A force d'entendre des éloges sur divers sites et forums de la région des Monegros , nous avons décidé d'aller voir de plus près cette région située dans la province d'Aragon .
Juste avant de partir , j'ai la bonne surprise de recevoir mes nouveaux rétros . Ces derniers ont un bras plus long et devaient m'apporter un confort visuel supérieur à mon bidouillage de double rétros qui avaient une fâcheuse tendance à me faire loucher ne sachant quel rétros regarder .
Et bien que néni , nada , rien de tout cela .
Nous n'avions pas dépassé le péage du Bignon qu'un premier arrêt s'imposait , suivi de nombreux autres échelonnés sur tout l'itinéraire pour remettre en place les nouveaux miroirs .
J'avais beau les serrer , passer les 80 km/h vitesse de croisière de mon Land me direz vous , tout partait de travers et m'offrait le beau panorama de mes roues arrières en lieu et place des superbes carrosseries allemandes qui me doublaient en me laissant la fade impression que je n'avançais pas d'un caramel !
6 heures plus tard , il était temps de stopper dans les Landes . Vous remarquerez notre fulgurante moyenne …
Le lendemain , grâce à un bidouillage d'élastiques , on arrive enfin à stabiliser les rétros , une première bataille vient d'être remportée !
Notre ballade commence dans la région d'Olite au Sud de Pamplona .
L'Espagne sans ces éoliennes ne serait pas l'Espagne . Elles font parties du paysage et s'y intègrent avec plus ou moins de bonheur .
L'après midi se passe à déambuler sur les pistes de la partie Nord du parc des Bardenas Reales .
Bizarrement , le lieu est en règle générale très fréquenté mais , à notre plus grande surprise nous ne croiserons pratiquement personne . Pourtant nous sommes Dimanche !
En fin de journée , le relief prend des tons ocres orangés nous laissant imaginer être dans un désert plus lointain .
Bon , ce n'est pas le tout d'admirer le paysage , c'est même génial mais nous sommes dans un parc donc pas question d'y rester pour la nuit .
En suivant les indications Carcastillo dans le parc , on finit par longer le canal de Navarra puis à force de tourner , virer en évitant les élevages de porcs aux odeurs que l'on vous laisse imaginer , une toute petite piste nous ouvre les bras . Au sommet , qu'il a fallu atteindre en seconde courte , une belle esplanade n'attend plus que nous .
Yes un coin de plus à retenir . Loin de tout , tranquille , bref un endroit comme on les aime .
Le soir en cogitant les cartes , on se dit qu'il serait peut être intéressant de rejoindre les Monegros via la Sierra de Luna par le maximum de pistes .
La nuit porte conseils …
Au réveil , la journée s'annonce belle . Un beau petit programme de pistes , de chouettes villages à traverser mais ce n'est pas sans compter sur notre infidèle Land . Oui oui j'ai bien dit infidèle car Monsieur a décider de nous faire une grosse surprise .
Qui plus est , pas n'importe où mais sur une petite piste de montagne à environ 15 kms de la première route goudronnée .
Imaginer la scène papa maman et les enfants en train d'admirer le paysage quand tout à coup arrêt brutal et instantané du moteur .
Non content de nous faire cet arrêt fatal , Monsieur Def sent une odeur comment dire … Pas terrible et qui n'annonce rien de bon pour la suite de notre séjour .
Après ouverture du capot , je découvre rapidement le problème . La poulie de l'alternateur s'est bloquée .
Résultat : la courroie d'accessoire est bloquée également , et bien évidement la pompe à eau n'est plus entrainée .
Si l'on résume la situation , nous sommes à l'arrêt à env 15 kms d'une route sur une piste pas très large mais qui me paraît suffisante pour une dépanneuse , avec l'impossibilité de faire tourner le moteur sans risqué de le casser .
On essaie le téléphone portable mais le réseau est très instable .
Sans trop y croire , on arrive à contacter l'assurance . Je leur explique la situation . Ca n'a pas l'air de les émouvoir plus que ça et nous renvoie sur leur correspondant local .
Pour les espagnols pas de problème , ils nous annoncent qu'ils envoient une dépanneuse .
Le dépanneur dans un premier temps ne nous trouvera pas .
Je pars à pieds à sa rencontre . Au total , il mettra plus de 2 heures pour nous trouver !
Il fera les 3 derniers kms en marche arrière pour s'apercevoir qu'il lui sera impossible de remonter le Land trop dangereux !
On vous passe les moments de découragements mais au final un deuxième dépanneur mieux équipé viendra nous sortir de là juste avant la pluie et la nuit qui commençait à venir.
Pour nous rapatrier tous ( nous sommes 4 ) il se pose à mes yeux un petit souci . La cabine du camion n'a que 3 places en comptant celle du chauffeur .
Pour ce dernier pas de problème , Anne et ma fille feront le trajet dans le Land arrimé au plateau du camion et mon fils et moi dans la cabine .
Pour les filles , je ne sais pas encore pourquoi mais quand elles sont descendues du camion , elles n'affichaient pas une mine réjouie mais plutôt celles de personnes venant de passer quelques heures en mer par gros temps !!!
Les 2 jours suivant nous sommes logés dans un confortable hôtel de Saragosse . Quitte à attendre autant visiter la ville .
Nous sommes partagés sur l'image qu'elle souhaite faire parvenir aux visiteurs .
Ce mélange de bâtiments ultra modernes dans le quartier de la gare et un centre historique non dénué d'intérêts ne nous emballe pas .
Nous n'avons qu'une chose en tête récupérer notre Land au plus vite .
Une fois le 130 récupérer , nous nous apercevons que nous ne sommes pas si loin du but que l'on s'était fixé : Los Monegros .
On reprend quelques pistes , non sans une pointe d'appréhension .
Nous trouverons un beau bivouac non loin de Virgen de Magallan .
Entourés de champs de blé et aux collines parsemées de thym et autres plantes odorantes nous sommes cent fois plus heureux que dans l'hôtel 4 étoiles de Saragosse .
Par des pistes poussiéreuses à souhait , nous arrivons enfin sur la ruta Jubierre .
Comme entrée en matière , nous allons au Mirador Occidental .
Le point de vue est magnifique , dommage que nous sommes trop tôt , l'endroit me semble idéal pour un bivouac tranquille .
En se laissant descendre dans la vallée , nous stoppons le Land au bord de la piste principale pour aller nous dégourdir les jambes jusqu'au Tozal Solitario .
Suivant où se pose le regard , le tozal apparaît sous une forme différente . Les enfants s'amusent à tourner autour en imaginant à quoi ressemblera la futur face de ce rocher .
La terre accumulée au pieds du tozal laisse apparaître de minuscules cheminées de fée . L'érosion fait son œuvre au fils du temps .
Les tozales qui nous ont le plus marqué sont les tozales de Los Pedregales .
Ils se méritent un peu Après une petites marches d'approche dans la pinède odorante, les tozales se découvrent un à un .
Le ciel commence malheureusement à s'assombrir dangereusement .
On décide de rejoindre en Land le tozal de la Cobeta . La piste est un chaotique mais sans grande difficulté si l'on sait où placer ses roues .
La semaine a trop vite passé mais en conclusion , cette petite escapade en terre ibérique nous a bien plu . Bien que nous n'avons pu exploré comme on l'aurait souhaité les Monegros , nous sommes convaincus que cette région nous reverra à nouveau .
Entre la beauté des paysages , un réseau de pistes important et une population qui n'est pas du tout hostile aux véhicules tout terrain , il y a là le bon cocktail pour passer d'agréables moments …