Juste un petit coucou a l'equipe de Casatrotteur des voyageurs a bord de la Bougeotte depuis Montevideo. Escale en Uruguay ou l'on a pu mettre pieds a terre. Il en avait ete de meme a Rio de Janeiro au Bresil. La traversee en cargo depuis Le Havre longue mais agreable. Voici quelques commentaires utiles sur le cargo. Je donnerai plus d'info une fois arrives a Buenos aires dans trois quatre jours environ et aussi quelques photos. Bien sur cela va interesser ceux qui vont partir en cargo car il y a ici quelques reponses aux questions que je me posais avant mon depart.
Cargo
Le Cargo et la Bougeotte
Le 25 mai 2011, j’ai envoyé un e-mail pour une pré-inscription pour un départ par cargo en Argentine autour du mois d’avril 2012 à Catalina à Paris, adresse e-mail catalina.da.silva@wanadoo.fr. Il nous a été d’abord proposé un départ autour du 12 avril 2012 avec le Grande Francia et j’ai demandé un report pour fin mai 2012. Catalina nous a offert une autre date autour du 25 mai avec le Grande San Paolo que j’ai accepté puis le départ a été reporté au 1er juin puis au 2 juin. Fin mai, il nous est signalé que le cargo était en panne à Anvers et le départ a de nouveau été reporté au mardi 5 juin. Le jour J, un peu avant 10 heures, nous étions au rendez-vous fixé sur au terminal roulier du Havre, Parc Gefco, panneau portuaire 1704, GPS N 49 27 580 E 000 12 260 (donné par Franck Wiltos, N 49 27 58 467 / E 0 12 26 958. Ce n’est que le mercredi 6 juin à 2 heures du matin que le cargo a pris la mer.
Embarquement
Arrivés au port roulier, un agent vérifie notre identité et, après avoir parlé dans un trucophone, on nous ouvre la barrière menant au port. Nous sommes vite interpelés par des gens en voiture de sécurité qui nous demandent de ne pas stationner dans l’immense parking où se trouvent des véhicules par centaines. Nous comprenons vite pouquoi : ils sont acheminés dans l’immense parking du cargo à une allure vertigineuse. On nous dirige vers notre cargo roulier ou ro-ro, le Grande San Paolo, assez impressionnant car porteur de voitures et containers. On nous demande de laisser nos véhicules dans un coin temporairement et immédiatement on nous dirige vers nos cabines. Nous en profitons pour amener une partie de nos bagages. Nous avons dû revenir à deux reprises changer de place nos véhicules, idem pour nos compagnons de voyage, une première fois après l’acheminement des voitures d’occasion pour la plupart destinée à Dakar et une autre fois lorsque le cargo est allé près des containers pour décharger ceux qui arrivaient et charger ceux qui prenaient la mer. A chaque fois ce fut l’occasion de prendre des bagages.
Cabine
La cabine est bien organisée, peut-être même mieux que ce que j’avais imaginé : des lits superposés avec une échelle amovible pour celui qui dort en haut. Un immense placard qui laisse encore de la place bien qu’il contienne déjà un casque, un gilet de sauvetage et une combinaison de survie, un meuble avec trois très grands tiroirs et une tablette pour l’ordi, au-dessus une télé qui donne des infos particulièrement en italien et seulement en Europe (eh oui nous sommes chez Grimaldi !), deux belles tablettes autour de la télé qui permettent de ranger pas mal d’objets. Sur la table de nuit près du lit inférieur il y a aussi de la place pour mettre des livres et un tiroir pour deux trois babioles. Trois tiroirs qui font la largeur du lit sont situés sous la couchette inférieure permettant de mettre les chaussures, bagages, etc. Au-dessus du lit inférieur, il y a aussi une longue tablette largeur d’un livre où l’on peut poser quelques objets. La salle de bains est fonctionnelle avec w.c., douche, lavabo et un bon rangement pour les affaires de toilette. Les serviettes sont fournies, une grande et une petite par personne changée environ une fois par semaine. Il faut prendre dans son stock de shampoing, savon et produits de toilette. La chambre est nettoyée chaque jour au moment du petit déjeuner self service. Comme ils n’ont pas de double de nos clés, nous devons laisser la cabine ouverte pendant le petit déjeuner, moment où Ciro, le steward de tous les passagers, s’occupe de la mettre en ordre, refaire le lit, vider la corbeille, etc. La moquette grise est sale, il y a de grosses traces pas très sympathiques. Il est préférable de porter des tongues ou chaussons avec semelles dans la cabine. La chaleur est parfois étouffante car la clim ne fonctionne pas. Il y a un frigo et nous pouvons y déposer les bouteilles d’eau entamées que l’on nous donne aux repas de midi et du soir.
Salle de restaurant pour les passagers (et quelques membres privilégiés de l’équipage dont le commandant de bord et ses seconds)
Table : La nappe, les couverts sont installés lorsque nous arrivons à chaque repas. Pour le déjeuner et le dîner, le steward change d’assiette et de couverts à chaque plat. Lorsqu’il y a roulis ou tangage, les nappes sont humidifiées pour que les assiettes ne tombent pas.
Petit déjeuner à 7h30 jusqu’à 8h15 : café ou eau chaude pour le thé, du beurre, un pot de confiture et de la fogaccia ainsi que de la charcuterie. De temps en temps, il y a un yogourt.
Déjeuner de 11 h à 11h45 : presque chaque jour des pâtes sous différentes formes, viande ou poisson, des légumes et un fruit. Généralement, le samedi en plus il y a pizza.
Dîner de 6h à 6h45 : tous les jours soupe avec viande et pâtes ou légumes et fruits. Exceptionnellement il y a du gâteau et le dimanche soir glace.
Il y a quatre tables rondes dont une pour le commandant et autres gradés, une autre pour certains mécanos responsables, une pour les six allemands et suisses-allemands et celle pour les cinq français.
Alcool
Les deux principaux repas sont servis avec du vin blanc à midi et du rouge le soir. Le vin blanc est acceptable tandis que le rouge est de la piquette. Il est interdit de détenir de l’alcool à bord. Cependant, pendant le repas, il est possible de commander et payer bière, autres vins ou champagne.
Salle de séjour
Elle est partagée avec les autres passagers au nombre de 11 : 5 français, 2 suisses allemands et 4 allemands et également des membres de l’équipage. Nous avons deux indiens qui s’installent et regardent des films très bruyants et c’est pourquoi nous ne faisons plus rien en commun le soir. On trouve des puzzles, des livres en français allemand et anglais et il y a possibilité de demander des DVD au commandant de bord vu qu’il y a une télé et un lecteur. Il y a des canapés et fauteuils, des tables fixées au sol et quelques chaises amovibles. Les tables ont une tablette réversible soit en bois, soit avec tapis vert pour jouer aux cartes.
Sécurité
Le deuxième jour, un membre de l’équipage, au nom sympathique de Haschich, nous fait la démonstration pour l’utilisation du matériel de secours, gilet de sauvetage, combinaison de survie, casque et nous fait signer une décharge pour signaler que nous avons assisté à la démonstration. Il nous montre le lieu de rassemblement en cas de problème « Muster » et le canot de sauvetage.
Médoc
Avons-nous eu tord ou raison, nous n’avons pas accepté de prendre le lariam qui fout en l’air la santé pour nous protéger du palu à Dakar. Par la suite, il s’est avéré que nous avons eu raison car nous ne sommes pas sortis du cargo au Sénégal.
Machines à laver le linge et séchoir
Il y a une machine à laver pour les voyageurs et un séchoir avec de la lessive et de l’assouplissant que l’on peut utiliser le matin seulement. A noter qu’il ne faut pas les faire marcher dans les ports c’est interdit à cause de la pollution. Ils sont sanglés comme d’ailleurs presque tout le matériel à bord.
Commandes du cargo
Le troisième jour, le commandant de bord et ses seconds nous font visiter les commandes du cargo.
E-mails
Il est autorisé d’envoyer un mail par jour et idem pour en recevoir sur l’internet satellite sans photo ni autres fichiers joints.
Achats hors taxe
Il est possible d’acheter quelques articles hors taxe dont des cigarettes nettement moins chères et d’autres articles pour autant qu’il y en ait en stock
Téléphone
Avec ma puce Orange j’ai pu atteindre ma famille en France depuis Dakar et le Brésil à mon plus grand plaisir. Dommage que j’ai épuisé mon crédit à Vittoria car ensuite il n’a plus été possible de faire des appels ou messages.
Pont
Nous avons pu prendre quelques chaises longues et pouvons ainsi passer de bons moments à l’extérieur sur le pont. Il y a du vent, du bruit car nous sommes près des moteurs, mais en plein air. Nous y passons de longs moments tous les cinq français à regarder la mer et observer les quelques poissons volants ou oiseaux que l’on peut apercevoir.
Traversée de l’Atlantique
Le commandant de bord nous a mentionné qu’il fallait six jours pour faire la traversée.
Décalage horaire
Nous avons eu une première heure de décalage le deuxième jour à l’arrivée en Espagne puis une autre au Maroc le 4e jour et de nouveau une autre en quittant Dakar le 8e jour. De nouveau, le 11e jour lors de la traversée puis le 12e jour au sud de Salavador de Bahia nous avons modifié nos montres. Cinq heures de décalage. Lorsqu’il est midi sur le cargo, il est déjà 5 heures de l’après-midi en France.
Entretien du cargo
Le cargo est bien entretenu. Le personnel est actif. Les techniciens poncent le sol abimé, le couvre d’une couche d’antirouille et redonne une couche de peinture un peu partout histoire de rafraîchir le bateau. Le bastingage est blanc, les mains courantes sont jaunes et les appareils sont peints en rouge. Certains sont oranges presque fluos. Le sol est vert.
Pont
Différence de look du pont supérieur (13e étage) entre la partie Le Havre Dakar lorsqu’il était encombré de voitures et après lorsqu’il fut vide. Par la suite, ce pont est devenu une promenade ou un lieu sportif pour des petits footings. Les trois véhicules restant après Dakar ont été acheminés au sous-sol à Vittoria au Brésil.
Poissons et animaux marins
Nous observons la mer régulièrement dans l’espoir de voir des poissons ou animaux marins. Nous n’avons vu que des poissons volants, et quelques oiseaux.
Commandant de bord
Le commandant de bord, sicilien, est sympathique. Il voyage pour la première fois sur cette ligne et sur ce cargo. Il semble apprécié des autres membres de l’équipage et nous l’aimons bien car il est très abordable et très direct également lorsqu’il a quelque chose à nous dire. De temps en temps, il nous parle « cargo » même du Costa Concordia. Il défend le capitaine de ce malheureux cargo car il pense qu’il est avant tout un bouc émissaire. Il nous avertit de temps en temps des horaires lorsqu’il les connaît tels que l’arrivée dans un port ou le départ et lorsqu’il va y avoir de la houle. Il nous a déjà averti qu’il y avait eu un accident dans le port de Zarate et que, pour pouvoir accéder au port il va falloir que l’on fasse un grand détour. Cela va prendre plus de temps que prévu et l’on pourra ainsi faire une visite des côtes de l’estuaire.
Lever et coucher de soleil
Ce sont des moments forts et l’occasion de faire des photos.
ESCALES
Escale de Dakar au Sénégal
Lors de l’escale de Dakar, nous comptions bien sortir mais nous ne l’avons pas fait. Nous restions à disposition car les trois véhicules français devaient être bougés si nécessaire et cela fut le cas une fois pour les trois puis une seconde fois pour l’un d’entre nous. Quelquefois, certains sont descendus pour surveiller les voitures. Nous sommes restés sur le pont à observer ce qui se passait entre le quai et le cargo. Nous n’avions pas accès n’importe où pour ne pas gêner les manœuvres. Nous avons vu les lourds containers ou caisses descendre puis monter, travail de titans, puis assisté à l’évacuation des voitures pour la plupart très usagées. Port très poussiéreux. Nous étions noirs de crasse et de poussière.
Escale de Vittoria au Brésil
Arrivée magnifique sur les côtes brésiliennes que nous longeons depuis plusieurs jours depuis Recife mais à plusieurs dizaines de kilomètres des côtes sans les voir. Pas d’arrêt à Salvador de Bahia mais une à Vittoria au nord de Rio. Le cargo a longé les côtes puis s’est enfilé sous un immense pont pour arriver au port. Le paysage est étonnant, des formations rocheuses, des bateaux, des îlots, des plages, des palmiers, des immeubles blancs, une ville moderne, des routes. L’arrivée au port est toujours un événement important. Les containers sont extirpés du bateau par un grand engin qui se déplace sur des roulettes et fait office de grue pour soulever les containers et les poser non au sol mais sur des camions qui attendent au port. Les camions partent immédiatement dès que le container est déposé sur le plateau. La passerelle est descendue afin que quelques véhicules sortent et d’autres rentrent. C’est un spectacle de voir ce travail du port qui diffère de celui de Dakar par son modernisme. Nous aurions peut-être pu descendre mais le commandant de bord n’avait pas trop l’air d’accord de nous voir circuler la nuit en ville aussi nous sommes restés sagement sur le cargo.
Escale de Rio de Janeiro au Brésil
Arrivée pluvieuse sur Rio pour finalement voir les nuages disparaître pour laisser un temps agréable. Nous avons passé le matin à attendre que la passerelle se baisse pour pouvoir peut-être mettre pied à terre. Nous avons pu enfin sortir pour une visite de Rio. Pour cela, nous avons dû passer entre les containers, un casque sur la tête obligatoire, puis passer à l’enregistrement, ensuite prendre un bus, puis de nouveau des contrôles, puis sauter dans un taxi pour nous rendre au Corcovado, ce grand Christ qui domine la baie de Rio. Le second du commandant, un srilankais, était avec nous car c’était la première fois qu’il venait à Rio et voulait visiter la ville. Nous avons partagé un taxi. Vue spectaculaire et temps parfait. Ensuite petit tour à Copacabana pour boire un coup et manger un morceau. Comme j’avais un couple d’amis à Copacabana, je suis allée les voir à l’improviste et nous avons été très bien reçus. Nous avons pu rejoindre le port juste à l’heure que l’on nous avait imposée.
Escale de Santos au Brésil
Arrivée dans la nuit. Encore un port bien organisé. Nous ne sommes pas sortis du cargo. Le port est assez loin de la ville. Des véhicules neufs montent dans le cargo par centaines. Des containers sont hissés par d’immenses grues toujours très modernes.
Escale de Montevideo en Uruguay
Dans la nuit nous sommes arrivés dans l’estuaire et au port de Montevideo. Au petit matin, lever du soleil magnifique sur cette partie de la ville. Le port semble installé dans la cité. Encore tout un petit monde à part que celui des ports : à côté du Grande San Paolo, un cargo céréalier se remplit. Des camions sont en train de déverser des tonnes de soja dans ses soutes acheminé par des escaliers roulants, c’est très impressionnant.
Visite de la ville : après le repas nous avons eu la possibilité de descendre du cargo et faire un tour en ville. Quelle joie de se retrouver à terre et se dégourdir les jambes tout en faisant connaissance avec cette capitale très agréable.
. Ces différentes escales doivent être appréciables, vous allez très bientôt débarquer et profiter pleinement de La Bougeotte,.
