Caiu o cacau!

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longissimatoms
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Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Salut à tous!

"C'est quoi ce titre???
- Je parle pas toute les langues du monde moi!
- Et puis c'est quelle langue?
- Moi je sais la parler mais je n'en comprend pas le sens..."
Vous pourriez-vous dire tout ça et... nous allons laisser le suspens planer pour faire une sorte de petit jeu. Qui saura expliquer le titre de ce post!? :lol:
Avec Alice nous revenons d'un mois au Brésil pour Noël et le nouvel an. Je vous propose donc de vous faire 5 petits articles (des copier/coller de notre blog aurore d'aventures) pour rendre compte de ces quelques jours en TOTAL immersion pour moi...

Aller c'est parti, à bord d'une sorte de Fiat Palio toute neuve... ba quoi? Elle a une très bonne garde au sol hein! ;)

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Partie 1 : la costa do cacau

Aujourd’hui direction le Brésil et plus précisément, rendez-vous sur la Costa do cacau! Il s’agit d’une portion de l’état de Bahia d’un peu moins de 200km entre les villes d’Itacaré et Canavieiras où nous avons passé environ deux semaines chez les parents d’Alice, c’est à dire dans la capitale historique du cacao : la ville d’Ilhéus.

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Son histoire

C’est ici qu’une grande partie du cacao brésilien est produit, ce qui apporta à la région richesse et gloire au XXème siècle (à ce qu’il parait un sac de 60kg de cacao suffisait pour s’offrir une voiture!). La ville d’Ilhéus en porte d’ailleurs encore le souvenir même si le faste d’antan est quelque peu déchu aujourd’hui. En effet les années 90 ont été une période de crise où le cacao était devenu synonyme de pauvreté à cause de la maladie du « balai de sorcière ». Cette maladie est liée à un champignon (Moniliophtora perniciosa) et induit une augmentation de la ramification de la partie terminale des branches donnant aux plantes un aspect de balai et réduisant significativement la pousse des fruits. Elle a conduit le Brésil à passer, en moins de 10 ans, du statut de second exportateur mondial à celui d’importateur. Aujourd’hui les brésiliens parviennent à lutter contre cette maladie mais la concurrence à grandie (en Afrique notamment) ce qui rend les métiers du cacao et du chocolat un peu plus difficiles.

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Le cacao et le chocolat

Si nous avons pu visiter des plantations de cacao et en apprendre autant sur cette activité, c’est parce-que la famille d’Alice en cultive à très grande échelle depuis près de 3 générations. Nous avons ainsi eu l’occasion d’aller au cœur de ces plantations accompagné de nos guides improvisés. Nous y avons appris (enfin Thomas surtout…) que la récolte du cacao se fait à flanc de collines et à la main, parfois aidé par des chevaux ou des mulets. Nous avons également eu le droit à des visites guidées des ateliers accompagnées de la description complète du processus de séchage des fèves de cacao. 1) Fermentation en grand bacs de bois, 2) séchages à plat sur une grille au soleil ou au-dessus d’un énorme cylindre métallique contenant un foyer alimenté en continu, et enfin 3) mise en sac de 60Kg. Puis le cacao est vendu pour produire du chocolat en usine la plupart du temps. Mais face à la concurrence des autres continents, une des solutions adoptée par certaines familles de cultivateurs de cacao a été de développer le marché du chocolat de luxe. A l’image des vins français, ils commencent donc à produire des chocolats d’origine géographique contrôlée de haute qualité, leur permettant de s’ouvrir à de nouveaux marchés. Un exemple est la marque de chocolat Costanegro, produit par une famille qui cultive le cacao depuis plusieurs générations.

S’il est connu que le chocolat est produit, entre autre, à partir des graines de cacaotier séchées, on sait moins que la chaire de la fève de cacao est aussi très consommée au brésil sous forme de jus, confiture et liqueurs. Lors de nos visites dans les plantations nous avons eu l’occasion d’y goûter ! Elle est très bonne, avec un certain goût de litchis ; et c’est encore mieux en direct de l’arbre.

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La Nature

Situées à l’ombre des grands arbres de la forêt atlantique, les plantations de cacao constituent un biotope bien particulier: la cabruca. Il s’agit là d’un bel exemple d’agroforesterie (culture agricole sous les arbres de la forêt) qui permet à la biodiversité de se maintenir bien mieux que dans les monocultures. De plus, les propriétaires de plantation sont tenus de maintenir 20 % de leur territoire en réserve intégrale permettant de préservé encore plus cette forêt dont il n’existe plus qu’une dizaine de pourcent de la surface initiale. Le plus souvent ces parties de réserves de la biodiversité se trouvent sur les crêtes et les sommets des collines de ce paysage très vallonné, là où il est plus difficile d’aller travailler. Mais la côte du cacao présente également des dizaines de kilomètres de plages, de mangroves et de rivières se jetant dans l’océan. Un décor idéal pour les naturalistes que nous sommes! Mais patience… nous parlerons des plages et de la faune rencontrée dans d’autres articles.

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dakure
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Re: Caiu o cacau!

Message par dakure »

Merci pour cette invitation au voyage!!!
Ford Ranger simple cabine, K-Hutte 2.70 toit relevable complet.

Les pneus ça me gonfle, comptez 3 barres environ!Encore merci à mon prof de Français!
pepere63
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Re: Caiu o cacau!

Message par pepere63 »

Bonne idée et belle réalisation .
Continuez , je suis .
Aller vers l'idéal et comprendre le réel - JEAN JAURES
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Manard
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Re: Caiu o cacau!

Message par Manard »

Bonjour,


Je vous remercie pour ce début de reportage et la culture du cacao :super: , il est vrai que nous ne le connaissons qu'à l'état final prêt à consommer.

A plus pour découvrir la suite

Bernard
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katell
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Re: Caiu o cacau!

Message par katell »

merci pour ce reportage, vivement la suite !
je boirais bien de la chair de cacao...
Katell
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gaetan
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Re: Caiu o cacau!

Message par gaetan »

Très beau début vivement la suite . ;)

:breton:
L'avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves ...
Toyota LC HZJ 105 - Azalai

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K_Anne_AK
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Re: Caiu o cacau!

Message par K_Anne_AK »

+ 1 :super: :bravo:
longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Merci à tous :D
Concernant le jus de cacao c'est pas mal à condition de demander un bon jus, c'est à dire pas trop coupé à l'eau ;). Pareil pour la caipirinha! Je vous conseil d'aller voir les bars spécialisé où la carte décline ce cocktail en plus de 20 recettes, c'ets super bon ! Ailleurs l'équilibre délicat entre sucre et alcool est très vite rompu et du coup c'est pas terrible.
Sinon, avez-vous remarqué l'aéroport d'Ilheus? :lol:

Il ne mesure que 1,4km. Et pour couronner le tout il est délimité d'un coté par la mangrove et de l'autre coté par l'océan. Donc quand on y arrive le pilote freine dur, très dure! Et nous on serre les fesses. Il est si petit que, s'il pleut trop fortement, des vols sont détournée et retardés car les atterrissages deviennent très vite impossibles sur cette distance pour les avions commerciaux nationaux classiques (qui font 4 places en ligne seulement).

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longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Part 2 : La Costa do Descobrimento

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Après un Noël familial à Ilhéus, nous reprenons nos sacs à dos pour partir plus au Sud sur la Costa do Descobrimento! C’est ici, entre Porto Seguro et Caraiva, que nous avons fêté l’arrivée de la nouvelle année en sautant 7 vagues à minuit, chacune accompagnée d’un vœu ou d’une bonne résolution.

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Son Histoire

Comme vous aurez pu le deviner, c’est ici que les Portugais ont débarqué ! Selon les registres historiques, le premier morceau de terre repéré par Pedro Alvares Cabral et son équipage le 22 avril 1500 fut une haute colline boisée qu’ils nommeront le « Monte Pascoal » précisément parce que le débarquement a eu lieu à Pâques (parfois je me demande pourquoi les gens ont si peu d’imagination pour nommer leurs découvertes... !). Ils accosteront à une trentaine de kilomètres de ce mont, en lieu et place de la ville actuelle de Porto Seguro. Même s’ils réclameront la propriété de cette Terre, ils ne reviendront que 49 ans plus tard et à 500km plus au nord pour fonder Salvador da Bahia. Pourquoi ne pas être revenu plus tôt ?
Aujourd’hui cette partie de la côte attire énormément de touristes (pour la plupart Brésiliens) venant à Porto Seguro ou Arraial d’Ajuda pour faire la fête l’été (en décembre/janvier) à l’image de notre Côte d’Azur. Il n’empêche que cette ambiance de rues piétonnes, de concerts de rue, de boutiques et de cabanes de plage reste encore agréable et à « taille humaine ».

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Comment visiter la côte de la découverte ?

Prenons Porto Seguro au nord. Cette ville qui était relativement petite il y a encore quelques décennies, est aujourd’hui équipée d’un aéroport national, de rues piétonnes touristiques, de centres culturels, de McDonald... etc. Imaginez-vous un temps où hippies et stars du show-business cherchaient tous le calme et la paix de la nature tropicale. Que s’est-il passé ? Et bien tout le monde a pris la direction du Sud! C’est ainsi qu’hier Trancoso est passé du village de pêcheurs sans rien, où une maison se négociait pour seulement un cheval, à un des lieux les plus courus de la côte Bahianaise. Et ce schéma de « peoplisation » accompagné d’une croissance exponentielle des hôtels et boites de nuit s’est répété à Caraiva, mais aussi sur d’autres plages qu’Alice décrivait comme étant encore secrètes il y a quelques petites années. Ce schéma continuera de se répéter sur l’ensemble de la côte Bahianaise, si ce n’est pas brésilien dans les années à venir. Alors un conseil : profitez en temps qu’il en est encore temps et n’hésitez pas à sortir des zones connues ne serait-ce que pour une journée!

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Caraiva

Malgré ce que nous venons de vous dire sur sa « peoplisation », il convient de s’y arrêter un instant. Nous n’y avons passé que 24h, ce qui n’en fait qu’une destination ponctuelle de notre voyage, mais c’est un coup de cœur qui a piqué notre curiosité.
Coincé entre la réserve naturelle de Mont Pascoal, la rivière et la mer ; ce petit village de pêcheur n’a reçu l’électricité qu’en 2008. Pour l’atteindre il faut faire 3h de bus depuis Arraial d’Ajuda par des pistes de terre puis traverser le rio Caraiva en barque. Les rues y sont en sable, les véhicules motorisés interdits (en dehors de ceux que possèdent les descendants des amérindiens vivants dans la réserve), la police ou toute autre forme de société y sont absents et les taxis sont des charrettes tirées par des ânes. Agréablement surpris par ce village, nous avons passé notre première soirée à déambuler dans les rues de la ville. Après une nuit blanche dut à la grosse fiesta post Nouvel An à deux pas de notre camping, nous nous sommes levés aux aurores pour profiter des kilomètres de plages désertes que nous offre ce coin du Brésil. C’est donc sans autres effets que l’essentiel (maillot, crème solaire, eau et caméra étanche) que nous sommes partis au petit matin pour une marche de quelques kilomètres sur le sable, en direction d’une plage encore secrète indiquée par le gérant de notre camping (née à Saint Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée). Oui oui, on va au Brésil dans un des villages les plus perdus de l’état de Bahia et on y retrouve un Vendéen né à 40 km de chez Thomas… Bref.

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Cette fameuse plage encore secrète se trouve au-delà du Rio Caraiva (ci-dessus) qu’il faudra traverser à la nage ; à proximité des lagunes formées par la prochaine rivière. Nous nous y délecterons d’une eau de coco fraiche dégotée dans une cabane de plage plus ou moins improvisée avant de partir se baigner dans les lagunes d’eau douce. Puis nous reviendrons sur nos pas pour arriver au camping vers midi après avoir mangé un PF (« Prato feito » ou plat fait). Il s’agit d’une assiette déjà préparée des restaurants bon marché, catégorisée comme la nourriture des ouvriers : du riz, de la salade, du poulet, de la « farofa », des haricots dans une grande assiette bien remplie pour seulement 10 réais soit environ 2,50€).
Notre court séjour ne nous a pas permis de réaliser l’ensemble des trois principales activités de Caraiva qui sont 1) notre petite randonnée, 2) l’écomusée des Amérindiens à 6km à l’intérieur de la réserve et 3) la descente de la rivière en bouée. La prochaine fois je pense donc que Caraiva sera notre point de départ pour aller encore plus au Sud, hors saison pour éviter l’ambiance de fiesta du Nouvel An, même si cette ambiance est géniale pour tous les jeunes qui veulent venir faire la fête entre potes.

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A+ :hello:
longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Brésil part 3 : Vamos à praia!

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Comment parler du Brésil sans évoquer la passion d’Alice : les plages ! Elles font partie intégrante du paysage bien sûr, mais elles sont également une véritable part de l’essence même des Brésiliens. Allez, c’est parti !

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Même si le Brésil abrite le deuxième plus long fleuve du monde, la majorité des pluies qui s’abattent sur la côte bahianaise ne forment pas de grands fleuves, mais plutôt une multitude de petites rivières. Toutes ces rivières débouchent immanquablement sur l’océan, mais chacune à sa manière. Certaines s’y jetteront directement sans plus de formalité. D’autres longeront et sillonneront la plage comme si elles étaient un peu timides et hésitaient avant de se jeter dans l’immensité de l’océan. D’autres encore préfèrent former des lagunes à l’entrée de la plage avant de se glisser en toute discrétion dans l’océan, en passant sous le sable.

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En arrivant à proximité de l’eau salée, mais avant de s’y mêler complètement, les rivières participent à un écosystème bien particulier : la mangrove !!! Même si elle est extrêmement courante à travers la zone intertropicale, elle est un rêve de gamin pour Thomas. Cette forêt intrépide qui ose braver l’océan se tenait là, devant nous, chaque jour ! La « manguezal », comme on l’appelle en portugais brésilien, présente un contraste fort entre une biodiversité végétale très faible (il n’y a que deux espèces d’arbres cohabitant dans la mangrove) et le rôle qu’il joue pour de nombreuses espèces d’oiseaux, de poissons, de mollusques et de crustacés. Ce réseau dense de racines procure ainsi abris et nourriture à tous les animaux qui y éclosent, s’y reproduisent et viennent se réfugier des prédateurs de plus grande taille.

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Mais pour le Brésil de la côte, la plage est bien plus qu’un paysage. Elles sont tellement importantes qu’Alice parvient même à en distinguer plusieurs types. Rien de surprenant jusque-là, mais il faut savoir ce que sont les critères de classification ! Avec ou sans rivière, sable fin ou plus grossier, avec une falaise, avec une forêt, en pleine ville, juste longue et sans intérêt, avec lagune, a pente forte ou douce, avec des spots de plongée ou pas… ! Bon, pour moi, je conçois qu’il y a des lieux plus sympa que d’autre, mais une plage… ba c’est une plage : on y bronze et se baigne tranquille et puis voilà. Eh bien non ! Si tu ne fais pas de marche rapide, de course, de surf, de frescoball, de la nage, un peu de football ; que tu ne bois pas de la bière, de l’eau de coco en grignotant du poisson, du crabe ou de la viande grillée accompagnés de glace d’açai en profitant de la musique pour quelques pas de danse en fin de journée … où lala le Gringo ! D’ailleurs, en parlant de Gringo, oubliez tous ce que vous savez sur le Maillot de bain et ne portez pas vos maillots européens ici sous peine d’être démasqué ! Ici c’est tout « petit itsi bitsi tini ouini, tout petit, petit, bikini » chez les femmes et le « sunga » pour les hommes. Alice et ses parents me soutiendront tout de même que les maillots ne sont pas si petit que ça à Bahia et qu’à Rio il faut une loupe pour réussir à voir le maillot des femmes !!!

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Beaucoup d’informations hein !
Tchau :hello:
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djam
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Re: Caiu o cacau!

Message par djam »

merci super , çà change du bivouac apero pastis derriere les dunes , c est alerte a malibou :D version reportage
en europe pour voir les fesses , il faut ecarter le maillot
au bresil , il faut ecarter les fesses pour voir le maillot ;)
et le cacao, moi ya bon banana
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Manard
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Re: Caiu o cacau!

Message par Manard »

Bonjour Alice & Thomas,


Je vous remercie pour la suite de votre reportage, c'est vraiment une invitation à se rendre au Brésil :super:

Bonne journée

Bernard
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distran
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Re: Caiu o cacau!

Message par distran »

Salut
Même si on parle rarement "argent" sur le forum, pourrais tu nous donner une fourchette de prix pour un voyage comme cela à 2 ? même en mp
Merci
phil
longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Salut à vous!

Je trouve dommage qu'on ne parle pas souvent argent ou qu'il soit tabou d'en parler en France car il s'agit du "nerf de la guerre". Personnellement je n'ai aucune gène à en parler, mais j'ai un doute sur les règles du forum donc je ne m'étendrai là-dessus qu'en mp.

Globalement nous en avons eu pour 12 000 $R pour une semaine de ballade (Costa do descobrimento) et deux semaines chez les parents d'Alice (3000€ au taux de l'époque dont 1800€ de billets d'avion). Le brésil est en crise et vivre local peut se faire pour peu d'€ en ce moment. Il faut aussi dire que durant les deux semaines chez les parents d'Alice nous n'avons presque rien payer de nourriture et absolument rien en logement.

Comme je le disais plus haut (Caraiva), mais vous devez le savoir, il faut partir sur les petits bled pour éviter d'être un pigeon! Les grandes villes sont bonnes pour se balader mais les prix flambes entre 2 et 10 fois le tarif habituel!

Normalement le prochain sujet sera soit sur Salvador soit sur la faune locale! :taré1:
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distran
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Re: Caiu o cacau!

Message par distran »

Oui,je sais, c'est chiant en France...dès que tu veux parler budget, ça passe pas !
Merci pour ces infos
longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Brésil part 4 : Salvador da Bahia

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Nous voilà arrivés à la fin de notre périple brésilien ! Mais, avant de partir, nous nous sommes réservé 2/3 jours dans la ville aux 365 églises!

Son Histoire

Salvador fut la première véritable colonie du Brésil lorsqu’en 1549 Tomé de Sousa revient sur cette colonie portugaise acquise près de 50 ans auparavant (Costa do Descobrimento et tout, et tout…). Cette ville présente donc une « Histoire occidentale » de plus de 450 ans, incluant l’un des commerces le plus inhumains : la période de la traite négrière.

Si l’on pense souvent aux champs de coton nord-américains lorsque l’on parle de cette période de l’histoire, il faut savoir que le Brésil a également joué un rôle important dans la seconde des trois vagues du commerce de l’homme par l’homme (le commerce triangulaire). À leur arrivée, les esclaves africains étaient stockés puis exposés sur la place commune de Salvador pour y être vendus. Il parait qu’ils passaient d’abord par le Mercado Modelo avant de remonter vers le quartier du Pelourinho (petit pilori) pour être vendus sous les fenêtres des grandes maisons des hommes riches. Mais le passage des esclaves par le Mercado Modelo est controversé vu que ce bâtiment a été construit après l´interdiction d´importation d’esclaves au Brésil.

Aujourd’hui l’Histoire de la traite négrière n’est pas le centre d’intérêt principal de ces lieux et nous ne trouverons que peu d’information à ce sujet sur place. Maintenant ils sont totalement consacrés à la vente de souvenirs pour touristes (colliers, fitinhas do Senhor do Bonfim, peintures, percussion…), notamment le Mercado Modelo qui est devenu au fil du temps le plus grand marché des souvenirs du Brésil! Le quartier du Pelourinho quant à lui conserve une architecture portugaise coloniale de type Baroque et fut est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO !

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Si le Brésil ne montre pas son implication dans le commerce des esclaves, il a su par contre inclure la richesse culturelle des esclaves africains à sa propre culture. C’est donc dans la musique bien entendu avec la batucada, la samba puis la bossa-nova (et quelle musique ne vient pas directement ou indirectement de l’Afrique.. !), mais aussi avec la capoeira (lutte chorégraphiée permettant aux esclaves d’apprendre des techniques de combats sans que les propriétaires ne puissent le voir … mouai un peu miro les gars quand même !) que l’on retrouve l’histoire des esclaves. On peut également citer le candomblé qui est une religion polythéiste afro-brésilienne qui s’est mêlée au christianisme. Ainsi chaque fête chrétienne est également associée à une fête du candomblé ce qui permettait aux esclaves de pratiquer leur religion qui, comme beaucoup d’éléments de leurs cultures, était interdite.

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Prémisses du Carnaval


Pour notre toute dernière journée, quelques heures avant de prendre l’avion, nous avons pu participer à une fête populaire religieuse endémique de la ville de Salvador : le lavage de l’église du Bonfim. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est normal ! C’est parce que les fitinhas do Senhor do Bonfim, petit bracelet coloré vendu pour 3 sous et nouez partout, partout, partout ; sont les souvenirs de cette église. Il y est d’ailleurs inscrit à l’origine : « Lembrança do Senhor do Bonfim ». Chaque année le parvis de cette l’église est lavée à la fin d’une procession de 8km menée par les bahianaises. Les bahianaises sont ces femmes habillées d’une robe ample, colorée ou blanche que l’on reconnaît au premier coup d’œil et qui transportent, le jour de cette fête, l’eau qui servira au lavage dans des vases avec des fleurs. Cette fête populaire est un véritable mini-carnaval !

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Nous vous laissons avec les photos de cette ville marquée par les couleurs et l’esprit joyeux de la fête ! ALEGRIA

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longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Brésil part 5 : Natureza do Brasil

Nous voici revenu pour un ultime regard en arrière, un petit bilan, une liste d’observation de ce qui nous passionne : La faune, la flore et l’histoire Naturelle ! Et pour cela le Brésil n’est pas avare de surprises !

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Bien sur le Brésil est connu pour sa grande forêt pluviale (Amazonie) ; son grand système de prairie inondable qui s’étend sur des centaines de milliers d’hectares (le Pantanal) et pour toutes ses plages dont nous parlions précédemment. Mais ce pays continental recèle de bien d’autres merveilles naturelles : un désert qui se noie chaque année (Lençois Maranhenses), des plateaux dignes du Monde Perdu (Chapada Diamantina), des savanes néo-tropicales (Cerrado), des chutes d’eau si monstrueuses qu’une d’elles forme aujourd’hui encore une frontière internationale (Cataratas do Iguaçu) et tant d’autre ! En ce qui nous concerne nous avons entrevue un des écosystèmes les plus menacés : la forêt atlantique !

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Les menaces pesant sur cette Nature…
Cette forêt se trouve, comme son nom l’indique, le long de la côte atlantique du Brésil. Cet écosystème ne comprend pas que de la forêt, mais aussi des marais salants, des mangroves et des plateaux d’altitude. Elle s’étant sur 17 états brésiliens (1 300 000 km²) et abrite une biodiversités parmi les plus importantes de la planète. Mais c’est ici que la majorité de la population humaine du pays se trouve, là où la majorité des activités humaines se concentrent et donc là où la forêt est le plus menacée par l’expansion des villes, l’élevage et les cultures extensives. Si la culture du cacao dont nous parlions au tout début de nos récits se fait à l’ombre des grands arbres de la forêt, cette dernière n’est pas la seule économie agricole du Brésil ! Ainsi le Soja, le café, le dendê (palmier dont on tire l’huile), l’Açaï (palmier dont les fruits sont ultra énergétiques) ainsi que l’élevage extensif de bovin et la croissance des villes demande des parcelles de terrain toujours plus grandes.

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… qui conserve cependant une très grande richesse !
Et oui, le Brésil est grand… très grand. Ainsi malgré les menaces qui pèsent sur le patrimoine naturelle de ce pays, la concentration de la population humaine reste faible par rapport à l’Europe (respectivement 24 vs 73 hab/km²) et surtout très concentrée. Ainsi de larges espaces naturelles restent préservées, ce qui nous a permis de découvrir certaines des espèces emblématiques de la forêt.

Les premiers animaux visibles sont les oiseaux. Ici les Urubus à tête noir (Coragyps atratus) sont rois ! Ils ont appris à tirer parti de la société humaine et il n’est pas rare d’en croiser 100 dans la journée. Mais nous avons pu également voir des urubus à tête jaune (Cathartes burrovianus), plus rares et vivant plutôt à proximité des forêts. En ce qui concerne les petits oiseaux, le Bem-te-vi (Tyran quiquivi, dont le nom vernaculaire se traduit par « Je t’ai bien vu ! ») est l’un des oiseaux les plus présents ici avec un chant particulièrement reconnaissable. Il accompagne une multitude de couleurs allant du rouge vif du Tangara du Brésil (Ramphocelus bresilius) et du Cardeal (Paroaria coronata) ; au vert métallisé (perroquets) en passant par l’Orange du Sofrê (Icterus jamacaii).

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Puis on peut observer un peu plus et l’on se rend compte qu’il y a sur le bord des plages des Physalie et des petits crabes terricoles courant au-delà de la vitesse de la lumière.

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Et si on prête l’oreille on aperçoit que dans les arbres se cachent de petits singes dont les cris d’alarme les débusquent assez rapidement, mais aussi les cigales dont la taille remarquable leur donne l’avantage des décibels sur toutes les autres espèces de la forêt et aussi le bourdonnement du fameux colibri! Enfin, les reptiles sont nombreux mais très timides sous la chaleur de l’été… même si nous n’aurons observé aucun serpent vivant dans la nature, nous aurons quand même put voir quelques agames, geckos et autres lézards se baladant ici ou là mais là la photo aura été complexe.

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Au total nous aurons observé environ 4 espèces de rapaces, 10-15 espèces de passereaux et autres petits oiseaux, quelques espèces d’invertébrés, 5-6 espèces de reptiles et un ou deux mammifères. Nous ne pouvons pas mettre ici l’ensemble des photos prise, mais nous vous donnons rendez-vous sur notre Facebook pour en voir plus !

https://www.facebook.com/10670371033153 ... 4385486643

Tchau Brasil, nos vemos na proxima aventura!
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K_Anne_AK
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Re: Caiu o cacau!

Message par K_Anne_AK »

Merci vraiment pour ce récit bien documenté et agrémenté de superbes photos....
longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Merci beaucoup!
J'espère pouvoir y retourner assez vite, mais en hiver ce coup-ci (Juillet/Aout) pour pouvoir aller voir une autre facette du pays! (moins de plage, plus de dauphins et baleines, la récolte du cacao, moins de monde...etc)
longissimatoms
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Re: Caiu o cacau!

Message par longissimatoms »

Salut tout le monde!

Après 2 ans nous voici de retour au Brésil pour de nouvelles aventures. Cette fois-ci ce n'est pas 3, mais 6 semaines que nous passerons ici! Depuis la dernière fois il y a quelques nouvelles : étant passé photographe pro je me suis équipé en matériel et j'ai accumulé de l'expérience donc il y aura de bien meilleurs photos. Certains verrons peut-être cet article pour la deuxième fois car nous avons désormais beaucoup travaillé la communication. En plus du facebook habituel il y a désormais un site neuf, un instagram et un youtube!

Aller c'est parti pour 1 article par semaine ;)

Brasil part 6 : De volta à cabruca !

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Nous sommes de retour au Brésil ! Après deux ans passés loin de chez moi, nous refaisons le grand écart des fêtes de fin d’année, c’est à dire passer de la période la plus froide en France à la période la plus chaude du Brésil. 25°C de différence entre nos deux maisons! C’est le moment de prendre un peu (beaucoup en fait) de soleil avant notre grand départ pour le tour de l’Europe.

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Après un Noël tropical typique composé de plage et de repas de fête (dinde avec farofa, une farine de manioc frite avec des raisins secs, oignon, lardons…), nous avons voulu partir vite au plus proche de la Nature. Nous sommes alors allées à la ferme de ma famille, au cœur d’une centaine d’hectares de plantation de cacao en agroforesterie connu sous le nom de cabruca.

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En vivant en pleine forêt atlantique (oui, oui le panorama c'est bien la ferme de chez Alice, dont les limites se trace sur les crêtes des collines avoisinantes. Lorsque l'on y va on habite dans les petites maisons blanches de droite), nous nous attendions à trouver au moins quelques-unes des espèces mythiques qui habitent cette forêt réputée pour sa grande biodiversité et son endémisme tout particulier.

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On a commencé fort avec la trouvaille d’une chauve-souris ressemblant assez fortement à une des trois espèces de chauves-souris hématophages… Oui, oui, un vampire ! Pratique avant notre rendez-vous avec la Transylvanie au printemps prochain… !

Puis nous avons revu le ouistiti de Bahia (Callithrix kuhlii) qu’on avait déjà rencontré il y a deux ans en pleine ville, dans le jardin de mes parents, mais cette fois en forêt, loin de toute urbanisation ! Nous avons aussi repérés un groupe de tamarins lion à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas) ! Petit primate endémique de l’Est du Brésil, il se trouve aujourd’hui extrêmement menacé par la déforestation, car la forêt atlantique du Brésil ne couvre plus que 10% de sa taille originale! Alors avoir cette espèce chez moi, pouvoir participer à sa conservation et vous la montrer est un grand privilège !

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Enfin, l’apogée de cette semaine fut de pouvoir trouver au moins une des 76 espèces de serpents vivant dans cet écosystème. Thomas et Antonio (un habitant de la ferme) ont eu le courage de faire une sortie nocturne pour aller à leur recherche, mais pas moi…. Pourquoi le courage ? Car, en dehors des serpents massifs pas si dangereux que cela tels que les boas et l’anaconda, il y a ici au moins 4 ou 5 espèces de serpents venimeux mortels qui sortent la nuit pour chasser et se camouflent très bien. Autant vous dire que tout le monde a peur de marcher sur un de ces animaux et de se faire mordre… ! Lors de cette « petite balade nocturne », il a de nouveau été très chanceux, car après seulement 15 min de marche Thomas a repéré LE serpent le plus craint de la région : le maitre de la brousse (Lachesis muta)! (plus d'info sur l'espèce ici - English)

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Lorsque nous n’étions pas en train de trouver des espèces emblématiques et/ou légendaires de la région, nous tentions de survivre à l’été Bahianais avec ses 26 – 30°C et près de 80% d’humidité. Imaginez ne souhaiter qu’une chose lors d’une promenade en forêt : une bonne pluie tropicale pour que vos vêtements soient totalement trempés pour vous rafraichir ! De toute façon, ça sèchera en seulement quelques dizaines de minutes… Baignades en rivières, dans des sources d’eau ou même avec l’aide d’un simple seau sur la terrasse ; siestes dans les hamacs et quelques fortes pluies nous auront également aidés à trouver un peu de fraîcheur lors des heures les plus chaudes et à profiter de la paix et du calme de ce lieu à plus de 15km de piste de toute ville!

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