
Vendredi 01 juillet
On retrouve la route après quelques kilomètres de belle piste, direction Pljevlja. Sur une colline à l’écart de la route, un monastère flambant neuf fait le fier dans le paysage.
Nous traversons la rivière Tara sur le pont vertigineux bien connu et qui me semble en bien mauvais état… La nouveauté ici, en plus des départs de rafting et/ou canyoning, ce sont les ZipLines qui offrent une traversée des gorges d’une rive à l’autre suspendu à une roulette qui dévale un câble tendu sur plusieurs centaines de mètres. L’endroit revendique les plus longues tyroliennes d’Europe, sur le deuxième canyon du monde après le Colorado, parait-il…
A proximité de Zabljak, inintéressante station de ski, comme toutes les stations de ski, nous nous installons au camping Mlinski Potok que nous avions pratiqué onze ans plus tôt. Même si l’endroit n’a pas vraiment changé, l’environnement est beaucoup plus construit, et on n’y retrouve plus la même magie des lieux et de ses habitants. Le camping est bondé, mais la sympathique tradition de l’accueil au raki est néanmoins toujours présente.
Première mise en jambes avec le tour du lac noir pour tenter de raviver nos souvenirs de 2011. Là aussi le charme n’opère plus, les structures touristiques mises en place autour du lac ont tué le côté naturel en attirant une foule peu respectueuse du milieu dans des restaurants ridicules et bruyants.
Nous terminerons la soirée à l’ombre d’un frêne bien allergisant avant de se coucher pendant que certains campeurs se réunissent autour du feu de camp traditionnel.
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Difficile de saisir les mentalités de ces régions où les ethnies sont étroitement intriquées. Prijedor fait partie de la République Serbe de Bosnie, une des trois entités qui composent la Bosnie-Herzégovine. Il paraît donc (malheureusement) logique que les mémoriaux soient dédiés aux Serbes. Dans le sud du pays nous avons aussi très souvent rencontré des drapeaux serbes alors que nous étions toujours en Bosnie, là encore nous étions en territoire de République Serbe de Bosnie. Dans le reste du pays, la fédération de Bosnie et Herzegovine, la résilience des populations bosniennes et bosniaques est admirable : comme nous nous étonnions de voir des maisons neuves jouxtant les maisons entièrement détruites par le conflit, on nous a expliqué que les gens ne voulaient pas quitter les villages d'où leurs familles étaient originaires et qu'ils construisaient à côté des maisons détruites pour ne pas oublier. Leurs monuments dédiés aux disparus en quelque sorte. En peu de kilomètres, ce compte-rendu très documenté, merci euro6, nous plonge au cœur de la complexité des Balkans. La Drina, et son pont emblématique, a fait l'objet d'un livre d'Ivo Andric, indispensable si on veut essayer, non pas de comprendre, mais d'avoir un aperçu du caractère explosif de ces régions.
En 1980, en vadrouille dans ce qui était encore la Yougoslavie, nous déjeunons dans un restaurant de Sarajevo. Nous sommes 5 jeunes insouciants. L'ambiance du restau est familiale, on trinque avec le patron et les serveurs. Nous revenons de Kragujevac, en Serbie centrale, où nous avons appris phonétiquement à chanter le "Jugoslavio" qui célèbre la Yougoslavie. Composé par un Serbe, mais ça nous l'ignorons. Pour remercier nos hôtes de leur accueil nous entamons ce chant à pleine voix et l'ambiance devient soudain glaciale, plus de sourires, plus de claques dans le dos, les visages se ferment, nous quittons le restaurant sans un mot de la part du patron et du personnel, sans vraiment avoir conscience de l'impair que nous venons de commettre...
Mêmes impressions sur Zabjlak et le lac noir. Camping bondé que nous avons délaissé pour aller bivouaquer dans les hauteurs à l'écart de la Panoramic Road, nous avons zappé le tour du Lac Noir envahi de touristes.
ce qu'est devenue la Yougoslavie après son éclatement reste un patchwork de peuples divers en (dés)équilibre permanent.
Je partage les commentaires que tu peux faire sur cette zone géo-politique, Ivecogitation, et j'ai encore en mémoire le délicieux compte-rendu de ta petite virée dans les Balkans menée cet été, de façon quasi concomitante à la notre.
Nous revenons très régulièrement depuis des décennies sur ces territoires aux populations attachantes et aux liens complexes qui les (dés)unissent. La Bosnie-et-Herzégovine, en particulier, est un pays multi-ethnique aux territoires imbriqués que les accords de Dayton ont figés dans une sorte découpage surréaliste qui ne recouvre pas la réalité des populations qui vivent sur le terrain. C'est toujours avec beaucoup d'émotion que je parcoure ces lieux et rencontre ces bosniens marqués par une Histoire terrible. Un jour peut-être, lorsque la tension intérieure sera un peu retombée, je pourrai vous conter notre participation à la Marshmira de 2015.
Il faut lire "Le pont sur la Drina" du Prix Nobel de Littérature Ivo Andric, un des plus grands romans du siècle passé, bien sûr. Il faut aussi marcher sur ce pont qui traverse la rivière Drina à Visegrad pour tenter de ressentir l'horreur du massacre perpétré sur ces pierres multi-centenaires.
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Bonjour,
Un grand merci pour ces échanges de belle qualité sur ces régions meurtries. La vie y reprend et l'exploitation urbaine ou touristique frappe, comme partout malheureusement, semble t'il...
On emprunte la fameuse route panorama qui traverse le fabuleux parc du Durmitor, et on s’arrête au col de Sedlo pour reprendre la randonnée commencée en 2011 mais interrompue à l’époque par la pluie qui rendait glissante la roche sur le parcours. Nous nous acquittons du montant du billet d’entrée sur le parc (3€ /jour/personne) auprès du gardien du parc qui nous prévient d’un risque avéré d’orage avant la fin d’après-midi. En réponse à notre demande, il nous confirme également que nous pouvons camper à l’intérieur du territoire du Durmitor, à condition de ne pas rester plus d’une nuit, de ne pas installer de matériel tels que des chaises et tables à l’extérieur, et de pas allumer de feux ouvert. Nous devons juste stationner, et il nous conseille même de trouver un endroit plus agréable que ce parking pour passer une soirée tranquille !
Direction le mont Bobotov Kuk par un sentier agréable par temps sec. Après plus de deux heures de marche, au moment du pique-nique, des orages s’annoncent aux alentours, nous pressant de rebrousser chemin et rentrer s’abriter. In extremis nous rejoignons la voiture et nous nous rendons à une gargote de bord de route pour un café bienvenu (même si c’est un café "turc", car c’était ça ou un Nescafé…). Exactement à ce moment un orage violent s’abat sur les lieux. Nous pensons aux familles avec enfants que nous avons croisé sur le chemin alors que nous redescendions il y a seulement 20 mn. La cabane en panneaux d’OSB vissés sur une structure métallique très légère et couverte de tôle ondulée a bien du mal à résister aux assauts des rafales violentes. Une quantité énorme d’eau ruisselle depuis les prés sur la route. Nous sommes les seuls à occuper une des trois tables du bar. Nous tentons d’expliquer au tenancier du lieu que des promeneurs se trouvent actuellement dans la montagne sous l’orage, sans possibilité aucune de s’abriter, et sans l’équipement minimal pour s’aventurer en ces endroits qui peuvent vite devenir dangereux. Il ne semble pas prendre la mesure du danger que courent ces personnes et ne répond pas à notre demande de lancer un appel à un quelconque service de secours ou au moins aux rangers du parc. Après de très longues minutes (peut-être 30) l’orage finit par se calmer et nous pouvons regagner notre véhicule qui s’est retrouvé cerné par une immense flaque d’eau.
Depuis le sentier en altitude, nous avions repéré un chemin carrossable qui s’écartait de la route. C’est le long de cette piste que nous trouvons le lieu de notre bivouac, à Sedleno valje, au milieu de ce magnifique paysage. D’ici, nous voyons la brèche dans le pan de montagne que nous avons emprunté tout à l’heure pour nous hisser sur le plateau et commencer la marche vers la montagne que nous verrons peut-être enfin lors d’un troisième passage…
Pour pouvoir admirer le soleil couchant, on se poste en hauteur avec une flasque de breuvage aromatique au cas où le spectacle se prolongerait. On observe le travail du berger qui récupère son troupeau de brebis pour le regrouper dans le parc pour la nuit. En redescendant de notre point d’observation nous retrouvons le berger qui a terminé sa journée et nous invite dans sa cabane pour partager une rakia de pomme maison. Sa hutte en bois n’est équipée que d’une seule ouverture, la porte. A l’intérieur, une table, sur laquelle il dépose son smartphone qui parait anachronique ici, un tabouret, un lit, un fourneau et des étagères pour stocker le matériel et un peu de vaisselle. Au milieu, une réserve d’eau. Il nous sort sa propre production, une sorte de bacon, un lard gras, et un fromage de vache sec qu’il nous est impossible de refuser. Nous deux assis sur le bord du lit en guise de canapé, lui officiant sur son tabouret, nous sommes ses hôtes d’un soir, et il nous rassasie généreusement. Nos deux verres d’excellente rakia parfumée engloutis, nous regagnons nos pénates dans la nuit noire, l’esprit embrumé par l’alcool accumulé, mais le coeur léger et réchauffé par cette rencontre impromptue.
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Nous quittons cet endroit idyllique pour une virée de onze kilomètres seulement qui nous mène un peu plus loin sur la route du parc au départ d’une randonnée de quelques heures pour le mont Prutas.
Une signalétique imparfaite et une erreur de direction au départ nous empêchent d’atteindre le but fixé, mais nous fait traverser le relief “à cru”. Le trajet fut un peu acrobatique, voire même stressant étant donné la pente et l’herbe glissante, mais nous avons finalement pu retrouver l’itinéraire, sans pouvoir néanmoins parvenir au sommet.
Retour à la voiture, où nos tickets sont contrôlés par le ranger qui nous les avait vendu quelques heures plus tôt, pour la recherche d’un spot. Nous trouvons un endroit plat sur le bord d’une piste délaissée, à moins de sept kilomètres à vol d’oiseau de notre bivouac d’hier soir. Nous sommes dans le creux d’une vallée, à proximité d’un étang presque à sec et d’une cabane de berger qu’on entraperçoit très au loin. Sur la paroi rocheuse en face de nous, on distingue l’entrée d’une grotte immense qui ressemble presque au percement d’un tunnel routier.
Le soir, le même manège qu’hier se produit en contrebas. Le berger rassemble ses bêtes pour la nuit. On remarque un jeune agneau qui semble traîner la patte et retarde le troupeau. Plus tard avant la tombée de la nuit, on aperçoit un véhicule qui apparait sur les pâturages de l’autre côté de la vallée. A l’aide des jumelles, on voit que cette voiture est une “plate” deux roues motrices et qu’elle ne se trouve pas sur un chemin mais en plein hors piste. On la voit repartir par le même itinéraire entre les pierres puis disparaitre derrière les rochers.
Nous nous couchons, fatigués par la balade en montagne.
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A 05H00, un orage proche se déclenche, mais avec peu de pluie, contrairement au déluge de samedi.
Une petite balade jusqu’à l’étang et au-delà nous permet de voir l’habitat du berger ainsi que la voiture blanche aperçue hier soir. Nous supposons que le berger est venu jusqu’au troupeau avec sa voiture pour récupérer un animal malade, peut-être l’agneau affaibli, qu’il n’aurait pas pu transporter sans ce moyen. Au retour vers notre campement, nous croisons sur la piste un groupe de 4x4 allemands dont un HiLux avec cellule. Le premier véhicule du groupe, un HDJ 100 arbore un drapeau français au-dessus du pare-brise, ainsi qu’un sticker Casa-Trotter ! Le chauffeur du véhicule nous explique qu’il a acheté ce véhicule à un français à Montpellier. La voiture est super équipée, parée pour du baroud et du franchissement sérieux. Ils vont parcourir cette piste qui part vers le sud et pourrait nous intéresser également pour continuer notre périple. Faute d’équipement adéquat (pneumatiques mud larges, suspension améliorée, treuil,…) et de charge trop importante, nous préférons choisir une autre option moins risquée.
Nous traçons vers le sud-ouest dans des territoires hors circuits touristiques, en empruntant une centaine de kilomètres de pistes, jusqu’à longer la frontière bosnienne sur le tracé d’une ancienne voie ferrée qui surplombe le lac frontalier Bilecko. Trajet un peu stressant car la largeur de cette piste installée sur un terre-plein très haut et étroit ne permet pas le croisement de véhicule et encore moins le demi-tour. Nous avons par ailleurs été obligés de renoncer plusieurs fois dans l’après-midi à des pistes qui devenaient impraticables avec des demi-tours pas toujours simples. Plutôt que de risquer une difficulté potentielle, nous profitons d’une zone un peu plus large pour faire le dernier demi-tour scabreux de la journée et s’enquérir d’un lieu de bivouac acceptable.
Nous échouons à Grahovo, à proximité de la frontière de Bosnie-et-Herzégovine où nous avions repéré un petit lac sur la carte. En fait il s’agit d’une petite retenue d’eau artificielle sans aucun accès possible à ses rives sauf pour quelques pêcheurs acrobates. Nous nous posons à l’écart du village, à distance d’une ferme agricole. La nuit fut reposante après tous ces kilomètres éprouvants pour le chauffeur.
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Avant de quitter le village nous faisons le plein du réservoir au point d’eau du cimetière, avec l’aval du prêtre qui réside juste en face à qui nous demandons la permission de soutirer une quarantaine de litres.
L”Olympe” monténégrine est le mont Jezerski situé près de Kotor, au sein du parc naturel national Lovcen de ce pays qui revendique être le premier état écologique depuis trente ans (sic!), depuis lequel une vue circulaire donne à voir le paysage du Monténégro adriatique. C’est aussi le lieu où fut érigé le mausolée de Njegos.
Aucune envie de nous rendre à Kotor même qui est l’endroit qui draine le plus de touristes de tout le pays. Mais je souhaitais visiter ce monument qui rend hommage au créateur de ce pays étrange. Environ cinq cent marches donnent accès à un bâtiment qui abrite la dépouille de Petar II Petrovic Njegos, et donne aussi un point de vue inégalable sur la région environnante. Une pause déjeuner au restaurant (dispensable) qui fait étalage d’un luxe suranné et d’une gloire passée nous permet de patienter (longtemps) pour déguster un (mauvais) repas dans une ambiance délétère et une chaleur plombante.
De retour au parking, je fus interpellé par un chauffeur de bus italien qui attendait le retour de ses passagers en visite au mausolée. Il m’amène au cul de son bus dont le capot est levé et m’explique qu’il a un problème avec l’embrayage électro-magnétique qui entraine le ventilateur de refroidissement du moteur. En fait le ventilateur n’est plus entrainé car la vis de liaison qui le lie à l’embrayage n’est plus là, probablement desserrée par les vibrations puis perdue. Je déballe toutes mes caisses de vis et de bricoles et je ne trouve rien qui puisse se monter en lieu et place, hormis une vis un peu trop longue du bon diamètre mais qui ne semble pas être au bon pas. Il se contente de cette solution back-up au cas où, et embarque ma vis, pensant certainement que la descente de la montagne pour le retour ne devrait pas trop solliciter le moteur et donc pouvoir se passer de ventilation forcée.
Une fois dégagés de ce traquenard touristique, une eau fraîche dégustée sur la gargote de bord de route nous donne accès à une vue d’avion sur Kotor et ses ports.
Nous repartons vers l’est en traversant Cetinje, et nous nous arrêtons avant Podgorica à Barutana pour une halte rapide compte-tenu de la chaleur réellement étouffante. Ici est érigé le spectaculaire monument à la mémoire des soldats de la région tombés durant les trois guerres majeures du vingtième siècle, les guerres balkaniques de 1912 et les deux guerres mondiales.
Une dizaine de kilomètres après avoir traversé la capitale, la route passe sous un tout nouveau pont d’une hauteur incroyable qui va permettre au nouveau tracé de la route E65 en chantier de franchir les gorges de la Moraca. Un immense drapeau du pays est peint sur l’impressionnante pile du pont.
Un orage se déclare sur la route qui nous oblige à nous mettre à l’abri pour protéger le véhicule des grêlons de plus d’un centimètre de diamètre. Le pare-brise, déjà fragilisé par des impacts anciens pourrait bien ne pas résister aux chocs répétés de ces billes de glace. Je fonce hors de la route sous un groupe de grands arbres. Oui, j’en conviens, ce n’est pas une très bonne idée de s’abriter sous un arbre en cas d’orage, mais je crois bien que cet abri nous aura tout de même permis d’échapper au pire.
Nous rejoignons un camping à la ferme quelques kilomètres après Kolashin.
Installés entre deux fruitiers récemment plantés et un rang de haricots grimpants, nous avons une vue sur le cirque au-delà du village de Gradina.
Seul un couple de hollandais occupe déjà une partie du jardin de la maison. Les toilettes sont installées en bord de rivière, sur un terrain en contrebas de la route, avec également une cabine de douche rustique : une bâche tendue entre quatre piquets et une douchette récupérée. Le robinet est alimenté par un “chauffe-eau” constitué d’un bac en plastique noir laissé au soleil. Autant dire que la douche de fin d’après-midi pourra être tiède, mais que celle du matin sera froide…
Une fois installés, la femme qui nous accueille dans le jardin de sa petite ferme sacrifie au rituel désormais habituel du partage de la rakia dans trois petits verres remplis à ras bord, alors qu’il n’est que 17H00.
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Avant de nous laisser partir ce matin, le propriétaire de la ferme nous offre quelques fromages de sa production, typiques de cette région des Balkans, issus du lait de son unique vache.
Nous repassons à Kolashin, cette petite ville agréable que nous avions déjà visitée lors de notre dernier voyage en Albanie.
Le bâtiment administratif qui occupe la place centrale constitue un exemple édifiant d’architecture brutaliste emblématique des années 80 dans ces ex républiques socialistes d’Europe de l’est et du sud-est. Si l’aspect extérieur ne laisse rien présager de bon quant à la réalité de son utilité, on découvre l’intérieur complètement opérationnel et même agréable pour l’accueil du public et le travail des fonctionnaires territoriaux dans un environnement clair et fonctionnel. Nous prenons une pause café au “Balkan”, un troquet animé du centre ville, où l’on échange quelques mots en français avec un monténégrin qui a vécu près de Lille quelques temps.
Nous prenons ensuite la route vers l’est en direction du Kosovo, notre prochaine destination. Cette première route nous oblige à un demi-tour après plusieurs dizaines de kilomètres car le tunnel qui traverse la montagne frontalière est fermé pour causes de travaux. Il y a bien une piste qui passe au-dessus mais qui allonge le trajet de plus de quarante kilomètres, et sûrement de plusieurs heures…
Retour à Kolashin pour emprunter la seconde route possible qui se trouve être délaissée car une nouvelle route est en construction. A l’entrée du chantier un ouvrier fait le tri pour déconseiller le trajet aux véhicules inadaptés. Il nous prévient que la route est en mauvais état mais juge que notre pick-up ne devrait pas poser de problème dans les ornières et les nids de poule… A Tresnjevik, au col que cette route permet d’atteindre, nous déjeunons dans une petite auberge sympathique fréquentée essentiellement par les locaux qui s’y retrouvent pour discuter autour d’un verre. Devant la difficulté à lire la carte et à échanger avec la tenancière, nous sommes invités dans la cuisine à choisir nos plats dans les différents congélateurs. Au menu, salade, goulasch et cevapis, saucisses prisées dans tous les Balkans, avec un verre de vin rouge local.
De l’autre côté du col, après Andrijevica, nous arrivons à Plav et son “lac bleu”. C’est depuis cette ville que nous étions repassés en Albanie en 2011 par le poste frontière près de Gusinje pour rejoindre la vallée de Vermosh. Cette année, pas de virée albanaise au programme car nous souhaitons découvrir le sud-est des Balkans, région encore inconnue de nous. Nous fuyons l’unique camping de Plav et trouvons finalement un complexe hôtelier en pleins travaux préparatifs à son ouverture prochaine qui nous ouvre son terrain en bord de lac pour une soirée tranquille et une vue dégagée sur la ville au loin et son image dans les eaux calmes.
Lors d’une virée à vélo jusqu’au village de Hakanje nous constatons que la route est bien entretenue, sauf le pont qui n’est pas restauré. Surprenant, d’autant plus que cette constatation se répètera fréquemment lors de ce voyage.
Apéro prolongé jusque tard dans la nuit au restaurant, en compagnie de quelques convives locaux attablés autour de nous dont les échanges verbaux me faisaient irrésistiblement penser aux dialogues des BD de Enki Bilal. Seuls à pouvoir jouir de cet espace privilégié, nous savourons cette pause et passons une bonne nuit.
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je m'aperçois que depuis le début de ce poste, une quinzaine d'images n'apparait plus.
Certaines d'entre elles sont remplacées par un ? sur fond carré bleu, d'autres ont disparu sans laisser de trace...
Y aurait-il une explication, et un remède ?
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Bonsoir,
Moi aussi, je vois tout et particulièrement les superbes monuments et bâtiments à tendance brutaliste, style que j’ai découvert grâce à toi ! Je viens d’apprendre le terme "spomenik"...
Nous partons vers l’est de Plav pour une escapade dans le parc Prokleitije, une tentative de “Parc de la Paix” initiée il y a vingt ans pour apaiser les tensions consécutives aux guerres des années 90. Le territoire de ce parc naturel est partagé entre le Monténégro, le Kosovo et l’Albanie. Le petit lac Hridski est notre but. Après avoir acquitté le ticket d’entré du parc (1€ /personne) auprès du gardien, une piste d’approche d’une vingtaine de kilomètres peut être par-courue pour se rendre au départ de la balade. C’est sur cette piste rocailleuse que l’escalier repliable de la cellule se déverrouilla en se déployant jusqu’au sol avec un choc violent qui le déforma.
Une courte randonnée permet d’accéder au petit lac de montagne déjà pris d’assaut par un groupe d’une trentaine de jeunes randonneurs qui s’égaient pour un farniente lascif sur la rive ensoleillée. Pour un peu on se croirait sur une plage de l’adriatique… Pour ce qui nous concerne, baignade au soleil puis retour à la voiture.
Sortie du parc par la même piste qu’à l’aller car une tentative par une piste alternative se soldera par un demi-tour pour cause de piste trop trialisante pour notre ensemble lourd.
Au détour d’un virage, on tombe encore sur des décharges plus ou moins sauvages en bord de route, mais celle qui borde la E65 à l’extrême nord-est du Monténégro est réellement gigantesque. Des bulldozers parcourent cette immense montagne de déchets, pendant qu’une myriade d’enfants s’affairent dans ce cloaque pour tenter de récupérer quelques objets monnayables. Tous les paysages ne sont pas idylliques dans ces régions, et ces ravins comblés de détritus divers nous rappellent que notre pays est également passé par cette situation de non contrôle de ses déchets il y a quelques décennies.
Pour le soir, une large clairière sur le plateau boisé à l’est de Rozaje, sur lequel est localisé le hameau de Giljevo Polje avec quelques fermes dispersées autour d’une fontaine qui sera notre point d’eau potable, fera l’affaire, même si le paysage n’offre pas de vue lointaine. Deux jeunes enfants nous accueillent sur leur vélo, très intrigués par notre visite sur leur territoire. Ils le sont plus encore quand je sors la caisse à outils et entreprend de réparer le montant de l’escalier endommagé ce matin, en profitant d’un grosse pierre utilisée comme enclume pour redresser le tube à grands coups de marteau. Ils seront nos hôtes pour l’apéro au cours duquel nous partagerons jus d’orange et bretzels locaux. Pour Enes et Edib, les vacances d’été commencent et ils sont heureux de pouvoir profiter de cet espace naturel commun autour de leur hameau pour enfin pouvoir jouer ensemble avec leur vélo sans limite.
Un petit troupeau de quelques vaches vient aussi à notre rencontre. Les visiteurs ne sont pas légion par ici. Le fermier le plus proche qui est venu à notre rencontre nous dit que c’était la première fois qu’il voit des campeurs s’installer sur cette prairie. Nous allons à la rencontre du second fermier, en train de construire un nouveau bâtiment agricole dont il démontait le coffrage de la dalle en béton. Mehmet est revenu nous voir plus tard, accompagné de deux de ses enfants, Edin et Edina, deux adolescents équipés d’un smartphone pour utiliser un traducteur qui facilitera nos échanges. Ils sont venus discuter, et surtout nous proposer de nous héberger sur leur terrain clos car ils s’inquiètent de notre sécurité. Ils préfèreraient nous savoir protégés sur leur terrain privé plutôt que de nous imaginer ici en pleine nature pour la nuit. Ils ne nous ont pas précisé quels types de dangers potentiels ils avaient en tête, mais nous avons tenté de les rassurer en expliquant que nous ne craignions rien à cet endroit magnifique, à proximité de leurs habitations. Nous avons donc décliné leur touchante invitation en les remerciant chaleureusement. La nuit tombant, Mehmet n’a pas plus insisté et ils s’en sont retournés chez eux. Edib, son fils, et Enes son copain sont également rentrés se coucher.
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La nuit au milieu de ce plateau en altitude fut parfaite. Nous quittons cet endroit à regrets, et aussi aux regrets de Edib qui nous salue une dernière fois depuis son vélo, visiblement fasciné par notre véhicule bizarre qui s’est invité sur la place de son village en perturbant sa quiétude tranquille.
11H00 nous passons la frontière du Kosovo, non sans nous être acquitté du montant de l’assurance auto car la notre ne couvre pas ce pays (dont l’existence n’est pas encore reconnue par la totalité des pays membres de l’ONU).
Nous passons Pejë/Pec (prononcé ici Peha) et suivons vers l’ouest les gorges profondes de la Rugova pour une pause déjeuner/sieste dans la montagne près de Rekë e Allagës.
Cette magnifique vallée mériterait certainement d’y consacrer un peu plus de temps, mais nos plans sont remaniés pour intégrer un léger changement de programme qui nous ravit.
Dans l’après-midi, nous rejoignons Gjakovë/Dakovica pour retrouver notre fille qui arrive plus tôt que prévu de Prishtinë/Pristina en bus. Elle a atterri hier à Skopje en Macédoine du Nord puis s’est rendue à Prishtinë au Kosovo pour y passer la nuit avant de repartir. Un orage s’abat sur la ville au moment où nous arrivons à la gare routière. Nous ré-organisons le rangement dans le véhicule afin de pouvoir y vivre et voyager à trois personnes et non plus deux comme jusqu’à aujourd’hui.
Dans l’attente de son arrivée, et sans moyen de pouvoir la joindre faute de téléphone actif, une certaine tension apparait, exacerbée par l’électricité ambiante dans l’atmosphère orageuse. Nous sommes stationnés un peu à l’arrache devant une boutique de boissons en gros dont le commerçant a probablement décelé cette inquiétude sourde en nous, et nous propose spontanément son aide. L’orage n’interrompt pas l’activité soutenue de son commerce en cette veille de fête de fin de jeune, mais nous passons un long moment à échanger sur notre voyage et sur le pays, et il nous confirme que le passage au poste frontière que nous projetons de traverser dans la montagne à l’extrême sud du pays est bien possible. Une fois notre fille avec nous, nous reprenons la route en sens inverse jusqu’à Decan/Decani où nous avions repéré un endroit appelé “camping”. La pluie continue de tomber et nous nous abritons au restaurant où nous serons la seule table de clients de la soirée, puis nous nous installons sur le pré où nous serons les seuls campeurs de la nuit.
La soirée de retrouvailles en ce lieu étrange fut l’occasion de partager les dernières nouvelles et de préparer la suite de notre voyage balkanique.
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Bonsoir Francis,
Je vous suit avec beaucoup d'intérêt depuis le début de ce CR.
En descendant vers la Grèce en 2014, on a, nous aussi, ciré les bottes de Petar II. Petrović-Njegoš. du moins celles de son mausolée.
Notre destination 2023 sera une fois de plus (et temps que cela est possible) vers l'Est de l'Europe.
Je vais essayer de libérer 7 semaines consécutives entre deux concerts, pour aller jusqu'en Roumanie Bulgarie, donc certainement marcher dans vos pas de ce périple 2022 a l'aller ou au retour.
Pour le moment je note tous tes lieux de visites pour essayer d'en faire un programme.
Vivement la suite.
Merci de nous le faire partager.